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Critiques de Marion Fayolle (127)
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Du même bois

Un magnifique premier roman de Marion Fayolle. J'avais découvert d'elle en tout premier ses travaux d'illustration qui me subjuguent et dont se dégagent un symbolisme fou ainsi qu'énormément d'émotions... et j'ai retrouvé tout cela dans ce roman !

Une expérience très sensorielle : On sent la terre, la sueur, on observe les rides sur la peau de la grand-mère, on entend le meuglement des vaches et on pleure quand on projette sa propre famille dans les personnages. Le seul défaut de ce livre est d'être beaucoup trop court.

Dans sa construction et avec le sujet de la famille je le compare à "Pleine et douce" de Camille Froidevaux-Metterie que j'avais adoré également.



Vivement un prochain roman !
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Du même bois



Immersion dans un monde paysan en disparition, « Du même bois » offre aux lecteurs une succession de courts chapitres qui traversent le temps pour mieux souligner le déclin d'un mode de vie où les générations vivent sur la même propriété.

Seule une étable sépare la bâtisse de gauche pour les jeunes de celle de droite réservée aux anciens. Après s'être épuisé à la tâche, « on glisse vers l'autre bout » et on attend la fin.

C'est le cas de la formidable « mémé », reléguée à droite, qui nourrit tout son petit monde pour lui prouver son amour, incapable qu'elle est de montrer ou de dire autrement son affection.

De l'autre côté, il y a « la gamine » qui souffre des mêmes « fragilités » que les membres de la branche paternelle.

Et puis, il y a tous les autres : la mère de « la gamine » qui tente tant bien que mal de sortir son enfant de son mal-être ; les enfants qui parcourent la campagne et construisent des cabanes en jouissant d'une liberté que leurs alter egos de la ville ne pourront jamais savourer ; le beau-frère qui ne tourne pas rond et qui vit terré dans sa chambre auprès de la « mémé » ; les « bêtes » qui nourrissent la famille...

Avec une grande justesse, par petites touches rappelant que Marion Fayolle est une dessinatrice de talent, dans une écriture à l'os mêlant rudesse et tendresse, « Du même bois » est une ode à tous les invisibles qui vivent de et dans la nature et pour lesquels la vie et la mort, celle des hommes et des animaux, sont intimement liées.

Il y a du Marie-Hélène Lafon chez cette autrice, et c'est un compliment.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Du même bois

Les saisons rythment la vie à la ferme, la famille y demeure, de génération en génération, la mémé guette sur cette famille silencieuse. Les mots existent pour dire le nécessaire, les mots du cœur sont mis sous couvercle. La gamine, elle a envie de parler pourtant, elle se sent sensible, elle se sent bouillonner, surtout à l’adolescence quand les garçons la croise.



Le silence s’impose pour éviter que les failles ne s’ouvrent, pas de temps à perdre quand les bêtes induisent un réveil aux aurores, à veiller sur elles nuit et jour, à les nourrir, à les aider à mettre bas.



Marion Fayolle sonde la ruralité et son âpreté avec une poésie toute douce. Elle questionne le temps qui passe, ce qui en subsiste. Elle valorise la vieillesse, cet âge qui défile impossible à rattraper mais qui insuffle de la bienveillance, la mémé en est la personnification même.



Marion Fayolle dresse le portrait d’une famille, chaque membre de cette famille a le droit à son chapitre. Elle n’oublie pas la génération qui aspire à d’autres choses, celle qui peut affaiblir la tradition mais ouvrir de nouveaux horizons.



Du même bois, livre de la transmission, de la filiation et des racines profondes.
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Du même bois

Dans ce corps de ferme, tout le monde vit ensemble, les petitous, les jeunes, les vieux, avec les bêtes et la solidarité comme trait d'union pour tenir chaud à tout le monde. On change simplement de place avec le temps, aile gauche aile droite, avant de retourner à la terre. La vie et la mort se regardent en face, sans faux-semblants. On s'aime avec pudeur, parfois sans mots. Juste avec les gestes. Un bol de soupe vaut plus qu'une pluie de mots. Ici, on sait cette évidence. Personne ne reste sur le bord du chemin. Tout le monde a droit à ce grand tout, rude et simple. Même ceux qui ont des bêtes dans le cerveau.



Un roman terriblement généreux.



Une plume époustouflante.
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Du même bois

Du même bois de Marion Fayolle est un premier roman d’une grande maturité, très maîtrisé et singulier, la structure peut dérouter, mais c’est une lecture sensorielle, fluide, presque imagée.



Du même bois, c’est rude, un peu violent, poétique et rempli d’amour. Les mots y sont très délicats, pudiques, profonds, parfois les silences sont dangereux, parfois au contraire ils ont plus de sens que tout le reste. On perçoit que c’est un texte très intime mais Marion Fayolle rend le roman assez universel notamment en ne donnant ni de prénom ni de nom ni même de réelles descriptions à ses personnages. Des personnages complexes, qui ne se comprennent pas toujours mais s’aiment.



Quand on connait la ferme, toutes les problématiques qu’elle soulève avec beaucoup de tendresse font sens avec la réalité, notamment le quotidien de la vie à la campagne avec des animaux. Elle aborde de manière intelligente et touchante la maternité (l’analogie avec les bêtes est vraiment une réussite je trouve) et les transmissions de génération en génération, les héritages éducatifs, matériels, émotionnels, le dysfonctionnement familial alimenté par le silence, la vieillesse, la vie à la ferme et l’amour pour les bêtes.



Je crois que j'aurai aimé que ce soit un peu plus long, peut-être.
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Du même bois

Dans ce bout d'Ardèche, le temps est presqu'immobile

Depuis toujours, on va du corps de ferme du côté gauche à celui du côté droit, lorsque le temps a passé, que la vie s'est avancée, que l'âge s'est installé

Entre les deux, l'étable. La proximité avec les bêtes est constante. Dans leur présence, dans leurs odeurs, dans leurs bruits, dans leur chaleur

Il en a toujours été ainsi



Et puis cette fillette, cette "Petit tout" dont les gestes, le caractère et les volontés diffèrent. Lentement, sûrement, rien ne sera plus comme avant



Pour son premier roman, Marion Fayolle, déjà dessinatrice, utilise les mots pour nous dépeindre et nous recréer un monde, rustique et bucolique, et sa transformation, progressivement inéluctable

Ses mots, délicats et poétiques, sont empreints de couleurs, de fraîcheur, d'un brin de candeur et de beaucoup de douceur



Et moi qui suis profondément citadine, j'ai eu comme une petite pointe de nostalgie une fois la dernière page tournée
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Du même bois

Dans le genre, je préfère Joncour ou Marie-Hélène Lafon; c'est un premier roman d'une dessinatrice reconnue. La nature est bien présente et on "voit" la ferme avec le logement des vieux séparé de celui des jeunes par l'étable.

Je me suis intéressée à celui qui parait fou et alcoolique, quasiment amoureux d'une poule faisane et à la "gamine".

L'histoire se reproduit de génération en génération jusqu'au moment où plus personne ne veut prendre la relève.
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Du même bois

Du même bois

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La vie à la ferme est affaire de famille et de transmission. Génération après génération, on y naît, on y vit, on y travaille et on y meurt dans un cycle proche de celui de la nature. Et les êtres se suivent dans ce corps de ferme qui les garde à l’abri, leur sert de colonne vertébrale, comme une matrice nourricière et protectrice, accueillant, indifféremment, bêtes et humains.

Mais c’est quand la transmission s’est grippée, quand les étables se sont vidées de leur bétail, que Marion Fayolle a ressenti le besoin de d’écrire , de coucher sur le papier, les souvenirs de la ferme de ses aïeux, comme une dernière tentative de la garder présente, vivante. Peut-être sa façon à elle d’en transmettre l’héritage symbolique à son fils.

Alors, dans ce récit, de façon presque impressionniste, par touches successives dans de cœurs chapitres, elle dit la cohabitation des générations, le dur labeur, les plaisirs simples, la solidarité familiale, l’entraide, l’éveil des sens et le désir, le rapport à la terre, quasi charnel. La langue est belle, poétique et brute à la fois, pour livrer un livre très tendre, tout en douceur, sur le temps qui passe. On ressent une pointe de mélancolie à l’idée de voir une époque s’éteindre, une douce nostalgie mais pas de regrets. Le cours inexorable de la vie et l’impérieux besoin de dire l’attachement a son terroir et la nécessité d’en garder le souvenir. C’est émouvant on a du mal à refermer la porte de cette ferme désormais vide. Puisse t-elle continuer à vivre dans les pensées de tous ses lecteurs.

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Du même bois

Waouh ! Quelle puissance évocatrice en ce court roman de 52 pages !

Toute une époque, une façon de vivre à la campagne, saisies dans leur quintessence et exprimées dans une plume sensible et précise.

Comme une photo jaunie qui incarnerait à elle seule le passé avec la perception de l’ambiance et de la vie des personnes.



Une plume aussi évocatrice que les dessins de Marion Fayolle. Car elle est plutôt connue pour ses BD. Notamment pour « les amours suspendues » où elle a reçu le prix spécial du jury du festival d’Angoulême en 2018.



L’autrice revient sur ses souvenirs d’enfant en Ardèche, avec beaucoup de lucidité et de poésie. Un village comme des milliers d’autres….



Cela ne correspond pas surtout pas à une vie idyllique. Elle est dure, ingrate, mais elle est simple et chacun l’accepte car il en a toujours été ainsi.

Non pas de la résignation, plutôt de la sagesse.

La vie dont fait partie la mort : « Mais tant qu’il reste la mémé, ça les rassure, c’est qu’ils ont du temps, encore, devant eux. » On l’apprivoise avec les animaux, avec les anciens qui partagent le même toit.

Chaque génération à sa place, chacune avec sa part de labeur, chacune utile.



La vie, le travail à la ferme, la vieillesse, la mort, les enfants qui changent et ne veulent plus de cette vie-là : « Quelque chose s’est perdu. Un problème de langue. Des langues qui ne savent plus prononcer certains sons, qui ne fonctionnent plus pareil. Les langues des vieux ne parlent que le patois et n’ont embrassé qu’une seule bouche.

Ils ont tous fêté leurs noces d’or, cinquante années de mariage, la grande messe, les discours, le repas avec la famille et les jeunes qui ne comprennent pas comment c’est possible parce que leur langue à eux, (..) lèche de nouvelles lèvres chaque samedi soir, a envie d’explorer le monde. »



J’ai vu les personnages évoluer devant mes yeux, comme dans une BD ou un film : « le pépé, la mémé, l’oncle, la gamine… ». Avec ces noms génériques, ils prennent encore plus de force et incarnent à eux seuls, une époque.



Force de l’évocation et charme de la nostalgie. Bluffant pour un premier roman !



Lu dans le cadre du prix Orange 2024.

Merci à lecteurs.com et aux éditions Gallimard pour cette belle découverte.

Instagram : commelaplume


Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Du même bois

Un premier roman, une pépite à découvrir😍"Dans une ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération : on s’occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l’étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer. Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s’imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce" Marion Fayolle nous parle ici des failles, des blessures, des inquiétudes, avec une écriture très douce. J'ai apprécié ce rythme d'écriture qu'on ne lâche pas, un beau livre sur les liens, l'amour difficile à exprimer d'une génération à une autre. Un livre à conseiller!
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Du même bois

Un premier roman très réussi, écrit avec délicatesse et poésie pour décrire la rudesse de cette vie rurale qui se duplique de génération en génération dans la ferme familiale où les bêtes occupent une place centrale.

Le quotidien des membres de la famille est dur, les journées sont remplies de tâches répétitives épuisantes, vivre sous le même toit permet de veiller sur les ancêtres mais ne laisse guère liberté. L'avenir semble tout tracé pour les jeunes.



''La bâtisse est tout en longueur, une habitation d’un côté, une de l’autre, et au milieu une étable. Le côté gauche pour les jeunes, ceux qui reprennent la ferme, le droit pour les vieux. On travaille, on s’épuise, et un jour, on glisse vers l’autre bout.''



J'ai adoré vivre près des vaches, les entendre meugler, sentir l'odeur du foin, découvrir le paysage autour de la ferme où les vaches vont pâturer.

Pour moi, cette lecture a été un grand bol d'air frais, le souvenir lointain de vacances d'été passées à la campagne dans une ferme isolée où plusieurs générations vivaient sous le même toit.

Je serai au rendez-vous pour le prochain roman de cette autrice que j'ai bien l'intention de suivre.
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Du même bois

C'est un très bon texte ! J'ai trouvé ce roman bien écrit, il se lit facilement et avec plaisir. L'auteur fait preuve d'une puissance évocatrice singulière qui confère au texte de très beaux passages, de très belles images.

Du point de vue strictement formel, j'avoue avoir peu gouté à cet empilement d'événements sans réel lien en plus. Je pense que c'est tout à fait voulu et qu'il s'agit là d'un procédé mais j'y ai peu été sensible. Cela n’ôte en rien à la dimension littéraire de ce texte, à la sensibilité de ce qui y est dépeint.
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Du même bois

Voici un livre vite lu et vite oublié. Est-ce une très critique très grave ? Non pas tant que ça, car le temps que l’on passe avec Marion Fayolle est agréable. Elle raconte bien d’où sa narratrice est originaire. D’une ferme en montagne, où des générations de paysans se sont succédées en soignant avec amour leur bêtes.



On sent aussi que l’autrice veut raconter cela sans s’impliquer, l’enfant s’appelle « la gamine » et c’est un personnage comme « la ferme » , « la mémé » , « les buissons », « les bêtes » …



On feuillette un livre d’images avec des personnages qui passent dans un beau décor.



Difficile d’en dire plus, sauf que ce monde n’existe plus et qu’il valait bien sans doute ce témoignage.
Lien : https://luocine.fr/?p=17941
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Du même bois

j'ai adoré ce livre. On y parle du monde paysan. Marion Fayolle raconte l'histoire de la transmission familiale, des loyautés (plus ou moins bien vécues).

De l'exode rural qui jette les gens de la campagne dans la l'anonymat des villes.

Le ton et le style du livre épousent méthodiquement la vie qui se déroulent à la campagne. Pas d'emphase, des phrases courtes qui révèlent avec justesse le quotidien.

Quel magnifique récit !











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Du même bois

Je connaissais Marion Fayolle pour son travail d'illustratrice et autrice de BD que j'appréciais pour sa poésie et la façon onirique dont elle met en image la vie de ses personnages. Je la découvre romancière et je retrouve avec plaisir cette même poésie.

Marion Fayolle nous raconte l'histoire d'une ferme et de la famille qui y vit sur plusieurs générations. Il y a la gamine, le pépé, la mémé, le petitou... On ne connait pas leurs prénoms et pourtant on s'attache à leur histoire, aux joies et aux peines qu'ils rencontrent. L'autrice embarque avec succès le lecteur au cœur de cette ferme qui bientôt ne sera plus car la jeune génération est partie pour la ville. Plus personne ne veut de cette vie de dure labeur. Cette histoire c'est l'histoire de la famille de l'autrice, cette ferme elle l'a connue enfant et ça se sent. On sent que ce monde agricole, Marion Fayolle le connait, l'a côtoyé et c'est ce qui rend son livre touchant, empli d'émotion et juste à la fois.

Une lecture que je recommande !
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Du même bois

Marion Fayolle s'est fait connaître depuis quelques années déjà pour son travail graphique aux éditions Magnani (notamment « Les amours suspendues », prix spécial du jury au festival d'Angoulême 2018).



Mais pour ce premier roman à dimension autobiographique, où l'on ressent son attachement profond à la campagne (comme paysage, lieu de vie, au contact des animaux), le dessin lui semblait « trop propre », il lui fallait davantage de place pour les mots. Elle recherchait également une autre forme d'écriture que la bande dessinée, pour sa famille (notamment sa grand-mère), à qui le livre est dédié.



C'est l'histoire d'une ferme familiale en Ardèche, une vie à l'ancienne, où les générations vivent ensemble (le pépé, la mémé, le beau-frère un peu fou, la gamine…), dans une proximité avec les vaches qu'ils élèvent.



Marion Fayolle raconte d'une plume douce et sensible le quotidien du travail à la ferme, l'enfance aux côtés des bêtes, les odeurs d'étable, les meuglements, le corps qui change, la transmission entre les générations et la place que chacun doit trouver.

« Les enfants, les bébés, ils les appellent les petitous. Et c'est vrai qu'ils sont des petits tout. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout. C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. »



Pas de noms pour les personnages, ce qui inscrit le récit dans une forme d'intemporalité, la campagne étant un personnage à part entière. Des chapitres courts, comme des instantanés (des images) avant qu'ils ne disparaissent. La nostalgie d'un monde qui s'efface, un regard sensible et poétique sur la ruralité.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard de m'avoir fait découvrir ce très beau roman dans le cadre de l'opération Masse Critique - Littérature.
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Du même bois

Elles sont faites "du même bois" les femmes et les bêtes qui vivent à la ferme, elles franchissent les mêmes étapes, de la naissance à la mort. La dernière "la gamine" va porter en elle tous les paysages, tous les labeurs, toutes les failles des générations précédentes.

Marion Fayolle évoque la ruralité d'autrefois, la vie à la ferme de 3 générations quand bêtes et gens habitaient le même toit, partageaient les mêmes rigueurs climatiques et le même respect du vivant.

Bel hommage à ses grands-parents et à ce monde paysan disparu.





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Du même bois

Ce court roman est un joyau aux mille facettes !

Une ferme en montagne où ont vécu quatre générations d'humains et leurs animaux en constitue le décor, je devrais dire l' âme. Marion Fayolle dépeint les membres de cette famille dans des scènes de la vie quotidienne rurale ; ce n'est ni le paradis, ni l'enfer : petits bonheurs enfantins, drames, communion avec la nature, relations houleuses entre générations, hérédités calamiteuses, joies familiales, tout y est croqué avec tendresse, poésie, parfois sans concession mais avec empathie.

On sent l'immense respect de l'autrice pour ses parents, grands parents et autres membres de la famille et on comprend son déchirement de devoir abandonner la ferme.

Les raccourcis et ellipses sont saisissants , ses figures de style surprennent, apportent une bouffée de fraîcheur au roman paysan.

Marion Fayolle dessine et peint avec les mots aussi habilement qu' avec ses crayons et pinceaux.

Chacun pourra faire son miel de ce récit à portée universelle.
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Du même bois

C’est l’histoire d’une ferme. Ou plutôt, c’est l’histoire d’une famille. Et comme dans un jeu des sept familles, on n’a pas besoin des prénoms. Il y a le pépé sous les myosotis, la mémé qui avance à tout petits pas, le beau-frère un peu fou, la gamine et ses colères. “Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable.”



Ils l’ont tous en eux, la ferme. Dans la poitrine et sous les ongles, les bêtes, les odeurs, le bois, les cris des veaux. Même la gamine, qui avance tant bien que mal, chargée d’une grogne qui n’est pas la sienne. “C’est pas toujours facile d’être un petit tout, d’avoir en soi autant d’histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi.”



Elle a beau s’éloigner du troupeau, la gamine, partir étudier de l’autre côté des montagnes, elle n’y peut rien. Elle leur ressemble. La mémé, la mère, la gamine, de plus en plus les mêmes, comme un dégradé. Et on ne sait plus quelle tasse est à qui, dans les grandes tablées.



“C’est trop tentant d’aller interroger les pierres, de braconner le passé, d’en remplir des brouettes.” Dans ce livre à l’écriture terreuse, il y a l’espoir de l’avenir dessiné dans ce qui précède. Malgré les échardes.
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Du même bois

Il y a plusieurs semaines j'avais vu ( sur Babelio bien sûr) une critique sur ce livre et ce que j'y avais lu m'avait fait immédiatement inscrire ce titre sur ma liste et voilà que cet après-midi, je tombe par hasard sur YouTube sur une lecture scénarisée de ce texte par l'autrice associée à un musicien .

C'était un spectacle à la maison de la poésie et c'est le bon endroit car ce récit est tellement poétique !



Je vient de passer 1h15 dans cette ferme, avec ces générations successives, ces vies de travail accordées à la nature, cette organisation du temps, des tâches et des places qui paraît immuable. " On naît dans le lit de gauche et on meurt dans le lit de droite".

Et cette immobilité est sans doute "enfermante" mais aussi contenante.

...Et puis la vie change au fil des générations et finalement personne ne reprend la ferme. "Heureusement que le pépé n'est plus là pour voir ça "



Même si mes racines ne sont pas ariegeoises mais limousines, j'ai complètement retrouvé cet univers de travail, de la nature à la fois rude et protectrice, de l'amour des animaux, de l'entraide entre générations, entre voisins... Non, tout n'était pas mieux avant mais ces valeurs transmises constituaient une colonne vertébrale.

Et puis, même si ça pouvait être douloureux pour les anciens de voir les plus jeunes changer radicalement d'univers, ils nous renvoyaient plutôt de l'admiration que des reproches pour peu que l'on ne les prenne pas de haut et qu'on leur montre que malgré tout on restait dans la continuité, c'est-à-dire qu'on ajoutait d'autres connaissances, codes sociaux, etc mais sans s'amputer de ces racines pleines de savoirs sur la Vie et la Mort ( c'est très important ce rapport naturel à la mort ). En d'autres termes qu'on restait "du même bois "



L'auteur, la gamine, rend un bel hommage à sa famille, assure la pérennité du souvenir des personnes et de ce mode de vie qu'elle ne magnifie pas mais auquel elle montre beaucoup de respect .

Et le petitou peut lui dire " maman, quand tu seras morte, ce qui sera bien c'est que je pourrai lire tes livres pour penser à toi "



Enfin, quelques mots sur l'écriture : fluide simple, très évocatrice et éminemment poétique.



Bref, j'ai été séduite tant par le fond que par la forme.



Je vous souhaite un beau moment de lecture...

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