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4.12/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Evolène , 1901
Mort(e) : 1979
Biographie :

Marie Métrailler est une tisserande suisse.

Fille d’instituteurs, elle a suivi un itinéraire atypique avec beaucoup de rigueur et en montrant une finesse d’esprit toute particulière.

Marie Métrailler est connue pour sa promotion de l'artisanat local de filage et de tissage. Elle a fondé en 1938 un atelier de tissage, considéré comme la première forme d’entreprise manufacturière de la commune d’Évolène. Elle redynamise ainsi l’activité de tisserande dans le Val d’Hérens, en fait un métier d’art et ouvre un magasin dans la rue principale du village toujours existant. Marie Métrailler est érudite, cultivée et aime voyager.

Autodidacte, elle développe un esprit indépendant et critique à l'égard de la religion catholique et de la condition des femmes. Dans son autobiographie "La Poudre de sourire", publiée en 1980 par la journaliste Marie-Magdeleine Brumagne qui a recueilli ses souvenirs, Marie Métrailler livre un témoignage sur la vie de paysanne et de tisserande dans le Valais du début du XXe siècle.

Elle se passionne pour la lecture, la philosophie et la théologie. Elle s’intéressait aux légendes et ressent la puissance tellurique de la vallée. Elle se lie d’amitié avec de nombreux penseurs et artistes séjournant à Evolène, notamment l’écrivaine Marguerite Yourcenar et le dramaturge René Morax. Par son exemple, elle a défendu la condition des femmes.

Jusque dans les années 70, elle tiendra cet atelier professionnel de tissage.

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*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : _La poudre de sourire : le témoignage de Marie Métrailler,_ recueilli par Marie-Magdeleine Brumagne, précédé de _lettres de Marguerite Yourcenar de l'Académie française à Marie-Magdeleine Brumagne,_ Lausanne, L'Âge d'Homme, 2014, pp. 179-180, « Poche suisse ». #MarieMétrailler #LaPoudreDeSourire #LittératureSuisse

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Marie Métrailler
J'ai épongé la vie

Jadis, les gens s'imaginaient que, dès qu'on ne vivait pas conformément aux habitudes du lieu, on agissait idiotement. Je n'y ai jamais pris garde. Mais ça limite, c'est vrai, ça limite ! C'est comme si on marchait dans d'épaisses toiles d'araignées qui freinent l'élan . ("La poudre de sourire", Age d'Homme/ Poche suisse, 1986, p. 212)
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Marie Métrailler
Lettre (Extrait) de Marguerite Yourcenar à Marie-Magdeleine Brumagne (29 avril 1980)

Si étrange que ce soit, vous l'avais-je dit dans une première lettre ? - Je considère que cette Valaisane rencontrée peut-être une demi-douzaine de fois a été un de mes -gurus-. Elle m'a beaucoup appris non seulement sur les traditions de son pays, mais encore sur la vie, je veux dire sur sa manière d'envisager la vie et de la vivre. Plus je vais, plus je constate qu'il y a ainsi des êtres dont personne presque ne saura jamais rien, ou qui sont même parfois, comme votre lettre l'indique, en proie à l'ironie ou aux railleurs, et qui sont tout simplement grands, ou purs. Il m'a semblé tout de suite que Marie Métraillier était de ceux-là. ("La poudre de sourire" , p. 9)
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Tout ce que l'on m'avait dit sur les grandes pièces de bravoure du Louvre m'a déçue; je restais indifférente devant elles. Ce que j'aimais, c'était se découvrir des oeuvres plus secrètes, moins vantées, qui m'apportaient un mystérieux message. Il fallait que ce soit le sentiment qui me porte vers une toile, me détournant d'une autre qu'on disait plus importante. Toulouse-Lautrec m'a fortement émue.
A la sortie, j'ai été arrêtée par...quoi, tu vas rire : par ...des reproductions ! Des reproductions des grottes de Lascaux ! Je n'ai pas pu me tenir; j'en ai acheté une.
(...) Sans doute que je porte en moi un besoin de solidité, le besoin des montagnes, goût d'une certaine affirmation passionnée, peut-être violente. Peut-être est-ce une nécessité que je pose le pied ou le regard sur quelque chose qui résiste, qui ne cède pas, qui vous porte vraiment. (p. 175)
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Ce n'est pas un vain regret; raconter des légendes aux enfants, c'est leur donner une nourriture de l'âme, c'est leur indiquer le chemin de la source intarissable qui est en chacun de nous;
Tu sais, on grandit mal, on évolue imparfaitement, si on ne nous prépare pas dans notre enfance au ...forage, à la descente intérieure. La source vive reste introuvable. Elle restera occultée par une école-bourrage de crâne, par un catholicisme punissif , par tous les gadgets de la presse et de la télévision qui nous ensommeillent au lieu de nous réveiller, qui nous coupent de nous-mêmes, des autres, du Divin, de la véritable religion. (p.92)
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On croit toujours quand on voit le déroulement d'une existence comme la mienne, paysanne de montagne, que la vie coule sans évènements, sans passions, tout unie au rythme des saisons. Pourtant quels remous dans les tréfonds, quelle rébellion devant des vies sacrifiées-dont la mienne- parce qu'il était normal que l'on sacrifiât les filles; normal qu'elles aient pour tout horizon les repas, le ménage, la campagne, les bêtes, tout, tout...
Normal, ça ? ...On ne pensait pas que ces êtres en pleine formation pouvaient avoir besoin de quelque chose de plus qui s'appelle la gaieté, la joie, la tendresse, un peu de tendresse. (p.23)
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Tu sais, on grandit mal, on évolue imparfaitement, si on ne nous prépare pas dans notre enfance au ...forage, à la descente intérieure. La source vive reste introuvable. Elle restera occultée par une école-bourrage-de-crâne, par un catholicisme punissif, par tous les gadgets de la presse et de la télévision qui ensommeillent au lieu de nous réveiller, qui nous coupent de nous-mêmes, des autres, du Divin, de la véritable religion. (p. 92)
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Baigner dans la cuve...

Je me souviens d'une époque : j'avais donné aux femmes de la laine à filer, c'était en 1930 ou 1932. Elles gagnaient enfin quelques sous qui leur appartenaient. (...) Dès qu'elles ont filé, elles ont eu un petit pécule, ce qui évitait de sortir la maigre monnaie appartenant au mari, gagnée par la vente annuelle d'une pièce de bétail. Dès lors, elles ont été mieux considérées, elles ont acquis plus d'assurance, elles ont commencé à compter socialement. (p. 199)
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Evidemment, l'intrusion de l'argent a aussi changé beaucoup de choses à commencer par le caractère des gens. Autrefois, nous ne pensions pas que toute peine mérite salaire : nous rendions service.
L'argent a augmenté le bien-être; c'était nécessaire. Mais il n'a pas augmenté la valeur morale des individus, ici, et partout ailleurs dans le monde. (p. 58)
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J'ai continué jusqu'à 74 ans. Cinquante années de mise en cartes des métiers, cinquante années dans ma boutique. Toute une vie !
(...) J'étais, je suis restée timide ; heureusement cela ne se voyait pas. J'avais le courage des timides. (p. 43)
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Au début du siècle, mon père s'était monté toute une bibliothèque qu'il nous laissait lire. C'était extraordinaire à l'époque. Il s'était aussi abonné à toutes sortes de journaux; de quoi se faire une culture. Compte tenu de ses origines paysannes, il était étonnamment cultivé. Il s'intéressait à tout, il absorbait tout comme une éponge. Mais il était très seul. Où trouver dans un village des interlocuteurs partageant les mêmes intérêts ? Il avait bien de vieux amis qui venaient le voir et qu'il aimait beaucoup...néanmoins, il avait besoin d'autres contacts qu'il n'a jamais trouvés.
Avec ma mère, il parlait peu; ils étaient trop dissemblables. Elle n'était pas du tout inculte, loin de là, mais pour elle tout se résumait à une religion, comment est-ce qu'il faut dire ? ...à une religion classique, une religion punissive
, culpabilisante qui était uniquement un ensemble de règles, de recettes à appliquer correctement.
Quand je fus un peu plus âgée, vers mes 16 ans, je pensais : "c'est une religion de ronds de cuir, ça !" Il n'y a pas d'autres mots. C'est vrai...Une religion à tiroirs, si tu veux, où chaque chose doit être bien rangée...surtout que rien ne dépasse...une religion où il n'y avait rien pour le cœur, ni pour l'esprit. (p.26)
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