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Citations de Marale Rostaing (44)


Ironie du sort, certains de ceux qui avaient signé les ordres d’exécution des premières purges furent emprisonnés avec ceux-là mêmes qu’ils avaient condamnés quelques mois plus tôt et connurent donc le même sort que leurs victimes, enfermés dans le sempiternel triptyque des révolutions, que sont la prison, l’exil et la mort.
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Persans, Azéris, Baloutches, Gilakis, Mazandaranis, Lors, Arabes, Kurdes, Turcs, Arméniens, Assyriens, toutes les ethnies d’Iran combattaient côte à côte, réunis par un sentiment d’appartenance viscéral à la nouvelle nation iranienne, toute jeune nation islamique qui se retrouvait fortifiée dans lutte acharnée contre l’ennemi extérieur, l’ennemi commun irakien.
“La guerre est une aubaine”, aurait dit l’ayatollah Khomeiny, en parlant de ce conflit. Et de fait, les Iraniens se rassemblaient, toujours plus nombreux, et prenaient les armes pour défendre leur patrie et leur révolution, même s’ils ne se reconnaissaient pas tous dans le nouveau dogme autoritaire du pays, bien loin de là.
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Seul ce que tu apprendras par tes échecs et tes défaites ne vaudra jamais quoi que ce soit. Seul ce qui ne fera tomber te permettra de t’élever. Seul ce qui te fera douter t’aidera à comprendre.
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Avec les livres, c était comme avec les gens, on ne pouvait jamais savoir à l avance quel impact ils pourraient avoir sur le cours de nos vies. Tandis que certains ne feront que passer comme des ombres légères et fugaces sur notre réalité, d autres nous marqueront et s imprimeront profondément en nous, tout en renversant à jamais notre perception des choses.
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En arrivant à la cérémonie du mariage, je faussai compagnie à mes parents et me faufilai discrètement pour voir Suri avant tout le monde. Je la trouvai assise dans une petite pièce sombre, avec sa mère, ma grand-mère Aziz Khanoum. Aziz chuchotait à l’oreille de Suri, mais je parvins à entendre malgré tout ce qu’elle lui disait :
— Avance un pas après l’autre, ne pense qu’à ça, qu’à mettre un pas devant l’autre.
Aziz se figea quand elle me vit et me dit de sortir retrouver ma mère, en me réprimandant d’un regard très noir. Ses yeux cernés de khôl brillaient comme deux charbons incandescents dans l’obscurité, et ne pouvant soutenir ce regard brûlant, je lui obéis précipitamment en m’excusant.
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Un pas après l'autre, ne pense qu'à ça, un pas après l'autre. [...]
Toute notre vie est à l'image de ces petits pas.[...]
Tu tomberas et tu te relèveras.
Et tu tomberas encore.
Et tu te relèveras encore.
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Faire toujours semblant devant les autres, n’être soi qu’en privé, à l’abri des regards, cette schizophrénie se répandrait bientôt sur tout le pays d’Iran.
On avait coutume de dire que du temps du Shah, on priait chez soi et on buvait à l’extérieur, et qu’avec les mollahs, on priait aux yeux de tous et on buvait caché chez soi. 
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Que valent les plus grandes des victoires, les plus glorieuses batailles de l’histoire humaine ? Que valent vraiment Troie, Thermopyles, Persépolis, Constantinople, Stalingrad, alors que des combats de titans se mènent à une toute autre échelle, depuis toujours, tout autour de nous, sans que nous en ayons conscience, collisions d’étoiles géantes et de galaxies voraces ? Petits grains de poussière nés hier sur cette planète et disparaissant à peine apparus, notre existence entière ne dure que le temps d’un clignement d’yeux dans le rêve d’une constellation endormie. 
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Je me souviens juste de l’odeur de brûlé qui venait de la maison, c’était les cookies américains que nous avions oubliés.
Ce jour-là, nous apprîmes à nos dépends que cueillir la modernité des autres avait un prix, et quelques années plus tard, ce ne seraient non plus des cookies mais des drapeaux américains, qui brûleraient intensément dans les rues de Téhéran.
Le vent venu de l’Ouest aurait alors attisé les braises des ressentiments, de tous ceux, fort nombreux, qui ne se reconnaissaient pas dans ce présent imposé depuis l’étranger.
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Mets de la terre de ce sol sur ton index et trace sur ce mur ce que tu souhaites pour demain. Ecris ton propre devenir, écris-le, mais prends bien garde à ce que tu demanderas car je te l’ai déjà dit, l’art de la graphie nous vient des démons vaincus. Et quoi que nous fassions, il y aura toujours un peu d’Ahriman, esprit des ombres, en nous lorsque nous manions le calame et la tablette d’argile. Il existe autant d’interprétations de ce qui est écrit qu’il y a de floraisons d’étoiles dans le grand ciel d’été, car le véritable visage de l’auteur se dérobe à nous derrière un épais et sombre voile alors même que nous le lisons. Certains livres ont fait couler, en leur nom, des rivières de sang et des torrents de larmes alors que si les mêmes phrases avaient été prononcées devant nous par son auteur, ardent prophète ou vieil illuminé, visage souriant ou face grimaçante, nous aurions juste éclaté de rire devant l’excellente blague du bougre ou simplement bousculé le pauvre diable qui nous aurait insulté. Car nous aurions alors instantanément et inconsciemment complété le vide entre les mots prononcés à l’aide d’une multiplicité de détails: le plissement d’un front, l’apparition d’un voile sur la pupille, un léger tremblement dans la voix, l’accentuation sur un mot, l’esquisse d’un demi-sourire, la flamme dans les gestes ou un souffle suspendu nous parleront toujours mieux qu’une simple phrase écrite. Mais voilà, notre soif d’immortalité nous enchaîne au roseau et, logogramme après logogramme, idéogramme après idéogramme, nous gravons notre histoire dans la terre humide sans nous apercevoir à aucun moment que le roseau est une pelle avec laquelle nous creusons en réalité notre propre tombe.
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La branche la plus guerrière des “Sepah e Pasdaran” était les fameux “bassidji”, force paramilitaire d’élite essentiellement constituée de jeunes de quartiers populaires.
Ils étaient âpres au combat et sans pitié, croyant au plus profond de leur chair et de leur âme du bienfait de la République islamique d’Iran et obéissant avec une foi absolue et certaine aux discours enfiévrés de son grand guide spirituel.
Marées après marées, ils constituaient des vagues continues de chair à canon.
Le nouveau gouvernement révolutionnaire n’avait jamais eu confiance en l’armée, héritage impérial du shah.
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Le shah Mohammad Reza Pahlavi, dictateur éclairé de l’Iran d’avant les mollahs, avait en effet, obtenu en 1975 un partage de souveraineté sur la voie fluviale du Chatt el-Arab, en échange d’une aide de l’Iran à l’Irak dans la répression de la rébellion kurde. L’Iran de Pahlavi accepta alors de facto de renoncer au soutien militaire et financier qu’il avait accordé jusqu’alors aux factions kurdes luttant contre le régime irakien.
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Saddam Hussein, méfiant dès les débuts du nouveau régime vociférant des mollahs, avait lancé l’attaque le premier, estimant qu’une guerre éclair lui permettrait de déstabiliser son tumultueux et dangereux voisin. [...]
De part et d’autre de ce fleuve [le Chatt el-Arab], se trouvaient deux des principales raffineries de pétrole d’Irak et d’Iran, dans les villes de Bassorah et d’Abadan. Bien sûr, l’or noir, qui coulait abondamment dans les veines des régions limitrophes iraniennes, n’était pas non plus complètement étranger à ce conflit.
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...tu aurais cependant tort de penser que la vie à Téhéran se résume uniquement à la terreur et à la mort. Vois-tu, notre vrai visage, notre âme véritable ne se montre qu en privé. Les masques des hommes et les voiles sombres des femmes restent au seuil, avec nos peurs et nos soucis, tandis que nous nous retrouvons en sécurité à l intérieur des murs de notre foyer. Car si l oeil des mollahs est partout dehors, il n a pas encore trouvé le moyen de passer à travers les portes de nos maisons.
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Un pas après l'autre, ne pense qu'à ça, un pas après l'autre.
Souviens-toi quand les enfants commencent à marcher, ils mettent un pas devant l'autre et tombent, puis se relèvent et marchent encore un pas et tombent encore. Toute notre vie est à l'image de ces petits pas. Ne pense qu'à ton prochain pas, ne pense à rien d'autre. Tu tomberas et tu te relèveras.
Et tu tomberas encore.
Et tu te relèveras encore.
L'éternité est suspendue à chacun de tes pas.
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Peut-être que toute la connaissance du monde est déjà en nous, poussières d'étoiles, et que l'existence est le chemin par lequel nous pourrons y accéder, strate par strate.
Chaque être, chaque atome, chaque étoile, tous vivants mais sur une vibration, un temps différent, tournoyant et tournoyant encore, pris dans le tourbillon d'une danse ardente et effrénée.
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Un pas après l’autre, ne pense qu’à ça, un pas après l’autre. 
Souviens-toi quand les enfants commencent à marcher, ils mettent un pas devant l’autre et tombent, puis se relèvent et marchent encore un pas et tombent encore. Toute notre vie est à l’image de ces petits pas. Ne pense qu’à ton prochain pas, ne pense à rien d’autre. Tu tomberas et tu te relèveras.
Et tu tomberas encore.
Et tu te relèveras encore.

L’éternité est suspendue à chacun de tes pas. 
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Mon fils, tendre et douce amertume de mon cœur, doute de ce que tu comprends et émerveille toi de ce que tu ne comprends pas.
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L'histoire d'une famille en Iran avant l'arrivée des mollahs et de leur révolution, racontée par une jeune fille.
L'écriture est légère malgré les événements, les héros, tantôt la cousine avide de liberté et d'indépendance qui la conduiront en Europe, tantôt le cousin prêt à tout pour rester lui-même, tantôt la grand-mère résignée à son sort mais ouverte d'esprit dans un Iran encore libre malgré la lourdeur de certaines traditions à respecter. Ce livre, pas très épais, se lit rapidement. On est curieux de savoir alors on le lit d'une traite.
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Petits grains de poussière nés hier sur cette planète et disparaissant à peine apparus, notre existence entière ne dure que le temps d'un clignement d'yeux dans le rêve d'une constellation endormie.
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