Si la table des matières se présente de façon attendue en proposant une organisation à la fois synthétique et chronologique, l'illusion ne vaut que pour les époques les plus reculées. Il est possible de proposer une définition de la colonisation et une classification des enjeux de l'impérialisme mais, très vite, la précision historique ne peut se contenter de grands traits simplificateurs. Par exemple, le chapitre intitulé « Indigénisation, occidentalisation et cohabitation » tente moins de repérer ces trois variables (la transformation du colon au contact des populations indigènes, l'occidentalisation d'une « élite », la séparation stricte) que d'entrer dans le détail de chacun des pays occupés. Ainsi, pour ne s'intéresser qu'à l'empire colonial français, le Maroc n'est pas traité comme l'Algérie, le Maroc de Lyautey est traité à part de celui qui lui a succédé, le Maroc rêvé par l'officier est comparé au pays réel… La plupart des chapitres sont donc construits comme autant d'analyses successives. Au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'époque actuelle, la revue de détail se confirme et s'amplifie, il devient quasi-impossible de trouver des points communs aux différentes luttes d'indépendance ; seul peut-être le chapitre intitulé « L'héritage aujourd'hui », sans doute parce qu'il s'intéresse à ce qui n'est pas encore de l'Histoire, renoue avec un certain formalisme dans sa présentation.
Ne rêvons pas, aucun vademecum, surtout pas celui-là en tout cas, ne pourra jamais donner l'impression qu'on en sait assez sur une question pour pouvoir en dédaigner l'ultime chapitre : sa bibliographie.
Bref, le nombre des livres que je n'ai pas lus a encore augmenté cette année (et on n'est que le 2 janvier).
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Voilà un ouvrage très utile pour comprendre un peu la géopolitique. Il peut pourtant paraître inouïe que les peuples qui ont promulgué la déclaration universelle des droits de l'homme, qui ont réfléchi sur la liberté et sur la place de l'individu, se soient laissés aller à de telles exactions envers des populations autochtones.
Ici, l'auteur reprend l'histoire de la colonisation qui ne débute pas avec ce que l'on a appelé les "grandes découvertes". Il passe en revue la colonisation vue par les Espagnoles, les Portugais, les Français et les Britanniques mais aussi les Russes, les Japonais et les Chinois. C'est une vue très large, jusqu'à nos jours pour tenter de répondre aux velléités des islamistes.
Jamais pédants ou idéologue, l'auteur parcours la question sans passion mais montre bien d'où nous venons. Cela permet aussi d'expliquer un peu notre présent et la difficulté de vivre dans nos sociétés multi-culturelles.
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Très bon livre ! Très simple et rapide à lire ! Accessibles à tous grâce à une utilisation d'écrit très compréhensible et très bien expliquer !!! On apprend beaucoup de choses et même certains préjugés sont rejetés.
Je l'ai lu en une heure dans l'avion en direction de Cuba.
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Tandis que de gré ou de force, les métropoles devaient abandonner partie ou totalité de leurs colonies, leurs dirigeants économiques et politiques ont constitué une Union économique européenne, et ont fait appel à l'armée industrielle du tiers-monde pour réduire leurs coûts de production, contrecarrer et contourner les revendications de leurs salariés. Dans les anciennes métropoles s'est ainsi créée une situation de type colonial: Maghrébins, Caraïbes, Indiens et Pakistanais se sont retrouvés en Europe et ailleurs accomplissant des tâches dont les Européens ne voulaient plus, et cette population de travailleurs immigrés, longtemps temporaire, s'est, avec le regroupement familial, enracinée dans les pays d'accueil.
Portrait de l'intellectuel intégriste musulman: Partisan de l'apartheid au niveau planétaire (séparer radicalement l'islam du monde occidental supposé perverti), il plaide également pour un apartheid au plan local: par l'habit, par les rites par la nourriture, par la séparation radicale des sexes. Parce qu'il ne croit à l'autorité temporelle que lorsqu'elle est révélée de façon transcendantale, il ne croit pas à la démocratie, ni à la république. Au mieux lorsqu'il est en position de faiblesse sait-il remarquablement en utiliser les avantages - mais en se défiant profondément de leur contenu (tolérance, alternance, liberté de l'individu). Il n'a pas les états d'âme de celui qui a perdu le sens. Son Dieu lui permet tout, et tous les moyen sont bons pour arriver à ses fins.
L'adjoint de Mandela - le libérateur - , Julius Malema, déclarait en 2015 qu'il ne serait "heureux que lorsque les Blancs seraient aussi pauvres que les Noirs, et leurs domestiques".
#histoire #cinéma #CulturePrime
L'historien Marc Ferro est mort à l'âge de 96 ans. Ce féru de cinéma a oeuvré toute sa vie à replacer l'image au coeur du récit historique. Écoutez-le raconter ses deux passions en 1977.
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