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Critiques de Maïthé Vallès-Bled (19)
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Kisling

[Acquisition à la boutique du Musée de Lodève- octobre 2008 ]- Relecture partielle ce 20 juillet 2021



Reprenant quelques rangements de mes rayonnages, je suis « retombée » sur ce magnifique catalogue d'exposition ; manifestation que j'avais été découvrir le 28 octobre 2008, l'exposition sur cet artiste sur le point de s'achever ...[le 2 novembre. ]



Lieu muséal magnifique avec, enfin, cet artiste que je trouve flamboyant et très moderne, mis en avant ! Quelques heures de régal pour les yeux… avec en plus, la joie de se promener dans Lodève, que je ne connaissais pas.Dommage que cela ne soit pas plus près de la

Capitale !!!...



« Kisling, artiste d'origine polonaise qui fréquenta aussi bien Picasso que Juan Gris, Max Jacob, Soutine que Modigliani, son ami, et les acteurs majeurs de l'avant-garde, fut l'un des plus célèbres parmi les peintres de l'Ecole de Paris. Malgré une notoriété qui ne s'est pas démentie jusqu'à 1910 jusqu'à sa période de maturité entre les années 1930-1950, il est aujourd'hui injustement délaissé. Ses dernières expositions particulières remontent à de nombreuses années et aucune exposition personnelle ne lui a été consacrée par un musée français jusqu'à présent...(...)



"Il faut qu'on lise sur un tableau la joie qu'un peintre éprouva à le créer. le bonheur de peindre", déclarait Kisling. (...) » [ Introduction de Marie-Christine Bousquet , maire de Lodève [2008 ]



Exposition très enrichie de la participation de moult musées, galeries, et collections privées...et notamment celle du Musée du Petit Palais de Genève, qui conserve la plus importante collection de Kisling au monde.



Des coups de coeur pour les portraits et les paysages… un intérêt légèrement moindre pour « ses » natures mortes. Quelques nettes préférences pour :



- « Jean Cocteau assis dans son atelier « (1916)

-« La Sieste à Saint-Tropez » (Kisling avec Renée / 1916)

-« Paysage d'Espagne » (1915)

-« Jeune femme au chandail rouge et foulard bleu » (Kiki de Montparnasse) (1925)

-« Orta, Italie » (1922)

-« La Traite » (1924)

-« L'Artiste dans son atelier avec son modèle » (1938)

-« La Closerie des Lilas » (1938)

-« Jardiniers en Provence » (1917), etc.



Iconographie très réussie avec des reproductions des oeuvres à pleine page, accompagnée de repères biographiques, de la liste des oeuvres exposées ainsi qu'une bibliographie sélective.



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Maurice de Vlaminck

De Vlaminck, un tempérament hors du commun



Bon, on va recommencer avec de Vlaminck, parce que c'est trop con cette histoire de perdre la main sur internet le temps d'une pause naturelle et à nouveau devoir introduire le code pour trouver quoi ? que son travail intense et passionné d'une heure s'est volatilisé. C'est de pure perte parce que je ne vois pas mon inspiration qui coulait comme de l'eau de roche venant des profondeurs revenir comme ça avec autant de fraîcheur et de limpidité presque lumineuse.



Bon, alors de Vlaminck, ce n'est pas le régional de l'étape auquel il suffirait de prendre de vieux Équipe et de faire comme les journalistes peu scrupuleux le font de donner en lecture un machin réchauffé piqué chez les concurrents.



Tentons de reprendre le fil et d'indiquer pourquoi ma curiosité du jour me renvoie à Maurice de Vlaminck ? Ben oui, pourquoi, parce que on parle, on parle, sans s'interroger jamais sur ce qui nous amène là. Ça semble à peu près défini dans notre tête (*) mais dans celles de nos lecteurs, il n'y a jamais d'évidence et pourquoi ne seraient-elles pas enclines à s'en enquérir comme du reste. Et pourtant le coin dans la veine est primordial : tout le reste en dépend !



Je suis passionné d'Art moderne, en particulier des Fauves et des Expressionnistes, parmi lesquels tellement de grands noms m'agitent tels que Munch, Nolde, Dufy, Matisse, Derain et donc Maurice que je plaçais au coeur de ces phénomènes qui ont jailli en même temps dans une époque bien mouvementée dont le phare était éminemment Paris. C'est drôle d'ailleurs puisqu'il y a des peintres qui étouffait dans un Paris devenu trop petit, voire irrespirable et qui s'en sont allés à la campagne et ça a fait Barbizon. Barbizon, j'en parlerai incessamment sous peu à propos de ce poète chantant contemporain qui y vit toujours qui s'appelle Georges Chelon auteur de ce fameux Pere prodigue !



Revenons à nos moutons, l'autre jour, je me trouve à fureter chez une bouquiniste avec qui je faisais connaissance. Je tombe dans son fonds de beaux livres reliés sur un de Vlaminck. J'en fus évidemment étonné car je ne m'attendais pas à le trouver là. Je lui dis que j'aime de Vlaminck.. - je dois vous préciser que cette personne était plutôt du genre arrogant et à juger ses contemporains comme de la mierda. D'ailleurs il le fait bien valloir dans ses livres.

- Bon ben écoutez chère madame, je ne l'ai pas lu, ça sera pour une prochaine fois, et nous partîmes dans la foulée sur les détestables de l'époque qui se sont pris le melon ou qui étaient irascibles envers leur prochain. Sans intérêt de les rappeler ici. Ce n'est pas le creuset des bruits de chiottes.



J'ai regagné mes pénates et me suis plongé dans mes catalogues d'expos consacrés à de Vlaminck dont le présent qui m'y amène. Eh ben il en sort plus grand qu'il n'est entré !

Du temps des Fauves, Maurice était un compagnon de cordée plutôt sympathique, sa facture était coloriste et généreuse, son talent était incontestable et sa marque originale. On le retrouve dans toutes les manifestations ayant trait au fauvisme, mouvement français s'il vous plaît qui vient se loger en début de siècle dernier et l'avant grande guerre ! L'art déco surprend son monde, l'abstrait ne va pas tarder et les néo-impressionnistes sont happés par les nabis qui vont rayonner à travers le monde de leur génie, en groupe ou assimilés…

Donc de Vlaminck était très proche de Derain, ils en constituent le ferment. Matisse est appelé dans d'autres sphères , c'est un maître à penser..Dufy est le peintre français qui va incarner outre atlantique le génie français .. et le fauvisme s'en sera allé de ses quelques étés si innovants. Paris reste Paris, les marchands et collectionneurs prolifèrent .. c'est le bouillon de culture !



Et puis là dessus vient la grande guerre, et les peintres s'atomisent ! de Vlaminck évolue passagèrement à s'y perdre vers Cézanne, il s'y attarde comme ayant été cycliste avec un certain succès, ainsi qu'au cubisme et cette grande guerre vient le chercher: il sera exempté pour cause de paternité de 3 enfants. Et de ce fait occupera pendant la guerre un poste civil. Son honorabilité se balade entre celui qui a bouffé de la vache enragée et celui qui continue à peindre pendant la guerre avec succès. Il n'aura aucun état d'âme et dénoncera ceux qui affichait une belle âme et qui se compromettront par la suite Un embrouillamini secouera le monde de la peinture. C'est l'heure des comptes, de Vlaminck a du tempérament, beaucoup de tempérament. Quant à sa peinture, c'est le talent qui parle sur un ton homogène. Oh certes, elle a évolué depuis le fauvisme, la tonalité y est plus fraîche, plus glacée, c'est le temps des hivers rigoureux' des ciels menaçants , le désenchantement général qui survient après la guerre si terrible ne va pas recoller les morceaux. On dirait parfois que Maurice renoue avec quelques vieilles réminiscences comme avec celle de van Gogh qu'il admirait. Sur des tons sombres' cela dit. Cela dit aussi son originalité reste intacte, il peut peindre en toute liberté, il est désormais à l'abri du besoin. Pour faire taire les mauvaises langues, sa réponse est son talent si perméable au monde qu'il conçoit comme crépusculaire.

Sur sa tombe à Rueil-la-Gadeliére, on peut lire l'épitaphe suivante qui montre en tout cas que son dessein était viscéralement la peinture à laquelle il a tout donné de lui-même :

« Je n'ai jamais rien demandé, la vie m'a tout donné, j'ai fait ce que j'ai pu, j'ai peint ce que j'ai vu. »



J'aime à satiété me pencher sur la similitude de facture entre les deux amis que sont Derain et de Vlaminck, comme des frères dans la vie, elle est plus grande qu'entre les deux frères Dufy ou Verdilhan. La différence est que ces deux grands Fauves avaient tous deux du talent et qu'ils se sont appréciés mutuellement sans aucune jalousie, bien au contraire, tous deux tiraient satisfaction du travail de l'autre ! C'est magnifique ce qu'ils ont fait, c'est géant



(*) Si cela n’est pas, ça ne sert à rien de présenter l’idée au lecteur.

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Paul Valéry et les peintres

On sonne à la porte. C'est le facteur qui me remet un grand paquet très lourd. En participant à cette édition de Masse critique, je ne m'attendais pas à recevoir un aussi beau cadeau. Ce luxueux volume cartonné est un catalogue d'exposition ? Quelle merveille ! Je ne me souviens pas d'en avoir déjà rencontré d'aussi précieux.

En lisant « La tristesse des femmes en mousseline » de Jean-Daniel Baltassat, j'avais rencontré un Paul Valéry absorbé dans la contemplation d'une toile de Berthe Morisot. Je vais en apprendre beaucoup plus dans ce riche volume. La ville de Sète a voulu célébrer le cinquantième anniversaire du musée consacré à l'auteur qui y a vu le jour. Comment mieux le fêter qu'en rassemblant les œuvres de peintres qu'il a connus et aimés, dont il a parlé dans ses textes ou conférences ?

Dans un temps très lointain maintenant, j'avais découvert Paul Valéry grâce à un cours universitaire. Je dois bien avouer qu'il ne figure pas en première place de mon Panthéon littéraire. Je trouve ses écrit froids, érudits, cérébraux. Je n'y décèle pas les sentiments qui m'émeuvent en poésie. Mais je ne me souviens pas que notre professeur nous ait entretenus du goût de Valéry pour la peinture, à tel point que, non content de fréquenter Degas, Bonnard, Picasso et tant d'autres, le poète a lui-même manié le pinceau ou le crayon. Il épouse Jeannie Gobillard, nièce de Berthe Morisot et vit avec d'autres membres de leur famille dans un immeuble que la peintre avait fait construire et dans lequel « non seulement les murs sont couverts d’œuvres de Manet, Morisot, Degas, Renoir... mais tous les membres de la famille peignent. » Une sorte de paradis pour les artistes, donc.

Paul Valéry était tellement amateur d'art que, lorsqu'il découvre une toile qui le touche tout particulièrement, la « Sainte Agathe » de Zurbaran, il ne se limite pas à lui dédier une délicate prose poétique, dans laquelle il évoque, de façon éthérée un épisode particulièrement barbare, « Car, issues des folles manches citrines, les mains pieuses conservent le plat d'argent où pâlissent les seins coupés par le bourreau... Les seins inutiles qui se fanent ». Son admiration est telle qu'il nommera sa fille en l'honneur du tableau.

On surprend un Valéry couvrant ses cahiers, carnets, feuilles ou notes « de dessins liés à l'environnement ou au contexte dans lequel il se trouve ».

En feuilletant ce somptueux volume, je pourrai admirer des reproductions d'une qualité exceptionnelle. De temps à autre, on aura même droit à un détail significatif qui occupe une page entière et dont on pourra déjà se faire une idée en détaillant la couverture. Elle isole la fillette au bord de l'eau, dont on trouve, dans le livre, la peinture complète, face au visage de l'enfant qui a droit à une pleine page. Valéry la décrit comme « une petite toile peinte au bord du lac, par temps voilé. Cela est fait de rien, un rien multiplié par l'art suprême de la touche, un rien de brume, des soupçons de cygnes, prestiges d'une brosse qui frotte à peine le tissu. »

J'ai pu me régaler des tableaux d'artistes que j'affectionne : Berthe Morisot, Marie Laurencin, Monet, Matisse... J'ai relevé des allusions à des auteurs que j'ai beaucoup lus et que je croyais, hélas, tombés dans l'oubli : Henri de Régnier, Pierre Louÿs.

J'ai regretté qu'il n'y ait pas davantage d'explications à propos des œuvres présentées (mais ce n'était pas le but de l'ouvrage).

La découverte qui m'a le plus frappée : cette « salle à manger rue de Villejust au petit jour » que Paul Valéry réalise à l'encre de Chine et aquarelle.

Dans notre drôle d'époque où nous sommes confinés chez nous et condamnés à ne regarder le monde qu'à travers la fenêtre, ce paysage de maisons, toits, verdure sonne juste et actuel. Et je ne me doutais pas que l'écrivain avait autant de talent !

J'ai donc énormément apprécié ce catalogue qui m'est arrivé tel un cadeau de fin d'année, grâce à Babelio et à cette providentielle Masse critique, ainsi qu'aux éditions Loubatières, dont une main anonyme avait glissé la carte, tellement jolie, sur laquelle figuraient deux mots tracés la plume. J'espère que la personne qui a pris la peine de les écrire découvrira dans cette chronique un témoignage de toute ma gratitude.
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Agnes Varda : Y'a pas que la mer

Nous sommes le 29 mars 2019 et je viens d'apprendre la mort d'Agnès Varda. C'était une femme d'exception que je chéris pour ses idées, ses films, ses photos ou ses installations originales alors, pour lui rendre un hommage, j'ai choisi de lire un beau livre que j'ai acheté il y a quelques temps.

Ce livre a été publié en 2011 dans le cadre d'une exposition sur le travail d'Agnès Varda au musée Paul-Valéry de Sète. Je n'ai pas eu la chance de voir cette exposition "Agnès Varda : Y'a pas que la mer" qui s'est déroulé du 3 décembre 2011 au 22 Avril 2012 et dont l'intérêt réside dans le fait qu'elle réunit ses différents univers. C'est comme le fruit de la synthèse de sa carrière de cinéaste, photographe et plasticienne d'où, pour moi, le grand intérêt de ce livre.

Tout d'abord il y a le lieu, celui de la ville de Sète où elle a vécu dans son enfance. Elle dit en avoir gardé des souvenirs heureux et y retournera de nombreuses années pour y passer ses vacances en famille. C'est un lieu d'autant plus important qu'il est le cadre de son premier film La Pointe courte, réalisé en 1954 où elle filme un quartier de pêcheurs. On retrouve aussi ce lieu dans Les Plages d'Agnès, sorte d'autobiographie filmée.

Alors que la mer est un thème récurrent dans son oeuvre on voit ici qu'Agnès Varda a le sens de l'humour avec ce « Y'a pas que la mer ». Elle accorde d'ailleurs une place très importante aux patates (oui les pommes de terre) dans cette exposition, notamment celles en forme de coeur qu'elle aime particulièrement.

On voit donc dans ce livre l'assemblage de ses travaux dont elle revendique la diversité. On y retrouve des classiques comme la photographie intitulé « Ulysse » en écho à la mythologie mais aussi des oeuvres insolites comme la tombe de Zgougou, installation réalisée en hommage au chat de la famille Demy-Varda, et présentée de façon inédite à l'extérieur du musée dans une cabane élaborée pour l'occasion.

Et comme elle dit "Y'a pas que la mer, y'a l'éphémère". Mais pour moi son oeuvre est immortelle et je n'oublierai jamais la femme.





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Valtat, indépendant et précurseur

Certaines oeuvres de Valtat quand elles sont réussies, sont étourdissantes de talent. Elles s'offrent à vous avec une telle force et une telle beauté fauve qu'on ne peut pas décemment résister à un tel élan. J'ai une préférence pour ses aquarelles, qui sont de tout premier plan et certaines huiles, encore une fois quand elles sont réussies, également.



J'aime par exemple dans ce catalogue les écaillères d'huîtres, 1895-1896, 46x55, collection musée du Petit Palais Genève. Elle s'impose à moi comme une toile de maître, c'est du grand art et innovant même. Je suis capable de faire quelques centaines de kilomètres rien que pour la voir .. Je suis heureux qu'avec des gens comme ça, on soit revenu de l'impressionnisme qui arbitrairement rejetait les noirs, les tons ardoise, and so on !..



Maïthé Vallès Bled (*) parle de précurseur, je ne suis pas sûr qu'elle n'ait pas raison !



Itzhak Goldberg dit d'un précurseur qu'il est celui dont on sait après qu'il 'est venu avant vous ! J'aime !



On pense qu'il est du sud, Louis André Valtat, mais non, il est né à Dieppe ..



(*) Maïthé Vallès Bled a publié un catalogue raisonné de De Vlaminck



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Valtat, indépendant et précurseur

La peinture, c’est comme la cuisine, il ne faut pas dire « j’aime pas » avant d’avoir goûté, en peinture il ne faut pas dire j’aime pas avant d’avoir vu… ce fut bien mon cas pour Valtat.



Cet ouvrage est le catalogue raisonné d’une exposition organisé par le musée Paul Valéry de Sète de janvier à mai 2011, de ce peintre que j’ai encore pu admirer à mon cher musée Fleury de Lodève « Valtat à l’aube du fauvisme », dans la foulée puisque celle-ci prenait en quelque sorte le relais de celle de Sète en mai…. Curieux me direz-vous que deux expositions du même artiste se suivent à quelques semaines d’intervalle alors même qu’elles ne sont éloignées que de quelques km… sans concertation semble-t-il… Sachant que Maïthé Vallès-Bled, conservatrice du musée de Sète fut aussi la talentueuse conservatrice de celui de Lodève jusqu’en 2009, et que la nouvelle conservatrice fut sa conservatrice adjointe… explique peut-être cela que je n’ai pas à savoir et dont je me moque éperdument. Et s’il s’en est suivi que la plupart des œuvres présentées chez l’un ne l’ont pas été chez l’autre et réciproquement, à titre personnel ça ne m’aura pas dérangée puisque j’ai pu profiter des deux qui en plus forcément avait des éclairages différents.



Enfin bon, venons-en à ce catalogue de Sète. Il comporte une biographie de l’artiste et la liste et le catalogue des œuvres exposées, , précédées d’une présentation en trois parties : -Valtat : un peintre à reconsidérer, de Maïthé Vallès-Bled, qui fait le point sur les raisons de la méconnaissance de l’œuvre de valtat, les causes des imprécisions quant à son positionnement et tente de cerner sa personnalité empreinte d’indépendance.

-Valtat, un fauve à l’écart, de Ithzak Goldberg, qui décortique plus avant ces questions d’écoles et d’étiquettes en lien avec le tempérament de l’artiste et son travail ;

-et Valtat et Ambroise Vollard, le marchand des fauves qui, sous la plume de Jacqueline Munck, nous fait entrer dans l’univers des marchands et mieux comprendre le job des galeristes à l’époque et les liens qui les unissaient aux artistes.



Une mise en regard de tout le parcours de Valtat et en exergue de ses relations et ses liens d’amitié, ou pas, avec les autres peintres de sa génération, et par la même occasion une belle leçon d’histoire de l’art au travers de diverses analyses très fouillées des mouvements et de leurs enjeux pour les groupes d’artistes.

Avant tout, un magnifique catalogue richement raisonné et illustré.

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Paul Valéry et les peintres

Célébrant son cinquantenaire, le musée Paul Valéry de Sète propose une exposition sur le rapport du poète Paul Valéry avec les peintres. le catalogue présenté ici en reprend les différentes composantes.

Le catalogue de cette nouvelle exposition détaille le milieu artistique dans lequel le poète va être immergé dès son mariage avec Jeannie Gobillard, cousine germaine de Julie Manet, fille de Berthe Morisot, son amie d'enfance. Ils vont partager un petit appartement au 40, rue de Villejust. Cet immeuble est animé par des rencontres artistiques organisées mais aussi inopportunes.

Le livre détaille aussi en courts chapitres la relation avec différents artistes et leurs techniques utilisées : Manet, Rouart, Berthe et Edma Morisot, etc. Sont présentées des photos de leurs oeuvres et même des agrandissements pour détailler le travail réalisé.

De plus son amitié pour Mallarmé lui ouvre tout le milieu artistique parisien. Paul Valéry a l'habitude de consigner ses impressions et ses découvertes dans de petits carnets où il écrit mais aussi dessine. Il, peut mener ainsi une réflexion personnelle sur la création. le catalogue montre bien toute sa singularité. L'intérêt du poète pour à la fois la Renaissance italienne et les peintres comme Corot, Degas ou Manet lui permet de détailler des correspondances inattendues.

Mais Paul Valéry a gardé aussi le goût de peindre. Son naturel le prédisposait aux marines. Mais ses carnets s'ornent de dessins sur son environnement et les lieux qu'il découvrent. le livre présente un certain nombre d'oeuvres qui révèlent des « instantanés » d'une grande maîtrise.

Ce catalogue rend compte de façon très poussée de la richesse de cette exposition. Évidemment, la vraie rencontre avec les oeuvres n'a pas pu se faire mais sa lecture a apporté évasion et plaisir !

Notamment pour aller plus loin

L'excellente exposition « Degas Danse Dessine » du Musée d'Orsay a révélé le lien étroit entretenu entre Paul Valéry et Degas à partir des carnets que le premier avait constitué.

D'habitude le catalogue d'une exposition permet d'approfondir les points abordés par l'exposition .Je n'ai pu ici en jugé. Néanmoins, je suppose que ce livre rend compte de façon approfondie du lien du poète avec chaque peintre présenté en l'étayant d'exemples puisés dans la littérature ou de détails du quotidien.

A la fin le catalogue est complétée d'une frise de repère généalogique qui est la bienvenue ! Une liste illustrée des oeuvres présentées le conclut.

Il est évident que ce catalogue est un beau livre sur lequel je reviendrai souvent, soit pour préciser la nature du regard de Valéry ou pour appréhender une méthode, technique que Valéry a repéré.

A noter photos et plus sur mon blog

https://vagabondageautourdesoi.com/2021/01/10/paul-valery/

Remerciements

Merci @Babelio et sa masse critique et #NouvellesEditionsLoubatières pour ce catalogue qui relate l'exposition du @MuséeValéry

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Kisling

Kisling, artiste d'origine polonaise qui fréquenta aussi bien Picasso que Juan Gris, Max Jacob, Soutine que Modigliani, son ami, et les principaux acteurs de l'avant-garde, compte parmi les peintres de l'Ecole de Paris les plus célèbres. Malgré sa grande notoriété à l'époque, il est aujourd'hui injustement délaissé, aucune exposition particulière ne lui ayant été consacrée depuis de très nombreuses années.

Fort heureusement la Ville de Lodève dans l'Hérault possède un petit musée très dynamique qui organise chaque année une exposition estivale de grande qualité et Maïté Vallès-Bled, sa Conservatrice, a remédié en 2008 à cette injustice.

C'est ainsi que l'on a pu redécouvrir un très grand peintre au travers des quelque 70 œuvres présentées dont beaucoup provenaient du Musée du Petit Palais de Genève qui possède la plus grande collection au monde de cet artiste.
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Salah Stetie et les peintres

Salah Stétié comme la plupart des poètes du XXe siècle a conçu et publié nombre de livres avec des peintres, des plus connus ou plus secrets. L'ensemble frappe par sa richesse et sa diversité. De Tapiès à Alechinsky, tous les grands noms de la seconde moitié du XXe siècle sont présents. Et toujours le verbe solaire de Salah Stétié.
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Van Dongen : Du Nord et du Sud : From the N..

Catalogue de l'exposition Van Dongen du Musée de Lodève, Hôtel du Cardinal de Fleury en 2004.
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Chefs-d'oeuvre de la collection Oscar Ghez ..

Depuis plus d'une vingtaine je ne manque jamais une exposition du musée de Lodève (dans l'Hérault) grâce auquel j'ai fait de merveilleuses découvertes. Ses expositions temporaires sont pour partie constutées par des prêts de particuliers et en 2007, il présentait des chefs d'oeuvre parmi ceux de la collection du musée du petit palais de Genève, celle du grand collectionneur Oscar Guez, parmi lesquels : des Chagall, Utrilllo et Valadon , Von Dongen, Kisling, Dufy, Renoir, Bazille, Paul Sérusier, Foujita (mon cher Foujita), Marquet, Van de Velde, Maurice Denis...plusieurs Guillaumin, Valtat, Caillebotte, et bien d'autres encore ... au total 73 oeuvres tout à fait exceptionnelles.

Ce fut une exposition remarquable, et ce livre (catalogue raisonné comme on dit) ne l'est pas moins, il donne en plus, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre d'ouvrages, une biographie de chaque peintre, succincte certes, mais pertinente et assez riche pour s'en faire une idée et donner envie d'en découvrir davantage.

Un très beau travail. Un très beau livre (bilingue Français/anglais)
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Berthe Morisot : Regards pluriels, édition bi..

Il s'agit du catalogue de l'exposition organisée par le musée de Lodève (Hérault) il y a quelques années.

Magnifique album.



Le musée de Lodève organise chaque année une grande exposition d'été. Les choix sont toujours remarquables et les présentations de très grande qualité.
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Salah Stetie et les peintres

Au cours d'un séjour à Sète, passant un moment au Musée Paul Valery, j'ai découvert la salle dédiée au poète libanais Salah Stetié et ses collaborations avec des peintres. Un vrai coup de cœur ! Ce poète méditerranéen, a beaucoup collaboré avec des peintres, et cet ouvrage présente une riche iconographie de ses nombreuses collaborations sous diverses formes et quelques textes d'introductions et poèmes de divers grands noms de la culture.

Je trouve cela très riche, agréable et extrêmement inspirant tant au niveau de l'écriture poétique que des peintures et de la rencontre des deux.



C'est un plaisir que de lire et relire, feuilleter ce beau livre, après cette visite au musée Paul Valéry.

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Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée : Antho..

Voici un recueil qui rassemble des poèmes proposés par les invités de l'édition 2017 du festival de Sète “Voix Vives de méditerranée en méditerranée”. On parcourt ainsi les voix de 43 pays, chaque poème étant présenté dans la langue originale ainsi que dans sa traduction française lorsque c'est nécessaire.

On peut retrouver en fin d'ouvrage de petites biographies des poètes cités.



Peu habituée à lire de la poésie contemporaine, j'ai particulièrement apprécié le voyage offert ici.

On ne peut, évidemment, être touché par tous les textes, mais j'ai fait de belles découvertes, notamment les poèmes d'Ananda Devi, Mercedes Roffé, Luis Mizon, Mario Bojorquez, Marianne Catzaras, Nujoom Alghanem, Anne Kawala, Luc Vidal, Gebran Saad, Maria Joao Cantinho et Mohammed Jaber.

Certains mots faisant résonance plus que d'autres, il me semble que chacun peut ici piocher un peu de son bonheur.



Une anthologie qui me donne envie de continuer à lire de la poésie, et vers laquelle je reviendrai de temps en temps, pour relire les poèmes aimés mais aussi peut-être pour redécouvrir ceux à côté desquels je suis passée.



Un grand merci encore aux éditions Bruno Doucey ainsi qu'à Babelio et son opération Masse Critique qui me permet une fois encore d'aller vers de nouvelles lectures...
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Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée : Antho..

Les éditions Bruno Doucey font du bon travail, cette anthologie contemporaine, en résonance avec un festival de poésie annuel à Sète, ne le dément pas. Les Voix Vives de méditerranée sont 115 poètes, venus de 43 pays, ce qui donne 18 langues mêlées dans un livre plutôt épais, souple, format "grand roman". Évidemment, un tel livre est plutôt à feuilleter pour piocher ici ou là un poème mais reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, j'ai tenu à lire toutes les pages. Évidemment, il est peu probable que chacun des poèmes nous touche, je n'ai donc pas tout aimé... Reste un sentiment d'unité, tout en gardant la diversité des cultures (la poésie classée par pays, on voit que les pays ont une certaine identité "formelle"), quelques mots tournés et retournés sur la langue pour les déguster, quelques "oh ! ça j'aime !"... et ce regret qui n'a rien à voir avec ce livre mais plutôt avec la poésie contemporaine en général : le regard manque pour moi de musique et de légèreté à force de parler du monde sombre et violent, dans des tournures de phrases qui cherchent avant tout à bousculer comme si être poète, c'était avant tout être (plus ou moins) torturé...
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Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée : Antho..

Ce recueil collectif, paru à l'occasion de la 2ème édition du festival de poésie en Méditerranée, qui s'est tenu à Sète en juillet 2016, a le grand mérite de réunir et de nous faire découvrir des poètes méconnus, d'autres plus célèbres, venant des divers pays de la méditerranée : Algérie, Iran Irak, Syrie, Jordanie, Palestine, Espagne, Portugal, Maroc, Tunisie, Croatie, France, etc …. En regard des traductions, le texte en langue original survient, comme pour mettre davantage l'accent sur la diversité des langues.

Des notices biographiques, à la fin de l'ouvrage, nous renseignent sur la vie et l'oeuvre de chaque poète. La préface de la directrice du festival, Maïthé Vallès-Bled, débute par cette belle phrase de Paul Valéry " Croire à la parole humaine, parlée ou écrite, est aussi indispensable aux humains que de se fier à la fermeté du sol", pour mieux nous introduire à cette lecture.
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Maurice de Vlaminck

Un très beau livre agrémenté de nombreuses illustrations (tableaux et détails) qui permettent d'apprécier le travail tout en couleur et en force, de cet artiste.
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Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée : Antho..

Un recueil de poésie de qualité.



Lorsque les auteurs sont étrangers les poèmes sont présentés sur une double page avec la traduction en français à gauche et en version originale à droite. Maintenant en ce qui concerne la poésie je me suis toujours demandé comment la traduire ? Le sens du poème dépasse le sens des mots, si traduire les mots est simple, comment traduire le sens, le rythme des mots, les sonorités des phrases, bref tout ce qui fait l'âme d'un poème au delà des mots ?



Chaque poésie mérite bien sur d'être lue mais l'approche est toujours personnelle, certains textes touchent au cœur, d'autres laissent de marbre.



En ce qui concerne le fil conducteur du recueil, je ne l'ai pas , néanmoins cela ne gêne pas la lecture.
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Paul Valéry et les peintres

Voilà un ouvrage qui répond aux exigences d'un catalogue, par sa thématique on ne peut plus précise, par la qualité des reproductions et de la mise en page (plus de 90 tableaux et dessins), et par la précision des références. Mais c'est plus qu'un catalogue, c'est un document indispensable à qui s'intéresse au poète, c'est une invitation à un nouveau regard pour ceux qui le jugent trop difficile d'accès, c'est un ouvrage de réflexion sur la création artistique dans son expression plastique et

poétique, par les extraits de ses fameux cahiers et de sa correspondance. C'est enfin un hommage attendu au poète dont le musée de sa ville natale porte le nom, à la date, est-ce un hasard, du centenaire de la publication du Cimetière Marin.



Comme un roman…

Tout commence au Musée Fabre de Montpellier dont le poète était familier, avec Francisco de Zurbaran (Sainte Agathe, qu'il choisira comme prénom pour sa fille), Eugène Delacroix (Orphée secourant Eurydice ), Gustave Moreau (Suzanne et les vieillards), Courbet, Corot…Ensuite un intérêt tout particulier pour Léonard de Vinci ce qui n'est pas étonnant chez cet auteur qui s'associe esprit scientifique et imagination prolixe…



Mais la naissance de son attachement à la peinture tient essentiellement à l'atmosphère familiale après son mariage avec Jeanine Gobillard, nièce de Berthe Morisot (plusieurs toiles de cette grande artiste appartenant à une collection particulière). Sa soeur Paule Gobillard est elle-même peintre. Trois « huiles » illustrent son travail : Valery faisant une conférence, un cours au Collège de France, ou à la fin d'un déjeuner familial et sont particulièrement touchantes (collection propre du musée). D'autres noms fameux dans le domaine de la peinture occupent ce premier cercle familial (famille Rouart , et Manet…). L'arbre généalogique de cette grande famille est à la fin du livre…

Le cercle amical s'élargit aux amis proches et aux fréquentations, avec Renoir, Monet, Odilon Redon, Maurice Denis, Marie Laurencin, Degas à l'origine d'un des seuls ouvrages de Valery, qui ne se considérait pas comme critique d'art, consacrés à la peinture. (Degas, Danse, Dessin).



Valery a surtout porté son intérêt aux impressionnistes et aux symbolistes comprenant mal la naissance du cubisme et du fauvisme. Il n'empêche que le portrait en dessin de Valery par Picasso pour la première édition de la Jeune Parque est de grande qualité comme les trois portraits de Jacques Emile Blanche. Il faut rendre hommage à la commissaire de l'exposition Maïthé Vallès-Bled d'avoir pu pour Picasso, Matisse, Monet, Marquet et Vuillard montrer des oeuvres d'une exceptionnelle qualité provenant de la Collection David et Ezra Nahmat.



La dernière partie (Valery peintre) qui appartient en propre au Musée Valery est particulièrement originale et touchante puisqu'elle réunit plus de trente dessins, aquarelles, gouaches ou huiles du poète. Heureux temps où bien que de valeurs inégales arts poétique et plastique se rejoignaient dans une même main.
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