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Critiques de Mariko Tamaki (221)
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Cet été là

Un grand merci à Babelio et aux Editions Rue de Sèvres pour cette escapade estivale...



Cet été-là, comme tous les étés, Rose va passer ses vacances à Awago Beach, avec ses parents, Alice et Evan. A peine les affaires rangées, elle grimpe sur son vélo et se dirige vers la maison de son amie Windy. Quelle joie pour les deux amies de se retrouver ainsi, depuis maintenant 5 ans. Même si Windy est plus jeune que Rose et qu'elles ne se voient pas en dehors des vacances, leur amitié reste intacte. Les retrouvailles se font ainsi dans la bonne humeur. On se raconte un peu l'année passée, quelques souvenirs de l'été dernier, on se balade sur la plage. Une fois la promenade terminée, elles se rendent dans la petite épicerie du coin, le seul commerce d'ailleurs en dehors de la pizzéria. Les deux jeunes filles remarquent aussitôt le vendeur, un ado qui a certainement quelques années de plus qu'elles. Alors qu'elles s'achètent quelques bonbons, une jeune fille, prénommée Jenny, pénètre dans la boutique. Une fois encore, elle semble attiser la curiosité des deux amies....

 

Cet été-là, c'est avant tout les aventures de deux jeunes filles en pleine fleur de l'âge, curieuses, avides d'émotions, parfois nostalgiques et prêtes à entrer dans le monde des adolescents. Des baignades, des parties barbecue, des films d'horreur regardés en cachette des adultes pour se faire peur, des démonstrations de danse de Miss Hip Hop, la visite de l'oncle et de la tante, une certaine curiosité pour les vieux ados que les deux jeunes filles espionnent et avec eux la découverte du sexe, la prise de conscience de son propre corps, le regard porté aux autres qui va changer et un secret familial... tous les ingrédients sont là pour passer un été inoubliable. Ce récit soulève de manière subtile tous ces changements qui vont s'opérer. Le scénario, à la fois délicat, nostalgique ou au contraire plus violent, est tout à fait charmant. Le dessin est aéré, le noir et blanc ajoute à ce brin de nostalgie et les pleines pages muettes apportent une certaine douceur. Même si l'action peut parfois manquer dans cet album qui fait tout de même 310 pages, l'on aime se promener, contempler ou se laisser bercer par les vagues.



Cet été-là...et tant d'autres encore...
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Cet été là

Un roman graphique qui sent l'adolescence...et tout ce qui en dérive.

Les p'tits bonheurs, les désarrois...

La découverte mais la nostalgie aussi..

Les questions...sans réponses

Le mal de vivre, mais encore un peu d'insouciance

Les vacances et les galets lisses

Les interdits qu'on brave,

Les adultes qu'on ne comprend pas,

Les petits drames, la vie qui sombre,

Une amitié sincère,

Des amours délétères,

Une attirance secrète,

Le tick tick de l'horloge...
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Cet été là

Ouah ! Il ne se passe pas forcément des choses extraordinaires, mais pourtant on se sent bien dans cette bande dessinée qui raconte l’été de Rose et de Windy, qui ne sont plus tout à fait des enfants mais pas encore des adolescentes.

Elles se connaissent depuis des années et sont « copines de vacances ».

Rose commence à s’intéresser aux garçons, Windy est encore un gamine joufflue qui adore les sodas. Elles partagent des paquets de bonbons, se font peur en regardant des films d’horreur, vont se baigner et jouent encore dans le sable mais ont hâte de voir leurs seins pousser.



Pendant ces quelques jours de vacances, elles vont osciller entre l’envie de rester petites, parce que le monde des adultes est parfois incompréhensible et fait peur, et l’envie de grandir, de connaître des sensations nouvelles, même si là encore, c’est un peu angoissant et incertain.

Elles observent leurs parents, les quelques ados qui trainent dans le coin et tentent de comprendre ce qui les rend tristes, malheureux, en colère.



On aurait envie d’arrêter le temps et de leur dire que cet été - là est précieux, qu’il faut en profiter et le garder en mémoire car il ne reviendra jamais, et que parfois, vivre des choses toutes simples, des choses qui semblent banales comme ramasser des coquillages avec son père ou se faire coiffer par sa mère, ça n’a pas de prix, car même ces choses anodines ont un sens, et nous créent des souvenirs.

Ces deux gamines m’ont beaucoup émue et je referme la dernière page avec un sourire.



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New York, New York

Club N°56 : BD non sélectionnée

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Chronique attachante.



Le graphisme peut être clivant (trop simple pour certains ?) mais j'ai apprécié.



Par contre histoire sympathique mais j'ai trouvé quelques longueurs et un peu répétitif.



Laurent

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Comme son titre l'indique, la semaine se passe à New-York.



Un gros pavé pour un récit très anecdotique mais facile à lire avec des couleurs bichrome sympa mais sans plus.



J'avais préféré "cet été-là"...



Benoit

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Cet été là

Un été charnière pour Rose, en pleine mue adolescente.

Un été morose. La copine qu'elle retrouve tous les ans en vacances l'agace autant qu'elle l'amuse - fofolle, insouciante et gamine. Elles n'ont pourtant qu'un an d'écart, mais à cet âge la différence de maturité est sensible. Elles arrivent quand même à passer de bons moments ensemble, entre la plage, les films d'horreur visionnés en cachette, les discussions sur la sexualité et sur la grossesse en particulier - celle qui arrive par accident et trop tôt, celle qu'on attend en vain. Leçons de vie et de choses pour les deux filles qui observent quelques adolescents plus âgés qu'elles.

Chez elle, Rose souffre des disputes parentales, et surtout de l'état de sa mère prostrée dans sa dépression. Ses relations avec elles n'en sont que plus conflictuelles. Pas de pitié à treize ans, pas d'indulgence envers les parents, encore moins s'ils sont faibles. A cet âge, on doit pouvoir s'appuyer sur des adultes de l'entourage, on doit aussi pouvoir les rejeter pour se construire. Bref, il faut du solide autour de soi. Rose ne rencontre que du mou, du vide, lorsqu'elle se confronte à cette mère recroquevillée autour de sa douleur et de son ventre désespérément vide.

L'ambiance familiale plombe Rose, certes, mais une partie de son malaise reste indéfinissable et inexplicable pour elle. Le cafard lui colle à la peau sans qu'elle sache pourquoi, ce qui est d'autant plus déroutant et vertigineux.



Bel album sensible sur le désarroi et la souffrance adolescents, sur les humeurs fluctuantes de cet âge. On referme l'ouvrage sur une image éloquente : la porte de la maison de vacances que l'on referme en prenant rendez-vous avec soi-même pour l'été suivant, se demandant avec inquiétude ce qu'on sera devenu. Espérant que la vie paraîtra alors plus douce, ou tout au moins pas plus sombre.

Si on se souvient de l'été de ses treize ans et/ou si l'on est parent d'adolescent, on trouve des échos dans les sentiments et les comportements de Rose et de ses proches. On risque alors de sortir de cet album dérouté et tristounet...

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Cet été là

Un récit tout en finesse, nostalgique et doux. Le graphisme est délicat, parfait pour raconter cet été d'adolescence.
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Cet été là

L'entrée en adolescence est un moment fragile, des instants oscillant entre deux mondes. Ce roman graphique retrace ici un été, celui de deux gamines d'une petite dizaine d'années qui se retrouvent, comme chaque été, mais soudain trop grandes pour les dessins animés et les châteaux de sable.

Elles errent dans ce lieu de vacances, observent ce groupe de jeunes plus âgés, leurs amours, le sexe, et pénètrent sans vraiment le désirer dans le monde problématique des adultes.

C'est une petite histoire de tragédies quotidiennes, un fragment de vie à laquelle la fin des vacances met un terme, la fraîcheur, l'étrangeté et déjà la nostalgie d'une période délicate et à vif.

Les dessins sont un délice, les angles de vue pertinents, les dialogues et la traduction tout en justesse... mais j'ai regretté parfois l'absence de couleurs dans des illustrations qui auraient pu être plus émouvantes encore.

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Cet été là

Si l’enfance et l’adolescence sont des périodes de la vie largement traitées par la fiction en général et la B.D en particulier, la période courte mais très particulière qui se situe entre les deux l’a beaucoup moins été. « Cet été-là » s’intéresse à cet âge intermédiaire en suivant Rose et Windy lors d’un été au bord de la mer.



« Cet été-là » est vraiment le genre de B.D que j’affectionne. J’aime ce registre intimiste, doux amer qui fait la part belle à l’émotion et à la nostalgie. Il ne se passe pas grand-chose au cours des plus de 300 pages qui composent la B.D et pourtant j’ai été happée du début à la fin. Le portrait de la préadolescence qu’esquisse Mariko Tamaki est subtile et émouvante. Si Windy a encore nettement un pied dans l’enfance, Rose n’est déjà plus tout à fait une enfant et se situe à cet âge charnière entre l’enfance et l’adolescence. Son regard sur ses proches, sur le monde qui l’entoure se fait moins naïf, elle entrevoit certaines choses qui lui échappaient totalement il y a peu. Pour autant, les hormones n’ont pas totalement fait leur œuvre et un gouffre la sépare encore des jeunes gens un peu plus âgés qu’elle observe avec un regard envieux mais distant. Le ton est juste et émouvant sans jamais être larmoyant. Le récit se permet même des pointes d’humour malgré une certaine gravité dans le propos général. J’ai été charmée par ce scénario subtil et émouvant dont l’impact est renforcé par la simplicité du dessin de Jillian Tamaki. Un noir et blanc assez brut, l’illustratrice joue très peu avec les gris et les ombres, des traits simples et épurés mettent en valeur l’histoire racontée.



J’ai beaucoup aimé cette lecture touchante et pleine de finesse. J’ai bien envie de découvrir d’autres ouvrages de ces auteures canadiennes que je ne connaissais pas du tout.

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Cet été là

Je ressors de cette lecture légèrement déçue. Malgré les plus de 300 pages de cette B.D., il se passe peu de choses : nous suivons une adolescente, Rose, pendant ses vacances en famille au bord d'un lac en Ontario, comme chaque année. Elle y retrouve Windy son amie de toujours. Premiers émois amoureux, parents qui se disputent, premiers films d'horreur et baignades à la plage rythment le quotidien des deux jeunes filles.

J'avoue que je me suis un peu ennuyée et j'ai trouvé les dessins, en noir et blanc, trop sombres parfois.

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Skim

Je vais peut être être dur dans cette critique mais honnêtement je me suis ennuyée a la lecture de Skim. C'est le journal intime d'une jeune ado plutôt ordinaire et que j'ai trouvé vraiment peu attachante.



Les thèmes classiques liés a l'adolescente sont développés : les copines, l'amour.... Mais il manque un petit quelque chose pour accrocher le lecteur.



Coté dessin, la BD est magnifique mais j'ai vraiment peu aimé les visages des personnages. Bon je suis plutôt mal placer pour juger étant donner que je ne sais pas dessiner du tout mais je n'ai pas aimé les traits.



Bref, je suis sans doute passer complètement a coté d'autant que je vois plutôt de bonnes critiques pour cette BD. En tout cas moi, je n'en garderai pas un grand souvenir.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Cet été là

C'est une BD qui m'a également été prêtée par ma petite-fille, comme "la louve boréale".

Cette BD est en noir et blanc.

Deux gamines en vacances, des copines depuis toujours, pas encore femmes, mais déjà plus des enfants découvrent les problèmes d'adultes.

Elles voyagent dans l'entredeux.

Pas trop emballée ni par les dessins ni par l'histoire.
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Cet été là

Un très joli roman graphique, très juste, sans fioritures, avec des choix graphiques très esthétiques dans le noir et blanc. Difficile de s'imaginer comment mieux rendre les tourments de la pré-adolescence, les secrets de famille, la lenteur d'un été passé au même endroit chaque année, les choses qui changent sans vraiment changer, le temps qui passe. Plein de choses qu'on n'imaginerait pas trop transposables en BD... et là elles l'ont fait. Je n'en avais pas entendu parler mais j'ai l'air d'avoir été le seul au vu du nombre de critiques postées sur Babelio.

Le fait que la dessinatrice et la scénariste soient métisses contribue je pense au coté ovni de l'ouvrage, surtout quand ses deux cultures sont nord-américaine et japonaise, deux approches différentes de l'art de raconter des histoires par le dessin mais que ce livre permet de considérer comme joliment complémentaires.

Le fait qu'elles soient des femmes... et des féministes... leur donne forcément ce regard si particulier sur ces deux pré-adolescentes qui découvrent l'amour, la puberté, les ombres que comportent une famille... et les films d'horreur au cœur de cet été qui ne sera peut-être pas si semblable que ça aux précédents.... mais pas forcément si différent non plus...
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Cet été là

J'avais entendu parlé de ce roman graphique à sa sortie et puis il m'est sorti de la tête jusqu'à ce week-end ou je l'ai déniché chez emmaus. J'étais impatiente de le découvrir alors sitôt rentrée à la maison, je me suis plongée dans la lecture et je dois dire que j'ai été extrêmement déçue.



L'intrigue est plate, il ne se passe rien et l'on s'ennuie très rapidement. Nos deux héroïnes Rose et Windy, sont deux jeunes adolescentes, qui grandissent mais qui sont encore très enfants. On les suit le temps d'un été sur leur lieu de vacances. Le rythme est très lents et le seul point positif que j'ai trouvé est les dessins. J'ai aimé ce noir et blanc, les traits de crayons qui apportent beaucoup.



Bref, je pense être complètement passé a côté de cette lecture ou bien j'en attendais peut-être trop d'autant que j'avais lu de bonnes, voir d'excellentes critiques.
Lien : http://missmolko1.blogspot.f..
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Batman Detective, tome 1 : Visions de viole..

J'ai lu beaucoup de Batman. Des bons et des mauvais. Celui-ci est particulier en cela qu'il tente de faire différent, ce dont Batman a définitivement besoin.



Les personnages secondaires occupent une place importante, et ils sont bien écrit. Oracle, Huntress, Pingouin.



Mais c'est peut-être au détriment de Batman lui-même. Ici, il a perdu son manoir et son argent. Il vit dans un petit appartement de Gotham et va dans les fêtes du quartier pour faire copain copain avec ses voisins avec qui il est étonnamment bavard.



Disons que dans ma tête, "friendly neighborhood Batman", ça ne fonctionne pas vraiment.



L'histoire met Batman en conflit contre l'homme le plus riche de Gotham, qui est certain que Bruce Wayne a tué sa fille. Des meurtres ont aussi lieu chez ses nouvelles amies du quartier.



Au final, ce n'est pas un mauvais comic, mais ce n'est pas un très bon Batman.
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Cet été là

Rose sort de l'enfance. Cet été là, elle accompagne ses parents dans la maison de bord de mer où ils se rendent chaque année, à Awago Beach.

C'est l'occasion de retrouver son amie Windy, plus jeune qu'elle d'un an et demi.

Mais la vie de Rose ne l'est pas toujours (rose).

Les plus grands adolescents, eux, semblent bien s'amuser, mais il ne faut pas se fier aux apparences.



Ce n'est pas uniquement les journées Rose que nous découvrons dans cet ouvrage, mais aussi les problèmes de son entourage.



Le graphisme, en noir et blanc, est particulièrement soigné et beau, à la fois sobre et expressif.



Ma seule réserve naît de l'impression d'une fin banale, sans véritable chute. Mais la vie va ainsi, du moins lorsque, comme ici, avec cet été-là, on n'en trace qu'une tranche.
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Cet été là

Encore un petit régal de BD (qui m'a fait penser aux mangas coréens) parce que peu de texte dans un noir et blanc simple et efficace. Histoire de 2 pré-adolescentes qui se retrouvent, comme chaque été, au bord de la mer. Il ne se passe pas grand-chose mais la magie est là toute en tendresse, découverte, tristesse, nostalgie, sensibilité, fraîcheur. Décidément, ces derniers temps, c'est plus bingo avec les BD que les romans !
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Black Hammer - Visions, tome 1

Dérivation originale

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Ce tome met en scène des personnages issus de la série Black Hammer créée par Jeff Lemire, dessinée par Dean Ormston. Il est possible de lire ces histoires sans rien connaître de ces personnages. Elles prennent plus de sens quand on a lu la série mère. Il regroupe les 4 premiers épisodes, chacun réalisé par une équipe créative différente. Il contient également les couvertures variantes de Gilbert Hernandez, Kelley Jones (magnifique), Tom Mandrake (très inspiré), Jason Loo, Geraldo Zaffino, Patricia Martin, Christian Chung, 12 pages contenant les crayonnés de Dean Kotz pour le premier épisode, 5 pages d'études de personnages et de couverture de Diego Olortgui pour l'épisode 4.



Golden Gail : écrit par Patton Oswald, dessiné et encré par Dean Kotz, avec une mise en couleurs de Jason Wordie. Dans la petite ville de Rockwood, Babara et Eunice sont au café, avec encore leur tenue de diplôme, et elles papotent évoquant leu souvenir de Gail Gibbons. La serveuse Tammy vient prendre leur servir leur café. Elles souviennent de l'arrivée de Gail dans leur classe de CM1. Elles se rappellent comment cette copine proférait souvent des insanités à caractère sexuel, s'imaginant être une femme de cinquante ans dans le corps d'une fillette de dix ans et répétant souvent le mort ZAFRAM ! Puis un jour, son père Abraham Slamkowski l'avait emmené. Les deux copines avaient été fort surprises de voir arriver à la rentrée suivante, une jeune fille identique à Gail : sa cousine Windy.



À l'évidence, cette série dérivée est plutôt destinée aux lecteurs de la série principale. Le scénariste effectue les rappels nécessaires, de façon très synthétique, en ce qui concerne Gail Gibbons et sa condition très particulière, mais il n'en dit pas plus sur les deux autres superhéros qui jouent un rôle significatif dans cette histoire. De ce fait, les enjeux et la logique de l'intrigue parlent plus à un lecteur familier de la série Black Hammer. Dans ce cas-là, c'est un vrai plaisir que de retrouver cette petite peste de Gail, cette femme mûre qui souffre d'un jour sans fin dans lequel elle a retrouvé toute sa jeunesse, avec les avantages d'une bonne santé, mais sans pouvoir en jouir en tant qu'adulte. Oswald s'amuse bien avec le décalage que produit Gail parlant comme un adulte, alors que sa maîtresse attend les réflexions d'une fillette. Les deux copines rappellent un peu Enid Coleslaw et Rebecca Doppelmeyer dans Ghost World de Dan Clowes, en moins cyniques, moins méchantes. Le lecteur vérifie à deux ou trois reprises qu'il ne s'est pas trompé sur le nom de l'artiste, tellement celui-ci dessine à la manière de Dean Ormston. Effectivement ce n'est pas ce dernier, et les traits de contour sont un peu moins marqués par l'usure et le poids. Les traits de contour ne sont pas toujours jointifs et le rendu un peu rugueux rappelle bien que ce gentil patelin n'est pas aussi idyllique qu'il y paraît. L'ambiance de petite ville est très bien rendue, ainsi que la jeunesse des deux demoiselles. Le niveau de détails est élevé, donnant de la consistance aussi bien aux personnages qu'aux différents lieux. Une belle histoire douce-amère, mais aussi porteuse d'espoir, où Gail est un peu plus qu'un simple catalyseur, sans être le personnage principal.



Madame Dragonfly : écrit par Geoff Johns, dessiné et encré par Scott Kolins, avec une mise en couleurs de Bill Crabtree. De nuit, Madame Dragonfly se tient devant sa cabane, sa lanterne à la main, et elle prévient le lecteur qu'il ne s'agit pas d'une histoire de superhéros, mais d'un récit de terreur, de meurtre et de folie. Libre à lui de tourner la page, mais s'il le fait, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même. Un homme conduit son van sous la pluie, dans une route qui traverse une forêt dense. Il repère les lumières bleus et rouges d'une voiture de patrouille de police derrière lui. Il s'arrête et le policier vient lui parler à la fenêtre. Il lui pose des questions sur sa destination, sur le motif de son déplacement, sur le choix de son itinéraire plus long qu'en passant par l'autoroute. Enfin il lui recommande de ne s'arrêter sous aucun prétexte, même s'il voit un diner, une ville ou un chalet.



Le lecteur relève tout de suite le nom des auteurs : Geoff Johns, scénariste à la longue carrière prestigieuse pour DC Comics, et Scott Kolins, dessinateur à la carrière similaire, également pour DC. Il suit donc cet homme au calme apparent qui s'arrête quand même à la station-service au milieu des bois. L'enfant qu'il a enlevé et séquestré à l'arrière de son van, parvient à se libérer de ses liens, et à s'enfuir dans les bois où il trouve une mystérieuse cabane dans laquelle il entre pour se mettre à l'abri. Il n'y a pas de surprise quant au superhéros impliqué puisqu'elle figure sur la première page du récit et sur la couverture de cet épisode. Le scénariste rend donc hommage aux histoires d'horreur publiées pendant longtemps par DC Comics dans des séries comme House of Mystery et House of Secrets. Le déroulement de l'histoire n'est pas si prévisible que ça puisque ce n'est pas le criminel qui pénètre dans la cabane de Madame Dragonfly, mais la victime. L'artiste s'amuse bien avec des contours de forme acérés, fins et secs, des exagérations dramatiques bien mesurées, permettant au lecteur de prendre le récit au premier degré, mais aussi d'y voir la malice de quelqu’un qui joue avec les conventions visuelles du genre et qui sait que le lecteur le sait. Le monologue de Madame Dragonfly dans la première page indique également que Johns joue au même jeu : premier degré, et clin d'œil. La chute du récit dans la dernière page peut se lire comme le destin du jeune homme, mais aussi comme celui du lecteur, accro aux comics.



Abraham Slam : écrit par Chip Zdarsky, dessiné et encré par Johnnie Christmas, mis en couleurs par Dave Stewart. Dans la bonne métropole de Spiral City, quand les superhéros étaient encore en activité, Abraham Slamkowski était en couple avec une charmante épouse, et avait raccroché son costume de superhéros. Un jour aux informations, il découvre que le maire de la ville a décidé de mettre en service un superhéros appelé The Slam, et portant une arme à feu. Il est atterré par le principe même d'un vigilant municipal avec un pistolet. Le lendemain, lors de sa séance de boxe régulière en tant qu'entraîneur, il entend deux jeunes boxeurs louer l'efficacité de Slam qui a mis deux balles dans la jambe d'un criminel. Il leur fait observer que le nom de ce superhéros n'est pas Abraham Slam.



Le scénariste est un auteur chevronné travaillant alors pour Marvel Comics sur la série Daredevil. Il joue avec le thème d'un superhéros vieillissant ayant arrêté les frais qui voit arriver une jeune génération qui utilise des méthodes qu'il réprouve. Il ne peut pas laisser faire. Contre l'avis de son épouse, il décide d'y mettre bon ordre. Mais il n'est plus de première jeunesse, et il ne fait plus le poids physiquement. Zdarsky montre un individu avec de solides convictions morales, une expérience professionnelle (en tout cas de superhéros) qui lui permet de savoir que tout cela ne peut que mal finir, mais qui se heurte au principe de réalité : il n'y peut rien. Le dessinateur est un nouveau venu : il raconte l'histoire en restant à un niveau très terre à terre, sans l'exagération propre aux superhéros, ce qui renforce le caractère humain et normal d'Abraham, et son impuissance face à cette évolution qu'il réprouve. Les auteurs montrent ainsi un être humain dans une situation qui le dépasse, qui ne peut pas revenir à l'état de superhéros qui fut le sien (un thème majeur de la série mère) pour mettre en scène les possibilités d'action qui lui restent. Un très bon récit.



L'équipe : écrit par Mariko Tamaki, dessiné et encré par Diego Olortegui, mis en couleurs par Dave Stewart. Par une nuit d'orage bien noire, dans une demeure luxueuse, Abraham, très tendu, est en train de s'envoyer un whisky, pendant que sa femme Gail finit de mettre ses bijoux devant sa coiffeuse. Il sort énervé, alors qu'elle lui demande de ne pas claquer la porte, en vain. Dehors devant la grille, Madame Dragonfly et TLK-E WLK-E sont en train de discuter dans leur voiture, ce dernier lui faisant observer qu'elle va forcément leur annoncer la nouvelle car elle n'est pas une menteuse. Une fois à table, le repas est servi par Randall Weird. Abraham s'emporte contre une remarque de TLK-E WLK-E et il décide de sortir de table pour aller boire un verre. Randall rejoint Mark Marz en cuisine.



L'autrice change de nature d'histoire : il ne s'agit plus de mettre un personnage en avant, ou de se servir d'un des superhéros comme d'un révélateur pour un être humain. Elle met en scène l'ensemble de l'équipe informelle des superhéros coincés à Rockwood : Abraham Slamkowski, Mark MartzGail Gibbons, Randall Weird, Madame Dragonfly et TLK-E WLK-E. Le lecteur ne sait pas trop sur quel pied danser en les découvrant comme acteurs d'une comédie de situation, dans des relations émotionnelles et personnelles ne correspondant pas au statu quo. Il se sent tout de suite happé dans ce manoir grâce aux dessins très détaillés et précis, au jeu d'acteur naturaliste avec une dramaturgie un peu appuyée. Il peut voir et ressentir les émotions des uns et des autres. Grâce à la sensibilité de la narration visuelle, il accepte sans rechigner la relation entre Abraham, homme d'une cinquantaine d'années, et Gail, fillette prépubère, ou la relation lesbienne entre Dragonfly et le robot. La scénariste profite pleinement de la liberté donnée par la véritable nature de ces personnages, des superhéros dérivés mis à la retraite, pour une comédie sentimentale improbable et crédible, avec une fin qui fournit autant une explication, qu'une puissante sensation de vague à l'âme éprouvée par l'un des personnages.



A priori, le lecteur se dit que ça ne vaut pas le coup : 4 récits courts en 1 épisode, de superhéros dérivatifs qui ne sont même pas écrits par leur créateur Jeff Lemire. Le premier récit le fait changer d'avis grâce aux dessins assez proche de la série mère, et un hommage à Ghost World. Le second est un hommage plus classique aux récits d'horreur courts de DC, exécuté avec un réel talent. Le troisième prolonge le thème principal de la série mère pour un personnage, de façon prenante et intéressante. Le dernier est également une pépite pour ceux qui ont lu la série initiale, à la fois pour les dessins, à la fois pour le scénario.
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Wonder Woman: Lords & Liars

Subir la volonté d'un autre

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Ce tome contient une aventure complète de Wonder Woman qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage. Il regroupe les épisodes 759 à 769, initialement parus en 2020/2021, tous écrits par Mariko Tamaki. Les épisodes 759 & 760 ont été dessinés et encrés par Mikel Janín, et mis en couleurs par Jordie Bellaire. Les épisodes 761 à 763 ont été dessinés par Carlo Barberi, encrés par Matt Santorelli et mis en couleurs par Alejandro Sánchez. Les épisodes 764 à 766 et 769 ont été dessinés et encrés par Steve Pugh, et mis en couleurs par Romulo Fajardo junior. Les épisodes 767 & 768 ont été dessinés par Rafa Sandoval, encrés par Jordi Taragona, et mis en couleurs par Arif Pianto. Les couvertures ont été réalisées par David Marquez. Les couvertures alternatives ont été réalisées par Jim Lee (*1), Joshua Middleton (*9).



Dans une prison de très haute sécurité, une émeute généralisée a éclaté. Le calme ne règne plus que dans une seule cellule : celle de Maxwell Lord. Ailleurs, une personne est en train de réfléchir à la façon dont les gens se représentent le principe de se battre pour la justice. Elle estime que c'est du flan : les gens se battent pour eux-mêmes, et les héros sont une exception. Wonder Woman est un héros. La princesse Diana de Themyscira est venue comme ambassadrice d'une nation insulaire de guerrières, pour défendre l'humanité. Et l'humanité l'a prise au mot. Elle s'est battue contre les paradémons de Darkseid, aux côtés de la Justice League, contre Cheetah, contre Arès, le dieu de la guerre lui-même. Elle s'est également battue contre Maxwell Lord, un humain doté du pouvoir de contrôler les esprits. Un humain qui s'est opposé à Wonder Woman parce qu'il la considérait comme une menace contre l'humanité. Au temps présent, Diana emménage dans un nouvel appartement, des copines lui prêtant main forte pour apporte des cartons avec ses affaires, mais qui se retrouvent à devoir éviter le lapin Mullaney qui court partout dans les parties communes.



Le lapin Mullaney termine sa course dans le nouvel appartement de Diana qui le prend dans ses bras pour le caresser. Emma, sa propriétaire, déboule en courant pour le récupérer et elle s'excuse profusément auprès de Diana. Elle jette un coup d'œil aux éléments de décoration déjà présents : des vases, des urnes et mêmes une statue. Elle le fait remarquer à Diana qui lui répond qu'elle a besoin de quelques meubles, tout en lui demandant pour quelle raison elle a le mot Tapis écrit sur sa main. Emma explique que le lapin a grignoté le sien. Elle propose à Diana de lui servir de guide dans des magasins d'ameublement. À la sortie du premier visité, Diana trouve que les canapés proposés manquaient vraiment de style. Alors qu'elles papotent, une voiture passe en trombe sur le parking. Diana se déchausse et sa lance à sa poursuite. Elle finit par stopper la voiture sur l'autoroute avant qu'elle ne percute un poids lourd. La conductrice en sort, ne se souvenant de rien, comme si elle avait été possédée. Elle ne peut pas croire qu'elle a mis en danger son enfant qui était attaché dans le siège auto à l'arrière.



À ses débuts, Mariko Tamaki est une scénariste qui écrivait avec sa cousine Jillian Tamaki, connues pour Cet été là (2014). Le lecteur ne peut pas s'empêcher de se demander comment une autrice va présenter le personnage de Wonder Woman, superhéroïne particulièrement puissante, à l'histoire personnelle assez délirante, à base de dieux grecs, d'un matriarcat insulaire, et d'éléments technologiques de science-fiction. Elle décide de se focaliser sur une distribution de personnages très réduite, et sur un ennemi emblématique de la superhéroïne, à savoir Maxwell Lord. Au départ, ce personnage a orchestré la formation de la Justice League après Crisis On Infinite Earths (1985, de Marv Wolfman & George Pérez), version Keith Giffen, JM DeMatteis et Kevin Maguire. Il est devenu un ennemi emblématique de Diana au cours de Infinite Crisis (2005/2006) de Geoff & Phil Jimenez, quand Diana s'est retrouvé acculée à lui briser la nuque. Son superpouvoir de manipulation mentale n'est pas loin d'en faire un individu à la force humaine normale, mais invincible car pouvant prendre le contrôle de toutes les personnes qui l'entourent. Dans la première partie, Diana entame une course contre la montre pour pouvoir le neutraliser après son évasion, alors qu'il a développé une technologie lui permettant de prendre le contrôle des êtres humains à distance.



Du coup, l'autrice n'a pas choisi d'inclure une fibre féministe mais juste de raconter l'histoire du point de vue de Diana, avec deux seconds rôles, l'un masculin (Max Lord) et l'autre féminin en la personne d'Emma Deropalis, une demoiselle qui semble pouvoir avoir entre 15 et 20 ans. Le récit met en scène plusieurs thèmes. Celui du viol psychique occupe le premier plan, du fait du pouvoir de Max Lord, et de l'autre supercriminelle Liar Liar. Tamaki ne s'en sert pas comme une métaphore du viol physique, mais comme d'une forme extrême d'un individu qui impose sa volonté à un autre, ou à plusieurs autres. Il y a là une forme d'absence absolue d'empathie, de mépris total d'autrui dans ce qu'il a de différent et d'unique, un totalitarisme qui inféode l'individu à la volonté d'un autre, sans choix possible, sans résistance possible. Il faut voir Max Lord imposer à une jeune femme de ne plus jamais parler avec autant d'énergie dans sa voix, pour prendre la mesure de son insensibilité, et de son mépris pour ce qu'il juge être une futilité inadmissible. Certes ce dispositif revient à plusieurs reprises, mais la scénariste n'en abuse pas : elle montre bien à quel point ce pouvoir permet d'utiliser les autres de manière ignominieuse, et comment la personne qui s'en sert impose son point de vue comme étant le seul valide, comme définissant la réalité par la perception que peut en avoir une unique personne. Dans la deuxième moitié du récit, la criminelle qui se sert de ce même pouvoir en subit les conséquences sans bien s'en rendre compte. Dans la mesure où elle peut ainsi imposer son point de vue à tout le monde, elle finit par croire à sa vision limitée de la réalité, à projeter dessus ses idées préconçues, ses fantasmes déconnectés des faits.



Mariko Tamaki développe ce thème principal dans un récit de superhéros qui met en œuvre les conventions classiques du genre. Elle sait mettre à profit la richesse de la mythologie de Wonder Woman : Etta Candy, Themyscira et les amazones, la nation de Zandia avec son casino pour supercriminels, et même l'avion invisible. Elle pioche également dans l'univers partagé DC avec un bref passage par le Hall de Justice aux côtés de Superman, et Deathstroke en train d'effectuer un contrat. Elle n'oublie jamais d'ancrer son récit dans le quotidien, avec la présence prépondérante des civils sans pouvoir, et différents environnements. Pour mettre en image cette histoire de 11 épisodes, quatre équipes artistiques se succèdent. Tout commence avec les superbes pages de Mikel Janín : des dessins descriptifs et réalistes, avec des traits de contour fins et précis, un niveau de détails remarquables dans les décors, une représentation de ceux-ci optimisée car ils ne sont présents que lors des scènes en civil. Comme à son habitude, Jordie Bellaire a adapté sa façon de mettre en couleurs aux caractéristiques du dessinateur, se plaçant ici dans un registre naturaliste, avec des dégradés discrets, faisant ainsi ressortir la finesse des dessins. L'artiste représente Diana en combinant la force des dessins de Jim Lee et la séduction de ceux d'Adam Hughes : Diana est magnifique et irrésistible, sans une once de racolage.



Barbieri et Santorelli se focalisent plus sur les personnages, délaissant un peu les arrière-plans, avec une petite exagération superhéros plus sensible que celle de Janín, et une touche de jeunisme plus appuyée. Au cours de ces 3 épisodes, le lecteur en prend plein la vue à plusieurs reprises : le complexe Odysseus à Flagstaff en Arizona, la cavalcade des amazones sur le rivage de Themyscira, Wonder Woman parant des balles avec ses bracelets dans un très beau dessin en double page, ou encore Diana enfant à Themyscira, pleine de malice. Steve Pugh revient dans un registre un peu plus naturaliste, avec un bon niveau de détails dans la représentation des décors, et une touche amusée discrète par intermittence. Le lecteur en prend encore plein la vue : la classe de Maxwell Lord très conscient de son apparence, l'arrivée d'un requin d'une taille gigantesque qui croque des ennemis dans une mise en scène facétieuse, la scène de casino très peuplé, l'arrivée imposante de Count Vertigo. Par comparaison, le tandem Sandoval & Taragona repasse en mode superhéros plus classique, avec des décors très esquissés, et des personnages plus dans l'action et la force physique.



Bien soutenue par des équipes artistiques solides, voire très bonnes pour Janín et Pugh, Mariko Tamaki s'installe sur la série pour raconter une histoire en deux mouvements. La première revient sur l'horreur absolue de la manipulation mentale de Max Lord, non pas qu'il l'utilise pour asservir les autres, ou pour leur faire commettre des actes ignobles, mais parce qu'il y a une négation de leur volonté propre, sans possibilité de résistance. La deuxième phase continue avec l'utilisation de ce pouvoir, mais développe plus la souffrance d'une fille négligée par son père, voulant à la fois l'impressionner par sa capacité à faire aussi bien que lui, à la fois le faire souffrir pour se venger. Une histoire bien racontée, manquant à certains moments d'intensité.
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Cet été là

C’est une BD qui se lit en peu de temps car il y a peu à lire; elle invite à se laisser porter par les images. C’est assez simple a priori et il n’y a pas d’intrigue à proprement parler. C’est juste l’histoire de deux copines pré-adolescentes qui se retrouvent chaque année à l’occasion de vacances d’été au bord d’un lac. Elles observent, elles écoutent; se nourrissent de bonbons de sodas et de films d’horreur pas vraiment conçus pour ce public-cible. À travers cette tranche de vie, on aborde cependant, par la bande, des sujets extrêmement sérieux : les problèmes de couple, la maternité, la dépression, le suicide pour n’en citer que quelques-uns. C’est finement mené et on éprouve une certaine empathie pour ces gamines un peu trop laissées à elles-mêmes pour aborder cette période difficile de la vie qu’est l’entrée dans l’âge adulte. Je suis toutefois un peu restée sur ma faim car, même si les thèmes abordés sont universels, ça m’a paru très nord-américain par la culture ambiante. En bref, je doute qu’il me reste un souvenir impérissable de cette lecture.
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Cet été là

C'est l'histoire d'Alice, qui arrive au lac Awago pour les vacances. Ses parents se déchirent peu à peu. On découvre qu'un désir d'enfant non assouvi est à la source de ce délitement. Fausse couche.



Les adolescents sont en devenir. Les adultes sont brisés.



Alice et Windy louent des DVD d'horreur au drugstore du bled. Jason et Freddy s'invitent dans le petit chalet que les deux ados peuplent de leurs cris et de leurs angoisses. Angoisses dues au film. Angoisses dues aux nichons qui ne poussent pas. Angoisses dues aux pulsions qui poussent Alice vers Dud, le jeune qui tient le drugstore. Mais il a mis une fille enceinte. C'est une Huron. Enfin, il y a sans doute un peu de sans huron en elle.



L'été passe. Les ados grandissent, un peu. Les adultes aussi.



Jillian et MAriko Tamaki n'ont pas leur pareil pour peindre avec tendresse et poésie le temps qui passe et l'âme qui se débat dans les méandres des rapports humains. Sans être réellement concerné par le récit, j'ai été touché, ému quelques fois. Le récit sonne juste. Il parle vrai. Il n'y a pas de langueur ni de longueur dans ce long roman graphique. Juste l'impitoyable va-et-vient des choses qui suivent leur cours.
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