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Citations de Mahasweta Devi (31)


Voilà comment ils étaient morts : en faisant confiance à trop de gens. Ils n'avaient pas su voir qu'aux yeux de certains en qui ils croyaient, un boulot, la sécurité, la promesse d'une vie heureuse comptaient davantage. Ils n'avaient pas su voir que beaucoup s'étaient liés à eux dans le seul but de les trahir. Brati était jeune. Sa foi, leur foi les avaient aveuglés. Ils n'avaient pas compris que le système qu'ils combattaient pervertit l'individu jusque dans l'embryon. Ils ne savaient pas que tous les jeunes ne sont pas fidèles à un idéal, qu'ils ne méprisent pas tous la mort. Voilà pourquoi Brati avait cru qu'on les avait prévenus, que ses camarades se tiendraient sur leurs gardes et qu'ils l'appelleraient pour lui dire que tout allait bien.
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(...) les grands criminels de cette société, ceux qui frelatent la nourriture, les médicaments, les aliments pour enfants, peuvent rester en vie, les dirigeants de ce système ceux- là mêmes qui poussent la population du village sous les balles de la police, et bénéficient de la protection de cette même police peuvent rester en vie. Mais puisqu'il ne croit plus en eux, en ces hommes d'affaires avides de profit et en ces dirigeants cupides et sans scrupules, Brati est bien plus coupable qu'eux.
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Dhauli était libre de laisser ses pensées vagabonder tandis que les chèvres paissaient dans la forêt. Parfois, elle étalait le pan de son sari et se reposait, allongée au sol. Elle n'avait pas peur ni des loups ni des léopards. Car si les humains craignent les bêtes sauvages, la réciproque est tout aussi vraie. Le calme régnait dans la forêt (...). Elle retrouvait la paix.
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Une belle querelle se préparait. Sanichari s'en réjouissait d'avance. Rien de tel qu'une bonne dispute pour débarrasser l'esprit de ses scories et faire place nette. Voilà pourquoi la mère de Dhatua s'en prenait même aux corbeaux et aux milans. Une dispute, c'est bon pour le moral, pour le corps, ça vous fait circuler le sang dans les veines comme les balles d'un fusil.
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Le temps est plus fort que la douleur : il est le fleuve, elle est la rive. Le temps jette sans cesse ses alluvions sur la rive de la douleur et la recouvre. Puis, un jour, comme le veut la loi de la nature, de jeunes pousses se mettent à germer sur les alluvions du temps qui ont recouvert la douleur.
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Allongé à côté de Sujata, il ignorait que pour avoir, ce jour-là donné la priorité à sa réputation, à sa sécurité, plutôt qu'à son fils mort, il avait cessé d'exister pour elle.
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La question est: la mort de Brati n’a-t-elle aucun sens?
Le sens de la mort est-il un non majuscule? Tout cela était donc irréel? dépourvu d’existence? Sa foi? Son absence de peur? Son engagement passionné? Son départ, à l’insu de Sujata, conscient qu’il allait au-devant de la mort, vêtu de sa chemise bleu, pour prévenir Somu, Bizut, Partha et Laltu ce 16 janvier? Le regard intense qu’il avait lancé à Sujata avant de partir? Cette façon de la regarder, comme s’il gravait dans son esprit l’expression de douleur du beau visage d’une femme d’âge mûr?
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Brati était différent. Tout petit déjà, on ne pouvait l’apaiser par des mensonges. Il n’écoutait que si l’on utilisait la raison et pas si on le menaçait. Quand il eut grandi, Sujata vit en lui un esprit en complète opposition à celui de son mari ou de ses autres enfants.
Sujata essaya de s’intéresser à sa vie, de lire les livres qu’il lisait, d’aller au zoo avec lui, de discuter longtemps avec ses amis. Il était devenu sa seule raison de continuer à vivre. Peut-être, peut-être Sujata était-elle devenue trop possessive à son égard. (…) Pour Brati, elle n’avait pas renoncé à son rôle de mère. Brati était obstiné, sensible, rêveur. Pour l’élever, Sujata, avait déployé toute son attention et tout son amour. Elle avait dû se battre pour sauver Brati du zèle dominateur de son mari et de sa belle-mère . (p. 47)
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Le seul crime qu'il avait commis avait été de perdre la foi en la société, dans le système, de penser que le chemin dans lequel cette société s'était engagée n'était pas celui qui mène vers la liberté. Pire encoe, non content d'écrire des slogans, il avait cru en eux.
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Il est impossible de revenir en arrière. Le temps passe inexorablement, assassin, fatal. Le temps est le Gange et la douleur sa rive. Les flots du temps déposent des alluvions sur la douleur. Un jour, des nouvelles graines éclosent et percent la couverture alluviale. Ces pousses veulent tendre vers le ciel. Graines bourgeonnantes de l'espoir, de la douleur, du bonheur de la joie.
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Chacun croit en ce qui lui plaît. Pourquoi dire que sa propre foi est sans tache et que celle des autres n'est que de la comédie ?
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Dibyanath avait privé Sujata de ses droits les plus élémentaires à l'égard de ses trois premiers enfants. C'est sa mère qui tenait les rênes. Il ignorait que l'on peut respecter sa mère sans pour autant rabaisser son épouse. Sa politique était d'asservir sa femme et de laisser à sa mère la première place. (p. 64)
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Appuyée au montant du lit de Brati, Sujata essayait de réfléchir, les sourcils froncés, à sa part éventuelle de responsabilité dans la mort de Brati. Comment avait-elle élevé Brati, en cette décennie devenue la Décennie de la Libération, pour que son nom soit remplacé par le matricule 1084 ? Qu'avait-elle donc fait, ou oublié de faire, pour qu'on en arrive là ? Quelle était sa faute ?
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Personne n'avait cherché à comprendre pourquoi elle voulait travailler, pourquoi elle était partie elle-même à la recherche d'un emploi. Tant mieux. Dans cette maison, tout tournait autour de Dibyanath et de sa mère. La présence de Sujata était celle d'une ombre: docile silencieuse, dévouée et sans existence propre. (p. 20)
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D'ailleurs, aucun de ses rêves n'avait jamais vu le jour, pas même le plus modeste. Le gros peigne dont elle avait envie, elle n'avait jamais pu se l'acheter. Les bracelets de laque qu'elle n'aurait aimé garder aux poignets au moins un an, elle avait dû les enlever. Avec le temps, ses rêves avaient évolué. Avec le temps, ses rêves avaient évolué.
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Le temps est plus fort que la douleur : il est le fleuve, elle est la rive. Le temps jette sans cesse ses alluvions sur la rive de la douleur et la recouvre. Puis, un jour, comme le veut la loi de la nature, de jeunes pousses se mettent à germer sur les alluvions du temps qui ont recouvert la douleur.
Graines d'espoir, de chagrin, de souci, d'envie.
Ces pousses crèvent la surface, écorchent le firmament.
Le temps est tout-puissant.
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Comment Sujata saurait-elle démêler le vrai du faux ? Les incroyants sont morts mais leurs familles, elles, sont toujours vivantes. Les concernant, des règles existaient, des règles tacites mais efficaces. Y en a-t-il aussi pour leurs famille ?
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Petit déjà, Brati se rendait compte de la solitude de Sujata et disait: "Quand je serai grand, je te mettrai dans une maison de verre. Une maison de verre magique, ma, et tu pourras voir tout le monde sans que personne ne te voie"
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Quand Mary Oraon se tient debout sur la colline et qu'elle regarde passer le train, elle est aussi un objet de curiosité pour les voyageurs qui peuvent l'apercevoir. Elle a dix-huit ans, elle est élancée, a le visage rond, un nez épaté et un teint cuivré, plutôt clair. Elle est généralement vêtue d'un sari imprimé. De loin, elle semble tout à fait charmante mais, de près, on perçoit dans son regard comme une lueur d'hostilité.
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"Mais quelle est cette ville où de telles atrocités peuvent avoir lieu et où on continue comme si de rien n'était à célébrer la culture et à fêter Tagore ?" (Babel - p.85)
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