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4.29/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1910
Mort(e) : 1966
Biographie :

Lucien Ganiayre est né en 1910. Sociétaire du théâtre national de Bordeaux, il exerça également le métier d’agent d’assurance. Il meurt en 1966, à Périgueux. Il faudra attendre 1973 pour que le Seuil décide de publier à titre posthume son unique roman, qu’il tenta en vain de faire publier de son vivant.

Source : http://www.editionsdelogre.fr
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Jusqu'alors, j'avais vécu avec une crainte vague et terrible : la crainte d'avoir été choisi, d'avoir été DÉSIGNÉ comme seul survivant dans la mort du monde. Maintenant j'avais la certitude que ma survie n'était qu'un accident tout fortuit dans cet immense cataclysme. Puisque d'autres vies, au moins une autre vie, y avaient échappée comme la mienne, je n'étais donc qu'un rescapé banal.
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Je me suis incliné sous un désespoir si violent et si lourd que mes épaules fléchissaient, se rabattaient et se tordaient lentement, comme deux moignons. Je mordais mes genoux.
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Je sais que l'amitié demande un coeur toujours en éveil, toujours aux aguets. C'est un souci constant et une peine délicate. Comme c'est difficile de mener une grande amitié. Il faut la surveiller, la gérer comme une fortune tombée du ciel.
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« Longtemps je me suis baigné dans le murmure des mots que le silence gonflait en cascade assourdissante. Je me sentais lavé, rincé des puanteurs de la solitude. Une joie violente m’animait. Le monde n’étais pas mort, puisque tous les livres m’attendaient. Tous les livres bourrés de cris, de rires, de plaintes, de flammes, prêts à me soulever leur voix puissante, les livres écrits avec le sang des hommes, avec l’eau du ciel et de la mer, avec le feu de la terre, avec le jour et la nuit, tous les livres m’appartenaient, avaient été enfantés pour moi seul, pour moi, dernier témoin du monde. »
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Lucien Ganiayre
Lettre d’accompagnement au poème publié par la N.R.F. en 1933
Lucien Saint-Nexans
Étudiant d’anglais,
22 ans.

J’ai lu, il y a quelques temps, l’annonce de votre enquête dans la N.R.F. J’ai alors rassemblé quelques feuilles froissées, exhumées des poches de vieux habits. J’ai recopié ces vers et à tout hasard je vous les envoie, car, si j’ai bien compris, le but de votre enquête est, non pas de découvrir un génie poétique ignoré, mais de constater le sort de la poésie en France de nos jours. J’attends avec intérêt le résultat de cette initiative et je suis curieux de savoir si quelques-uns de mes amis vous enverront leurs poèmes. Leurs poèmes que je n’ai jamais lus mais dont je sais l’existence soigneusement cachée par pudeur ou par sottise. C’est une chose très curieuse que cette dissimulation des seuls sentiments qui pourraient nous faire honneur à nous les jeunes gens qui sommes si sévèrement jugés. J’ai souvent rêvé d’être introduit dans un de ces cénacles si sympathiques qui existaient au siècle dernier et existent peut-être encore à Paris, ou des jeunes gens se réunissaient pour échanger leurs enthousiasmes littéraires.

Je vous envoie ces quelques poèmes. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils peuvent valoir. Je ne les ai lus à personne. Parfois, au hasard d’une solitude accidentelle, un élan m’entraîne à griffonner quelques vers sur un sentiment qui m’occupe.

Je ne serai jamais un grand poète. Je n’en ai ni l’espoir, ni, hélas, l’ambition. Et surtout, surtout, je ne parviens pas à trouver ma personnalité. J’aime trop de choses. J’aime tout. Toute la vie, la vie multiple, vivante, brève. J’aime le sport, la lecture, le flirt, l’amitié, j’aime le farniente et le travail. Ce qu’il y a de plus difficile au monde, c’est de choisir. Je ne sais ce que je préfère d’une randonnée en auto avec de joyeux compagnons ou d’une journée passée avec un livre de Giraudoux. Je dis Giraudoux. J’aurais pu dire Proust ou Mauriac ou Balzac. Je me désespère de mon manque de personnalité.

Peut-on vraiment s’appeler un poète lorsqu’on prend tant de plaisir à fréquenter les dancings ? Peut-on oser aimer le Cimetière Marin, lorsque l’on éprouve une réelle joie à voir un film même médiocre ?

Mais je serais parfaitement heureux, sans ces sortes de crises, de plus en plus fréquentes ou je me trouve si désemparé si incomplet. À ces moments je n’aime rien. Rien ne m’émeut, ne me fait envie. Tout me paraît difficile, impossible, tout est flou et lointain, je n’ai plus de désirs. Je suis incomplet même dans mon désespoir. Si je reste seul, mes pensées tombent vite dans un gouffre sans fond ni échos, intolérable. Si je vie la vie quotidienne, présente, minutieuse, j’entends crier un remords. Le remords de gâcher quelque chose, l’humiliation d’être étroit, bas, animal, le remords de détruire stupidement de la beauté. Mais quelle beauté ?

Je ne sais à qui j’envoie ces confidences et cet anonymat seul me décide à les écrire. Elles sont gauches, ce sont les premières.
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