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Critiques de Marin Fouqué (53)
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77

Un sacré voyage dans un village du 77, un décor les champs, une route et un abri bu.

Un narrateur qui va nous décrire ses pensées, ses plus grandes convictions, ses envies, assis sur ce banc à regarder les voitures passées.

Il va nous décrire ses journées, ses jeux avec ses amis, sa vie et le tournant qui va à la fois le faire grandir et le mener vers un chemin de découvertes. Les interdits, les expéditions à la ville, les bagarres et les railleries dont il est victime.

Également l’évolution de ses relations avec ses amis d’enfance, Enzo et la fille Novembre, puis sa rencontre avec Le Grand Kevin qui va transformer sa vie. D’autres personnages sont également très présents et portent également ce récit.

Une histoire placée à la campagne, le monde rural avec ses craintes de l’expansion du béton. L’arrivée des parisiens qui n’est pas une bonne nouvelle pour les habitants, l’ennui des jeunes dans ce village sont décrits. En parallèle au calme, l’arrivée de la fête foraine : l’événement de l’année.

Tout nous est décrit avec un style très fluide, proche du langage parlé, avec des passages qui frôle la poésie. La spontanéité est au rendez-vous, l’absence de filtre également. Le lecteur est placé en immersion dans la tête de ce narrateur dont on découvrir la vie, la cellule familiale, le regard des autres. Les couleurs mentionnées ont leur rôle et leur importance aux différentes étapes de la lecture et prennent tout leur sens.

Un récit tout à fait émouvant, rempli de doutes, de confessions, de découvertes des valeurs. Le style d’écriture à la limite du brut met en valeur le contenu et le rend. L’humain et les ressentis dont aux premiers plans. Je salue la prouesse de l’auteur de m’avoir totalement emmenée au fin fond du 77. Un premier roman que j’ai pris plaisir à découvrir, un mélange savamment dosé de noirceur et de lumière. Je suivrai de près les futures sorties de l’auteur.

J’avoue avoir revu une partie de mon enfance, un village de 400 habitants au milieu des champs de céréales, où la vie des jeunes se déroule à l’arrêt de bus.


Lien : https://www.facebook.com/les..
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77

Un texte complètement addictif.



Rythmé, saccadé, violent.



Il y a peu de respirations visuelles dans ce roman, pas de chapitres, ni d’espaces, ni de dialogue. Peu de respirations tout court.



C’est un long fil de pensée, une salve de paroles, un set de rap ou de slam.



Une journée avec un jeune du 7-7. Pas tous les jeunes, ce jeune. Un jeune en attente (mais de quoi ?), qui observe son monde, son 7-7, sans jamais vraiment y entrer, sans jamais vraiment lui appartenir. (Appartient-on à un territoire ?) Un jeune un peu innocent, naïf, désoeuvré, abandonné et sans avenir.



C’est à la fois brut et tellement travaillé. C’est fort, c’est impactant, ça matraque la tête.



Au début de ma lecture j’avais décidé d’y aller lentement. Lire quelques pages par jour et me donner le temps de digérer l’écriture de Marin Fouqué.



Avec le recul, je pense que c’est une erreur. Mieux vaut entrer pleinement dans ce roman, y abandonner son recul, sa logique et se laisser entraîner dans le tourbillon de pensées du jeune narrateur. C’est de cette façon que j’ai terminé ma lecture et ce fut une expérience hors de mon commun.
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77

Il y avait de bonnes idées dans cette histoire où, avec le contexte encore campagnard du 77 sud et les fantasmes de l'abri-bus, un récit intéressant aurait pu se structurer.



Hélas, non, on ne retient que d'énièmes tranches de vie de pré-adolescents en quête de ce dont ils ne soupçonnent même pas l'existence, leurs pauvres délires et leur sexualité tristounette. L'ensemble rédigé à la hache, sans style, avec un vocabulaire restreint et des phrases déstructurées.



Au terme de cette lecture, je me souviens à peine de la couleur des voitures et, vraiment, seule la séquence aux auto-tamponneuses a accroché mon intérêt.
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77

77 ou la chronique douce amère d'une jeunesse laissée pour compte. Une jeunesse qui se cherche avec beaucoup de questions et peu de réponses. Un texte écrit à la lame du cutter, entre rap et slam. Des phrases courtes avec tous les maux.

Une lecture douloureuse, écorchée par un très beau texte. Une lecture qui vous met K.O au premier round.

Devant l'abri bus, les voitures passent emportant une tranche de vie. Les rêves sont éphémères, le temps d'un mauvais joint. Solitude sordide, amitié, trahison, persécution et puis cette terre si grasse qui ne devrait être que promesse.



Un premier roman époustouflant. Un long monologue intérieur qui ne peut laisser indifférent.

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77

Un jour pour le lire : c'est le temps qu'il faut au narrateur pour revivre ses derniers mois, ses derniers échanges. Le rien rural se remplit : un ado n'est jamais au repos dans sa tête. Les mots s’enchaînent et se déchaînent. Ce livre est un tourbillon à l'image des doutes ressentis. Quelle immersion habilement menée dans cette campagne caractéristique ! Merci Marin...
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77

Il est sous son abribus, au fond de la Seine-et-Marne, pas à M’lun ou le chic Fontainebleau, non, dans le 77 rural où la jeunesse meurt d’avoir pour horizon les grands champs marrons labourés en long en large en profond par l’unique tracteur du village, pas de première jeunesse lui par contre.

La langue de Marin Fouqué débite comme le rap qu’il aime, tourne autour de ce qui est arrivé au garçon à la face fine sous la capuche, comment Enzo est devenu le Traître, comment la fille Novembre l’a quitté.

J’ai eu de la difficulté à entrer dans ce flow, et je me suis finalement laissée emporter, malgré la frustration des zones de flou et de certaines allusions non résolues. Un livre qui sonne vrai sur la génération des lisières.
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77

Flop, flop, flop…

Généralement, je n’abandonne jamais un livre en cours de lecture. Même s’il ne me plaît pas, je m’accroche. Mais, là, avec « sept-sept » de Marin Fouqué, j’ai tenté et essayé de persévérer mais, au bout de 88 pages, j’ai jeté l’éponge.

Ce livre est l’histoire d’un ado du 77 (département que j’apprécie beaucoup pourtant, la campagne en bordure de Paris) qui, un beau matin, décide de ne pas monter dans le bus qui l’emmène d’habitude jusqu’à son établissement scolaire. A la place, il reste assis dans l’abribus, sur son banc à regarder les voitures passer et à réfléchir sur sa (courte) vie et celle de ses copains du sud 77.

Les phrases sont courtes, les idées tournent en boucle comme le joint dans la main de cet ado et le livre s’enlise. Les idées sont jetées au petit bonheur la chance, sans aucune construction et, malheureusement aussi, avec très peu de ponctuation.

Après 88 pages, je n’en pouvais plus, j’ai dit STOP et me contrefiche de savoir, si oui ou non, ce ket va bouger ses fesses de ce banc…

(la critique de Litteraflure mérite le détour et illustre très bien mes pensées)
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77

En cet entre-deux du 77, ni complètement banlieue, ni complètement Paris, un jeune homme attend dans un abribus, fumant joint sur joint, tandis que le jour passe. Depuis la rentrée, lui et ses amis se sont éloignés : Enzo est devenu le traître ; la fille Novembre a repris son prénom et rangé ses poings au placard de ses désirs. Mais le grand Kevin a fait son apparition, ce grand gars du 93 avec sa dégaine et ses pompes classes, et le jeune homme a décidé, d’un coup, de rester avec lui dans l’abribus, tandis que les autres prenaient le car scolaire. Et puis, jour après jour, le jeune homme est resté, seul, et aujourd’hui sera un jour comme ceux d’avant, un jour de solitude qu’il peuplera de ses pensées et souvenirs.



« 77 » est le premier roman de Marin Fouqué, c’est aussi un ovni littéraire étonnant et détonnant. « 77 » prend la forme d’un monologue intérieur continu seulement ponctué, çà et là, de couleurs écrites en majuscules, celles des voitures qui passent devant l’abribus et viennent hacher, pour un temps, le flux des pensées qui roule dans la tête du jeune homme. Il faut lire « 77 » d’une traite pour mieux entrer dans sa couleur, se laisser porter par le torrent des souvenirs de cet adolescent, dont on comprend peu à peu la construction et la souffrance qui l’anime. A l’image du département où il vit, il incarne l’entre deux d’un âge : plus enfant mais pas complètement adulte ; en quête d’amis, de reconnaissance, mais le plus souvent rejeté, mis à la marge d’un monde qui ne veut pas de lui. Alors se déplient ses doutes, errances, méandres et se dessine la vacuité d’un être en quête d’identité, entouré par des congénères guère aidants.



« 77 » c’est aussi le souffle d’un style à nul autre pareil, une écriture affutée à l’encre du labeur, qui sonne, résonne, comme un slam percutant, une chanson triste, une litanie sans dieux. Le rythme parfois s’emballe et quelques fioritures linguistiques (articles, verbes, …) passent à la trappe pour que l’écho des mots frappe encore mieux l’esprit. Forme et fond se complètent, s’entremêlent et se fondent et l’on est vite saisit par une lecture qu’on ne peut plus quitter.



En filigrane surgissent des questions identitaires : qui faut-il devenir ? Celui que les autres nous assignent à être ? La case sociale pré-remplie par son environnement ? Ou bien cherchera-t-on à devenir soi, quoi qu’il en soit du désir des autres ? « 77 » est un premier roman magistral qui cogne aussi sûrement que les bonnes terres grasses du sud 77.
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77

Une langue extraordinaire, sèche et poétique, raconte une histoire incroyablement urbaine qui, pourtant, ne quitte pas sa campagne triste. Un auteur à suivre.
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77

Quelques mots après cette lecture de ce rap littéraire qui met un bonne claque dans les neurones.

Suis pas fan de rap même si ma fille qui connaît mon amour des mots m’encourage souvent à en écouter.

77 est un véritable uppercut, livre hors norme qui mérite le détour, ne serait-ce que pour encourager ce jeune écrivain qui ne rentre pas dans les cases imposées par le patriarcat. Un rebelle comme moi, un rebelle comme j’aime et qui l’assume complètement.

Ce récit, cette longue litanie, reflète autant le mal-être de ce jeune homme dont il est question que de sa volonté de s’en affranchir et de devenir un homme. Face à la violence, ses rêves se fracassent pour laisser doucement la place à une tout autre réalité, à une prise de conscience salutaire, toujours se relever après les coups de la vie.

C’est violent, parfois dérangeant mais ça ouvre grands les yeux vers ceux que l’on a tendance à trop vite catalogué de marginaux, de rebelles, mais qui aspirent juste à vivre à leurs façons.

Un auteur que je vais suivre, forcément.
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77

Cette lecture fait l'effet d'un coup de poing, tant par sa forme que par son fond.

En effet, l'écriture est "tranchée", "saccadée", les phrases sont souvent courtes et percutantes et quand elles sont plus longues, elles sont "rythmées".

Le thème est aussi assez brut et presque violent: nous suivons un jeune homme et sa bande d'amis par le biais de souvenirs que le jeune homme se remémorent, assis sur le banc de l'abribus de son point de ramassage scolaire dans le 77. Nous allons comprendre au fil du récit les relations plus ou moins positives qui se sont nouées entre eux.

J'ai parfois eu l'impression de lire de la poésie et j'en ai eu l'explication en découvrant que l'auteur en avait écrit ainsi que du rap. Cela se ressent dans l'écriture de ce premier roman.
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77

77, prononcer 7-7, c’est autant un lieu, la lisière entre banlieue et campagne, qu’un style, une langue, un mode de vie en dérive au bout des illusions. Dans ce dortoir boueux en bordure du monde, la jeunesse s’étire. Et pourtant jaillissent de purs moments d’humanité. Marin Fouqué est une révélation, il irradie.
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77

C'est LA révélation de la rentrée. Le quotidien depuis l'abribus d'un môme paumé dans le 7-7. Sa jeunesse avec la fille Novembre et Enzo avant qu'il ne devienne le Traitre. Sa fascination pour les terres grasses de sa campagne. Son décompte des voitures en espérant que l'Oracle de la Vache lui soit favorable. Sa formation par le Grand Kevin pendant leurs journées buissonnières. Ses pensées qui divaguent alors que les mauvais souvenirs se consument au rythme de ses joints.

Un récit puissant qui prend aux tripes. Et l'écriture, ah la belle écriture saccadée, l'intelligence des engrenages, un monologue sonore et sensible comme on en lit rarement!

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77

La Seine-et-Marne est un territoire sans identité et sans charme. L'horizon se résume à une succession de champs aux couleurs ternes, du vert parfois, du marron surtout. Ces paysages plats sont striés par des lignes de bitume ; départementales ou nationales où fusent des véhicules pressés d'atteindre un ailleurs. Seuls dépassent au loin des pylônes électriques, un silo et un abribus. Les murs de l'abri sont couverts de tags, le sol est maculé de crachats, l'air est saturé par l'odeur de shit. Un jeune se tient affalé sur le banc, engoncé dans sa capuche, concentré par la préparation de son prochain joint. Ce jeune, c'est le narrateur de “77” (sept-sept). Le récit tient en une journée, du départ au retour du car. L'adolescent va suivre le cours de ses pensées et nous expliquer par de nombreux flashbacks pourquoi il a choisi de ne pas monter dans le car. Le texte est vivant, proche du slam ou du « spoken word ». C'est un récit à lire à voix haute, à scander, à interpréter. Le monologue se compose de bouts de phrase, de répétitions, de flux de pensée qui s'entrecroisent portés par la rage, la douleur et le cannabis. Le narrateur dépeint le quotidien de ce village en marge, pourtant situé à à peine une heure de Paris. Une commune péri-urbaine – ni ville, ni campagne - peuplée de déclassés parmi lesquels se détachent l'agriculteur qui possède toutes les terres, l'idiot du village, la voisine sénile ou la Parisienne qui passe ses week-ends dans sa résidence secondaire. Le reste, ce sont des vieux, surtout des vieux. Et des enfants qui s'ennuient dans cet horizon indépassable.A la maison, les pères s'effacent ou écrasent. Dehors, c'est toujours la violence qui règne. Ils doivent se faire une place à la force de leurs poings, dominer ou être dominé. C'est une lutte permanente pour obtenir du respect. La gueule d'ange et le corps frêle de notre narrateur le classe parmi les faibles, les perdants. Il choisit de s'endurcir mais il va prendre conscience que le personnage qu'il façonne ne correspond en rien à sa personnalité et qu'il lui faudra trouver sa propre voie, découvrir sa véritable identité. Ce roman se démarque par son phrasé mais aussi par son message qui lui permet de dépasser le simple constat sociologique.

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77

A l'abribus, ce matin, ils sont plusieurs. Il y a notamment la fille Novembre, Enzo le Traître, le grand Kévin. Le bus arrive mais lui, il ne monte pas, tout comme ces dernières semaines. Sa journée, il la passera là, dans l'ennui et la fumée des joints de shit qu'il enchaine, sous l'abribus de béton quelque part dans le 77, là où c'est encore un peu la campagne, rustre et grise. Non, il ne montera plus. Fini d'être la risée, fini les coups, les crachats, fini d'en prendre plein la gueule tout le temps parce qu'il a « un corps de lâche, une gueule fine et de longs cils ». Une journée sous la capuche, sur le banc de béton froid, le narrateur, jeune garçon grandi entre la violence et la crasse se remémore ces dernières années : le trio protecteur qu'il formait avec la fille Novembre et Enzo, les humiliations répétées, les moments de répit, les rires partagés, les trahisons, la rage, les larmes qu'on retient. Une journée pour éprouver sa solitude à présent que chacun a trouvé son rôle à jouer.

Marin Fouqué sera sans aucun doute une des voix singulières de cette rentrée littéraire (euh bon, je peux me tromper mais il l'est pour moi parmi les quelques premiers romans lus parmi les parutions de cette rentrée littéraire d'automne). Son style incisif aux phrases brèves donne une vraie force à ce monologue dur et violent qui dit sans concession le désœuvrement, les poings quand la parole manque, le monde sans tendresse. Ça commence en ronronnant comme l'ennui - celui de ces heures d'attente vaine sous l'abribus, ça tangue, s'illumine parfois, jamais longtemps, ça cogne et ça fait mal souvent. Un roman coup de poing.
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77

Ecriture originale mais contexte trop plombant. La fonction de la La capuche, cet accessoire indispensable des ados est parfaitement détaillée. Le harcèlement dont il est victime et la violence de certaines scènes m'a déprimée.
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77

C'est un premier roman dont on va entendre parler j'en suis certaine. Pour diverses raisons.



Sa forme : c'est un récit écrit d'un jet continu, d'une traite, sans chapître, sans alignement. Un texte continu entrecoupé de nom de COULEUR ou de METALLISE en majuscules. C'est tout.



Un peu perturbant au départ mais nécessaire comme un flot de paroles continu, un grand monologue qui raconte le quotidien d'un ado en capuche dans le 77.



C'est un récit qu'à plusieurs reprises, j'ai lu à voix haute pour entendre claquer la langue, sa musicalité, son rythme.



Ça claque, ça pète, ça vit et pourtant il ne se passe pas grand chose dans cet abribus en béton où notre narrateur passe ses journées à fumer des pétards refusant de prendre le car scolaire conduit par Polnareff. Il regarde Enzo, le traître, la fille de novembre, le grand Kevin et les jumeaux partir et reste la journée dans son abri sous sa capuche.



Il nous raconte son 77, et regarde passer les voitures sur la nationale, une rouge, et il se souvient, une jaune, d'autres souvenirs reviennent et surtout 3 métallisées ce matin là.



C'est un roman d'initiation, lui au corps frêle, qui se planque sous sa capuche, nous raconte son bled, ses champs marron, le père Mandrin sur son tracteur, la vieille, les vieux qui jouent au loto, la parisienne, ce qui a fait que son pote Enzo soit devenu le traître, ...



Il nous conte l'arrivée du grand Kevin qui fera de lui un autre.



Je n'ai pas envie de vous en dire plus si ce n'est que c'est rural, c'est noir, ça claque, ça pulse, la vie quoi dans le 77.



L'écriture est tranchée, saccadée, c'est un long monologue sonore et sensible. Poétique à sa manière.

Quelle force d'écriture. Un coup de poing, un coup de maître disent certains.



Ce roman sort de l'ordinaire. A découvrir de toute urgence.



Ma note : 8.5/10


Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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77

Seul dans un abribus perdu en plein milieu des champs d'une petite bourgade de Seine et Marne ( le département 77 du titre de ce premier roman), un jeune vivant dans une ville de cette grande couronne parisienne, ni tout a fait banlieue ni tout a fait province, décide de ne pas compter dans le car de ramassage scolaire qui se présente devant lui et se remémore des instants de sa vie passée dans un entre deux assez singulier...



Dans l’abribus, tout seul,il ressasse son passé en fumant des joints et essayant de mettre des mots sur sur ses pensées et sur cette terre en périphérie de grande métropole, une terre un peu bâtarde qu'il déteste et vénère à la fois.



Marin Fouqué, 77



Marin Fouqué vient du rap et de la scène et cela s'entend pleinement avec ce premier roman presque scandé comme un slam et qu'on peut parfaitement lire à voix haute..



Une langue syncopée, incisive, poétique qui claque et qui donne une vision personnelle et subtile dune jeunesse en manque de repères et rend ce 77 comme un des beaux textes de cette Rentrée littéraire 2019.



Sa plume, particulièrement imagée et métaphorique, insiste sur les sensations et sur les petits et grands événements de notre existence et dépoussière la littérature française traditionnelle, souvent un peu trop corsetée et académique.



Avec énergie et une poésie à ras le bitume aussi addictive que singulière, Marin Fouqué, un peu à la manière d'un David Lopez avec "Fief" ou même Gael Faye avec "Petit Pays" ( un autre slameur) convoque un univers bien à lui, à mi chemin entre la littérature et le slam, entre la poésie et la chronique sociale.



Il en profite également pour se faire le porte voix d'une génération brisée, laissée pour compte, et qui tente tant bien que mal de trouver une place que personne ne semble vouloir leur donner...



Un des romans uppercuts de cette rentrée littéraire !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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77

Ce récit d'initiation à jet continu, sans chapitres, ni espaces, ni dialogues à l'écriture visuelle, métaphorique, saccadée , tranchée, tel un long monologue inhabituel résonne comme du rap ou de la poésie .



En petites phrases pressées , répétitives, urgentes , fulgurantes , brutes, l'auteur , rappeur, boxeur, né en 1991 , dont c'est le premier roman, conte la vie d'un jeune en capuche, seul , sous son abri- bus .

Il ne montera pas dans le car scolaire .



Dans sa solitude musicale , il laisse son regard se perdre sur les terres du 7- 7 , département vague entre La Province et Paris —- au bout du monde ——Entre boue et bitume, autour de vastes étendues de camaïeu de brun, ocre, jaune, les terres du Père Mandrin....Sur son tracteur...





Un livre qui pourrait se lire à voix haute ...qui dit l'innocence et la rage, la violence et les bagarres , la bande de potes qui se partagent un shit bien gras, où on joue encore au loto , où on se fait couper les cheveux au seul bistrot du coin par la fille du patron qui passe son CAP...



Les potes : le grand Kevin, la fille Novembre, le Traitre , les faux jumeaux, et puis lui—- seul.

Il se remémore son passé dans un flux spontané, inventif, fulgurant , fait le bilan d'une enfance sans innocence , sans nostalgie d'un temps heureux , du côté des pylônes et des bennes à ordures , où les jeunes se noient dans un ennui semblable à un épais brouillard ...





C'est la chronique douce amère d'une génération en peine , fracturée , laissée pour compte , où les jeunes galèjent, galèrent, rament pour se trouver , un entre - deux , sorte de chassé croisé entre ville, champs et province , une voix qui porte la parole , existe au milieu des champs , entre construction des corps et fractures des rêves .



Une chronique étonnante où les mots claquent, cognent , piquent , apostrophent ...

Spontané , inventif, criant de vérité , original , obsession sonore, inhabituel.

Qui ne plaira pas à tout le monde ,..



«  Bien sombre , la capuche. Importante la Capuche. Seconde peau. Vrai armure pour corps de lâche .UN abri dans l'abri.. »

«  Vieux qui bavent, vieux qui rôdent, vieux qui hantent. Vieux qui rotent , vieux qui puent . Vieilles carcasses qui traversent l'unique rue . Vieux qui divaguent . Vieux qui se perdent . le père Mandrin est le seul vieux qui bosse encore. »

«  Jeunes , jeunes qui se noient dans leur ennui dense comme le BITUME . »

 « Métallisée .Métallisée . Métallisée.  »

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77

Impossible de rentrer dans cette écriture. Trop serrée, trop heurtée, trop slamée pour moi...j'ai très vite décroché.

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