Cependant, la catastrophe de ce matin-là n’était pas un désastre naturel.Elle était causée par les Hommes, séparés en deux camps qui cherchaient à savoir lequel des deux tuerait plus que l’autre. Et nous, nous étions les victimes de ce jeu de massacre.
La volonté d’aider les autres ne suffit pas quand on n’a pas la force nécessaire.
Ainsi, la guerre nous priva d’abord de nos jeux, puis même de l’école, et, comme le coton vint à son tour à manquer, nous dûmes aller à l’usine vêtues du pantalon traditionnel des paysans, un uniforme spécial en viscose de piètre qualité, ample et resserré aux chevilles
Oui, autour de nous, des gens parvenaient encore, malgré leurs nombreux maux, à faire passer leur existence au second plan et à se dévouer pour les autres.
Mais il ne faudrait surtout pas qu'en lisant ce livre, les gens se mettent à haïr les États-Unis parce qu'ils ont fait des choses affreuses. Pendant la guerre, tous les pays ont commis des crimes affreux : le Japon, l'Union soviétique, l'Allemagne, tous. La dernière chose que je voudrais, c'est qu'on haïsse les États-Unis ou l'URSS, et que cela devienne le point de départ d'une nouvelle guerre.
Des groupes de volontaires arrivèrent des villages voisins, et la crémation des corps dura des jours entiers. L’odeur de la mort flottait au-dessus de Hiroshima, et les ossements blancs, s’entassaient ici et là semblables à des coquillages. (130)
À mesure que les jours passaient, j’étais dévorée par une profonde solitude. Un mal que l’on appelait dépression et que je n’avais jamais connu de ma vie pesait sur moi, de tout son poids, jusqu’à m’écraser. (131)
Coincée sous mon amas de tuiles, incapable de bouger, j'avais pu m'en sortir grâce aux efforts de quelqu'un d'autre, – ma sœur –, alors pourquoi n'avais-je pas compris l'importance de penser aux autres?
Au fond, aucune de ces choses n'avait de valeur.
Alors, qu'y avait-il de réellement précieux en ce monde ?
Mais à ce moment-là, toutes les choses accumulées dans ma vie, sans exception, me parurent dérisoires.