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Citations de Marie Bashkirtseff (24)


Marie Bashkirtseff
Ce que j'envie , c'est la liberté de se promener tout seul, d'aller et venir,, de s'assoir sur les bancs du jardins des Tuilerie (...), de se promener le soir dans les vieilles ruelles (...), voilà la liberté sans laquelle on ne peut pas devenir un vrai artiste.
2 janvier 1879
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Il me semble que personne n'aime autant tout que moi : arts, musique, peinture , livres, monde, robes, luxe, bruit, calme, rire, tristesse, mélancolie, blague, amour, froid, soleil ; toutes les saisons, tous les états atmosphériques, les plaines calmes de la Russie et les montagnes autour de Naples ; la neige en hiver, les pluies d'automne, le printemps et ses folies, les tranquilles journées d'été et les belles nuits avec des étoiles brillantes... j'adore et j'admire tout.
Tout se présente à moi sous des aspects intéressants ou sublimes ; je voudrais tout voir, tout avoir, tout embrasser, me confondre avec tout et mourir, puisqu'il le faut, dans deux ans ou dans trente ans; mourir avec extase pour expérimenter ce dernier mystère, cette fin de tout ou ce commencement divin.
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mardi 16 avril 1876
Quoi que je devienne, je lègue mon journal au public.
Tous les livres qu’on lit sont des inventions, les situations y sont forcées, les caractères faux, tandis que ceci, c’est la photographie de toute une vie. Ah ! direz-vous, cette photographie est ennuyeuse, tandis que les inventions sont amusantes. Si vous dites cela, vous me donnez une bien petite idée de votre intelligence.
Je vous offre ici ce qu’on n’a encore jamais vu. Tous les mémoires, tous les journaux, toutes les lettres qu’on publie ne sont que des inventions fardées et destinées à tromper le monde.
Je n’ai aucun intérêt à tromper. Je n’ai ni acte politique à voiler, ni relation criminelle à dissimuler. Personne ne s’inquiète si j’aime ou je n’aime pas, si je pleure ou si je ris. Mon plus grand soin est de m’exprimer aussi exactement que possible. Je ne me fais pas illusion sur mon style et mon orthographe. J’écris des lettres sans fautes, mais au milieu de cet océan de mots, j’en laisse échapper sans doute beaucoup. Je fais en outre des fautes de français. Je suis étrangère. Mais demandez-moi de m’expliquer dans ma langue, je le ferais peut-être plus mal encore.
Mais ce n’est pas pour dire tout cela que j’ai ouvert le cahier. C’est pour dire qu’il n’est pas midi, que je suis livrée plus que jamais à mes tourmentantes pensées, que ma poitrine est oppressée et que je hurlerais volontiers. D’ailleurs, c’est mon état naturel.
lundi 3 juillet 1876
Laisser mon journal ici, voilà une vraie peine.
Ce pauvre journal qui contient toutes ces aspirations vers la lumière, tous ces élans qui seraient estimés comme des élans d’un génie emprisonné, si la fin était couronnée par le succès, et qui seront regardés comme le délire vaniteux d’une créature banale, si je moisis éternellement !
Me marier et avoir des enfants ! Mais chaque blanchisseuse peut en faire autant.
A moins de trouver un homme civilisé et éclairé ou faible et amoureux.
Mais qu’est-ce que je veux ? Oh ! vous le savez bien. Je veux la gloire !
Ce n’est pas ce journal qui me la donnera. Ce journal ne sera publié qu’après ma mort, car j’y suis trop nue pour me montrer de mon vivant. D’ailleurs, il ne serait que le complément d’une vie illustre.
Une vie illustre ! Folie produite par l’isolement, les lectures historiques et une imagination trop vive !...
Je ne connais parfaitement aucune langue. La mienne ne m’est familière que dans les rapports domestiques. J’ai quitté la Russie à l’âge de dix ans, je parle bien l’italien et l’anglais. Je pense et j’écris en français et encore je crois que je fais des fautes d’orthographe ! Et souvent les mots me manquent et je trouve avec un dépit à nul autre pareil ma pensée exprimée par un écrivain célèbre, avec facilité et grâce !
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Plus je lis, plus j'ai envie de lire, et plus j'apprends, plus j'ai de choses à savoir. Je ne dis pas cela pour imiter certain sage de l'antiquité, je sens ce que je dis.
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Je te remercie pour le dessin et pour la lettre. Mes leçons vont assez bien. Je t'envoie mon dessin, seulement ne le montre à personne, parce que c'est mal fait. Après ton départ j'ai fait beaucoup de dessins et il y en a qui sont bien. A l'étranger, je crois que nous n'irons pas bien vite, peut-être pourtant un de ces jours ; maman a dit dans une semaine.
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Il me semble que personne n'aime autant tout que moi : arts, musique, peinture, livres, monde, robes, luxe, bruit, calme, rire, tristesse, mélancolie, blague, amour, froid, soleil.., j'adore et j'admire tout... Tout se présente à moi sous des aspects intéressants et sublimes : je voudrais tout voir, tout avoir, tout embrasser, me confondre avec tout...
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A treize ans, elle a vécu comme un cauchemar l'angoisse de laisser échapper sa vie, de la gaspiller, de la galvauder. Elle se plaint de ce que ses maîtresses d'école lui volent son temps.
Elle établit elle-même un emploi du temps. Elle apprend en deux ans tout le latin des années de lycée. Elle surmène sa voix à trop chanter. Elle écrit jusqu'aux lueurs de l'aube. Elle tient avec une mystérieuse force de volonté un journal d'une impitoyable précision sur tous les événements extérieurs, sur chaque état d'âme et chaque contrariété.
S'ajoutent à cela les mille obligations mesquines de la vie, fatigantes et irritantes, de cette vie au milieu d'un groupe d'êtres prétentieux, affectés et très susceptibles, "ma famille gobeuse et poseuse", comme elle le dit quelque part. Et une volonté incessante et fiévreuse, un décompte des jours et des semaines avec une soif dévorante de vivre la "vraie vie".

Portrait dépeint par Hugo von Hofmannsthal


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A quoi bon mentir et poser ? Oui, il est évident que j'ai le désir, sinon l'espoir de rester sur cette terre, par quelque moyen que ce soit. Si je ne meurs pas jeune, j'espère rester comme une grande artiste ; mais si je meurs jeune, je veux laisser publier mon journal qui ne peut pas être autre chose qu'intéressant. (...) D'abord, j'ai écrit très longtemps sans songer à être lue, et ensuite, c'est justement parce que j'espère être lue que je suis absolument sincère.
Si ce livre n'est pas l'exact, l'absolue, la stricte vérité, il n'a pas raison d'être. Non seulement je dis tout le temps ce que je pense, mais je n'ai jamais songé un seul instant à dissimuler ce qui pourrait me paraître ridicule ou désavantageux pour moi. Du reste, je me crois trop admirable pour me censurer. Vous pouvez donc être certains (...), que je m'étale dans ces pages, tout entière...
Je suis née le 11 novembre 1860. C'est épouvantable, rien que de l'écrire. Mais je me console en pensant que je n'aurai certainement plus d'âge lorsque vous me lirez.
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Une chaumière et son pied ! Voilà sa devise. Heureusement, je ne crois pas à ce qu'il dit, sans cela il me faudrait croire que je suis ce qu'il y a de plus merveilleusement étrange au monde.
Et tout cela au point de vue fraternel et artistique. que c'est un vrai charme. Quant à mon esprit, il ne m'en a rien dit brutalement et nettement, mais je suis autorisée à croire que je suis prodigieusement amusante.
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J'ai rarement, ou, pour mieux dire, jamais commencé si bien l'année. Le matin, j'ai dessiné. Et, après-midi, nous sommes allés nous promener à pied dans les Champs-Elysées, moi, Dina et mon frère; puis en fiacre, et nous rions, car Paul, entré avec peine dans le coupé, ne pouvait plus en sortir, ses jambes et sa tête étaient déjà dans le vestibule quand ses pieds étaient sous la banquette.
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D'abord j'ai écrit très longtemps sans songer à être lue, et ensuite c'est justement parce que j'espère être lue que je suis absolument sincère. Si ce livre n'est pas l'exacte, l'absolue, la stricte vérité, il n'a pas raison d'être. Non seulement je dis tout le temps ce que je pense, mais je n'ai jamais songé un seul instant à dissimuler ce qui pourrait me paraître ridicule ou désavantageux pour moi.
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Lundi 10 septembre. Demain matin nous partons. J'aime bien Schlangenbad. Les arbres sont superbes, l'air doux. On ne rencontre personne si on veut. Je connais tous les sentiers, toutes les allées. On serait heureux, si on pouvait se contenter de Schlangenbad. Mes mères ne me comprennent pas. Dans mon désir d'aller à Rome, elles voient les promenades du Pincio, l'Opéra, et «des leçons de peinture». Et si je passais toute ma vie à leur expliquer mon enthousiasme, elle le comprendraient peut-être, mais comme une chose inutile, une fantaisie à moi. Les petites misères de tous les jours les ont absorbées. et puis on dit qu'il faut être né avec l'amour de tout cela, autrement on ne comprend jamais, quelque spirituel, distingué et excellent qu'on soit. Mais, n'est-ce pas moi. plutôt qui suis bête ?
Je voudrais être fataliste.
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Béni soit le jour où j'ai eu l'idée d'écrire. De cette façon, j'embrasse en une heure tout un hiver, toute une époque. C'est un enseignement souverain. Pourtant si j'avais mon journal, cette fois, à Rome je. serais tout autrement peut-être; je n'aurais pas été si indifférente si j'avais où développer les moindres choses. Dans ce cas donc mieux a valu ne pas écrire. J'avais soif de revoir Rome, je l'ai revue, et je commence à avoir soif de nouveau.
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Lorsqu'elle aimera profondément, Marie aura dans ses « Carnets intimes» des cris d'amour autrement plus profonds et plus voluptueux. Elle a vingt et un ans, elle est plus que belle; elle possède ce charme indéfinissable qui surprend et qui subjugue les plus indifférents.
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En amour, elle fut comme dans son art: d'une sincérité et d'une fougue bien faites pour scandaliser les poupées au coeur léger, qui ne comprendront jamais — et pour cause — l'histoire sentimentale de Marie.
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Avant, je n'avais rien de plus pressé à faire que de me déclarer amoureuse d'un homme, maintenant je mourrais plutôt que de déclarer une pareille chose, parce que je connais mieux la valeur des mots, ou bien parce que je les comprends autrement.
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Marie Bashkirtseff
Je mourrai ou je parviendrai !
22 mars 1875
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La journée est vite passée quand on dessine de huit heures à midi et d'une à cinq. Le trajet seul mange presqu'une heure et demie, et puis j'ai été un peu en retard, de sorte qu'il n'y eu que six heures de travail.
Quand je pense aux années des années entières que j'ai perdues! De colère on est tenté de tout envoyer au diable. Mais ce serait encore pis. Allons, être misérable et abominable, sois contente d'être enfin arrivée à commencer? A treize ans j'aurais pu commencer Quatre ans !
J'aurais fait des tableaux d'histoire, si j'avais commencé il y a quatre ans. Ce que je sais ne fait que me nuire. C'est à refaire.
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Toute jeune, elle se consacra à la peinture. Sa fortune et sa naissance furent des obstacles aussi réels que la trop grande misère d'aucuns. Peut-être est-il plus aisé de s'évader du gîte familial obscur et soucieux pour l'atelier, envisagé par la famille entière comme un temple, que de rompre farouchement avec une vie soyeuse où l'on n'a qu'à mouvoir sa grâce de jolie femme adulée.
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Marie Bashkirtseff !... Que dit-il ?... Il sonne comme quelque chose de bizarre, de tourmenté, non qu'il ne promette un certain éclat : il a même une certaine allure, du bruit, de la fierté ; mais c'est saccadé et tracassé.
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