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Citations de Luis Sepúlveda (1545)


Un homme reconnait la fin de son chemin, le corps envoie des signaux, le merveilleux mécanisme qui permet intelligent et vigilant commence à avoir des ratés, la mémoire qui fait tout son possible pour le sauver et embellit ce tu voudrais te rappeler de manière objective. Ne fais jamais confiance à la mémoire car elle est toujours de notre côté ; elle enjolive l'atrocité, adoucit l'amertume, met de la lumière là où régnaient les ombres. Elle a toujours une propension à la fiction.
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Si le tourne-disques n'avait pas trouvé dans sa chute d'autre résistance que celle de l'air humide d'une nuit hivernale, le coup aurait été beaucoup plus terrible. La structure géométrique conçue et dessinée par les ingénieurs allemands n'était pas faite pour supporter de tels chocs et, après une secousse atomique, la trahison de la colle, le divorce des branchements et la fuite des clous sans tête, il n'aurait plus été qu'un tas de débris disséminés sur le trottoir mouillé. Mais il fut freiné par la tête d'un type qui, disposant de toute la ville pour se déplacer, avait choisi cette rue, cette nuit de pluie et cet instant de fatalité verticale.
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Le vendeur lui indiqua une des trois tables recouvertes de toile cirée et abandonna son comptoir pour apporter une bouteille de vin et deux verres. Il les remplit, les deux hommes se regardèrent brièvement dans les yeux et y découvrirent les mêmes ombres, les mêmes cernes, le même glaucome historique qui leur permettait de voir des réalités parallèles ou de lire l'existence résumée en deux lignes narratives condamnées à ne pas coïncider : celle de la réalité et celle des désirs. Les naufragés d'un même bateau ont un sixième sens qui leur permet de se reconnaître, comme les nains.
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- De quoi ça parle?
- De l'amour.
A cette réponse du vieux, il se rapprocha, très intéressé.
- Sans blague? Avec des bonnes femmes riches, chaudes et tout?
Le vieux ferma le livre d'un coup sec qui fit trembler la flamme de la lampe.
- Non. Ca parle de l'autre amour, celui qui fait souffrir.
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Quand arriva l'heure de la sieste, il avait lu environ quatre pages et réfléchi à leur propos, et il était préoccupé de ne pouvoir imaginer Venise en lui prêtant les caractères qu'il avait attribués à d'autres villes, également découvertes dans des romans.
A Venise, apparemment, les rues étaient inondées et les gens étaient obligés de se déplacer en gondoles.
Les gondoles. Le mot "gondole" avait fini par le séduire et il pensa que ce serait bien d'appeler ainsi sa pirogue. La Gondole du Nangaritza.
Il en était là de ses pensées quand la torpeur de la mi-journée l'envahit, et il s'étendit sur le hamac avec un sourire amusé à l'idée de ces gens qui risquaient de tomber directement dans la rivière dès qu'ils franchissaient le seuil de leur maison.
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Colons ou chercheurs d'or, tous commettaient dans la forêt des erreurs stupides. Ils la dévastaient sans prendre la moindre précaution et, du coup, certains animaux devenaient féroces.
Parfois, pour gagner quelques mètres de terrain, ils déboisaient n'importe comment, laissant sans gîte un gypaète qui se rattrapait en leur tuant une mule, ou alors ils faisaient l'erreur d'attaquer les pécaris à collier à l'époque de la reproduction, ce qui transformait ces petits sangliers en monstres redoutables.
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Antonio José Bolivat Proano comprit qu'il ne pouvait retourner à son village de la Cordillère. Les pauvres pardonnent tout, sauf l'échec.
Il était condamné à rester, avec ses souvenirs pour seule compagnie. Il voulait se venger de cette région maudite, de cet enfer vert qui lui avait pris son amour et ses rêves. Il rêvait d'un grand feu qui transformerait l'Amazonie entière en brasier.
Et dans son impuissance, il découvrit qu'il ne connaissait pas assez la forêt pour pouvoir vraiment la haïr.
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Quand survint la première saison des pluies, ils avaient épuisé leurs provisions et ne savaient plus que faire.
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Et ensuite nous parlâmes en oubliant hier et demain, car les paroles sont comme le vin, elles ont besoin de repos et de temps afin que le velours de la voix livre leur saveur finale.
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Les dauphins, c'est l'unique espèce animale qui n'accepte pas de hiérarchie. Ce sont les anarchistes de la mer.
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l
Il essayait de mettre des limites à l'action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette œuvre maîtresse de l'homme civilisé: le désert.
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l essayait de mettre des limites à l'action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette œuvre maîtresse de l'homme civilisé: le désert.
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Voilà pourquoi les Castillans sont forts, s'était dit alors Martin Alonso Luna. Ils pouvaient garder les rêves à l'abri des moisissures de l'oubli et y revenir une fois, cent fois, autant de fois qu'ils le voulaient.
- Je veux écrire, avait-il supplié, et une mystérieuse raison avait poussé le poète soldat à l'inviter à la délicieuse et amère maîtrise des lettres.
En cachette, à l'insu des curés et de la soldatesque, souvent avec le sol en guise de papier et une brindille en guise de plume. Ercilla lui avait livré les secrets cachés entre le A et le Z, comme l'apprenti s'était révélé doué, il lui avait également donné des rudiments de grammaire en suivant les règles fixées par Nebrija.
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Nul ne peut ni ne doit se sentir au-delà du bien et du mal, et moins encore ceux qui ont la responsabilité de la parole écrite.
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De notre discussion est née l'idée de créer une agence d'informations alternative, axée fondamentalement sur les problèmes qui portent préjudice à l'environnement écologique, et de répondre aux mensonges employés par les nations riches pour justifier le pillage des pays pauvres. Pillage non seulement des matières premières, mais de l'avenir.
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C'était, dans l'obscurité, le bruit de la vie. Comme disent les Shuars : le jour, il y a l'homme et la forêt. La nuit, l'homme est forêt.
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Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau.
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Luis Sepúlveda
L'alchimie du bonheur dépend d'un juste dosage des oublis.
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La dame aux miracles - Le ciel était si bas qu'on pouvait le toucher. En descendant une colline, nous sommes entrés dans les nuages, un voile épais a enveloppé la voiture, nous nous sommes égarés et le hasard nous a conduits sur un sentier qui s'ouvrait près de la route reliant El Bolsón à El Maitén. - En Patagonie, on dit que faire demi-tour et revenir en arrière porte malheur. Pour rester fidèle aux coutumes locales, nous avons poursuivi notre chemin car le destin est toujours devant, et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs.
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Maintenant la femelle rôde, folle de douleur. C’est l’homme qu’elle chasse. Elle n’a certainement pas eu de mal à suivre la piste du gringo. Elle n’avait qu’à flairer l’odeur de lait qui collait au malheureux. Elle a déjà tué un homme. Elle a senti et goûté le sang humain, et pour sa petite cervelle d’animal tous les hommes sont les assassins de sa portée : pour elle, nous avons tous la même odeur. Laissez les Shuars s’en aller. Il faut qu’ils préviennent leur foyer et les foyers voisins. Chaque jour qui passe va rendre la femelle plus désespérée et plus dangereuse, et elle va chercher le sang toujours plus près des villages. Saloperie de gringo !
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