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Critiques de Marc Ferro (75)
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Les Russes : L'esprit d'un peuple

Je ne sais trop pour quelle raison, je m'intéresse beaucoup à la culture et au peuple Russe. Ce pays me fascine. Quand j'ai vu ce livre, "Les Russes", et surtout son sous-titre, "L'esprit d'un peuple", je me suis dit que ce bouquin était pour moi. Grossière erreur !

Je me suis retrouvée avec 205 pages d'un traité de géopolitique et... je ne comprends absolument rien à la géopolitique. Je n'y comprends rien parce que cela ne m'intéresse pas et que je suis trop paresseuse pour faire l'effort d'essayer. Résultat : j'en ai lu une bonne partie en diagonale.



Alors, pourquoi lui ai-je accordé la note de 4.5/5, me direz-vous ?

Et bien, parce que son auteur, Marc Ferro, qui est un historien mondialement reconnu, spécialiste de la Russie, a fait un travail remarquable et que je n'ai pas, du haut de mon ignorance, à le sanctionner pour m'être trompée dans mon choix.
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La colonisation expliquée à tous

Si la table des matières se présente de façon attendue en proposant une organisation à la fois synthétique et chronologique, l’illusion ne vaut que pour les époques les plus reculées. Il est possible de proposer une définition de la colonisation et une classification des enjeux de l’impérialisme mais, très vite, la précision historique ne peut se contenter de grands traits simplificateurs. Par exemple, le chapitre intitulé « Indigénisation, occidentalisation et cohabitation » tente moins de repérer ces trois variables (la transformation du colon au contact des populations indigènes, l’occidentalisation d’une « élite », la séparation stricte) que d’entrer dans le détail de chacun des pays occupés. Ainsi, pour ne s’intéresser qu’à l’empire colonial français, le Maroc n’est pas traité comme l’Algérie, le Maroc de Lyautey est traité à part de celui qui lui a succédé, le Maroc rêvé par l’officier est comparé au pays réel… La plupart des chapitres sont donc construits comme autant d’analyses successives. Au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’époque actuelle, la revue de détail se confirme et s’amplifie, il devient quasi-impossible de trouver des points communs aux différentes luttes d’indépendance ; seul peut-être le chapitre intitulé « L’héritage aujourd’hui », sans doute parce qu’il s’intéresse à ce qui n’est pas encore de l’Histoire, renoue avec un certain formalisme dans sa présentation.

Ne rêvons pas, aucun vademecum, surtout pas celui-là en tout cas, ne pourra jamais donner l’impression qu’on en sait assez sur une question pour pouvoir en dédaigner l’ultime chapitre : sa bibliographie.

Bref, le nombre des livres que je n’ai pas lus a encore augmenté cette année (et on n’est que le 2 janvier).
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Les Russes : L'esprit d'un peuple

J'avais admiré le travail de Marc Ferro ( 1924-2021) à travers ses "Histoire parallèle", une émission historique télévisée formidable des années 90. Elle présentait des archives d'actualités cinématographiques des différents camps sur un même événement et était suivie d'un débat avec un spécialiste. Cette émission était sérieuse, claire et vivante. J'ai retrouvé le même esprit dans ce livre. Cette fois-ci Marc Ferro a déroulé quelques bobines personnelles de ses nombreux voyages en Russie, depuis les années Kroutcheviennes où il était alors un jeune chercheur naïf propulsé là bas par hasard afin d' étudier la Révolution de 1917, jusqu'aux années Poutine. Il était devenu entre temps un spécialiste averti et la grande figure des Annales reconnue mondialement. En Russie, ceux qui lui avaient mis des bâtons dans les roues sous Brejnev lui rendent alors hommage mais tout cela est bien normal. A l'époque on pratiquait l'art du double langage permettant d' éviter la répression. L'analyse historique est tissée de rencontres en tout genre qui vont du voisin de table à Kérensky et de petites anecdotes savoureuses prises sur le vif. Elles saisissent l'ambiance d'une époque, elles illustrent les tendances politiques ou reflètent la vie quotidienne des Russes depuis la révolution. La dernière partie qui traite de la période contemporaine et l'épilogue sont particulièrement éclairants pour celui qui veut appréhender la politique de Poutine et les réactions de l'homme de la rue, souvent mal comprises en France.

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11 Novembre 1918

Sur une belle double page, Saint-Dié est en liesse. Une sacrée animation, comme quoi tout est possible !

Sur une autre page des centaines de prisonniers allemands, l'air hagard regardent vers l'objectif.

Ce livre d'un format large plutôt inhabituel fait le point sur la guerre au 11 novembre 1918. Il comprend des dizaines de photos , parfois sur double page, parfois plus petites, et des textes synthétiques sur, à titre d'exemple, la chute des Hohenzollern ou le fait que le 11 novembre n'ait pratiquement eu aucune signification à l'Est dans une Europe plongée presque aussitôt dans de nouvelles ténèbres.

A la fin du livre, des photos de Churchill, de Gaulle, Hitler, Mussolini, rappelant que certains des principaux protagonistes de la guerre suivante furent déjà largement plongés dans le premier conflit mondial.

Un livre synthétique et passionnant, très clair (c'est quand même Marc ferro aux commandes !), mais qui n'est pas à proprement parler un beau livre et les reproductions des photographies ne sont pas parfaites. Ce qui n'enlève rien à leur immense intérêt documentaire !
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Frères de tranchées

Ce livre nous parle de la fraternisation qu'il y a eu lors de Noel et à d'autres moments dont la symbolique religieuse n'était pas présente.

Ces trèves spontanées entre soldats énnemis étaient très mal vues par les hautes instances militaires et gouvernementales.Ces trèves ont fait l'objet de censures parmi les courriers et rapports.Malgré tout,elles sont parvenues jusqu'à nous.

Les gouvernements belligérants considéraient ces fraternisations comme inutiles,voire nuisibles car elles empêchaient d'invoquer le martyre qu'ont dû subir les soldats pendant quatre longues années.L'autorité politique et pédagogique avait besoin de l'image du soldat comme victime sacrifiée.Or cela n'était pas compatible avec l'évocation des arrangements et des fraternisations,au moins lors des occasions solenelles de commémoration publique.

Heureusement ces marques de fraternisations sont aujourd'hui reconnues,dommage qu'il ait fallu attendre cent ans pour reconnaître que les soldats depuis le début des hostilités ont tout fait pour la paix,et que l'armistice est le fait des soldats et non des hommes politiques.

A lire comme devoir cde commémoration de ces braves soldats qui ont gâché leur vie et la vie des leurs.



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Le choc de l'Islam : XVIIIe-XXIe siècle

Passionnante synthèse

Bon cette partie n'était pas vraiment la spécialité de Marc Ferro, plutôt versé dans l'histoire de la Première guerre mondiale, de la Russie soviétique ou des relations cinéma-histoire, ce qui fait déjà pas mal de spécialités ! Mais à son niveau, il avait aussi des choses à dire sur les relations dans le long terme entre Occident et Islam. Il offre un éclairage passionnant sur tout un tas de points de cette histoire complexe. Comme par exemple sur l' Occidentalisation excessive et forcée au Maghreb durant les années 1950-1960 suscitant en retour une contestation du pouvoir par la relation et ses signes extérieurs. C'est très intéressant et très accessible, je veux dire que l'on a là une synthèse courte et très éclairante, comme on dit...
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Histoire de France

Ayant utilisé assez régulièrement cet ouvrage, j'ai eu envie de le signaler pour ceux qui pourraient en être le coeur de cible, passionnés d'histoire, étudiants, enseignants...

Déjà un peu ancien (2001) le livre a pour but de présenter une histoire de France solide et parfaitement lisible. De moins point de vue c'est une mission parfaitement réussie. Marchant sur les traces des anciens et célèbres récits en ce domaine ( Mallet et Issac parmi eux bien sûr), on a ici une version, à la fois chronologique, traditionnelle qui ne bousculera personne. Mais comme c'est Marc Ferro qui est à la manœuvre, c'est parfaitement solide, agréablement écrit et cela tient compte des acquis de l'histoire universitaire. Parfait donc pour faire le point sur les capétiens, les guerres de religion ou le Second Empire de manière claire. Parfois une petite touche personnel quand Marc Ferro explique comment le cinéma (dont il fut un immense spécialiste) a contribué à fausse notre vision des dirigeants du XVIème siècle. On ne sera pas surpris que l'histoire contemporaine occupe une place très importante dans ce livre. Un livre donc bien utile, mais pas ultra pratique (un peu gros, une reliure un peu fragile, on a toujours peur que les pages se décollent).

Parfait en tout cas pour remettre les pendules à l'heure !
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Les ruses de l'histoire : Le passé de notre a..

Il est toujours intéressant de lire un historien comme Marc Ferro, même dans un livre qui, écrit peu avant sa mort, se veut une analyse de la situation en France et dans le monde à l'instant T et qui date donc un peu. Pour lui qui fut l'un des apôtres de la compréhension du temps présent grâce à l'histoire, on le voit ici en majesté, analysant l'islamisme, la montée en puissance de la Chine, la situation de l'Europe, les questions environnementales etc...

C'est très vif, intéressant, stimulant souvent. Ainsi, ne hurlez-pas !, fait-il un parallèle entre la Pérestroïka et le macronisme.

Le livre est constitué de chapitres commençant par une question d'Emmanuel Laurentin, ancien grand chef du "rayon histoire" sur France culture et journaliste rigoureux. J'avais pensé en lisant le livre, compte tenu de la qualité d'expression des réponses de Marc Ferro, que le livre était le résultat d'une correspondance entre les deux, fût-elle par mail. Mais non, l'intro, que j'ai lue à la fin, nous apprend que le livre est issu d'une discussion.

Dont acte !

Quoi qu'il en soit un livre facile d'accès, qui démontre l'ampleur de la qualité d'analyse du regretté Marc Ferro. 3,5 étoiles cependant car ce genre d'analyse à chaud prend vite de l'âge, et certains événements très récents manquent de fait à l'appel. Qu'aurait dit Marc Ferro, grand spécialiste de l'histoire russe et soviétique de la guerre en Ukraine ?

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Cinéma : Une vision de l'Histoire

J'ai eu envie de me replonger dans ce beau livre du regretté Marc Ferro qui avait des centres d'intérêts variés, mais qui semblent ici être particulièrement bien réunis. Tout d'abord précisons qu'il s'agit d'un très beau livre et que les éditions du Chêne ont fait un bien bel objet. Ensuite le livre aborde les relations entre cinéma et histoire à partir de chapitres qui correspondent souvent aux spécialités de Marc Ferro. On trouve ainsi un très beau chapitre étudiant les relations entre cinéma et révolutions, mais également un autre sur le cinéma et la décolonisation. Les illustrations sont superbes, on sent que le livre émane vraiment d'un amoureux du cinéma. Et des fiches pratiques s'intéressent de plus près à quelques films incontournables sur le sujet comme le Napoléon d'Abel Gance (en attendant celui de Ridley Scott...), Casablanca ou Rome ville ouverte.

Un très beau livre donc, donc le texte est passionnant et accessible et qui pourra par exemple rendre de précieux services à des profs voulant utiliser des films an classe...Les illustrations sont vraiment souvent pleine pages et ne sont pas là pour faire de la figuration, elles sont vraiment partie prenante du contenu du livre.
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Les Russes : L'esprit d'un peuple

Si comme moi vous éprouvez de l'attirance et que vous vous interrogez sur cet immense pays qu'est la Russie alors ce livre est pour vous.



Son sous-titre, l'esprit d'un peuple, résume particulièrement bien ce qu'est ce livre.



Grand connaisseur de la Russie, Marc Ferro renouvelle l'analyse de la révolution de 1917, du régime soviétique et de la perestroïka.



Son livre fourmille de souvenirs personnels, de choses vues ou entendues lors de ses séjours en URSS puis en Russie. Ainsi la lecture en est très vivante.



Marc Ferro se souvient ainsi d’une « professeur de français qui affectait de préparer une thèse sur la cuisine française » pour pouvoir avoir le droit de lire Le Monde, sachant qu’un autre motif l’en aurait empêché.



Les pages parmi les plus passionnantes du livre sont consacrées aux finales de l’URSS de Mikhaïl Gorbatchev (1985-1991).



L’historien aborde enfin les années les plus récentes. Les succès de Poutine (Crimée et Ukraine) sont une compensation aux pertes immenses subies par la Russie. Cette stratégie a cependant réorienté l'Union européenne, agrandie des pays de l'Est irréconciliables, dans une posture hostile à la Russie de Poutine, alors que pour les Russes, être dans l'Europe était bien retourner dans sa propre maison et y retrouver enfin une vie normale.
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La vérité sur la tragédie des Romanov

Un enquête fouillée et quasi complète sur l'assassinat du tsar Nicolas II et sa famille en 1918.

Voilà un point d'histoire éclairci. Quoique.. le doute peut encore subsister, car comment imaginer que les "filles Romanov" auraient pu à ce point disparaître et corroborer la version officielle (l'assassinat de la famille de Nicolas II au complet) pendant des décennies ?

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Des grandes invasions à l'an mille raconté en f..

Des grandes invasions à l'an mille raconté en famille/ Marc Ferro

Pourquoi l'Empire romain s'est-il soudain effondré sous la pression de quelques milliers de Barbares alors qu'il avait résisté depuis des siècles à des attaques du même type ? Par quels détours la fusion des traditions barbares, du christianisme et des vestiges de la culture romaine va-t-elle donner leurs premiers visages à la France et à l'Europe ? Dans cette histoire, quel a été le rôle des invasions arabes ? Comment est née, sur ces décombres, cette forme de société si originale qu'on appelle la féodalité ?



C'est à ces questions, et à bien d'autres, que Marc Ferro répond dans une langue directe, vive et concise. Des grandes invasions à la dissolution de l'Empire de Charlemagne, il replace les faits, les personnages essentiels dans une perspective qui en fait saisir le sens et la portée. Il souligne ce qui demeure aujourd'hui de leur influence. Il remet en cause nombre d'idées reçues.

Un petit résumé permettra de connaître les points essentiels abordés.

Ce livre nous raconte d'abord donc l'épopée d'Alaric (370-410) né en Roumanie, roi des Wisigoths peuple germanique issu des Goths, venu des rives de la Mer Noire, qui en 410 prit Rome et se livra à un pillage en règle, après avoir fait subir le même sort à Athènes en 396.

Un peu plus tard ce sont les Huns d'Attila qui vont déferler sur l'Empire romain avant d'espérer atteindre Lutèce. Mais en 451 Attila est vaincu près de Troyes aux Champs Catalauniques par le général romain Aetius (395-454) aidé par les Francs.

Une fois rassasiés, les Wisigoths sont repartis de Rome pour s'installer dans le sud-ouest de la Gaule et en Espagne.

En 455, ce sont les Vandales qui pillent Rome et en 476, ce sont les Germains qui détrônent l'empereur de l'Empire d'occident de façon définitive.

On apprend et comprend qu'en fait les Barbares n'ont envahi l'Empire qu'après qu'il se soit étendu jusqu'aux confins de leurs propres territoires. C'est la conquête romaine qui a engendré le conflit avec les Barbares., car l'Empire romain avait acquis une étendue si considérable qu'il était impossible d'en protéger totalement les frontières. Il ne s'est pas agi d'invasion massive des Barbares, mais d'une infiltration progressive d'un petit nombre, une immigration sans intégration, immigration souvent bienvenue, apportant de la main d'oeuvre aux riches romains.

Désormais, en 476, de l'Empire romain ne subsiste que l'Empire d'Orient appelé Empire byzantin dont la capitale est Byzance, appelée en 324 Constantinople sous le règne de Constantin 1er,, puis en 1453 Istanbul.

En 527, l'empereur Justinien tente de reconquérir les territoires perdus de l'Occident, mais c'est un échec. L'Empire d'Orient survivra durant près de mille ans, puisque ce n'est qu'en 1453 que les Turcs s'empareront de Constantinople. Ce sera la fin définitive de l'Empire romain.

Un second chapitre explique comment sous le règne de Clovis, devenu roi des Francs en 481, la civilisation va subir une mutation importante en voyant la notion de roi sanctifiée et celle de saint prendre toute sa signification quand Clovis se convertit au christianisme avec le baptême de Reims par l'évêque Rémi faisant de la France « la fille aînée de l'Église », et donnant naissance ainsi au premier royaume chrétien d'Occident.

Vercingétorix avait forgé un peuple, Clovis a fondé un état. Il va sur les ruines de l'Empire romain unifier les territoires de plusieurs peuples, les Francs, son peuple, installés au nord-est du pays, les Burgondes en Savoie et le Lyonnais, et les Wisigoths au sud de la Loire.

du règne de Clovis nous est restée la loi salique qui au départ était une disposition excluant les femmes de la succession à la terre pour devenir au XIVe siècle la règle de l'ordre de succession au trône de France dont étaient exclues les femmes.

Fait suite un intéressant chapitre faisant référence à l'expansion de l'Islam du sud de la France jusqu'à l'Indus. La naissance de Mahomet en 570, puis l'exil à Médine (Hégire) en 622, le retour à La Mecque en 628 avec sa communauté sont abordés en quelques pages très claires expliquant les califes et la division entre chiites et sunnites en 680, un demi siècle après la mort de Mahomet en 632. Explications aussi sur le djihad et l'expansion foudroyante de l'Islam jusqu'au sud de la France. C'est près de Poitiers que Charles Martel arrête les Arabes en 732 au cours d'une bataille que les historiens encore aujourd'hui jugent de façon différente selon trois versions.

La pratique de l'Islam qui n'est pas seulement une religion mais aussi une forme de société, un modèle de civilisation total, (ce qui le différencie du christianisme et du judaïsme), repose sur les cinq piliers de la sagesse :

Il n'y a qu'un seul Dieu Allah et Mahomet est son Prophète.

La prière quatre fois par jour

le don, la charité.

le jeûne du ramadan

le hadj, c'est à dire le pèlerinage à La Mecque.

L'Islam donne alors naissance à l'une des plus brillantes civilisations de l'histoire avec un développement des sciences avec al Battani, de la médecine avec Avicenne et de la philosophie avec Averroès. du point de vue artistique, l'Alhambra de Grenade est un des plus beaux palais que l'on puisse voir. La bibliothèque de Cordoue a préservé une grande part de l'héritage intellectuel des civilisations plus anciennes, grecques, romaines, hindoues, persanes.

le dernier chapitre de cet ouvrage passionnant aborde l'empire de Charlemagne. À la mort de Clovis en 511, ses héritiers se battent pour la succession et le royaume éclate en une poussière d'états. En 751, Pépin le Bref, fils de Charles Martel, dépose le dernier roi mérovingien, Childéric III et fonde la dynastie des Carolingiens et la royauté de droit divin, qui d'ailleurs ne prendra fin qu'en 1830 ! C'est Charlemagne couronné empereur en l'an 800 qui va réunifier l'empire, un empire qui va s'étendre jusqu'au Danube et au delà des Pyrénées et de la Saxe... Mais ses quatre fils se disputeront également la succession et l'empire se disloquera à nouveau jusqu'à ce que les Capétiens, en la personne de Hugues Capet, parviennent à restaurer l'unité politique.

C'est en 813 au concile de Tours qu'il est décidé d'abandonner le latin (qui demeure cependant la langue écrite) pour la langue du peuple qui deviendra la langue française.

À partir de 840, ce sont les Normands venus du Danemark et de Norvège qui vont déferler sur la Grande Bretagne et la France et ce jusqu'en Italie. Ils finiront par s'installer dans les pays envahis y trouvant un climat plus doux.

le partage de l'Empire carolingien en trois royaumes lors du traité de Verdun en 843 est la matrice dont sont issus la France, l'Allemagne et l'Italie.

En résumé, un petit ouvrage très bien construit d'une centaine de pages qui nous remet en mémoire quelques dates et faits appris jadis à l'école.

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L'entrée dans la vie

L'idée était bonne  mais l'auteur ne s'est pas fatigué ni à documenter,  ni à approfondir ses informations : on survole les morceaux de biographie avec des anecdotes plus ou moins racontées avec humour, on comprend que l'auteur à croisé certaines personnes, mais ces rencontres n'apportent rien de plus...

Quelle thèse défend l'auteur : mystère ! On aurait aimé comprendre quel impact psychologique historique ou autre, peut avoir tel ou tel type  d'entrée dans la vie.

Certaines approches sont individuelles d'autres historiques, ça part dans tous les sens...

Certains chapitres sont carrément hors sujet (pour Kafka, c'est la relation au père, que tout le monde connaît)...et le chapitre sur les mouvements ouvriers du 19e siècle, expédiés en 4 pages chrono, est totalement hors de propos ! Le plus révoltant (Et la j'ai arrêté) ce sont les 2 chapitres sur les femmes ; comment peut-on écrire ce genre de texte aujourd'hui ?

Le tout sonne creux, éparpillé, sans consistance ! Bref je n'ai rien appris.

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La colonisation expliquée à tous

Bon livre de Marc Ferro qui permet d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de la colonisation, moi qui n'en connaissais pas énormément de choses. L'historien, en répondant à une série de questions, répond également à la plupart de celles que je me posais moi-même depuis quelques temps. Pas un coup de cœur certes, mais tout de même très enrichissant !
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La Révolution russe de 1917

Le 90ème anniversaire de la révolution russe de 1917 est l’occasion, comme d’habitude, de replacer ces événements sur le devant de la scène médiatique. Le magazine L’Histoire n°324 met notamment en évidence l’évolution de l’interprétation du passé révolutionnaire au fil du temps. Les hommes ont toujours joué avec l’Histoire, la maniant à leur gré, la modelant selon leurs convenances et leurs intérêts. L’image de la révolution et des ses acteurs ne fut donc pas la même sous Staline, pendant la Perestroïka, après la chute du communisme et enfin sous la Russie actuelle de Vladimir Poutine.

Cette actualité m’a porté à la lecture d’un grand spécialiste de la question, Marc Ferro. Pour les novices comme moi, lire "La révolution russe de 1917" est particulièrement stimulant du fait de la clarté des informations présentées, de leur concision et de la volonté de l’auteur de faire simple malgré les complications des événements exposés. L’essai est structuré en deux parties, une première consacrée au récit du déroulement des événements et une deuxième présentant différents documents historiques étayant ce récit, et une liste des différentes querelles liées aux multiples interprétations de cette révolution (les supposés liens entre Lénine et l’Allemagne impériale, l’appui des puissances occidentales aux contre-révolutionnaires ou l’utilisation de la terreur pour assurer la pérennité du nouveau régime bien avant l’arrivée de Staline).

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Les tabous de l'Histoire : Pourquoi et comm..

En lisant les critiques, je me suis rendue compte que moi aussi je gardais le souvenir d'une déception à propos de ce livre. Je l'ai récupéré dans une lointaine campagne et c'est vrai, j'avais bien eu l'idée que le terme tabou était un peu racoleur; On se doute que les individus, les partis politiques, les états préfèrent se donner le beau rôle et cacher sous le tapis ce qui pourrait leur nuire : dans les milliers de cartons d'archives c'est facile de faire le tri. L'idée n'est pas originale et n'a rien à voir avec un tabou.
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Histoire des colonisations : Des conquêtes au..

Le pluriel est essentiel. Ce livre montre la diversité des colonisations, de celle du temps des conquérents à celle, qui ne dit pas son nom, d'aujourd'hui. On parcourt le monde entier, pour y traquer les mécanismes à l'oeuvre dans l'esprit des colons et des indigènes, durant les différentes étapes de colonisation, et, à force de voyager, on se perd un peu. Beaucoup d'informations s'enchaînent, beaucoup d'analyses qui supposent parfois des connaissances préalables trop fragile pour les suivre jusqu'au bout, rendent ce livre à la fois très riche et un peu flou. On peine à en suivre la logique, mais on choppe, au passage, des idées et des faits historiques.

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La Révolution russe de 1917

La grande question sur l'événement a été, depuis le départ, de savoir quelle était sa part d'assise populaire. L'enjeu étant, évidemment, d'en déterminer la légitimité.

Dans un travail fouillé et sérieux, Ferro est un des rares historiens français qui a sauvé la face de la littérature spécialisée en France sur le sujet.

« Le succès de la révolution d'Octobre ne vient pas seulement d'en haut en effet. J'en ai découvert le double foyer : celui des organisations, des partis, des syndicats ou des comités d'usine, sorte de contre-pouvoirs virtuels face au gouvernement, et celui, par en bas, des soviets (ou comités), qui s'étaient créés un peu partout et qui se sont eux-mêmes solidifiés et bureaucratisés, très tôt, dès avril 1917. Dans chaque quartier, il y avait un comité de quarante à cent personnes, vers lequel les gens convergeaient pour demander un logement ou le paiement d'une pension. Au bout d'un certain temps, certains membres du comité, mieux informés, connaisseurs des dossiers, sont devenus permanents, se sont bureaucratisés. Le jour où Lénine organise l'insurrection, il lui faut des relais : ce seront ces responsables des comités de quartier. Ils ne sont pas forcément bolcheviks mais ont tout à perdre si la révolution échoue […] Quant à l'adhésion des masses à la révolution, on peut parfaitement la mesurer, en donnant le nombre de Soviets de la capitale et de la région qui ont participé à l'insurrection, soit plusieurs centaines, ce qui est vraiment massif. Pour la terre les paysans s'étaient servis tout seuls, sans connaître les programmes des SR ou des bolcheviks, mais Lénine assume leurs actes. Avant octobre, les fraternisations dans l'armée pour mettre fin à la guerre, les grèves dans les usines pour de meilleurs salaires, tout cela colle aux besoins des classes populaires. Cette adéquation rend compte de la popularité de Lénine et des bolcheviks […] Il y a de la violence dès février. Puis la violence monte de plusieurs crans, pour autant que se manifeste une résistance aux progrès de la révolution. À partir du moment où les propriétaires terriens font traîner la réforme agraire, que l'on attend interminablement l'arrêt de la guerre, ou que les patrons disent ne pas avoir d'argent et que les augmentations n'arrivent pas, quand de surcroît on réprime ceux qui protestent contre ces lenteurs, alors la violence se développe, mais elle n'est pas purement bolchevik. Ce qui est purement bolchevik, c'est de ne rien faire pour la freiner, alors que les partis politiques traditionnellement la canalisent. À propos de terreur, il ne faudrait tout de même pas oublier la terreur blanche, celle de la contre-révolution, contemporaine d'une violence rouge qui est venue d'en bas. Par en haut, il y eut en outre une terreur particulière, celle menée contre les autres partis politiques. Mais ce n'est que lorsque Staline va l'exercer à l'intérieur même du parti bolchevik que l'on va véritablement prendre conscience de l'extension de la terreur. »

« A l’insurrection ont participé 1600 gardes rouges, 706 marins de Kronstadt, 47 unités militaires, 12 comités d’usine, 5 comités de quartier, une vingtaine de comités divers, des groupes anarchistes, une minorité de syndicats. C’est donc bien une révolution, la révolution d’Octobre, qui accompagne le coup d’État. Et quand le IIe congrès se réunit au son du crépitement des fusils et des mitrailleuses, le 25 octobre, le croiseur Aurora pointe ses canons sur le palais d’Hiver. Un hourra accompagne ce symbole d’une victoire militaire. Acclamé, Lénine arrive au IIe congrès où ls bolcheviks disposent d’une majorité absolue avec 390 membres sur 673. Martov dénonce un coup d’État militaire. Le bureau s’installe. Puis Trotski lance son invective historique : « A ceux qui protestent contre ces événements, allez où vous devez vous trouver, dans les poubelles de l’histoire ». Lénine, Trotski, Sverdlov apparaissent comme les nouveaux chefs de la révolution. Les soviets les acclament follement. Le 26 octobre, pendant la dernière séance du congrès, Lénine annonce que l’heure de la révolution socialiste est venue. Il lit son décret sur la paix, proposant à tous les peuples et à leurs gouvernements d’entamer des pourparlers en vue d’une paix juste et démocratique. Il lit également son deuxième décret, qui « abolit immédiatement la grande propriété sans indemnité » et remet la terre aux comités agraires, qui dans ls faits l’ont déjà confisquée. »
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Le choc de l'Islam : XVIIIe-XXIe siècle

Je ne doute pas que ce livre soit d’une grande richesse, mais il nécessite à mon avis un certain pré-requis en histoire de l’islam et en géopolitique contemporaine. Ceci n’étant pas mon cas et ne disposant pas de surcroît de l’esprit très analytique qu’il requiert car il se disperse un peu dans tous les sens, j’ai pataugé et fini, avec regret et penaude, par déclarer forfait à l’issu du premier quart.
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Des soviets au communisme bureaucratique

Essai historique très intéressant nous expliquant de manière assez claire les mécanismes et la montée de la bureaucratisation en URSS, qui a eu pour conséquence ce que l'on sait...
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