La couverture de l'album nous donne d'emblée le ton : Un homme, crayon dans la main droite, croise dans la rue un autre homme, de dos, portant un large imperméable et une tête de cafard.
Une métamorphose iranienne ça ressemble à quoi ? Ça à quelque chose à voir avec La mouche de David Cronenberg ? Non... enfin si... un peu.
N'allez pas vous imaginer une histoire fantastique avec des prototypes de téléporteurs et un scientifique qui se transforme à la suite d'une malencontreuse expérience. Ici, Mana Neyestani va en quelque sorte muter en un cafard abject qu'il vaut mieux enfermer en prison avant que ses idées ne prolifèrent.
Il s'agit bien évidemment d'une image. Ce livre ne contient aucune transformation physique de ce genre et, malheureusement, narre un fait bien triste et bien réel dans un monde qui se veut le berceau de la liberté d'expression... mais pas partout !
« Je constate que vous n'avez transgressé aucune loi dans cette affaire. Mais certaines personnes se sont servies de ce dessin comme prétexte pour semer le trouble en Azerbaïdjan donc je n'ai d'autre choix que de...
... vous placer en détention provisoire... pour une durée d'un mois. »
Comme le disait Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. »
A-t-on le droit de tout dire sur tout ? Oui, a priori... et surtout lorsqu'on travaille dans la presse : c'est un métier. Mais en Iran comme dans de nombreux autres pays où le mal-être est latent, la liberté d'expression est bafouée et le moindre petit écart est capable de soulever des émeutes.
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