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Critiques de Malin Persson Giolito (107)
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Rien de plus grand

Maja Norberg a 18 ans à peine.

Elle est en prison.

Son procès est en cours...

Neuf mois plus tôt, une tuerie a eu lieu dans une salle de classe de son lycée.

Elle est la seule à en ressortir sans la moindre blessure.

Quelle est son implication dans cette terrible tragédie ?

Qu'a-t-elle à se reprocher ?

C'est ce qu'elle va tenter de nous expliquer tout au long de ce récit, qui va vous interpeller dès les premières lignes...

Il est difficile de le lâcher ce roman !

Tant la narration et le style y sont plaisants, agréables et intelligents.

Tant les sujets, la problématique, les questionnements y sont aussi intéressants que dérangeants...

Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ma lecture de Hate list de Jennifer Brown, pour ses nombreuses similitudes.

Petit à petit, entre déroulement du procès, incarcération, et événements passés, Maja se livre, dans une analyse réfléchie des faits.

J'ai été parfois troublée, interloquée, parfois révoltée... Parce que c'est tellement criant de vérité et que je me suis sentie complètement impuissante face à tout ça et surtout passive, même.

Tant d'hypocrisie, d'inégalités sociales, de superficialité...

Rien de plus grand, c'est le procès de Maja, mais surtout des classes dirigeantes, d'une société à la dérive...



Je remercie Babelio et les éditions Presses de la cité, pour cette découverte.

Il me tarde de pouvoir en parler autrement et davantage, avec l'auteure, Malin Persson Giolito, quand j'irai à sa rencontre au salon Quais du polar, en avril prochain.
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Délits mineurs

Une boucle. Ce polar très noir commence et finit sur une aire de jeux : un adolescent de 14 ans qui tire quelques balles sur un autre, son meilleur et son seul ami. Je ne divulgâche rien. On sait très vite, comme Farid, le policier, qui connaît les garçons depuis l'enfance, que Douglas (Dogge) a tiré sur Billy. Ce qu'on ne sait pas et que Malin Personn Giolito va nous expliquer, c'est pourquoi et comment c'est arrivé.

***

Les chapitres datés nous racontent le présent : l'enquête surtout, mais aussi la vie quotidienne après un drame, les familles, le quartier, l'hôpital, la vie privée et professionnelle de Farid Ayad, originaire de la même banlieue que Billy… Dans les chapitres titrés « Les Garçons », l'autrice nous présente Billy et Douglas, deux amis que tout devrait séparer. Seule, la proximité géographique des deux quartiers de Stockholm où ils vivent les a tout d'abord rapprochés : Våringe pour Billy, un quartier d'immigrés, pauvre, en proie à la délinquance et aux petits caïds de la drogue ; Rönnviken pour Dogge, un quartier branché, assez bourgeois, avec de belles maisons individuelles et de grosses voitures garées devant. Les enfants se rencontrent à six ans sur l'aire de jeux et leur amitié continue, sans faille, mais la rencontre avec Mehdi, le caïd local, va venir perturber un équilibre déjà instable. La construction choisie par l'autrice permet de les voir évoluer dans leurs familles respectives très différentes. Il me semble que Malin Personn Giolito a su éviter le cliché. le père de Billy est alcoolique et le plus souvent absent, mais sa mère aimante, généreuse, fait tout pour ses enfants. La famille aisée de Dogge est nettement plus dysfonctionnelle et l'égoïsme suinte des deux parents. On fera aussi connaissance avec Sudden, le propriétaire de l'épicerie qui fut longtemps l'âme de Våringe, avant que la délinquance et la drogue n'envahissent tout.

***

On assiste, impuissant, à la dégradation du quartier, à la progression des délits commis par les deux copains et à leur chute dans la vraie délinquance. J'avais beau être consciente que la Suède n'avait plus grand-chose à voir avec le modèle envié des années 70-80, je n'avais pas réalisé que les problèmes sociaux et sociétaux étaient en fait à peu près identiques aux nôtres. Ce roman pose, entre autres, la question de la responsabilité, celle des enfants, de la municipalité, de l'école, des parents, de la société en général, sans manichéisme et sans proposer non plus de solutions aussi péremptoires que vaines : pas de « yakafokon », heureusement, ni d'appel à un soi-disant bon sens, pas de raccourcis pour tout expliquer par la différence de classe et d'origine. C'est, je crois, une des grandes qualités de ce roman social, lucide et sans apriori. Un polar comme je les aime...



Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024

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Rien de plus grand

Rien de plus grand.

Rien de plus grand que l’amour ou rien de plus grand que la peur de mourir.



Dans une salle de classe un carnage, et une adolescente pour seule survivante.



Survivante ou complice, ce sera à la justice de le décider. Mais avant cela, les médias se déchaînent, ils rangent Maja dans une case si étroite qu’elle ne pourra leur échapper. Jeune fille qui évolue dans un milieu aisé, petite amie de Sebastian, le fils de la plus grosse fortune de Suède, comblant le vide de leur existence dans l’alcool et la drogue. Mais Maja n’est pas que cela. Ce n’est pas si simple.



Le roman alterne entre les pages du procès et le passé de Maja. Sa relation avec Sebastian, son complice présumé lors de cette fusillade, est toxique. Sebastian l’inonde de son mal-être, l’enfonce dans sa spirale de destruction, l’utilise comme une figurante, comme il le fait avec chacun des personnages qui l’entourent. Sebastian est admiré, tout lui est pardonné, puisque son père est richissime.



Procès d’une tuerie, mais aussi procès d’une société qui croule sous les inégalités sociales. Procès de parents qui vouent plus d’amour à la réussite, à l’argent, qu’au bien-être de leurs enfants.



Un roman bien construit. L’auteur prend son temps pour nous faire découvrir la personnalité de Maja, ses réactions face à sa mise en détention, face au tribunal, à son avocat. Elle a un regard pertinent sur son procès, et une analyse intelligente des faits qui ont précédé le drame. Rien n’est noir ni blanc. On oscille entre culpabilité et innocence, entre le piège et la naïveté. Il est si difficile de comprendre la responsabilité de chacun, de l’aveuglement, de la lâcheté.



Je remercie Babelio et les Éditions Presses de la Cité pour ce thriller scandinave aux accents de vérité dérangeante, troublante, mais nécessaire. Un roman sombre qui dresse le portrait d’une jeunesse en perte de repères et en colère. Portrait empathique et bouleversant.





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Rien de plus grand



Je m'appelle Maria Norberg, mais vous pouvez m'appeler Maja.

Je suis une fille somme toute assez banale, qui en d'autres circonstances serait passée quasiment inaperçue.

J'ai dix-huit ans, je suis étudiante au lycée élitiste suédois de Djursholm. Je suis bonne élève, plutôt mignonne, et entourée.

J'adore ma petite soeur, Lina, qui n'a que cinq ans et que je me dois de préserver.

Ma famille est particulièrement aisée.

Le tapis rouge est donc déroulé pour m'assurer un avenir radieux.

"Moi, je ne suis qu'une connasse de bourge."

Enfin tout ça, c'était avant.



Ca doit d'ailleurs vous être bien égal. Tout ce qui vous intéresse c'est de connaître le rôle exact que j'ai joué dans la fusillade de mon lycée.

"Vous voulez que quelque chose ne tourne pas rond chez moi."

De pouvoir en toute conscience, en toute impartialité, me juger innocente ou coupable de meurtre.

Parce que oui, de toutes les victimes de ce jour-là, je ne nie pas en avoir abattues deux : Mon petit copain Sebastian Fagerman et ma meilleure amie Amanda.



Sebastian était également mon complice présumé, celui avec lequel j'aurais tout organisé.

"Nous sommes allés au lycée avec une bombe dans un sac et des armes dans un autre pour tuer le plus de monde possible."

Son père, Claes, est une célébrité incontournable en Suède puisqu'il s'agit tout simplement de la plus grosse fortune du pays.

"Sa richesse était si grande qu'elle équivalait à une nationalité."

Alors les médias se sont d'autant plus acharnés à interpréter les faits, à donner leur version des évènements. Ce jour-là, c'est Sebastian qui a ouvert le feu, atteignant nos amis Dennis, Samir ou encore Christer, notre professeur. Autant de victimes qui auraient pu être bien plus nombreuses : la bombe retrouvée dans mon casier était en effet défectueuse.

Dans cette salle, après la fusillade, j'étais la seule personne indemne.



Après neuf mois en maison d'arrêt, c'est l'heure de mon jugement.

En prison, j'ai pu apprécier la solitude.

Au procès, la salle est pleine. Remplie de charognards venus se repaître de ma carcasse.

Trois semaines de procédures pénales m'attendent, durant lesquelles la procureure Lena Pärsson va présenter les charges retenues contre moi, essayer de convaincre le juge et le jury que je suis un monstre qui doit être condamné à la peine maximale.

Je suis accusée de meurtre avec préméditation, de complicité de meurtre ou encore d'homicide involontaire. Je suis une dangereuse psychopathe. Et comme je suis désormais majeure, je vais être jugée - et peut-être inculpée - en tant que telle.

"La procureure va étaler des conneries sur moi pendant une journée, peut-être deux."

Pour me défendre, mes parents ont engagé le plus grand avocat pénaliste de Suède : Sander. Parce qu'il y a toujours au moins deux versions d'une même histoire, il s'attardera quant à lui à mettre à mal les conclusions et les expertises de Lena Pärsson et plaidera la légitime défense.

Et ce malgré toutes les preuves qui jouent contre moi, à l'instar des SMS que j'ai pu échanger avec Sebastian la veille du massacre.

Quels arguments les jurés accepteront-ils d'entendre ? Quel sera leur verdict ? le trouverez-vous justifié ?



Rien de plus grand est donc l'histoire de mon procès, qui distille tout doucement les informations relatives à mon innocence ou à ma culpabilité, permettant parallèlement de reconstituer l'ensemble des faits et de mon rôle central dans cette tragédie.

Pour raconter cette partie de ma vie, l'auteure Malin Persson Giolito, ancienne avocate, a choisi de déstructurer totalement la chronologie des évènements.

"Il n'y a pas de chapitres dans cette bouillie."

Elle relate donc dans le plus grand désordre la fusillade, mes premiers interrogatoires, mon séjour en maison d'arrêt, mon jugement mais également mes liens avec chacune des victimes, et la succession d'évènements qui ont mené au jour du drame. Passé et présent s'entremêlent jusqu'à offrir une vue d'ensemble.

Peut-être que vous vous direz que je ne suis qu'une pauvre petite fille riche, inconsciente, coupable, et qui mérite tout ce qui lui arrive.

Ou peut-être éprouverez-vous une certaine empathie en vous rendant compte que je suis moi aussi victime d'un imprévisible concours de circonstances, et que je n'ai jamais voulu nuire à personne. Que mes mots ont parfois dépassé ma pensée.



Je suis quelqu'un de plutôt franc dans mes propos. Mon honnêteté vous agacera probablement. Je soulève les défauts de chacun, j'émets des avis, j'ai des opinions parfois bien arrêtées. Vous verrez par exemple que je ne suis pas toujours très tendre avec ma mère, égocentrique et à côté de la plaque, qui s'inquiète davantage des répercussions que toute cette affaire aura sur elle plutôt que sur sa fille aînée.

Même si j'étais très liée à Amanda - ma première victime - je la trouvais superficielle, ridicule, parfois même un peu débile. Au moins, je ne verse pas dans l'hypocrisie.

Dennis lui était un gros black, qui approvisionnait Sebastian en drogues de toutes sortes. J'y ai parfois goûté moi aussi. Voyez en moi une toxicomane ayant perdu pied avec la réalité si ça vous chante.

Christer était un de nos professeurs, plutôt sympathique et pédagogue. Juste au mauvais endroit au mauvais moment ?

Samir lui venait de la banlieue, avait honte de ses origines et de la profession de ses parents, et avait intégré cette école élitiste par volonté de s'en sortir. Beau, intelligent, il avait tenté de me convaincre qu'apporter mon aide et mon soutien à Sebastian n'était pas de ma responsabilité.

"Samir est quelqu'un qui inspire confiance."

Sebastian lui était l'exact opposé de Samir. On pourrait penser qu'il avait tout pour être heureux de par ses origines richissimes, il organisait des soirées de folie, voyageait partout en Europe le temps d'un week end, se vautrait dans le luxe.

"Les fêtes de Sebastian étaient fantastiques, légendaires."

Mais quand il s'était intéressé à moi, j'avais vu à quel point sa vie manquait d'équilibre. Comme s'il était entraîné dans les abysses : Echec scolaire ( d'ailleurs il n'allait quasiment jamais en cours ), souvent défoncé, raciste, parfois violent. Il n'avait aucun modèle parental : Mère absente et père détestable qui, plutôt que de tendre la main à son fils en détresse, le frappait quand il était déjà plus bas que terre. Et sans l'approbation ou les encouragements paternels, Sebastian n'était plus qu'une coquille vide.

"Ne voyait-il pas que son père était malade ?"

Comment le sauver de lui-même ?

Il a finalement choisi le chemin de l'autodestruction, en décidant d'emmener le plus de personnes possible avec lui.

L'ai-je accompagné sur ce chemin meurtrier ? N'avais-je vraiment aucune idée de ce qu'il avait préparé ce jour-là ? Suis-je responsable de l'état d'esprit qui l'a conduit aux pires extrémités ?

Là encore, cher lecteur, ça sera à vous d'en décider. Je crois que le jury s'est quant à lui déjà fait une idée assez précise du rôle exact que j'ai joué, séduite par ce jeune homme et prête à tout pour lui.

D'après les journaux, je n'ai juste pas eu le courage de me tirer une balle comme nous l'avions prévu au terme de notre sanglante épopée.

"Rien de plus grand que l'amour."



Au-delà de l'affaire juridique, mon histoire est parsemée de réflexions sur les classes ou les entreprises les plus riches, qui ne sont pourtant pas celles qui paient le plus d'impôts, renforçant encore les inégalités sociales déjà existantes.

"Il est injuste que le système de sécurité sociale soit financé uniquement par les bénéficiaires de faibles et moyens revenus. Que les grandes entreprises paient moins d'impôts que leurs plus petites consoeurs."

Et par l'intermédiaire de mon ami Samir sera aussi posée la question de la place des migrants dans la société suédoise. Ou en Europe de façon plus générale.

Quant aux plus nantis, vous verrez que lorsque leur vernis de respectabilité se craquelle, ce qui se cache en dessous ressemble parfois fort à une plaie purulente.



Cette histoire, j'aurais personnellement voulu la réécrire. Quand vous la lirez, vous penserez probablement à Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver, Carnage de Maxime Chattam, Rage de Stephen King ou Dernier jour sur terre de David Vann. Autant de romans qui évoquent ces adolescents meurtriers, qui dénoncent les fusillades en milieu scolaire ( 18 rien que cette année aux Etats-Unis, la dernière en date ayant fait dix-sept morts ) en tentant au passage de leur donner une explication.

Quant à moi, c'est différent. Bien sûr, ça ressemble à un fait divers de plus, mais mon histoire ne se concentre pas sur le drame du lycée. Elle se base sur les causes et les conséquences de cette tuerie.

"Est-ce que tout est prédéterminé ?"

Qui nécessiterait davantage d'explications, de liens de cause à effet, pour arriver ainsi à l'inéluctable.

Moi aussi, je cherche à comprendre comment tout a pu s'articuler pour parvenir à l'impensable, à l'insensé.



Qualifié de thriller, le roman qui relate mon histoire est avant tout un drame psychologique doublé d'un roman procédural. Il laisse toutefois la place à certains rebondissements inattendus, à des révélations progressives : toutes les cartes pour vous faire un avis définitif sur ma personne ne vous seront pas données immédiatement. Cela dit, peut-être que votre premier avis ne changera pas, ou peut-être qu'au contraire il fluctuera en fonction de ces nouvelles informations, que parfois vous souhaiterez ma condamnation alors qu'à d'autres vous vous demanderez ce que vous auriez fait à ma place.

Certains témoignages seront décisifs pour me faire rentrer dans la case "coupable" ou la case "innocente". Il faut obligatoirement que ce soit l'une des deux de toute façon, n'est-ce pas ?

Les tribunaux ne laissent pas la place au juste milieu.

Alors jugez moi en fonction de tous ces éléments portés à votre attention aussi bien qu'à celle des jurés. Jugez moi en fonction de vos propres critères.

"Mais je me fous de vous et de votre avis."



Merci à Babelio et aux Presses de la cité de m'avoir fait parvenir ce roman quelques jours avant le verdict.

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Rien de plus grand

Auréolé du très mérité prix du Polar Le Point européen 2018, "Rien de plus grand" est un récit poignant et qui happe totalement le lecteur, et qui se propose de retracer un meurtre de masse dans un lycée en plein Suède.



Une tragédie totale racontée , du début à la fin, par la voix d'une jeune fille qui se retrouve ( malgré elle? ) en plein cœur de l'événement.



Monstre ou victime ? Coupable ou innocente ? Maja Norberg, 18 ans apparait au début de son récit comme une élève modèle, une fille de bonne famille, pas forcément appelée à se retrouver seule survivante d’un carnage, un fusil à la main.



Face à une opinion publique déchaînée contre elle, l’ado se mure, elle se tait. Mais elle se souvient. Elle se raconte sa vie d’avant, celle de fêtes noyées d’alcool, de l’argent qui coule à flots, de la drogue, du sexe.

Ce thriller scandinave aux accents de vérité s'avère être à la lecture aussi essentiel que profondément dérangeant.



Loin de la chronique judiciaire américaine un peu convenue et pataude ( c'est moins confortable que chez John Grisham), "Rien de plus grand " dresse un portrait particulièrement sombre d'une jeunesse (dorée) en perte de repères et en colère et stigmatise mine de rien les grandes hypocrisies des classes dirigeantes et l’extrême violence qui rejaillit sur leurs enfants et dresse un portrait cruel mais lucide d'une société impuissante à sauver ses enfants.

Procès d'une tuerie, mais aussi procès d'une société qui croule sous les inégalités sociales, ce roman d'un vraie fulgurance nous fait sans cesse osciller entre culpabilité et innocence, et charge le lecteur de se faire sa propre opinion sur la responsabilité de chacun des protagonistes....

malin

Un portrait autant empathique que bouleversant : la plume de Malin Persson Giolito s'avère être particulièrement efficace et intense, alternant entre procès et rétrospectives contée par la jeune fille en question.

Encore inconnue en France du moins avant son passage très remarqué du festival « Quais du Polar », Malin Persson Giolito, vient de vendre les droits télé de son livre à Netflix, qui va l’adapter en série.

Espérons ardemment que les créateurs conservent le style et la force du roman original.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Rien de plus grand

Ma plongée littéraire dans l'atmosphère de Rien de plus grand fut immédiate.



Il y a, là, dans cette salle de classe du lycée général huppé suédois de Djusrholm la voix de Maja  qui se raconte, en tant que seule survivante d'un carnage. Pourquoi est - elle vivante ? emprisonnée ? désignée comme responsable ?



Au fur et mesure que les lieux, tous avec une portée symbolique forte, défilent,  mes questions se sont multipliées et mon intérêt pour l'intrigue exacerbé.   

Autant l'avouer. .. j'ai été totalement happée par ce roman, mi-thriller, mi-chronique judiciaire avec près de 500 pages lues en trois jours...



C'est que Malin Persson Giolito a construit un texte intelligemment elliptique, qui, en s'emparant de la question du traitement d'une affaire de tuerie lycéenne, nous permet avant tout de méditer sur la folie d'une jeunesse dorée mais perdue.



Juriste de formation, l'auteure nous fait pénétrer de manière fluide au plus prêt d'une affaire jugée aux assises dans laquelle l'ordre de succession des événements sans cesse  interrompu laisse place à de nécessaires retours en arrière parfaitement contés par la voix de Maja.



La vitesse du récit est lente puisqu'elle épouse le rythme d'un procès, mais on ne s'ennuie pas un instant tant l'écriture est intelligente. Les infos données sur le déroulement du procès, et ses coulisses, vus par le prisme mental de la lycéenne sont instructives et parfaitement menées.



Maja Norbert est - elle une meurtrière, un monstre comme le laisse entendre la partie adverse ?

Vous ne le saurez qu'après avoir lu ou plutôt, dévoré , ce roman singulier et écouté la parole de Maja.

Jusqu'au bout.



Cette plume précise et percutante parce qu'elle est servie par une intrigue aussi fascinante que fulgurante fait le portrait d'une société impuissante à sauver ses enfants.



J'ai trouvé que tout était parfait : la psychologie, le tourment des personnages sont très bien rendus, sans jamais prendre la place de la narration.



Sur la fin du livre, la jeune héroïne s'adresse à nous, lecteur-trice, et j'ai adoré cette manière d'opérer.

Stratégies d'avocats, juges. .. nous suivons tout ce qu'elle voit, comprend, délaisse, ressent... et tout ça donne un roman fort et attractif, dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde. 



Un immense merci donc à Babelio et aux Éditions des Presses de la Cité pour ce FORMIDABLE moment de lecture !
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Rien de plus grand

***



Maja Norberg a 18 ans et vient de passer plus de 9 mois en maison d'arrêt. Pourquoi ? Parce qu'on l'accuse de complicité de meurtres dans la tuerie qui s'est passée dans une classe de son lycée. Parce qu'on affirme qu'elle a intentionnellement ôter la vie à des jeunes qu'elle côtoyait tous les jours. Parce qu'on soutient que rien n'était plus grand que l'amour qu'elle vouait à Sebastian. Mais rien n'est aussi simple, aussi clair et aussi rigide que ça...



J'ai mis du temps à apprécier ce thriller. Il est pourtant bien écrit mais sa construction m'a parfois semblé longue et les répétitions nombreuses. J'ai eu l'impression de tourner en rond et de revivre a plusieurs reprises les mêmes scènes. Mais une fois le verdict tombé, dans les toutes dernières pages, j'ai repris mon souffle... C'est alors que j'ai compris que Malin Persson Giolito avait volontairement donné un rythme lent à son récit afin qu'on se sente totalement impliqué et proche des personnages. Et c'est finalement un moment de lecture particulier, une histoire dense et compliquée, où chaque fil tiré ouvre une nouvelle porte, dévoile un nouveau coupable, redistribue les cartes et offre un peu d'espoir...



Merci à NetGalley et aux éditions Presses de la Cité pour le partage de ce roman...
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Rien de plus grand

Le procès de Maja Norberg, seule rescapée indemne d’une fusillade dans un lycée. Indemne peut-elle l’être vraiment ? Physiquement certes. Que s’est-il passé dans cette salle de classe et avant ? Maja nous livre ses pensées à la première personne, entre souvenirs et moment présent, parfois au compte-goutte, parfois en un flot continu. Victime ou coupable ?



Le personnage de Maja m’a émue et touchée. Je l’ai sentie sous le choc, dans un véritable stress post traumatique, fragile au possible et tout en sensibilité. Elle ne mâche pas ses mots mais lorsqu’elle relate l’évènement c’est de façon assez froide, détachée : on éprouve ses difficultés à repenser à cela. Plus encore à repenser à sa famille, sa vie d’avant. Alors elle verrouille son esprit, ne relate que les faits. Une immense solitude pèse sur elle, depuis longtemps, avant même son enfermement.

Est-il si difficile pour les parents, les adultes, de parler réellement aux jeunes ? de poser des questions intéressées ? d’accompagner, d’entourer ? Il semblerait, c’est ce qui ressort à plusieurs reprises dans les diverses familles dépeintes.

Pourtant Maja fait partie de la jeunesse dorée suédoise, habite un beau quartier, côtoie les plus riches familles. Mais l’argent ne fait pas le bonheur, n’est-ce pas ?

Dans une première partie, les informations sont distillées au goutte à goutte : l’auteur tient en haleine le lecteur, joue avec son impatience de découvrir « l’affaire », toujours sous fond de procès qui démarre. Puis les souvenirs affluent : l’ambulance, la maison d’arrêt, les interrogatoires et l’isolement total. Et enfin les souvenirs de sa vie d’avant l’évènement, comment tout ça a pu se produire, comment on en arrive à une tuerie sanglante. Et on revient au procès ponctuellement, régulièrement.

Ce récit est donc très structuré, offre des changements de rythme, permet de reprendre son souffle pour mieux repartir. Il y a des passages pesants, révoltants, affligeants, et d’autre un peu plus légers. Toutefois même lorsqu’elle décrit le bonheur qu’elle a connu, subsiste en toile de fond son traumatisme actuel et cette angoisse sous-jacente. Pour le coup, c’est une lecture lente, qui m’a demandé une certaine concentration. Je ne l’ai pas lu en un souffle, j’ai pris du temps pour connaître le personnage et prendre connaissance des faits.

Victime ou coupable ? Chacun se fera son propre avis.



Je lis sur la quatrième de couverture : « portrait dérangeant et empathique d’une génération ». Portrait dérangeant certes, mais portrait d’une portée universelle. Les enfants ne sont-ils pas le reflet de la vie parfois détraquée des adultes ?



Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité pour l’envoi de ce 4e roman de l’auteur, ainsi que Babelio pour l’organisation de la Masse Critique privilégiée.

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Rien de plus grand

ENFIN ! Pas mécontente d’être arrivé au bout de ce roman et malgré les bonnes critiques dont il fait l’objet pour ma part cette lecture a été un vrai calvaire.



Acheté, il y a quelques mois sur audible, j’avais commencé l’écoute des premiers chapitres avant de vite mettre cette lecture sur pause car elle ne me plaisait pas. J’ai vu il y a peu que le roman allait faire l’objet d’une adaptation en série sur Netflix, je me suis donc décidée à reprendre ce roman et a le finir avant de regarder sa version sur petit écran. Et à nouveau, je n’ai pas accroché.



Maja, est une adolescente, absolument détestable ! Impossible de s’attacher à cette petite gamine bourgeoise, prétentieuse et immature. Elle a été retrouvée dans sa salle de classe, sans une égratignure après qu’une fusillade ai éclaté dans son établissement scolaire. Au début du roman, s’ouvre son procès et le tout va être de déterminer si elle est coupable de complicité ou totalement innocente. Le procès est la seule partie intéressante mais il est entrecoupé des souvenirs de Maja et de ses camarades de classe. Ils font tous partie de l’élite, des riches suédois, qui ne pensent qu’à faire la fête avec alcool, sexe et drogues à profusion. Bref, pour moi, c’était impossible de s’attacher à un personnage en particulier tant l’atmosphère m’était totalement étrangère.



Il y a de bonnes réflexions sur la société suédoise et plus généralement l’Europe et sa gestion de l’immigration, des taxes et impôts sur les différentes classes de la population mais tout ça se perd très vite dans les pensées confuses de l’adolescente. La fin est un peu plus prenante car bien sûr on veut savoir quelle va être le verdict du juge : coupable ou innocente mais même ça ne rend pas le roman aussi captivant qu’il aurait pu être.



Enfin et c’est très rare que je le souligne moi qui adore les livres audios et qui normalement me laisse bercer par la voix du lecteur ou de la lectrice mais ici impossible. Je n’ai pas aimé l’interprétation de Zoé Gauchet. Je pense que ce facteur a aussi joué dans mon avis négatif sur ce roman. Bref, je ne suis pas convaincue par cette première rencontre avec Malin Persson Giolito
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Délits mineurs

Petite délinquance.



Banlieue de Stockholm par une nuit de décembre. Un jeune garçon est abattu par balles sur une aire de jeu. L'inspecteur Farid Ayad suspecte rapidement son meilleur ami qui a sombré dans la petite délinquance avec lui.



La Suède serait l'un des pays avec la population la plus heureuse au monde. Un pays où il ferait bon vivre en somme. Malin Persson Giolito fait voler toutes ces belles images en éclats. Malin Persson Giolito montre ce qu'est réellement la société suédoise. Dans la banlieue de Stockholm, deux quartiers limitrophes mais qui ne communiquent pas, ne se ressemblent pas. L'un est un ghetto de riche, l'autre est un ghetto de pauvre. L'un est érigé en modèle, l'autre fait office de repoussoir. Dans ce contexte était-il seulement possible d'imaginer qu'une amitié naîtrait entre deux garçons que tout oppose ?



Billy est brillant, aimé de tous, mais il vient d'une famille d'immigrés pauvre. Quant à Dogge il est médiocre, délaissé voire ignoré par ses proches. Maigre consolation, il est né du bon côté. Mais la richesse matérielle peut-elle remplacer l'amour et l'estime des siens ?



Le lecteur aimerait voir une belle histoire d'amitié qui transcende les classes sociales. Une histoire où les gentils et les méchants sont bien identifiés. Une sympathique petite histoire où les gentils gagnent et où les méchants sont punis. Mais ce n'est pas la réalité. La réalité c'est la longue dégringolade de Billy et Dogge vers la délinquance. de petits délits en petits délits jusqu'à l'irréparable. le lecteur ne sait plus quoi penser, dégoût ou empathie ?



Comment deux enfants sans histoire en viennent-ils à terroriser un quartier ? Les causes sont multiples : parents débordés ou démissionnaires, manque de moyens alloués aux services publics, marginalisation des pauvres et des immigrés induite par la montée de l'extrême-droite… le tableau est très sombre. A la fin de la lecture, le doute n'est plus permis, la Suède traverse une grave crise sociale.



Bref, ce thriller brise les illusions sur la société suédoise.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.
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Rien de plus grand

Rien de plus grand. Que veut dire ce titre? Rien n’est plus grand que la fortune de Fagerman? Que l’horreur des faits? Que la solitude des protagonistes ? Rien de moins sûr que toutes ces hypothèses car madame Giolito nous donne de quoi gamberger et c’est drôlement bien fichu.

Ça commence comme un thriller quelconque (ah! Le début in medias res suivi d’une ellipse précédant un retour en arrière !) Pourquoi tous les auteurs d’enquêtes gore avec psychopathe en embuscade commencent-ils par ce fichu cliché ? En tout cas, pour ce qui est de ce bouquin-là, la réponse est claire, parce qu’il n’y a pas de psychopathe. Malin Persson Giolito utilise toutes les ficelles, mass murderer, procès d’assises, intrigue de campus, satire sociale et de tout cela parvient à faire une œuvre originale et forte qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. Elle a particulièrement travaillé la voix du personnage principal. Maja, la narratrice, a 18 ans; elle est pénible, émouvante, de mauvaise foi, lucide, râleuse, hystérique, acerbe, totalement perdue : c’est un superbe portrait d’ado, toujours juste, jamais forcé, un vrai tour de force.

Ouh là, j’en vois qui baillent au fond. Mais faut pas! C’est un vrai thriller, pas un essai sur la psychologie juvénile des classes supérieures. Je l’ai dévoré en trois soirées, et encore, c’est mon homme qui a éteint la veilleuse hier. Les classiques prétendaient plaire et instruire, madame Giolito fait réfléchir et se ronger les ongles.

Tous mes remerciements à Masse Critique et aux Presses de la Cité.
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Délits mineurs

Banlieue de Stockholm, un gosse de 14 ans, Douglas, dit Dogge vient de tuer son meilleur ami, Billy, du même âge de deux balles dans la tête. Dogge venait du quartier riche et blanc de Rönnviken alors que Billy vivait dans le quartier pauvre, gangrené par la délinquance, de Varinge. Les deux gosses étaient copains depuis l'âge de 6 ans.

Nous allons suivre, pendant 18 jours, les enquêteurs, dont un en particulier, Farid qui est issu de Varingue et en comprend le fonctionnement, la mère et la fratrie de Billy, Dogge et sa mère veuve ainsi que la bande du chef de gang Mehdi.

On voit les enfants plonger dans les délits mineurs dès l'âge de 8 ans avec du chapardage puis très vite tomber sous la coupe d'un chef de gang qui les entraîne dans des cambriolages, du trafic de drogue, des tabassages punitifs. On voit également le quartier de Varingue s'enfoncer dans la violence, la misère, la décrépitude; l'épicier turc Sudden voit son épicerie, la seule, se faire régulièrement attaquée; sa fille de 12 ans a été violentée par Dogge alors qu'il n'avait que 13 ans.

L'enquête est poussive et manque de rythme mais ce n'est pas le propos de ce roman noir social d'autant qu'on sait dès le début qui a tué qui mais on n'en connaît pas les raisons. Ce qui paraît essentiel, c'est la séparation de deux quartiers totalement antinomiques reliés par un tunnel et l'amitié de deux gosses qui n'auraient jamais dû se rencontrer dans une relation inversée par rapport à leur milieu social : Billy est apprécié, aimé alors que Dogge est rejeté ou méprisé, Billy a la volonté de prendre sa vie en mains et de s'en sortir alors que Dogge se laisse entraîner toujours plus bas . C'est aussi la condamnation de pères démissionnaires et absents, de mères dépassées bien que l'une, la mère de Billy, qui a élevé seule quatre enfants, se débat de toute ses forces pour protéger ses enfants alors que l'autre s'abrutit d'antidépresseurs pour supporter sa vie.

C'est aussi la peinture d'une police qui manque de moyens et qui les consacre en priorité aux quartiers qui en ont le moins besoin, qui laisse la situation dégénérer et devenir explosive. Le personnage de Farid, qui a passé son enfance à Varinge, est plein d'humanité, désespéré de ne pas pouvoir aider ces gosses qui se laissent éblouir par l'argent, le paraître, la popularité de petites frappes de quartier.

Ce roman écorne très sérieusement l'image idyllique de la Suède que la presse se plaît souvent à nous décrire comme un pays en pointe en matière d’éducation, de santé, de qualité de l'environnement, de liens sociaux, d’engagement civique, de sécurité et de satisfaction à l'égard de la vie ; il est assez déprimant, comme l’est peut-être la vie dans ces banlieues de Stockholm, car il fait un constat mais ne fait briller aucune lueur d’espoir pour l’avenir.
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Rien de plus grand

Rien de plus grand de Malin Persson Giolito m'a été envoyé par Les Presses De La Cité et net galley.

Je suis amatrice des thrillers psychologiques, des histoires de tuerie, et ce roman m'a captivée.

Nous découvrons Maja Norberg, dix-huit ans à peine, élève modèle et fille de bonne famille. Elle se retrouve seule survivante d'une tuerie. Dans la salle de classe d'un lycée huppé, cinq personnes gisent sur le sol, perforées de balles. Elle les connaissait tous, elle seule est en vie, qu'elle est son implication là dedans ??

Neuf fois plus tard, lors de son procès, on va découvrir le pourquoi du comment...

Rien de plus grand est un excellent roman. Il se lit rapidement, puisqu'une fois ouvert, il est très difficile de le lâcher !

On ne s'ennuie pas une minute, il y a énormément de rythme et en le refermant j'ai fait Waouh, à bout de souffle !

J'ai adorée ce livre, il est vraiment très très bon et mérite un gros cinq étoiles.
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Rien de plus grand

Scène d'ouverture: un lycée élitiste et bien fréquenté , une tuerie dans une salle de classe , Maria Norbert se relève, c'est la seule rescapée....

Quelques mois plus tard s'ouvre son procès, le procureur la juge responsable du massacre et, pire encore,pense qu'elle est l'instigatrice des meurtres et qu' elle a agi de conserve avec Sebastian Fagerman le fils de Claes Fagerman l'un des hommes les plus fortunés de Suède.

Trois semaines, c'est la durée prévue pour ce procès qui déchaine les passions médiatiques, trois semaines pendant lesquelles toute sa courte vie va être épluchée, affichée aux yeux de tous . Mais Maria , que tout le monde appelle Maja , se tait . Mutisme total, rien ne lui échappe, aucune parole aucun regard . Pourtant elle en aurait des choses à dire .

Malin Persson Giolito signe ici un premier roman époustouflant . Bien sur il m'aura fallu franchir les 100 premières pages pour que la narration trouve son rythme , pour que les propos off de Maja prennent leur place dans le déroulement de ce procès qui semble ne devoir jamais finir. Un procès qui certes doit déclarer coupable ou non coupable cette jeune fille de 18 ans à peine , mais surtout un procès qui sert de miroir à toute une société bien pensante , qui essaye de soulever les rideaux opaques occultant des pans entiers de la société suédoise. Un procès somme toute intemporel et délocalisable à l'envie.

Une bien belle découverte que je dois aux Editions Les Presses de la Cité via NetGalley , merci .
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Rien de plus grand

"Rien de plus grand" est un récit poignant retraçant un meurtre de masse dans un lycée, mais contrairement à un réflexe qui nous ferait croire que cela se déroule aux États-Unis, c'est en Suède que nous sommes pour suivre cette histoire tragique, et ce par la voix d'une jeune fille s'étant retrouvée au cœur de l'événement.



L'écriture est efficace et intense, alternant entre procès et rétrospectives contée par la jeune fille en question.

Je regrette simplement que de ce côté là il y ai un retour permanent sur les mêmes moments qui m'a personnellement donné une impression de répétition intensive et perpétuelle du début à la fin, cela a un peu altéré mon capital "plaisir de lire", heureusement que c'est intéressant, ce qui sauve la mise sur l'ensemble.



Les personnages eux sont simples, malgré le milieu Bourgois dans lequel ils évoluent, mis à part un personnage qui m'a agacé pour son comportement et son caractère de type "égocentrico-insolent", les autres dont le personnage principal, celui de la jeune fille et narratrice, sont bien exploités.



Au final, j'ai assez apprécié ce roman, de bons moments malgré un sujet difficile et dérangeant et quelques défauts. C'est une bonne histoire qui vous tiendra en haleine.



Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Délits mineurs

Coup de Coeur !

Un polar suédois très réaliste aussi réussi que les deux précédents intitulés "Quicksand" et "Rien de plus grand" adapté en série télévisée et diffusé sur Netflix en 2019 !



Dans ce nouveau thriller social aussi dérangeant que poignant, Malin Persson Giolito dresse le portrait sans concession d’une jeunesse à la dérive et d’une société au bord de l’implosion, incapable de protéger ses enfants.



Une nuit de décembre, dans la banlieue de Stockholm, un jeune garçon est grièvement blessé par balle. L’inspecteur Farid Ayad – qui l’a vu, impuissant, tomber dans la délinquance et la drogue – suspecte très vite le meilleur ami de la victime. Mais, lorsque celui-ci dénonce le petit caïd local, il passe un point de non-retour…



Les parents comme les policiers s’interrogent : pourquoi les deux garçons se sont-ils laissé happer par la spirale de la violence ? Dans quelle mesure Dogge et Billy sont-ils responsables de leurs actes ?



Je remercie les éditions @Pressesdelacite et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman policier que j'ai beaucoup apprécié.



La structure narrative bien maitrisée alterne entre le difficile déroulement de l'enquête policière menée par Farid Ayad (lui-même issu de la même banlieue sensible que les deux jeunes de quatorze ans, Dogge et Billy) et des flashbacks mettant en lumière l'enfance, puis l'adolescence des garçons jusqu'au terrible drame. J'ai été un peu gênée au début car ces épisodes dévoilant la vie passée des deux amis ne sont pas datés, ce qui est assez perturbant, créant un flou temporel. Mais, cet effet était peut-être voulu par l'autrice.



Les chapitres courts s'enchainent rapidement, donnant du rythme qui va crescendo à ce récit trépidant et dynamique. Les dialogues sont nombreux, ce qui donne de la vraisemblance et de la vivacité à l'histoire que j'ai trouvé très réaliste et crédible. La formation de juriste de l'autrice permet de créer une intrigue qui pourrait très bien être issue de faits réels. Cela donne une réelle authenticité à l'intrigue policière, ce que j'ai beaucoup aimé.



L'histoire est vraiment de plus en plus prenante au fil des pages car elle nous plonge dans l'atmosphère oppressante et délétère de cette banlieue où règne la loi du plus fort en toute impunité. Je me suis réellement sentie, comme Dogge et Billy, prise au piège de ce cercle vicieux de la violence qui ne semble leur laisser qu'une seule échappatoire : la mort.



Le portrait psychologique des personnages est bien détaillé, dévoilant les failles de chacun d'entre-eux. Cela permet de s'identifier facilement à ces jeunes à la dérive en perte de repères. Quant à Farid, qui fait face à un grave cas de conscience. j'ai ressenti de l'empathie pour lui car il n'hésite pas à contourner la vérité pour que justice soit faite. Tout comme Leila, la mère de Billy qui fait tout pour protéger ses enfants des représailles des dealers qui menacent leur vie.



Comme le dit l'autrice : "Le polar s'appuie sur les conflits humains. Or, Pour moi, il n'est plus grand conflit aujourd'hui que celui de l'inégalité économique". Je recommande donc ce roman à toutes celles et ceux qui aiment les thrillers à visée sociale qui font réfléchir car "Délits mineurs" ne peut laisser indifférent.
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Rien de plus grand

Quand Babélio m’a proposé ce roman lors d’une Masse critique privilégiée (un grand merci à eux et aux Editions Presses de la Cité), je n’ai pas hésité longtemps avant de tenter ma chance. Un synopsis intriguant + un achat des droits par Netflix pour une adaptation en série + le Prix du meilleur roman policier suédois en 2016 + le Prix Clé de verre en 2017 = un véritable coup de coeur!



Maja est une jeune lycéenne de dix huit ans bien sous tout rapport : bonne élève, issue d’une classe privilégiée, celle qui prétend ne posséder aucun attrait particulier, sort tout de même avec le fils d’une des familles les plus riches de Suède, Sébastian Fagerman. Mais un jour, la jeune fille se retrouve mêlée à une fusillade dans sa propre salle de classe : sa meilleur amie Amanda, ses amis Samir et Dennis, son professeur Mr Christer, même Sébastian, tous ont été touchés. Excepté Maja qui s’en sort miraculeusement sans égratignure. Quelques mois plus tard, débute alors son procès…



S’il y a bien des livres qui marquent, ce sont bien ceux qui interagissent avec leur lecteur ; ceux qui les poussent à la réflexion, ceux qui les font douter ou partir sur des fausses pistes et tout simplement ceux qui possèdent plusieurs niveaux de lecture. Rien de plus grand fait partie de ceux-là. Ainsi, le lecteur ne suit pas seulement de manière passive le déroulé d’un procès, après un sordide fait divers. Au contraire, à travers les yeux de Maja, il se retrouve face à une critique acerbe de la société suédoise et par extension de notre mode de vie occidentale. Maja n’hésite pas à pointer du doigt l’hypocrisie des adultes, la jeunesse dorée et désabusée à laquelle elle appartient, la manipulation des médias, la politique migratoire de l’Europe et de l’intégration des immigrés, le système scolaire qui laisse de côté les élèves qui décrochent, les problèmes de drogue, etc… Si elle possède un certain recul par rapport à ce qu’elle observe, elle ne peut tout de même s’empêcher de tomber dans un pessimisme blasé.

Et je peux vous dire que tout le monde en prend pour son grade même vous, cher Lecteur (et moi) sommes égratignés! Maja nous pousse directement à s’interroger sur nous-mêmes. Car après tout, ne faisons-nous pas nous aussi des raccourcis trop rapidement malgré le manque d’informations et de connaissances sur un sujet? Nos préjugés ou ce que nous croyons savoir n’influent-ils pas sur notre jugement? Lorsque la vérité est tronquée par les médias, ne sommes-nous pas manipulés? Et bien, c’est exactement ce qui s’est passé avec ce roman et cela a été une sacrée claque pour moi, je peux vous l’affirmer! Moi aussi, dès les premières pages, j’avais une idée toute faite sur Maja : « Bah! Encore une petite bourge trop gâtée par ses parents qui a pété un plomb! Encore une adolescente qui se croit meilleure que tout le monde, jamais contente de rien! Bien sûr qu’elle est coupable de meurtre, comment pourrait-il en être autrement? Et bien, je peux vous l’affirmer : le roman fera voler en éclat toutes vos certitudes!



Enfin, je terminerai sur le fond de ce roman : doté d’une écriture fluide, il se révèle également bien documenté ce qui lui confère une certaine crédibilité. Il faut dire que Malin Persson Giolito connaît parfaitement le domaine judiciaire car avant de devenir écrivain, elle a été avocate à la Cour de justice de l’Union Européenne puis juriste à la Commission Européenne.



En conclusion, Rien de plus grand a été une incroyable expérience de lecture. Bien documenté, crédible, doté d’une écriture fluide, un personnage principal fort, le roman possède également plusieurs niveaux de lecture. Il part ainsi d’un simple procès sur une fusillade dans un lycée huppé de la banlieue de Stockholm pour ensuite faire une critique acerbe de notre société occidentale et enfin terminer sur notre personnalité propre et notre propension à juger trop rapidement. Bref, Rien de plus grand est un coup de maître et je ne peux que vous inciter à venir vous remettre en question avec Maja!



PS : il semblerait que l’auteure soit présente aux Quais du polar 2018! Parfait, je penserai à bien prendre mon exemplaire!
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Rien de plus grand

J'adore les masses critiques Babélio. Surtout quand celles-ci me provoquent un coup de cœur surprise et encore plus quand j'ai droit à une LC avec ma partenaire! Alors d'abord c'est un merci Babélio et les Editions Presse de la cité.

Quand on pense auteurs suédois, on pense thriller psychologique, meurtre, psychopathe, sanglant, dérangé. Mais quand j'ai commencé Rien de plus grand j'étais surprise de voir un autre aperçu d'un thriller, celui du jury. Malin Persson Giolite a réalisé un coup de maitre car je me suis vue au tribunal à juger la responsabilité de Maja Norberg dans cette tuerie.



Je vais être honnête, ce n'était pas gagné. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, ne reconnaissant pas les dictats des thriller scandinave. Un procès est ouvert. Maja explique à sa manière, tout doucement comme elle s'est retrouvée au milieu de ce drame. Coupable. Innocente. Entrecoupée de journées au tribunal, seule dans sa cellule Maja va se remémorer sa descente aux enfers lors de sa rencontre avec Sebastian.

Qui sont Maja et Sebastian? Ce dernier fil de la plus grosse fortune de Suède, mort lors de cette fusillade. On va le découvrir très vite, un parfait fantôme. D'ailleurs c'est le seul point négatif que je remonte de ma lecture. Le flou artistique sur les personnages de Sebastian et Claes. Maja nous dévoile succinctement leurs traits de caractère.

Ce roman m'a interpellé sur la place importante d'un jury. Ne pas se laisser influencer pas les médias, les fausses preuves. Connaître toutes les informations avant de donner son jugement.



Lire un thriller sur ce côté là est fort enrichissant. J'ai refermé le roman avec la boule au ventre en me disant que je n'aurais pas aimé être à la place du jury. L'issu du procès m'a remuée surtout que le lecteur se retrouve dans la tête de Maja. D'ailleurs ma colère s'est sur deux personnes : les parents de Maja.... Et toi Maribel?

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Rien de plus grand

Tout d'abord ce livre est ma première expérience d'une lecture audio, en effet en l'empruntant à la bibliothèque celui-ci n'était disponible que via ce biais la et je dois avouer que j'ai beaucoup aimé cette expérience.



Nous faisons la connaissance de Maja qui est l'une des deux personnes responsables d'une tuerie de masse dans son lycée en Suède avec son copain Sebastian, nous la suivons à la maison d'arrêt lors de son procès car elle seule peut répondre à différentes interrogations concernant celle-ci.



Nous allons donc également la suivre dans son quotidien avant la fusillade, dans son lycée entouré de Sebastian, Samir et Amanda sa meilleure amie, j'y ai retrouvé un petit côté de la série Elite de part le milieu d'où vient Sebastian car son père est la plus grosse fortune de Suède. Ce qui pose donc également question dans ce récit, pour quelles raisons celui-ci devient-il l'investigateur de cette tuerie dans son lycée.



J'ai aimé suivre Maja car c'est une adolescente assez sarcastique mais également suiveuse de Sebastian à certains moments ce qui l'a fait dériver également en voulant aider celui-ci.



Une lecture ou l'on a envie de tourner les pages pour connaitre les raisons de cette tuerie mais au final celles-ci ne m'ont pas semblées très convaincantes.
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Rien de plus grand

Reçu dans le cadre de la Masse Critique Babelio...

Merci aux éditions des Presses de la Cité.



Le roman retrace le procès d'une adolescente, Maja, après un massacre perpétré dans son lycée. C'est un résumé succinct mais amplement suffisant...



Ce fut une bonne lecture. Mais... Sérieusement ? Le prix du meilleur thriller scandinave ?

Tout d'abord, c'est à peine un thriller. Je ne dirai pas que j'ai été déçue parce que ce serait faux, mais j'avais de grosses attentes. Et c'est vrai qu'à ce moment-là, j'étais d'humeur à lire un bon thriller avec enquête, ambiance malsaine et turpitudes diverses. Du coup, j'ai mis deux semaines pour le lire alors que j'aurais dû le finir en trois jours en temps normal.

Cela peut sembler anecdotique mais ce temps de lecture étiré a eu un impact dans mon implication dans l'histoire et mon empathie pour Maja.

Or tout l'enjeu du livre tient dans cette seule émotion. C'est même explicité, appuyé et répété. Un peu trop ?



L'empathie... En avons-nous pour cette jeune fille accusée d'être une meurtrière doublée d'une manipulatrice ? Ressentons-nous une juste colère ? de la haine pure ? du dégoût ? du mépris ? Ou bien aurons-nous de la compassion pour elle ? Comprendrons-nous comment les événements l'ont précipité dans cet abîme ?

Honnêtement... les problèmes de la jeunesse dorée me passent toujours à dix kilomètres au-dessus de la tête. Il a donc fallu que je fasse un effort intellectuel pour me rappeler que même les mieux lotis ont le droit d'être malheureux et qu'il ne faut pas minimiser leur détresse pour la seule raison qu'ils sont pétés de thunes, à l'abri de tous les besoins et entourés... je m'égare... Ce qui n'arrange rien c'est que tous les personnages adolescents de ce livre m'ont paru exagérément égocentriques. Alors de la compassion pour les dépressifs, les mal-aimés, les maltraités, j'en ai, mais ils doivent le mériter un peu, non ?



J'ai l'air d'être sévère avec ce roman mais j'ai vraiment adoré les cents premières pages, je trouve la structure du roman plutôt bien construite et la narration à la première personne est un choix judicieux. De même, sans être complètement inédite, l'histoire est plutôt intrigante et originale.



A vous de voir !
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