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Critiques de Mana Neyestani (97)
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Une métamorphose iranienne

Mana Neyestani raconte comment il a du fuir son pays, sa famille, pour un dessin. A cause de l'interprétation qui en est fait par les lecteurs, le régime politique. Après des mois de prison et d'interrogatoires, il réussit à obtenir un visa pour la Chine pour lui et sa femme. Ils veulent s'envoler vers l'Angleterre grâce à un passeur. Mais ce n'est pas si simple. Un véritable parcours du combattant s'engage pour trouver les contacts auprès des ambassades ou autres soutiens.

Un récit poignant, d'autant plus qu'il est autobiographique. Le courage et l’opiniâtreté de l'auteur sont remarquables. La façon dont il le raconte l'est tout autant.

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Une métamorphose iranienne

Une BD que l'on arrive pas à lâcher, des dessins très précis. Un bon moment de lecture!



Cette BD nous parle de l'histoire de Mana Neyestani, un journaliste dessinateur qui va être le bouc émissaire de l'Iran. Un jour, il dessine un enfant avec un cafard et le cafard dit un mot azéri. Les azéris sont opprimés par le régime, du coup ce dessin va faire être un prétexte et faire polémique et ainsi développer des émeutes.

Du coup, Mana est envoyé en prison, le début de son cauchemar...



Un bel ouvrage représentatif du régime totalitaire de l'Iran.
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L'araignée de Mashhad

Un récit qui relate un fait d'hiver raconté de façon très journalistique.

Cette bande dessiné raconte les coulisses d'un reportage et ajoute une dimension plus personnelle en intégrant les émotions et le vécu des intervieweurs.

Des dessins au trait simple en noir et blanc qui laisse toute la place au scénario et à l'horreur de la situation et qui ne laisse pas indifférent.
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L'araignée de Mashhad

Cette BD m'a fait connaître l'histoire d'un tueur en série iranien qui a assassiné des femmes au nom de la charia et qui reste persuadé d'avoir simplement appliqué la justice divine. Le soutien que lui apportent ses proches et certains iraniens est plutôt glaçant. Mana Neyestani nous interroge sur les contradictions du fanatisme religieux.
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L'araignée de Mashhad

Voici un roman graphique qui m’a beaucoup plu aussi bien pour l’histoire que pour la forme, le dessin, la manière dont c’est mis en scène. Je ne connais pas grand-chose à ce type d’œuvre, je pense qu’il y a un vocabulaire spécifique pour ce que je vais décrire, mais je ne le connais pas.

D’abord, l’intrigue. C’est une mise en image d’un documentaire réalisé par Mazar Bahari, journaliste irano-canadien travaillant pour Newsweek, arrêté et torturé en 2009. Son documentaire s’intitule And along came a spider, l’histoire d’un tueur en série s’en prenant aux prostituées de la ville chiite de Mashhad. Il n’a jamais pu être projeté en Iran. Mashhad, ville sous la coupe d’un imam fondamentaliste. Seize prostituées ont été retrouvées, étranglées, revêtues d’un tchador noir. Les crimes auraient pu se poursuivre encore longtemps. Qui est Saïd Hanai, le tueur en série ?

Ce roman graphique tente de répondre à la question. La journaliste Roya Karimi a été autorisée à interviewer le tueur araignée dans la prison, avant sa condamnation. Elle le rencontre avec un cameraman et cherche à comprendre ce qui l’a conduit à ces gestes extrêmes. Puis nous voyons l’interview de la femme du tueur.

C’est un arrêt sur image de la condition de vie en Iran dans un état autoritaire, dans une ville où le fondamentalisme religieux régit la vie quotidienne.

J’ai beaucoup apprécié la force de cette BD. L’attitude, le maintien des personnes, les gros plans, les zooms avant ou arrière nous donnent des vues d’ensemble ou nous plonge au cœur de l’histoire. Et on voit peu à peu l’étau se resserrer au fur et à mesure que l’araignée étend sa toile.



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Une métamorphose iranienne

Chronique de l'horreur ordinaire, cet album autobiographique retrace la lente descente aux enfers d'un journaliste modéré reconverti dans la presse jeunesse car catalogué comme agitateur politique. Il pensait se mettre à l'abri des troubles qui agitent sa profession, mais le destin lui joue un sacré tour...



Irréel. C'est le premier mot qui vient à l'esprit en refermant ces quelques 200 pages. On pourrait se croire dans un ouvrage de science-fiction, tant la situation paraît absurde : dans quel monde enferme-t-on des gens plusieurs années, sans motif valable, sans procès, sans même une explication ? Dans le notre. Et ça, c'est la constatation la plus glaçante : ce qui est arrivé à Mana Neyestani se produit encore chaque jour, aux quatre coins de la planète. Pris au piège de ce système qu'il qualifie lui même de "kafkaïen", le journaliste subira pendant de long mois isolement, tentatives d'intimidations, pressions diverses, bref, tout l'attirail de la parfaite violence psychologique. Déboussolé, perdu, noyé dans l'incertitude, sa seule lumière est sa femme, Mansoureh, avec laquelle il décide de fuir son pays et de trouver l'asile politique.







Mais ses tentatives se soldent par de nombreux échecs ; la situation semble inextricable. Mana est baladé d'administrations en administrations, d'ONG en ONG qui promettent beaucoup et agissent trop peu. Le regard de l'auteur, lucide, ne se veut pas accusateur, mais le lecteur ne peut s'empêcher d'être empli de honte et de colère à l'idée qu'il vit dans un pays où la liberté de pensée et d'expression sont des valeurs incontournables, où les droits de l'Homme sont inscrits dans la Constitution, mais qui détourne si facilement le regard lorsqu'il s'agit d'aider autrui.



A cette histoire à peine croyable, Mana Neyestani oppose une narration extrêmement classique, malheureusement non dénuée de quelques maladresses... Si le choix d'un récit chronologique est à mon sens assez heureux, le découpage et la mise en case témoignent de la maîtrise imparfaite du média bande dessinée, comme le fait très justement (et bien mieux que moi) remarquer David dans sa chronique. Il est immédiatement palpable que l'auteur est plus habitué au dessin de presse qu'au travail de scénariste et d'illustrateur de BD ; son trait n'en conserve pas moins une grande expressivité, parfois proche de la caricature, qui donne à son récit une vivacité incroyable. Je suis loin d'être une grande amatrice de ce genre de graphisme, mais je ne peux que reconnaître l'étrange alchimie qui se crée entre ce sujet difficile et le style "cartoon" de Mana Neyestani.



Avec Une métamorphose iranienne, le lecteur oscille en permanence entre incrédulité et révolte à l'idée que l'on puisse bafouer en toute impunité et aussi profondément des droits sacrés. La source du conflit paraît tellement irrationnelle, anecdotique, que l'on a du mal se convaincre de la réalité des faits qui nous sont contés par l'auteur. Un album choc qui soulève de nombreuses questions et qui nous bouscule intensément.
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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Une métamorphose iranienne

Un témoignage partagé de manière originale d'un écrivain iranien et de ses déboires pour échapper au régime qui voit d'un mauvais œil certaines de ses bandes dessinées pour les enfants qu'il fait paraître dans un hebdomadaire...Récit de la vie d'un homme qui bascule suite à une mauvaise interprétation.

Un excellent récit, s'en tenant au noir et blanc pour les dessins, emportant le lecteur.
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Une métamorphose iranienne

Ce roman graphique, ou plutôt autobio-graphique, est un bon moyen d'en apprendre un peu plus sur le monde iranien actuel, et notamment les relations entre l'état, la presse et les journalistes. Bien sûr, au-delà de ça, une réflexion plus profonde sur les régimes totalitaires et leurs injustices est présente.



J'ai beaucoup aimé ce livre, qui permet, par son côté BD de découvrir des émotions et des événements d'une manière particulièrement vivante. L'auteur a un style très agréable, tant dans ses dessins que sa manière d'écrire. Le tout se lit donc facilement, même si le sujet intéressera plus un lectorat ado / adulte déjà un peu au fait de la situation iranienne.



J'ai trouvé l'angle d'approche très intéressant, notamment l'intelligence avec laquelle l'auteur évoque les événements, son humour grinçant et son sens de la caricature. Un livre à édcouvrir, et à faire découvrir autour de soi!
Lien : http://louvrage.canalblog.co..
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Une métamorphose iranienne

(...)

Je dois éviter d’en dévoiler plus. C’est difficile car ce récit se colle complètement à la réalité du propos. C’est à la fois le principal intérêt de cette œuvre mais aussi sa faiblesse. Pour moi, elle se rapproche beaucoup plus du reportage journalistique. On sent en effet que cet album a été écrit par un illustrateur de presse. Il y a une certaine linéarité, peu de ruptures, c’est presque un travail minutieux d’exposition. Les événements sont relatés minutes par minutes. Malgré de bonnes idées, notamment le parallèle avec la métamorphose de Kafka qui est le « fil rouge » du récit, l’histoire reste essentiellement descriptive et n’est pas le fruit d’une écriture POUR la bande dessinée. D’ailleurs, le découpage n’est pas toujours une grande réussite. Il suffit de voir les petites flèches entre les cases, vestige d’un temps ancien permettant de suivre le fil du récit correctement, pour s’apercevoir que la maîtrise du média BD n’est pas totale. Graphiquement, là encore, on voit la formation de dessinateur de presse derrière les visages, avec des faces incroyables et très expressives. L’aspect « caricature » n’est pas loin. Mais cela n’enlève rien aux qualités esthétiques de l’œuvre. Au contraire, chaque planche est superbe et surtout, son dessin est parfaitement adapté à un tel récit. Les cases possèdent une réelle énergie. Ce dessin entre réalisme froid et caricature est une base solide pour le développement entre réalité et métaphore.

Une métamorphose iranienne est une œuvre assurément forte. Malgré les défauts soulignés, c’est un album dont je vous recommande fortement la lecture. Récit témoignage, il permet de prendre conscience des véritables enjeux des mots « libertés d’expression » et combien cette valeur est importante. Pénétrer dans ce récit se fait assez naturellement, on est entrainé dans cette spirale infernale avec les protagonistes. Une œuvre dont la puissance pédagogique est indéniable(...)
Lien : http://www.iddbd.com/2012/02..
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L'araignée de Mashhad

Une jeune femme journaliste veut interviewer celui que tout le monde surnomme l'araignée de Mashhad. Cest homme a tué des prostituées au nom du respect de la religion et dunom du prophète. On plonge dans les rues de Mashhad, ville sainte de l'Iran, on y découvre une société pleine de contradictions entre la Charia et la réalité de la vie quotidienne. Un documentaire sur la place de la femme dans cette société.

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Une métamorphose iranienne

Très bon ouvrage que celui-ci ! Je me suis résolu récemment à commencer une BDthèque de géopolitique, et j'ai commencé avec celui-ci dont je me souvenais et qui me faisait envie.



Le verdict, c'est : génial ! L'auteur nous a pondu une excellente BD, qui contient en elle toutes les clés pour la comprendre. Le dessin se comprend par ce caricaturiste, qui nous livre quelques têtes assez rigolotes, mais dans un style parfois très réaliste. Son trait comporte aussi de nombreuses expressions faciales inspirées des dessins de presse, et le tout en noir et blanc, pour un résultat vraiment très bon. Le dessin véhicule un message de façon très forte, notamment dans les passages muets.



S'ajoute à cela une histoire qui m'a surpris d'un bout à l'autre, me demandant ce qui allait se passer, comment c'était seulement possible d'en arriver à ce stade. L'auteur joue aussi avec le lecteur en lui fournissant des pages qui n'auront un rapport que bien plus tard, ou dans des détails amusants, des petits personnages qui viennent commenter de façon humoristique ou non la situation. C'est une excellente manière de renforcer l'ambiance.



Et puis, cette situation est vraiment invraisemblable, quand on voit l'auteur parti d'une petite caricature de rien du tout et en arrive à être considéré comme responsable de massacres. C'est une situation digne de Kafka, dont l'auteur copie d'ailleurs les premières lignes. Il faut avouer pour le coup que les deux possèdent beaucoup de similitudes, à commencer par le cafard. Le ton restera d'ailleurs jusqu'au bout, puisqu'il s'agira pour lui de s'en sortir, et de partir. La fin est d'ailleurs excellente sur la façon de fuir d'un pays, d'essayer de prouver qu'on doit être sauvé. C'est très intéressant, et on sentirait presque un petit pied de nez à certaines institutions ou pays qui veulent avoir cette étiquette ...



Bref, j'ai adoré cette BD, autant la forme que le fond, le dessin et le récit, le principe et l'histoire, tout est bon pour moi, et j'ai vraiment un coup de cœur pour cette très belle BD. Je la recommande vivement.
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Une métamorphose iranienne

Suite au dessin d'un cafard dans le supplément jeunesse d'un journal iranien, Mana est poursuivi par le régime pour provocation. Il découvre la prison, l'intimidation et bientôt l'exil.



Une BD auto-biographique captivante, tant par le récit de cette descente aux enfers que par le parcours universel du migrant qu'elle dépeint. Terriblement d'actualité !
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L'araignée de Mashhad

(IK971) Lecture à la fois fascinante et glaçante. Album fascinant et juste car l'auteur a réussi à retranscrire la réalité de l'esprit de ce "Jack l'éventreur" d'Iran tout en proposant une vision de la justice iranienne défendant, une fois n'est pas coutume, les femmes. Glaçant parce que l'on se rend compte qu'une grande partie des Iraniens ont les mêmes pensées que ce "justicier des mœurs" et que le fils du tueur se prend pour un fils de héros et là on se dit qu'une guerre, un traumatisme, peut tout faire basculer. Mention spéciale pour le courage de la journaliste iranienne qui a interviewé l'araignée de Mashhad. En recommandation pour cette thématique particulière.
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Petit manuel du parfait refugié politique

En quelque 120 pages, Mana Neyestani, dessinateur iranien qui dut quitter son pays pour raisons politiques, raconte le parcours du combattant du réfugié qui veut s'installer en France. Personne, on suppose, n'ignore les tracasseries administratives, les Français en faisant l'expérience à peu près tous les jours. Les délais d'attente, l'arrogance du moindre préposé investi de la moindre responsabilité, les horaires de bureau incompatibles avec ceux de votre job, les ping-pongs entre offices où vous jouez le rôle de la balle, nous connaissons.

Quand on est Français et donc capable de s'exprimer dans la langue nationale, il faut encore y ajouter les interminables attentes au téléphone, les numéros surtaxés, la mauvaise humeur de certains fonctionnaires ou leur incompétence. Et j'en passe.

Rien de bien nouveau donc depuis le théâtre de Courteline, les ronds-de-cuir ont toujours mauvaise presse.

Et pourtant...Dans tous ces bureaux travaillent des gens le plus souvent de bonne volonté, plus ou moins bien formés, en général plutôt mal payés, mutés dans des zones où ils ne veulent pas forcément aller, faisant ainsi des heures de métro-train-RER ou bien respirant l'air des bouchons des grandes villes.

On peut essayer de faire rire en instruisant sur les conditions d'obtention des précieux documents qui donnent droit, enfin, à respirer un air un peu moins lourd. A espérer se construire un autre avenir pour soi-même et ses enfants. Et c'est là que le bât blesse : vaguement caustique, rarement positif, Mana Neyestani n'est pas drôle. Ses dessins sont de bonne facture, mais le texte n'est ni corrosif ni drôle. Juste un brin aigrelet . Il reconnaît qu'en tant qu'invité de la Ville de Paris, il a été bien plus chanceux que nombre de réfugiés, lui qui a été pris en charge, logé, accueilli.

Ce petit manuel aura au moins appris certaines choses au lecteur, notamment l'existence de tous ces offices en charge des réfugiés, au nom de sigles, structures complexes qu'on pourrait peut-être réunir en une seule, plus accessible et plus efficace. On apprend aussi qu'un réfugié doit avoir un « titre de voyage pour réfugié », qui lui permet de se déplacer sans visa dans l'espace Schengen, mais permis valable deux mois seulement alors qu'il en faut cinq ou six pour le renouveler...



Une curiosité plus qu'une réussite...



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Une métamorphose iranienne

Après un parcours arrachant, l'auteur semble nous faire part de son histoire avec une objectivité (toujours subjective évidemment) déconcertante... Bref un récit difficile relater d'une belle façon.
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Une métamorphose iranienne

J'ai tout d'abord eu un peu de mal à ouvrir cette bd. Mais, dès la première page j'ai été sous le charme. Le choc aussi. Car au fil de la lecture, j'ai plongé à la suite de Mana Neyestani, dans un univers kafkaïen indéniable.

Mana Neyestani ne porte aucun jugement. Il nous décrit juste sa situation hallucinante dans les méandres de la justice et la politique iranienne.

Grâce à son expérience, dont il se serait bien passé, il nous permet de découvrir les dessous de l'Iran du 21e siècle. Un témoignage émouvant, révoltant, qui ne peut que rappeler au lecteur qu'il fait bon vivre dans un pays où le droit d'expression est en vigueur.
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Une métamorphose iranienne

une métamorphose iranienne mana neyestaniAu premier coup de d’oeil, l’allusion au célèbre roman allemand ne vous échappe pas, et c’est bien à juste titre que cette métamorphose est digne de l’univers kafkaïen.



Une trajectoire bien hors du commun, c’est certain. Une Métamorphose iranienne est une véritable biographie mais aussi un témoignage et non des moindres de l’oppression des journalistes. Nous plongeons avec ce roman graphique au coeur du cauchemar politique que vécut le journaliste Mana Neyestani. Tout débute avec un dessin, qui aurait pu être presque anodin dans les suppléments jeunesse du journal Jomeh, auxquels il participe depuis 2004 : une conversation entre un petit garçon et un cafard.



Bien que la situation iranienne se complexifie avec la radicalisation du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, le journaliste est alors très loin de soupçonner le cataclysme qui s’enclenchera suite à cette publication du 12 mai 2006.





Le combat de Mana Neyestani, rejoint rapidement par son éditeur Mehrdad Ghasemfar qui décida de faire front avec son dessinateur, vous porte au coeur de la manipulation politique du gouvernement iranien. S’il profita de sa libération pour s’enfuir d’Iran avec sa femme, son combat se poursuit encore, et cela après de nombreuses années d’exil, en Malaisie et en France depuis 2010 grâce à la protection de l’ICORN (réseau de villes refuges visant à défendre la liberté d’expression).



Avec une grande dignité et un regard distancié, Mana Neyestani nous offre un témoignage qui soulève beaucoup de questions, notamment celle de l’accompagnement avant même l’accueil des exilés politiques, la précarité des journalistes qui sont amenés à exercer sous des régimes d’une grande violence politique. Un album magistral et incisif.
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Une métamorphose iranienne

En 2006, Mana Neyestani illustre le supplément destiné aux enfants d’un hebdomadaire iranien. L’un des dessins représente un enfant en train de discuter avec un cafard qui dans la conversation prononce un mot en azéri (de l’Azerbaïdjan iranien). C’est le langage de la communauté turque du nord de l’Iran, mais un certain nombre de termes sont employés couramment, comme le mot « namana » dudit dessin. Est-ce la goutte de trop pour un peuple trop longtemps opprimé, ou un « coup de pouce » mal placé du régime en place pour diviser le pays, toujours est-il que l’assimilation des azéris aux cafards est vite faite et met le feu aux poudres. Les émeutes se multiplient en réaction à cette prétendue cafardeuse comparaison.

Mana Neyestani et le rédacteur en chef de la publication sont arrêtés et envoyés à prison d’Evin où une section non officielle les cuisine de façon musclée pendant 2 mois. Il est clair que le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad veut leur faire porter le chapeau. A leur libération, Mana Neyestani décide de fuir le pays avec sa femme. Ils sont toujours en exil, et vivent actuellement à Paris.



Pour narrer son histoire et sa plongée dans le système totalitaire iranien, Mana Neyestani repense à Kafka et à la cauchemardesque métamorphose de Gregor. Avec un dessin en noir et blanc qui n’est pas sans rappeler le tranchant du dessin de presse, il évoque la politique répressive, la teneur d’une situation qui bascule d’un coup de crayon et l’absurdité du dialogue de sourd qui s’engage avec ceux qui ne veulent pas entendre. Mais il s’agit surtout d’un saisissant témoignage rappelant l’importance et la fragilité de la liberté d’expression.
Lien : http://casentlebook.fr/une-m..
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Une métamorphose iranienne

Une longue et inévitable descente aux enfers à cause d'un mot à double sens ou comment un mot peut faire basculer un destin et mener à l'exil... à cause d'un cafard on en aurait le cafard !...

Mais Mana Neyestani nous conte sa triste histoire dans un style sublime aux coups de crayon fins et subtils, riche de détails, en noir et blanc, et revisite ainsi Kafka en nous apportant quelques éclairages sur le régime iranien et ses pratiques, c'est savoureux.

Magnifique BD à lire sans faute
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Une métamorphose iranienne

EXTRAIT "C’est une œuvre indispensable, indéniablement, parce qu’elle nous parle de liberté d’expression. Parce qu’elle montre un point de vue différent, sur ce qu’est devenu l’Iran. Marjane Satrapi avait montré ce que la Révolution Islamique avait fabriqué, voici donc ce qu’est le pays une génération plus tard. Et d’une certaine façon, on peut interroger sur la différence de ton et de style graphique entre les deux autobiographes persans. Là où Satrapi parlait d’enfance, dans un style très rond, très agréable, Neyestani nous parle d’hommes, avec un trait fin, effilé, dur. Comme si le pays s’était racorni, asséché, entre les deux périodes décrites."
Lien : http://chroniquesdelinvisibl..
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