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4.07/5 (sur 331 notes)

Nationalité : Colombie
Né(e) à : Bogota , le 25/08/1923
Mort(e) à : Mexico , le 22/09/2013
Biographie :

Álvaro Mutis est un poète et romancier colombien.

Fils de diplomate colombien, Alvaro Mutis a deux ans lorsque son père obtient un poste à l'ambassade de Colombie à Bruxelles. A la mort de celui-ci, en 1932, il retourne en Colombie, où il s'installe, avec sa mère et son frère Leopoldo, dans un domaine agricole, la hacienda Coello.

Après avoir abandonné ses études, il se marie en 1941, travaille à la radio comme présentateur de journaux et anime une émission littéraire. Au cours des années 1940, il est rédacteur publicitaire et responsable de relations publiques pour des entreprises. Cette vie de représentant de compagnies internationales transparaît dans les romans où il se met en scène, voyageant pour affaires, colloques ou visites d'exploitations pétrolières.

En 1948, il publie, à un tirage confidentiel, sa première œuvre poétique, "La Balanza". En 1956, il s'installe à Mexico car des malversations financières portant sur des fonds de la Standard Oil l'obligent à quitter la Colombie. Il, alors, travaille dans la publicité et à la télévision et est lié avec les milieux littéraires de la capitale mexicaine. Arrêté par Interpol, il est incarcéré quinze mois à la prison de Lecumberri, séjour qui lui inspire son premier roman, "Les Carnets du palais noir", publié en 1960.

Le poète Mutis s'affirme comme romancier : à partir de 1985, il écrit, dans un style contemplatif et désenchanté, des romans dont le personnage central, Maqroll el Gaviero, est un marin et un aventurier au bord de la misère. D'autres protagonistes émergent, comme la famille Bashur, des négociants libanais, dont les aventures se déroulent dans le monde des affaires maritimes troubles, des pavillons de complaisance, et des cargaisons douteuses.

Alvaro Mutis a reçu, en 1989, le prix Médicis étranger pour son roman, "La Neige de l'Amiral". En 1997, il reçoit les prix Prince des Asturies des lettres (Espagne) et le prix Reine Sofia de poésie latino-américaine (Espagne) et le prix Miguel de Cervantès en 2001.
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Apos' Strophes d'été
Bernard PIVOT propose une sélection d'entretiens tirés des séries Apos et Strophes : - Patrick MARNHAM pour "Lourdes" (1ère diffusion le 19 février 1989), - Jacques CELLARD pour "Ah ça ira ça ira!" (1ère diffusion le 15 janvier 1989). - Alvaro MUTIS pour "La neige de l'amiral". - Claude Michel CLUNY pour "poèmes du fond de l'oeil" et "odes profanes". - ARISTIDE pour "la langue...

Citations et extraits (124) Voir plus Ajouter une citation
Alvaro Mutis
Sonata (2)

Por los árboles quemados después de la tormenta.
Por las lodosas aguas del delta.
Por lo que hay de persistente en cada día.
Por el alba de las oraciones.
Por lo que tienen ciertas hojas
en sus venas color de agua
profunda y en sombra.
Por el recuerdo de esa breve felicidad
ya olvidada
y que fuera alimento de tantos años sin nombre.
Por tu voz de ronca madreperla.
Por tus noches por las que pasa la vida
en un galope de sangre y sueño
Por lo que eres ahora para mí.
Por lo que serás en el desorden de la muerte.
Por eso te guardo a mi lado
como la sombra de una ilusoria esperanza.

Pour les arbres brûlés après la tourmente.
Pour les eaux boueuses du delta.
Pour ce qui demeure de chaque jour.
Pour le petit matin des prières.
Pour ce que recèlent certaines feuilles
dans leurs veines couleur d'eau
profonde et sombre.
Pour le souvenir de ce bonheur bref
et déjà oublié
qui fut mon aliment de tant d'années sans nom.
Pour ta voix de nacre rauque.
Pour tes nuits où transite la vie
en un galop de sang et de rêve.
Pour ce que tu es aujourd'hui pour moi.
Pour ce que tu seras dans le tumulte de la mort.
Pour cela je te garde à mon côté
comme l'ombre d'un illusoire espoir.

Álvaro Mutis, Los trabajos perdidos, Era Mexico, 1965.
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Elle regardait son interlocuteur dans les yeux mais ce n’était pas lui qu’elle fixait. En fait, elle semblait chercher avec une astuce patiente et secrète, cet autre être qui nous accompagne toujours et ne monte à la surface que lorsque nous sommes seuls, pour transmettre certains messages, effacer des certitudes fragiles et nous laisser en proie à d’inavouables perplexités.
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Elle avait la rare vertu de transmettre le bonheur, de le faire éclore à chaque instant, comme ça, gratuitement, sans aucune raison, parce qu’il était en elle, dans ses gestes, dans son rire, dans son amour des gens, des animaux, des couchers de soleil sous les tropiques, des occupations et préoccupations des hommes qui étaient toujours inexplicables et enfantines pour elle.
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SONATE

Pour les arbres brûlés après la tourmente.
Pour les eaux boueuses du delta.
Pour ce qui demeure de chaque jour.
Pour le petit matin des prières.
Pour ce que recèlent certaines feuilles
dans leurs veines couleur d'eau
profonde et sombre.
Pour le souvenir de ce bonheur bref
et déjà oublié
qui fut mon aliment de tant d'années sans nom.
Pour ta voix de nacre rauque.
Pour tes nuits où transite la vie
en un galop de sang et de rêve.
Pour ce que tu es aujourd'hui pour moi.
Pour ce que tu seras dans le tumulte de la mort.
Pour cela je te garde à mon côté
comme l'ombre d'un illusoire espoir.
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Nous entrions de plain-pied dans le ton normal de nos relations, fait d'un humour qui pouvait arriver à être macabre, de la constatation allègre des liens qui nous unissaient, et de sautes d'humeur qui, sans nous séparer, finissaient toujours par nous mettre sur des voies opposées.
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CHANSON DE L'EST

A l'angle de la rue
un ange invisible t'attend;
brume confuse, fantôme vague
il te dira quelques mots du passé.
Comme l'eau du ruisseau, le temps
creuse en toi lentement son lit
de jours et de semaines,
d'années sans nom et sans mémoire.
A l'angle de la rue
continuera de t'attendre en vain
celui que tu n'as pas été, celui qui est mort
d'être tellement ce que tu es.
Pas le moindre indice
ni l'ombre la plus légère
pour t'indiquer ce qu'aurait pu être
cette rencontre. Et pourtant,
c'est là qu'était la clef
de ton bref bonheur sur la terre.
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Une bande de perroquets passe dans le ciel en émettant un charabia joyeux qui se perd dans le lointain, telle une promesse de bonheur et de disponibilité sans limites.
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(...)ces instants de la vie où nous nous disons que le coin de la rue que nous n’avons jamais tourné, la femme que nous ne sommes jamais revenus chercher, le chemin que nous avons quitté pour en prendre un autre, le livre que nous n’avons jamais terminé, tout cela s’accumule pour finir par former une vie parallèle à la nôtre et qui, d’une certaine manière, nous appartient aussi. Eh bien, c’est une bonne partie de cette existence laissée de côté qui est remontée d’un coup, dès que j’ai eu Jamil près de moi. À ce moment-là, ce courant parallèle est venu se confondre avec celui de la vie réelle. Et quand, ensuite, il a repris son cours antérieur, il m’a laissé défait et désorienté.
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Alvaro Mutis
A. M. — Le boom est une invention de journalistes, comme le « réalisme magique »… l’exotisme est la pire des choses ! Il y a eu bien sûr des livres géniaux : Cent ans de solitude qui est une parabole sur l’Amérique latine plus qu’un roman, Conversation dans la cathédrale, qui, par parenthèse, n’a pas servi à son auteur, puisqu’il montre magnifiquement la misère de la politique, il y a Borges que j’admire comme « écrivain pour écrivains », etc., mais quel sens cela a-t-il de joindre Carpentier qui a 80 ans, à Vargas Llosa qui en a 36, Donoso à Cortazar qui est très anglo-saxon… D’autre part, je continue de lire Maria de Jorge Isaac, qui est bien supérieur pas mal de romans du boom ! De plus, je crois que les grands écrivains d’Amérique latine ce sont plutôt les Brésiliens : Machado de Assis, Drummond de Andrade, Graciliano Ramos, surtout Graciliano Ramos.
(Entretien pour Etonnants voyageurs)
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Je m'assieds à l'avant, les jambes pendant au-dessus de l'eau qui m'éclabousse et m'apporte une sensation de fraîcheur qu'en d'autres circonstances j'aurais appréciée plus pleinement. Je pense aux factories et à la mauvaise surprise qu'elles occultent, que je pressens et à propos de laquelle personne n'a voulu me fournir de détails. Je pense à Flor Estevez, à son argent sur le point d'être précipité dans une aventure lourde de mauvais présages, je pense à mon habituelle maladresse pour aller de l'avant dans ce genre d'entreprise, et soudain je me rends compte que tout cela ne m'intéresse plus depuis bien longtemps. Penser à cela me procure un ennui combiné à la culpabilité paralysante de qui sait ne plus être concerné par l'affaire et cherche uniquement la façon de se libérer d'un engagement qui empoisonne chaque minute de sa vie. Cet état d'âme m'est plus que familier. Je sais très bien comment fausser compagnie à l'anxiété et au sentiment d'être en faute qui m'empêchent de profiter de ce que la vie m'offre chaque jour en récompense précaire de mon entêtement à demeurer auprès d'elle.
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