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Citations de MariStef Rouchy (67)


De la nature, on puisait sa force vitale. Se détourner d'elle revenait à s'amputer d'une partie de soi. Telle était la certitude du jeune homme. Alors, il se ramassa en lui-même et communia avec la nature qui l'entourait. Longtemps, il resta immobile les yeux mi-clos, se laissant bercer sur le géant de bois vivant.
Et soudain, il sut ce qu'il devait faire.
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_ Le raffinement perd de son intérêt lorsqu'il ne vous reste plus que lui.
Immédiatement, Julius mesura le vide abyssal que son époux avait laissé derrière lui. Émérentia Read l'avait aimé, et son départ la laissait comme brisée de l'intérieur.
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À l'âge de onze ans, Julius mesurait déjà deux mètres. Et ça croissance ne s'était pas arrêtée là. On l'avait affublé de toutes sortes de qualificatifs plus inventifs les une que les autres, même si ,entre tous, "Grande Tige" demeurait le plus accroché à ses pas.
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_ Vous n'y êtes pas du tout, jeune homme. Le vrai projet de la fraternité, c'est vous ! Vous allez capitaliser sur votre personne.
Julius avait passé sa vie à se faire tout petit, malgré la nature qui l'avait fait grandir au-delà de la norme. Et là, le journaliste proposait de le mettre en avant, ce qui allait à l'encontre de ses habitudes. Julius baissa la tête et dut sans doute pâlir un peu, car le journaliste s'approcha.
_ Ne vous inquiétez pas, je connais mon métier. Allez ! Nous allons tout reprendre depuis le début.
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_ Vous avez parlé de cette rumeur qui rendait les animaux responsables de la maladie. D'où vient-elle ? Et pourquoi avoir glissé un tel boniment au milieu de votre rapport médical ? Les artistes, qui n'en avaient jamais entendu parler, vont se charger de colporter cette scandaleuse médisance au plus vite encore.
_ Je ne suis pas responsable des ragots ! Et pui, vous étiez également présent. Si vous pensiez réellement que cette rumeur vous accusait injustement, vous n'aviez qu'à protester.
La pique était cinglante. Comme toutes celles qui avaient un fond de vérité.
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Julius fit disparaître son sac de livres et cahiers dans le bureau de la fraternité. Puis, il gagna l'allée Jardin pour prendre le pater noster et rejoindre l'étage de l'administration Sur son chemin, il constata que les artistes avaient troqué leurs costumes bariolés de carnavaleux pourleurs costumes de scène, tout aussi surprenants. Une sorcière au nez crochu faisait des emplettes avec une princesse de contes de fées, un garde spartiate s'entretenait avec un roi viking, et un page de Richard Cœur de Lion poussait un chariot de pièces d'or issues d'un trésor factice de conquistadors.
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Le serpent géant avait fini par capituler ; il s'était effondré lourdement sur le sol avant de se retirer discètement.
_ Dis donc, tu ne serais pas un peu frimeur, toi ? demanda Julius au reptile en le raccompagnant jusqu'à l'antre.
La dernière fois, le jeune homme avait senti l'amusement du serpent Il le sentait de nouveau assorti d'une pointe d'impertinence et même d'arrogance. Une fois dans son box, la bête se lova en exhibant sa blessure;
Mal !
_ Évidemment que tu as mal ! Tu t'es roulé n'importe où ! Regarde-moi ça ! C'est de nouveau très enflammé, râla Julius...
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Ce jour-là, ils avaient décidé de se retrouver à la taverne du Hollandais Volant pour déjeuner. La Cambuse demeurait une cantinz acceptable. Elle proposait des plats simples et très bon marché que confectionnait le cuisinier ou plutôt le cambusier comme l'appelaient les artistes. Cependant, la taverne avait un menu original qui changeait tous les jours suivant l'humeur de la de la cuisinière derrière ses fourneaux. Ce jour-là,, ils avaient le choix entre la "tourte du pirate" et le "mijoté du Boiteux-Borgne". Les narines de Julius frémissaient sous les effluves du mijoté.
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Alors, la bagarre éclata. Les coups se mirent à pleuvoir de tous côtés. Estéban, Paolo et Achillas, nettement plus larges d'épaules que Julius, se mirent devant pour distribuer taloches, châtaignes et calottes. Face à eux, les hommes avinés cédèrent vite face à la réaction rapide et ferme des Éloïstes. De toute façon, ils titubaient bien trop pour faire efficacement le poids.
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Le jeune homme rêvassait. Ensemble, ils allaient s'occuper de l'antre, des plateaux, de la serre. Le quartier des Éloïstes allait reprendre vie. Julius s'imaginait déjà entouré d'animaux, de plantes exubérantes, de collègues artistes, telle une vrai famille. Sa famille. Julius allait créer un jardin comme celui d'Éden. Il rêvait d'harmonie, de bonheur partagé, de rires et de douceur. Il poussa un soupir de satisfaction et se persuada que Paolo en ferait partie.
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Le rhum coulait à flot au Café Sombre. L'établissement glauque attirait les comploteurs, les assoiffés ainsi que les avides de jeux en tout genre. Dans le meilleur des cas, les artistes venaient ici s'encanailler, et dans le pire, on imaginait volontiers qu'ils venaient y régler des affaires plus plus que douteuses.
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Comment rattraper le passé ? Comment écrire une histoire qui n’avait pas de début ? Elle avait pourtant essayé, mais on ne force pas les sentiments : ce sont eux qui nous dominent. Ce sont eux qui l’avaient déterminée.
Toute sa vie.
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MariStef Rouchy
– Je ne suis pas un artiste, répéta Julius pour la seconde fois ce matin-là.
– M’enfin jeune homme ! Pourquoi vous entêtez-vous à attendre la permission des autres pour être ce que vous souhaitez être ?
Julius reçut ces mots comme une gifle. Pourquoi ceux-ci le touchaient-ils autant ?
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Lorsque Julius émergea du sommeil, il ne savait plus où il se trouvait, l’esprit empêtré dans la confusion. Subsistaient bien des souvenirs cruels, cependant, ils étaient retenus à l’orée de son être, comme si quelque chose le protégeait, par un halo de bienveillance. Sur ses jambes, ses bras, son ventre, une couverture de couleurs le réchauffait. Il sentit même cette énergie lumineuse passer à travers sa peau pour le réconforter jusqu’au tréfonds de son âme. Il cligna des paupières et sa vision se clarifia. Là, il fut émerveillé par l’éclat des couleurs magnifiques. Il n’osa plus bouger.
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Un talent est un objet particulier, qui permet à l'artiste d'exercer son art. Sans lui, il n'est rien. Sans lui, il est dépourvu de virtuosité. Sans lui, il perd tous ses moyens. Les talents sont la richesse du théâtre. Sans eux, nous ne sommes pas capables d'être des artistes.
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«  — M’enfin, les opéras, les ballets, les pièces de théâtre, ils sont bien là pour être  présentés sur scène à un public. Que serait un opéra sans spectateur ? Cela n’a pas de sens.
— Pour eux, si : le Quatrième-Mur pensait que l’art était corrompu lorsqu’il était donné en spectacle, que l’œuvre de l’artiste était pervertie pour s’adapter aux spectateurs. Il estimait que l’œuvre d’un compositeur ou d’un auteur devait être respectée à la lettre, sans jamais subir la moindre altération, la moindre adaptation, ou une quelconque mise en scène avant-gardiste. Le Quatrième-Mur critiquait les artistes qui tentaient de séduire les spectateurs avec des costumes contemporains, des décors modernistes, une mise en scène inédite. Il considérait que l’œuvre de l’artiste n’était plus conforme, et tout ça pour des spectateurs qui ne le méritaient pas »
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Mains dans les poches, il se promenait et goûtait à cette ambiance pleine de mystères et de secrets.
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C’était donc cela, une famille. Il pouvait y avoir des moments de tendresse et parfois de vives tempêtes. L’entraide et le soutien réconfortaient comme rien d’autre, tandis que les disputes blessaient profondément. Et peu importe, dans les coups durs, la famille demeurait aux côtés des siens.
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Je trouve que certains habitants ont tout de même fait preuve d’une grande imagination pour décorer leur refuge, laissant libre cours à leur fantaisie avec une prolifération d’objets de récup qui forment une accumulation disparate mais d’où se dégage un style « brocante » au charme hors du temps. On s’imagine presque Peter Pan et sa bande d’enfants perdus jaillissant d’une ouverture pour fondre sur les intrus, leurs armes de fortune à la main.
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En cette saison, la nature reprend ses droits et je me laisse envahir par le calme ambiant, lorsque des mouvements au loin m’interpellent : au bout du front de mer, un attroupement de curieux s’agglutine contre le parapet, et comme j’ai tout le temps du monde, je m’en approche sans me presser.

Après tout, je suis en vacances !
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