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Critiques de Marc de Gouvenain (114)
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Chacun sa vérité

Belle surprise que ce livre. Sur la couverture : grand prix de littérature policière. J'étais méfiante, les prix littéraires et moi...

Sara Lövestam est considérée comme une nouvelle auteure suédoise à succès. Et bien, je peux vous dire qu'on peut lui laisser sa chance. Parce qu'avec Chacun sa vérité, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Ce livre est classé dans les polars malgré le souhait de l'auteur de sortir un roman, mais peu importe l'étiquette, non ?



Kouplan, un détective au passé flou, malgré sa très grande jeunesse (il n'a pas 25 ans), se lance à la recherche d'une fillette disparue, dont la mère refuse de faire appel à la police. D'emblée, beaucoup d'interrogations sur les deux protagonistes et c'est avec fébrilité que j'ai littéralement avalé ce livre. J'ai eu peur pour Kouplan, j'ai douté de Pernilla, la tension est palpable. C'est bien ficelé, ça se lit vite, le dénouement est surprenant.

Seul bémol : la fin qui ouvre une fenêtre du "mystère Kouplan" m'a laissé un peu perplexe.

Mais, comme c'est le premier volet d'une tétralogie, je suis malgré tout impatiente de connaître la suite.
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Chacun sa vérité

Stockholm,Suède.

Julia,la fille de Pernilla vient d'être enlevée.

Kouplan,sans-papiers iranien, journaliste dans son pays, propose ses services comme détective privé.

Pernilla, et c'est étrange, ne veut pas prévenir la police.Kouplan,c'est plus compréhensible, ne veut pas rencontrer les policiers non plus.

Bien entendu,les deux se retrouvent et c'est le début d'une curieuse course dans la capitale,une recherche où le "chasseur"est aussi virtuellement "chassé ".

Drôle de polar que ce polar où l'opacité de la situation va nous embrumer jusqu'à la fin.Drôle de polar qui,malgré sa lenteur va nous obliger à tourner les pages aussi vite que possible, curieux polar,oui,vraiment.....

Chercher en évitant d'être arrêté et expulsé ,voilà le pari fou tenté par ce journaliste iranien de bonne famille ,exilé et sans le sou......

Et il cherche,et il fouille et il raisonne,peu aidé par sa propre crainte, son manque de pratique et de matériel ,et le comportement d'une mère bien étrange. Pari fou mais réussi? Pari fou et manqué ?

J'ai été agréablement surpris par cette façon de traiter ce sujet. L'auteure a su mêler intrigue et vie quotidienne d'un sans -papier avec intelligence et originalité et c'est avec plaisir que je retrouverai Kouplan dans de nouvelles aventures puisque nouvelles aventures il y aura.
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Chacun sa vérité

J'ai lu Chacun sa vérité dans le cadre de ma participation au prix nouvelles voix du polar 2018 organisé par les éditions Pocket et c'était le premier roman de l'autrice que je lisais, tout comme Embruns dont je vous parlais précédemment sur le blog. Vous me direz, il faut un début pour tout. Cependant, Chacun sa vérité a remporté le prix du meilleur polar étranger. Ce titre était en concurrence avec Ragdoll que j'avais beaucoup aimé quand je l'avais lu l'an dernier. J'ai beaucoup aimé aussi celui-ci mais Ragdoll m'avait complétement retourné le cerveau. C'est pour cela que j'avais voté pour lui pour le prix ! Mais, l'ensemble du jury a voté et Chacun sa vérité a remporté le prix ! Je remercie les éditions Pocket pour l'envoi.



Dans ce roman, on découvre principalement le personnage de Kouplan qui se lance de façon officieuse et à corps perdu dans le métier de détective privé en laissant une petite annonce sur le plus grand site de petites annonces.



Et d'un autre côté, on découvre Pernilla qui recherche éperdument sa fille enlevée au cours d'une virée shopping lors d'une journée pluvieuse. Elle est prête à tout pour la retrouver au point d'engager un détective privé qui n'en est pas vraiment un…



Kouplan est un sans-papiers et essaye d'échapper à la police au quotidien et se lance dans l'inconnu en propageant une annonce sans pour autant y croire :



« Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi ».



Alors quand Kouplan reçoit une offre, il saute dessus et essaye tant bien que de mal de faire le véritable boulot d'un détective. Il va donc se lancer à la recherche de Julia : la fille de Pernilla.



Au fil du roman, les pages se tournent à une allure folle. On a envie de découvrir la vérité sur la disparition de Julia. On commence à avoir des doutes, à trouver un début d'enquête. On suit l'enquête de Kouplan avec intérêt parce qu'on a envie de retrouver Julia, de connaitre le coupable, de comprendre comment en un claquement de doigt Julia a pu suivre un inconnu alors que sa maman lui avait toujours dit de se méfier des individus...



Alors, on se lance à corps perdu dans cette enquête comme si c'était la nôtre, comme si on était nous même dans la peau de cette mère qui a vu du jour au lendemain sa vie s'effondrait suite à la disparition de sa fille...



Et puis, quand on y arrive, on a affaire à tout autre chose. On reste sur le cul parce qu'au fil de l'enquête on s'attache aux personnages de Pernilla et Kouplan. Ils se ressemblent, se comprennent et ressentent les mêmes émotions.



Chacun a sa vérité. Chacun a masqué un bout de la réalité.



On arrange souvent les choses pour se faciliter la vie par peur. Peur d'être rejeté, critiqué, jugé. Ce n'est pas un mensonge. On préfère simplement omettre certaines choses, certains faits pour se sentir mieux, pour avancer...



Finalement, qui n'a jamais transformé un fait à son avantage ?



Ici, dans ce thriller, l'autrice aborde d'une tout autre manière l'aspect policier. Elle réinvente le genre en cassant la trame et la chute traditionnelle d'un thriller. Elle nous mène sacrement bien en bateau et nous emmène là où elle veut. On se laisse complètement berner.



Et vous, tomberez-vous dans le panneau ?
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Chacun sa vérité

Est-ce que c’est le genre « polar nordique » ou est-ce que c’est l’autrice et donc l’histoire en elle-même qui ne va pas, mais, toujours est-il que ce livre, qui a reçu des prix, ne m’a absolument pas convaincu. Le scénario nous fait brasser de l’air en nous faisant croire que l’on assiste à une enquête, mais aucun élément n’est présent pour en être le cas. C’est la même chose pour les personnages rendus très mystérieux. Rien n’est donné pour nous faire mordre à l’hameçon et nous tenir en haleine. Un polar mou et sans intérêt aucun.
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Chacun sa vérité

Je n’aime pas les polars nordiques. Voilà c’est dit. J’avais lu La princesse des glaces qui m’avait vraiment laissé de marbre pour le coup, et je m’étais dit que je ne m’essayerai probablement pas tout de suite à ce genre-là. Pourtant, celui-ci vaut le coup, il est différent.



Nous suivons Pernilla, dont la petite fille de six ans a disparue et qui ne veut visiblement pas faire appel à la police. Pourquoi? Nous le saurons un peu plus tard dans le roman. Kouplan, de son côté, est un détective qui ne veut pas vraiment avoir à faire avec la police non plus. Ces deux-là font faire connaissance et travailler ensemble pour retrouver Julia.



À première vue, rien de bien fou dans l’histoire. Là où l’auteure va réussir à nous accrocher, c’est avec le personnage de Kouplan, assez différent des détectives que l’on peut trouver. Il a quelque chose de particulier, quelque chose qui en fait un homme un peu étrange, étonnant, et pourtant peu crédible. On rit presque de voir ce gars un peu paumé, fauché, qui cherche de quoi subvenir à ses besoin en bossant comme détective privé. c’est cela qui m’a plu. On n’est pas dans un schéma classique, on bouscule un peu les codes, et j’aime bien.



Du côté de Pernilla, j’ai un peu moins accroché au personnage. Nous retrouvons une femme « classique » liée à une disparition « classique » aussi. Assez vite j’ai déduis la fin de l’histoire j’avoue, mais il faut tout de même reconnaître que Sara Lövestam a réussi à me tenir en haleine jusqu’à la fin car le dénouement est très bien mené et tout colle assez bien dans l’histoire.



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Chacun sa vérité

C’est en tant que juré du Prix Nouvelles Voix du Polar, organisé par les Éditions Pocket, que j’ai découvert cet ouvrage, pourtant lauréat du Grand Prix de littérature policière 2017. Bien qu’elle n’en soit pas à son premier roman, je ne connaissais pas non plus cette auteure suédoise. Depuis la sortie de Chacun sa vérité, qui était son premier roman policier, deux autres ouvrages mettant en scène son personnage principal, Kouplan, un sans-papier d’origine iranienne, sont parus aux éditions Robert Laffont.



L’intrigue du roman est basique. Celle-ci traite de la mystérieuse disparition d’une fillette. La mère de cette dernière va alors faire appel à un détective atypique pour tenter de la retrouver. Lors de la lecture, on s’attache très vite aux deux personnages principaux. L’auteure arrive parfaitement à retranscrire la détresse dans laquelle ils sont chacun plongés. L’écriture est simple, parfois un peu trop et le roman manque quelque peu de rythme. Au fil des pages, je me suis senti un peu étouffé par le peu d’espace donné par la romancière. En effet, les dialogues et l’histoire tournent essentiellement autour des deux personnages principaux et le récit manque, selon moi, de personnages secondaires. Durant la lecture, je me suis senti enfermé dans un huis clos et dans une histoire dépourvue de décors et de “bruits d’ambiance”. Enfin, j’ai été quelque peu déçu par la chute que j’avais cernée bien des pages avant le point final. Même si mon avis est mitigé par rapport à ce titre, l’auteure a tellement rendu son détective attachant que j’ai quand même envie de découvrir un autre titre de cette, peut-être, nouvelle voix du polar.
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Chacun sa vérité

Ce que j’ai ressenti:



Un Fait divers: versions multiples.

Sara Lovestam nous propose un polar nordique rafraîchissant, où les vérités et les mensonges se mélangent, et captive notre attention sur deux personnages extrêmement touchants, suite à un drame: la disparition d’une enfant. Une mère éplorée faisant appel à un détective non conventionnel, par le biais d’une étrange annonce. Pernilla et Kouplan, duo improbable lancé dans une course contre la montre pour retrouver Julia, 6 ans.



Sans doute, parce qu’elle explore toute la complexité des vérités propres à chacun, selon leurs émotions et leurs références, Sara LÖvestam va au delà d’une simple enquête, elle y apporte plus de sensibilité, une dose d’humanité pour qu’enfin, nous puissions avoir conscience de la réalité de ses personnes ombrageuses et de ses visages de l’ombre.



Chacun sa vérité, certes, mais cette poursuite pour retrouver cette enfant disparue, va emmener les personnages vers une vérité plus tangible, et nous, lecteurs, vers des vérités plus sensibles…



"-Le temps ne fait pas de pauses."



Un enquêteur singulier, en situation irrégulière.

S’il y a bien un point fort à dégager de cette lecture, c’est son personnage principal. Kouplan, jeune homme clandestin, affamé, traqué, immigré. Mais de loin, un des personnages les plus intéressants, que j’ai pu découvrir jusqu’à maintenant. Kouplan, jeune homme attachant, bouleversant, intrigant, venant de l’Iran. Il est évident que je vais poursuivre cette trilogie dédiée à ce personnage atypique dans la ville de Stockholm. Sara LÖvestam nous fait prendre conscience que la valeur d’une personne ne se mesure pas en chiffres, pas à des numéros d’identités, pas à des nombres inscrits sur des titres de séjour…



"Ingen mÄnniska Är illegal, Un être humain n’est jamais illégal."



Sara LÖvestam se place du côté des sans-papiers et des exclus, nous parle de ces peurs sourdes, menaçantes et permanentes de leur quotidien, nous transmet avec force et émotions, de la difficulté de s’intégrer dans la société. Elle soulève des sujets brûlants d’actualité, et chaque fois, que tu crois détenir une vérité au sein de l’intrigue, elle l’emmène ailleurs pour mieux te déstabiliser, te faire voir toutes les facettes du problème…



A chacun sa sensibilité, à chacun son ressenti, et à Chacun sa vérité...



La solitude comme véritable catalyseur…

C’est parce qu’ils se sentent si seuls, que Pernilla et Kouplan se retrouvent, et s’apprivoisent, fuyant chacun à leur manière une réalité trop lourde et des échecs passés pesants. Une solitude tellement grande et deux coeurs brisés qui tente de se comprendre…Une infinité de trous béants et des faces cachées à découvrir au fond de leurs yeux. Et dans la douleur, voir naître, une entraide chaleureuse…



Tant de vérités et tant de mensonges, tant de conséquences et de vérités floues, tant d’actions menées et de mensonges doux. Et c’est parce que Sara LÖvestam avait une intention noble et une expérience de vie riche, qu’elle a pu nous éblouir avec ce polar noir. C’est parce qu’elle s’est frottée à cette réalité, que sa fiction sonne plus vraie.



Je vous conseille évidemment cette lecture, histoire d’aller vous confronter à d’autres réalités et de trouver votre Vérité. Puisque à Chacun sa vérité, la mienne, est que j’ai adoré cette lecture!







« Souviens-toi que c’est là où tu te sens le plus en sécurité que tu es le plus vulnérable. »







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Chacun sa vérité

En ouvrant ce livre, vous serez surpris par ce polar aussi atypique que ses personnages. Sérieusement? Un détective privé immigré clandestin? L'enquête est abordée de manière assez originale, assez lente aussi je dois dire mais qui dit polar nordique dit souvent lenteur. Ça m'a dérangé un peu au début mais très vite, je me suis passionnée pour cette enquête particulière même si la trame d'une disparition d'enfants est assez basique. Notre cher détective saura-t-il démêler le vrai du faux? Bref, c'est avec plaisir que je retrouverai ce personnage singulier dans une nouvelle enquête... (...)



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
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Chacun sa vérité

Malheureusement, la chute m'a refroidie... Je ne suis pas du tout le public cible pour une telle fermeture de rideaux et j'en ai été désarçonnée ! Cela n'a pas gâché mon ressenti global qui reste très bon, Sara Lövestam a un talent fou avec sa belle plume, une originalité également que l'on prend plaisir à découvrir mais j'aurai aimé autre chose... Il s'agit d'un premier ouvrage pour cette sélection vraiment au top, ma déception pour la fin est tout a fait personnelle, je ne reste pas du tout focalisée dessus. Un roman policier au top, une auteure à suivre, des protagonistes déroutants et intrigants pour une épopée stressante. Je vous recommande cet ouvrage !
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Chacun sa vérité

Nouvelle lecture pour le prix Nouvelles Voix du Polar de chez Pocket !

Je n'avais jamais entendue parler de cette auteure donc c'était bien sûr une totale découverte pour moi. J'ai juste lu un avis qui semblait positif donc je suis rentré dans cette lecture plutôt confiante.

Mais je dois vous avouer que je partais avec de gros à priori car c'est un polar suédois et j'ai été longtemps fâchée avec car le style ne me convenait pas.



Avant de commencer l'histoire, il y a une préface. Elle a eu l'effet de me rassurer car je sentais que ce serait un polar à vocation un peu social, qui ferait passer une sorte de message. Et ce fût le cas mais on parlera un peu plus tard.



Tout d'abord les personnages. Kouplan est un migrant en situation irrégulière. Pour survivre sans se faire prendre, il a décidé d'être détective privé. Ce choix est assez étrange car on comprend qu'il n'a pas beaucoup de moyen, il possède un ordinateur très vieux qu'il a récupéré dans la rue et il loue une petite chambre chez une famille suédoise. De plus vu sa situation, je me suis demandé comment il pourrait exercer cette profession tout en se sentant traquer à chaque coin de rue par la police des frontières. Il utilise les bonnes vieilles méthodes : filature et "interrogatoire". C'est un personnage très énigmatique en tout point de vue. On sent qu'il nous cache des choses sur sa vie d'avant malgré quelques brides d'informations ici et là.

Quant à Pernilla, celle qui engage Kouplan pour retrouver sa fille...comment dire ?...Je suis passé par de multiples sentiments à son égard. Il me sera difficile d'en dire beaucoup sous peine de vous spoiler mais je dirais que le doute était là et est repartie de nombreuses fois à son sujet. Ce qui est intéressant à propos de sa fille, c'est que sa situation est d'une certaine manière similaire à celle de Kouplan.

Ce détail anodin est en faite très intéressant.



Pour l'histoire, elle est bien écrite. La lecture a été très fluide et agréable. On ne s'ennuie pas du tout et je dirais même qu'elle devient addictive. Plus on avance dans cette histoire plus on sent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. L'auteure sème à merveille la confusion dans notre esprit. Mais elle sème aussi des petits indices qui font que l'on revient très vite à notre supposition de départ. Cependant elle nous réserve des surprises jusqu'à la dernière page auquel on ne pouvait pas s'attendre.



Du côté de l'aspect social du livre, elle décrit de manière intéressante, la société suédoise. Même si elle accueille beaucoup de migrants, on sent bien qu'elle ne leur facilite pas entièrement la vie pour s'adapter. Mais elle nous parle aussi des suédois de souche vivent au quotidien dans cette société un peu particulière. Elle décrit aussi le décor avec beaucoup de précision et ainsi le livre devient immersif. Ce décor devient réellement un personnage et crée une ambiance particulière au livre.



Ce fut une très belle découverte à plusieurs niveaux et je ne peux que vous le recommander chaudement.
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Chacun sa vérité

Marre des polars classiques et convenus ? Plongez dans l'univers de Sara Lövestam et laissez vous agréablement emmener là où vous ne vous y attendiez pas.



Dans Chacun sa vérité - traduit par Esther Sermage -, on découvre Kouplan, détective atypique appelé à devenir récurrent. Et il le faudra car Sara Lövestam distille au compte-gouttes les indices de son passé iranien, entre le savoir de son père, la psychologie rassurante de sa mère et le mystère de son frère.



Aujourd'hui émigré sans papiers et crève-la-faim à Stockholm, Kouplan se persuade que le bon journaliste d'investigation qu'il fut autrefois peut aisément devenir un acceptable détective privé. Voire, qu'il peut aider sa première cliente Pernilla à retrouver sa fille Julia qui a disparu. Même si enquêter tout en se cachant n'est pas chose facile, les couronnes de Pernilla aident au moins à bouffer. Et à rechercher une fillette et une vérité qui semble s'obscurcir au fur et à mesure que les indices tombent.



Une intrigue atypique, un "privé" qui ne l'est pas moins mais qui devient vite attachant, une écriture rythmée juste ce qu'il faut et qui sait digresser juste quand il faut : Chacun sa vérité est une jolie réussite !

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Chacun sa vérité

Voilà un roman étiqueté « polar » très différent de la production scandinave actuelle.

le point de départ ? classique, une fillette a disparu, un enquêteur privé part à sa recherche à la requête de la mère.

Sauf que la mère est rapidement très étrange, refusant de signaler la disparition à la police et n'ayant jamais déclaré la naissance de cet enfant. Sauf que l'enquêteur est un Iranien sans-papier dans un Stockholm où il vaut mieux dire qu'on est allergique à la viande de porc plutôt que musulman. C'est là tout le sel du roman.

Un héros à qui la Suède a refusé le droit d'asile il y a trois ans et qui ne peut retourner en Iran où il risque sa vie. Un héros obnubilé par un repas quotidien qu'il pourra faire ou pas.

Pas facile de mener une enquête classique lorsqu'on a tout juste de quoi payer un Pass navigo, qu'on bosse avec un ordinateur préhistorique récupéré dans la rue et qu'on est toujours aux aguets dès qu'on aperçoit la police suédoise.

Du coup, rien de spectaculaire, juste une enquête en bordure, à l'instinct, ingénieuse, en errant dans ma ville à la rencontre des invisibles, des caissières de Sub15, des immigrés lituaniens, latinos ou kurdes, très loin des clichés sur la Suède dans un Stockholm bigarré et interlope.

Si le gros point fort de ce polar entre chronique sociale et roman noir est incontestablement ce personnage improbable et attachant, l'auteure mène son intrigue de façon cohérente avec une fin très surprenante ( en tout cas que je n'avais pas complètement vu venir ).

Très réussi. Et comme ce roman est le premier d'une tétralogie, hâte de retrouver le détective sans-papier Kouplan.



Lu dans le cadre du jury Prix Nouvelles voix du polar Pocket 2018
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Chacun sa vérité

Difficile de se faire une place lorsqu’on est iranien sans papier à Stockholm. Kouplan (c’est un nom d’emprunt évidemment …) a appris tant bien que mal le suédois, a trouvé à sous-louer une chambre dans une famille suédoise et a eu l’idée de poster une petite annonce de détective privé.

Sa première cliente s’appelle Pernilla. Julia, sa fille de six ans, a été enlevée en pleine rue depuis une semaine. Seulement voilà, elle ne veut pas prévenir la police …

Peu d’indices, la tâche s’avère ardue mais le jeune Kouplan va se jeter à corps perdu dans l’aventure.

Un roman fort qui aborde l’aspect douloureux de la détresse psychologique et de celle - tout aussi pénible - du déracinement. Une belle écriture et un sujet peu banal.
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Chacun sa vérité

Le détective Kouplan,sans papiers,doit éviter la police s'il ne veut pas être reconduit en Iran,mais il doit gagner sa vie.Il est à la fois chassé et chasseur puisqu'il enquête pour le compte de Pernilla dont la fille a été enlevée.

Cette femme semble aussi craindre la police,et elle est fragile psychologiquement.Ce roman a pour cadre Stockholm,dont je dirais qu'il m'a été agréable d'en découvrir la "personnalité".

Plusieurs sujets très bien traités sont abordés à travers ce récit:

le cas des migrants dont certains se retrouvent "déclasssés"socialement ,ce qui est le cas du héros ,tandis que d'autres font du trafic d'êtres humains grâce à la prostitution de très jeunes femmes,voire même d'enfants.

l'univers du dysfonctionnement psychologique dont souffre l'héroine,son désarroi dans un monde oscillant pour elle entre réalité douloureuse et son imaginaire qui ne l'est pas moins.

Une fin passionnante dans laquelle l'auteure montre son talent pour dénouer les noeuds d'une intrigue originale.
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Chacun sa vérité

Kouplan exerçait le métier de journaliste en Iran.

Réfugié en Suède, il attend ses papiers.

En attendant, il passe une petite annonce pour devenir détective privé . C'est la surprise, il reçoit très vite une réponse d'une dame, Pernilla qui lui demande de retrouver sa fillette Julia, 6 ans, enlevée dans un centre commercial.

Elle ne veut pas prévenir la police.

Nous entrons très vite dans les zones d'ombre du personnage de la jeune mère perturbée.

Les personnages de Kouplan et Pernilla sont très finement analysés, avec beaucoup d'émotion.

Kouplan nous montre la réalité d'un immigré sans papier dans une grande ville, sans cesse sur ses gardes.

Pernilla nous est livrée avec toute sa fragilité de jeune femme très perturbée.

En tant que lectrice, je me posais sans arrêt des questions. Je croyais avoir approché une vérité puis l'auteure relançait le suspense.

Le livre a reçu le grand prix de littérature policière en Suède, probablement pour les personnages que le livre nous fait rencontrer et la façon dont le thème est traité, certainement pas pour l'action qu'on est habitué à rencontrer dans ce genre de roman.

J'ai beaucoup apprécié la qualité d'écriture, l'observation des personnages et la traduction, ici par Esther Sermage.





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Chacun sa vérité

Je découvre une autre autrice venant du nord: Sara Lovestam. Suédoise et écrivaine de polars. Attention, nous sommes loin du flic ou du détective alcoolo, déprimé, combattant ses démons ou essuyant une faillitte de vie de famille . Ce que nous présente, avec beaucoup de délicasse et d'humanité, Sara Lovestam dans "Chacun sa vérité" est une Suède quelque peu répressive par sa police des frontières qui traque le réfugié, le migrant, le sans papier et Kouplan, détective privé iranien, migrant et sans papier. Kouplan seul dans un pays où tout est à apprendre: la langue, les moeurs, les gens, etc. Kouplan est jeune, petit, dans la vingtaine, mais peut facilement se faire passer pour un jeune ado, humain, travaillant fort pour survivre dans le quotidien alors qu'il n'est personne... Personnage atypique et adopté tout de suite. Ici, on parle de folie, de psychiatrie, de perception mais aussi de traite d'humains et d'esclavage sexuel. On me dit que "Chacun sa vérité" est le premier volet d'une tétralogie mettant en scène Kouplan. Je serai bien heureuse de continuer le chemin avec lui.
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Chacun sa vérité

Décevant.

Synopsis original. Bien écrit.

Scénario original, avec un jeune migrant, qui utilise sa vivacité et son intuition pour trouver de quoi vivre et s'improviser détective privé. Du coup, le personnage en face, en devient petit à petit "gonflante", crispante, larmoyante.

Polar à lire si l'on pas autre chose à lire.
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Chacun sa vérité

Une certaine vision de la réalité.





"- Tout se passe dans notre tête. Même nous qui sommes... qui ne donnons pas naissance à des enfants irréels, nous nous faisons une idée de la réalité à partir des impressions que nous procurent nos sens. Ce que nous ne percevons pas n'existe pas pour nous.

Pernilla s'accroche à cette conclusion.

- Et inversement.

- Et inversement. Mais ensuite, nous comparons notre réalité à celle des autres pour construire une image crédible du monde."



Chacun sa vérité, chacun sa réalité, chacun sa propre perception de la réalité. Il n'y a pas une vérité, ni une réalité, mais plusieurs vérités, plusieurs réalités. Il y a les faits incontestables et l'interprétation qu'on en fait. Chacun se construit sa propre réalité par rapport à son environnement, son vécu, ses expériences, et la structure de son cerveau. Le monde n'est pas manichéen, tout n'est pas blanc d'un côté, et noir de l'autre, c'est bien plus complexe que ça. L'histoire racontée par Sara Lövestam illustre parfaitement cette conception de la vie humaine. Chacun sa vérité est avant tout l'histoire d'une rencontre entre deux êtres en manque de repères, qui se cherchent: Kouplan, un jeune iranien, dont la demande d'asile a été rejetée par la Suède, et qui vit donc depuis trois ans dans la clandestinité. Et Pernilla, une quarantenaire suédoise, dont Julia, la fille de six ans, vient de disparaître. La rencontre avec sa femme vaudra à Kouplan sa première mission en tant que détective privé sans-papiers: retrouver la fillette, découvrir la vérité sur sa disparition. Des bas-fonds de Stockholm aux salons feutrés de la bourgeoisie suédoise, Kouplan promène sa peur d'être arrêté par la police et sa douleur de citoyen fantôme déraciné, tout en s'efforçant de dénouer les fils de cette bien étrange affaire. Dur dur d'exercer le métier de détective quand on est à la fois le chasseur et la proie.



Sara Lövestam, jeune auteure suédoise surdouée, s'inscrit dans le souci d'une narration réaliste et dévoile les coulisses d'une capitale suédoise mortifère. Reflet d'une société de plus en plus inégalitaire et individualiste et de moins en moins tolérante. Au premier abord, l'intrigue semble très classique: une enquête menée par un détective privé qui utilise des méthodes éprouvées, telles que la filature, les interrogatoires et l'observation clinique des lieux et des individus. Mais Chacun sa vérité n'est pas seulement un whodunit, mais également un roman noir psychologique écrit dans un style très novateur, à la fois simple et sophistiqué. Un style envoûtant et pétri d'humanité, des dialogues crédibles, au service d'un récit pur et dur, dépouillé, qui ne tombe jamais dans la façilité. Un récit très subtil et émouvant par certains côtés. Kouplan découvre très vite que la fille de Pernilla n'existe pas officiellement. Comme quoi il n'y a pas de hasard: qui est mieux placé qu'un citoyen clandestin pour retrouver une autre citoyenne clandestine ? Même si la cause de cette clandestinité est bien différente. Et derrière cela, c'est bien de quête identitaire dont il s'agit pour ces deux êtres sensibles, qui étaient destinés à se rencontrer. Chacun sa vérité est le premier volet réussi d'une singulière tétralogie.
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Chacun sa vérité

Vous le savez sûrement et sinon c’est l’occasion de le rappeler : je ne suis pas fan des polars nordiques que je trouve en général mou du genou. Chacun sa vérité ne fait pas franchement exception à la règle même s’il se passe pas mal de choses (et qu’il ne fait que 300 pages en poche). Par contre, les autres éléments du roman sont un plus suffisamment forts pour rendre la lecture plutôt agréable et faire oublier cette lenteur classique !



C’est le premier roman d’une trilogie qui suit le détective Kouplan. Vous pouvez oublier tous les flics clichés de tous les polars que vous avez lus. Kouplan est un détective sans-papiers qui vit en Suède. Il n’est détective que depuis quelques jours, ne connait rien au métier à part ce qu’il a glané sur Wikipédia et pourtant, avec son aplomb et malgré son air d’ado, il réussit à avoir une cliente et une mission. Sa phrase d’accroche ? « Détective privé. Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi ». En clair, ses clients ne sont pas droits dans leur botte ! Et ça promet de belles surprises !



Julia, la fille de Pernilla vient de se faire enlever. À cause de son histoire, cette dernière ne peut pas déclarer la disparition à la police et fait appel à Kouplan. S’ensuit une longue enquête souvent maladroite mais toujours touchante entre les deux protagonistes très particuliers. Kouplan a plus d’un tour dans son sac pour démasquer la vérité et tenter de retrouver la petite fille kidnappée.
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Chacun sa vérité

Construire une intrigue qui saura se démarquer se révèle parfois être un vrai challenge pour l'auteur, surtout quand ce même auteur n'avait ni l'intention, ni l'impression d'écrire un polar…



Pourtant son bouquin a obtenu un franc succès, en Suède avec le prix de l'Académie suédoise des auteurs de polars 2015.



Je ne classerais pas ce livre dans la catégorie des Polars…



L'auteur arrive à planter son intrigue en partant d'une histoire, assez banale, mais qui peut faire basculer la vie des protagonistes, construits avec brio par l'auteur.



D'un côté, on a Kouplan, un détective privé, sans vraiment l'être, qui ne veut qu'une chose, passer inaperçu aux yeux de la police… La seule chose qu'il attend, c'est d'avoir ses papiers…



De l'autre côté, on a cette maman, Pernilla qui perd sa fille Julia, six ans, lors d'une virée au centre commercial. Pourquoi elle ne prévient pas la police ?



L'intrigue va peu à peu se mettre en place, sous la plume de l'auteur qui va entrainer son lecteur dans la réalité des sans-papiers mais pas seulement… La psychologie des personnages est extrêmement bien décortiquée pour laisser place aux questions que le lecteur ne peut que poser…



En se lançant dans son enquête, Kouplan va parcourir tout Stockholm, côtoyer des criminels, pour qui les clandestins sont des proies faciles. Entre le jeune homme qui se sent traqué et cette mère fragilisée, la confiance se construit et va mettre en lumière certaines zones d'ombres…



C'est cette relation qui donne vie à ce livre, car l'histoire en elle-même est assez banale, mais elle devient touchante sous la plume de l'auteur avec des phrases nerveuses et courtes qui transpirent d'émotion.



Un récit, court mais intense qui entraine le lecteur vers un final, que l'on devine, en partie, mais qui se termine par une révélation inattendue… Et c'est là que le talent de l'auteur réside ! Elle met un point final qui explique la construction d'un personnage…



Sara Lovestam décrit l'immigration et le ressenti des réfugiés sans fioritures et de manière touchante. On sent que l'auteur veut faire évoluer le regard de la société et je dois dire que c'est cohérent, bien construit et extrêmement bien mené.



Un polar qui n'en est pas un… Un livre qui trompe, mais un livre où chacun a sa vérité…






Lien : https://julitlesmots.com/201..
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