Le langage n’est rien d’autre que la réalisation de l’espèce, la mise en rapport du moi et du toi, destinée à représenter l’unité de l’espèce par la suppression de leur isolement individuel.
"Seul celui qui aime existe."
Dieu est précisément l’autosatisfaction de l’égoïsme personnel, jaloux de tout autre, il est l’autojouissance de l’égoïsme.
Ce que l’homme loue et glorifie, est pour lui Dieu ; ce qu’il blâme et rejette, non divin. La religion est un jugement.
Ainsi, dans le cas présent de la doctrine des deux principes en Dieu, le véritable objet est la pathologie, l’objet imaginé la théologie, c'est-à-dire que la pathologie est érigée en théologie.
Il serait très intéressant et instructif d’écrire une histoire des sciences précisément de ce point de vue, afin d’exhiber dans sa totale nullité le délire de l’individu qui croit pouvoir limiter son genre. Le genre est donc illimité, seul l’individu est limité.
Le miracle est le degré suprême de l’égoïsme religieux ou spirituel ; dans le miracle, toutes choses sont au service de l’homme nécessiteux.
Plus l’horizon de l’homme est limité, moins il en sait à propos de la nature, de l’histoire, de la philosophie, plus ils s’accrochent à la religion.
C’est uniquement l’égoïsme, la vanité, la suffisance des chrétiens qui leur fait voir la paille dans la foi des non-chrétiens et non la poutre dans leur propre foi.
Dieu est le bon papa, le gendarme, le gardien de nuit de l'individu lui-même, son génie protecteur, son saint patron. Comment donc l'individu penserait-il et pourrait-il penser à sa fin et dans sa fin puisque même dans l'infini il ne pense qu'à lui-même, puisqu'il ne trouve pas même en Dieu la fin de lui-même et le principe de sa mort, mais qu'il trouve seulement le principe de son existence, de sa réalité égoïste, puisque Dieu n'est pour lui que le début de sa finitude et n'est pas en même temps sa fin?
Leur Dieu n'est rien que l'atmosphère, dans laquelle les individus, tels des gaz légers qui montent de la terre, peuvent s'exhaler et se déployer sans entrave dans la différence intéressante qu'il existe entre eux.
L'idole se différencie de Dieu en ce qu'elle est quelque chose alors que Dieu est tout.
L'homme affirme en Dieu ce qu'il nie en lui-même.