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Critiques de Marion Poschmann (8)
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Les îles aux pins

Gilbert Silvester, teuton, barbelogue dans le cadre d'un projet à financement tiers, pense que sa femme Mathilda le trompe. Pourquoi “pense “? Car il l'a vue le tromper en rêve, et car depuis longtemps elle est d'une surprenante bonne humeur, et d'une extrême gentillesse avec lui....tiens, tiens la salope ! Résultat, pour ne pas l'affronter, au lendemain du rêve il prend le premier avion pour Tokyo. Pourquoi faire ? İl n'en a aucune idée. Qu'un mec soit jaloux de son conjoint sans raison apparente juste par manque de confiance en lui-même, rien de plus banal, mais de là qu'il débarque à Tokyo, sans but, juste comme ça, ça devient moins banal......et quand sa route croise celle d'un jeune étudiant japonais suicidaire, ça devient encore moins banal.....

Là encore un style d'écriture directe à l'humour cynique fait le sel d'un récit qui du léger bascule dans un récit beaucoup plus profond, que l'écrivaine allemande creusant peu à peu dans le passé et la psychologie des personnages, nous laisse déchiffrer. Gilbert à son arrivée à l'aéroport, s'achète au kiosque de presse en traduction anglaise des oeuvres de Bashô, maître du haïku ( 1644-1694), qui va lui servir d'horizon dans cet atterrissage improvisé et sans but, à l'autre bout du monde.

Lasse du monde, à une certaine époque de sa vie, Bashô laisse derrière lui tout ce qui se trouve dans ce bas monde, pour s'enfoncer dans l'intérieur des terres, suivant l'exemple de son maître autre fameux poète Saigyo (1118-1190). Il éprouve l'envie de lune, envie de claire de lune au-dessus des célèbres îles Matsushima. “Matsushima, le lieu le plus beau du Japon, la baie des Îles aux Pins ». Un pèlerinage vers la vie intérieure, les pins, la lune.....une idée qui plaît à Gilbert qui décide de s'y rendre suivant le chemin qu'avait pris Basho, traînant à sa suite le jeune japonais suicidaire..... Je vous laisse découvrir la suite de ses pérégrinations en même temps que sa femme “infidèle “, qu'il prend comme confidente épistolière.

Une histoire insolite, amusante et déroutante. Dans un amalgame de poésie, de sociologie du suicide chez les nippons, de pilosité mâle sous toutes ses coutures et de renards, un voyage intérieur dans le pays du zen, de l'ordre et de la propreté extrême, dont il revient au lecteurs et lectrices d'en faire la synthèse. Un défit et une curiosité dans le cadre d'un de mes pays de prédilection, dont le voyage m'a plue plus que la synthèse, laquelle à mon avis ici n'a pas grande importance.



« Les Îles aux Pins de Matsushima.....un lieu prédestiné aux poèmes, un uta-makura, ce qu’on appelle un oreiller à poèmes. »



Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce beau livre !

#LesîlesAuxPins #NetGalleyFrance
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Les îles aux pins

Les Îles aux Pins, c'est la destination finale d'un voyage initié de la façon la plus improbable qui soit. Gilbert, obscur chercheur universitaire allemand, spécialiste ès « barbologie » (soit la science qui étudie la barbe dans tous ses états, ou plutôt dans ses sens religieux, historique, sociologique,...), Gilbert, donc, fait un cauchemar : sa femme le trompe. Au réveil, il prend son rêve pour argent comptant et, en proie à la fureur la plus légitime, se rend fissa à l'aéroport où il achète un billet pour, au hasard, Tokyo. Sur place, il se procure, en guise de guide de voyage, un grand classique de la littérature japonaise, à savoir les récits de voyage du poète Basho (1644-1694). Un peu plus tard, il fait la connaissance de Yosa, un étudiant désespéré qui ne jure, pour son funeste avenir, que par un autre genre de guide, le Manuel complet du suicide. Gilbert est bien décidé à empêcher Yosa de réaliser son projet morbide, et l'entraîne avec lui sur les traces de Basho, en route vers les Îles aux Pins, but ultime du poète.

Ce roman commence dans l'absurde et la cocasserie, et c'est très amusant. Mais bientôt, il se transforme en un pèlerinage initiatique, fait de poésie, de philosophie, de botanique et de réflexions sur la pilosité masculine et sur les renards. Et là, c'est trop déroutant pour moi, parce que je ne comprends pas où on va, à part aux Îles aux Pins, évidemment. Et quand je ne comprends pas, ça m'agace ou ça m'ennuie, et ici ça n'a pas manqué, tout cela m'a au final un peu... barbée. Mais bon, ce n'est que mon petit avis sur ce roman insolite, qui plaira sans doute aux amateurs d'ambiances japonaises et de poésie.



En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Les îles aux pins

Cette lecture de l'auteure allemande Marion Poschmann m'a été conseillée par Bookycooky, suite à ma lecture de « Cent onze haïkus » de Bashô Matsuo. En effet, ce petit roman de deux cents pages suit les traces de ce poète du 17ème siècle. Considéré comme un des grands maîtres classiques du haïku japonais, Bashô s'est détourné de la société pour devenir moine itinérant.



*

Gilbert Silvester, le narrateur, se réveille un matin après avoir rêvé que sa femme le trompait. Quiconque ferait un tel cauchemar se dirait que ce n'est qu'un mauvais rêve, mais lui s'enferme dans cette idée, persuadé que sa femme de trop bonne humeur depuis quelques temps lui est infidèle. Furieux, il l'interroge, mais elle nie.

Sur un coup de tête, il s'enfuit de son domicile et choisit de partir à l'étranger en prenant le premier vol international disponible. C'est ainsi que, par le plus grand des hasards, il atterrit à Tokyo.



Là, inexplicablement, il achète les récits de voyage de Bashô Matsuo et décide de suivre les traces du célèbre poète et de partir à la recherche des célèbres pins de Matsushima.

En se détournant du monde, il espère porter un regard neuf sur sa vie et lui donner un nouveau souffle.



« Gilbert trouvait que son propre projet pour se détourner du monde était préférable.

Pins noirs sur une falaise, solitude, autarcie et embruns salés. »



En chemin, il rencontre un jeune étudiant japonais, Yosa Tamagotchi, sur le point de mettre fin à ses jours en se jetant sous les rails du métro. Gilbert décide le distraire de ses pensées morbides en le prenant sous son aile et en l'emmenant avec lui.

C'est ainsi que tous deux partent sur les traces du maître du haïku, Gilbert pour admirer la lune au-dessus des îles aux pins de Matsushima, Yosa pour trouver l'endroit idéal à son suicide.



*

Ce roman est assez étrange et ambigu, mais sans jamais être déprimant. Au contraire, l'écriture de l'auteure est emplie de poésie, de mélancolie, de douceur, comme une invitation à la contemplation et à l'introspection.

Marion Poschmann capture avec légèreté le souffle chaud de la brise marine, la beauté fugitive des saisons, la splendeur de la nature, le jeu changeant des couleurs, l'odeur des conifères.



« La forêt de hêtres est déjà roussie par l'automne, comme un malade qui penche vers la mort… »



La nature y est prédominante.

La nature y est reine, livrant au lecteur de magnifiques descriptions.



« La forêt ouvrait ses grandes ailes noires, se fermait sur eux en gémissant, se rétractait pour devenir de plus en plus dense. À qui voulait-on échapper quand on pénétrait dans cette forêt ? Un puissant organisme de feuilles les enveloppait de son humidité, les enveloppait de son bruissement imposant, de souffles et de chuchotements, de l'exhalaison d'une pourriture de mauvais augure. »



*

Gilbert adopte le journal de voyage, suivant ainsi les traces du maître, composant, au gré des paysages et des rencontres, des haïkus comme de petites touches impressionnistes.



La justesse des mots pour sublimer l'ordinaire.



D'une poignée de mots, suspendre l'instant présent.

D'une brassée de mots, dépeindre des impressions fugitives.



« Lourde de larmes reste

ma manche, elle ne sèche pas –

telle une pierre en mer

que même la marée basse

recouvre, nul n'en sait rien. »

*

Mais les mots de l'auteure déroutent, l'idée de la mort se superpose à la beauté des paysages.

Le lecteur, tenu intentionnellement dans le flou, ne sait pas si Gilbert rêve ou imagine ce compagnon de route.



Je me suis posée beaucoup de questions qui parfois n'ont pas trouvé de réponse : Ce voyage est-il physique ou intérieur ? Quelle est la part de réel et d'imaginaire ? Yosa est-il réel ou existe-t-il uniquement dans la tête de Gilbert ? Quelle est la finalité de ce récit qui s'achève de manière si abrupte ?







*

Pour conclure, ce récit est une expérience de lecture assez particulière, intrigante et originale, mais qui ne plaira pas à tout le monde. Tout au long du récit, j'ai ressenti une sorte de fascination et d'étrangeté, avec cette curieuse impression de lire un auteur japonais.



Cette lecture m'a intéressée, sans être pour autant un coup de coeur. Merci Bookycooky pour cette lecture, elle sort vraiment de l'ordinaire. Je serais ravie si d'autres lecteurs s'exprimaient sur ce roman et ses multiples interprétations.

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Les îles aux pins

Nous suivons Gilbert Silvester, un chercheur devenu par hasard barbologue. Le récit démarre avec un rêve : celui où Gilbert voit sa femme Mathilda le tromper. Interrogée, la jeune femme nie farouchement, ce qui ne fait que confirmer la réalité de l’adultère aux yeux de Gilbert. Sa réaction est de prendre la fuite, le premier avion accessible est pour le Japon, et il se retrouve donc à Tokyo. Le pays l’attire peu, d’autant plus que les Japonais sont glabres. Il achète à l’aéroport quelques livres dont les œuvres de Bashŏ. Le fameux voyage de ce dernier vers les îles aux Pins va devenir un peu son guide de voyage, encore plus lorsqu’il fait par hasard connaissance de Yosa, un jeune étudiant japonais sur le point de se suicider, qu’il entraîne dans son sillage en essayant de le détourner de ses projets.



Le livre démarre d’une façon assez ironique, entre le sujet d’études surréaliste de Gilbert, sa façon de partir à l’autre bout de la planète à partir d’un prétexte, sa manière de considérer le jeune Japonais, en lui apprenant presque sa culture. Petit à petit toutefois, l’absurdité de la vie de Gilbert, la vie de couple fondée sur les non-dits et les frustrations, le besoin de poser les choses émerge entre les lignes, et les discours fanfarons. Une sorte de poésie, à rechercher entre les constructions modernes et les dégâts du tsunami apparaît également, le livre se fait plus lyrique dans la dernière partie.



Le livre est incontestablement intéressant et ambitieux, même si tout cela n’est pas convaincant en permanence et que la fin ne m’ait pas complètement séduite. Mais il y a des très bons moments, c’est parfois drôle, parfois touchant, cela suscite des questionnements. L’écriture est simple, directe, mais elle se complexifie et devient plus lyrique à certains moments, illustrant une forme d’ouverture, d’épanouissement dans la vie intérieure du personnage principal. Sans être un immense coup de coeur pour moi, c’est un roman dont la lecture a été plaisante, et qui sans doute laissera une trace.
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Les îles aux pins

Matsushima ya 


aa Matsushima ya 


Matsushima ya



Si vous êtes intrigué(e) par ce haïku , sachez que vous le serez encore bien plus en prenant la direction de Matsushima , la baie des îles aux pins, dont la beauté laisse le poète sans voix. Pour y arriver il vous faudra tailler la route en compagnie de Gilbert et Yosa, deux drôles d'acolytes. L'un veut se détourner du monde, l'autre veut le quitter.

Gilbert, un universitaire berlinois, utilise le prétexte d'un cauchemar pour larguer les amarres et s'envoler tel une feuille morte vers le Japon qu'il a manifestement choisi au hasard . A l'aéroport il achète le célèbre classique japonais sur le pèlerinage du poète Matsuo Basho qui lui servira de guide touristique.

Yosa est un étudiant japonais totalement désespéré à la recherche du meilleur endroit pour mettre fin à ses jours. Son guide à lui recense les lieux de suicide les plus populaires du pays.

Les deux hommes se rencontrent à Tokyo et c'est ensemble qu'ils entament un voyage insolite sur les traces d'un poète disparu depuis 300 ans.



Avec ce roman il ne faut pas s'attendre à un récit de voyage classique. Marion Poschmann mêle à la découverte de certains aspects de la culture nippone des considérations botaniques et des réflexions philosophiques sur la pilosité masculine, le tout saupoudré de poésie.Tout ce qui concerne les contingences matérielles est gommé comme par magie.

De prime abord le sens de tout ça n'apparaît pas clairement. Pour moi il est resté totalement obscur, ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier la grande beauté du langage et surtout l'humour de ce texte. Le regard d'un européen face aux particularités d'une culture à laquelle il ne connait strictement rien donne lieu à des des scènes merveilleusement comiques. Les réactions de Gilbert devant ce monde raffiné donne l'image d'un vrai rustaud. Peu attiré par les beautés naturelles, il aurait même tendance à trouver tout ce qu'il découvre sans grand intérêt, voire moche. Mais en en prenant l'étroit sentier de la poésie, s'il n'atteint pas le satori, une petite fenêtre s'ouvre quand même dans son esprit...



En compagnie de Gilbert j'ai bien ri et je me suis un peu ennuyée avec ses histoires de barbe qui ont fini par franchement me barber. ☺ Ce petit voyage au pays du soleil levant ne m'a pas déplu. Il faudrait que j'y retourne !
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Les îles aux pins

Gilbert rêve que sa femme le trompe. Même si elle le dément, il part sur un coup de tête et va au japon, pour continuer son étude sur la présence de la barbe dans les représentations religieuses. Là-bas, il rencontre un jeune japonais prêt (ou presque) à se suicider. Il décide alors de faire un voyage avec ce jeune homme en suivant les pas du poète Matsuo Basho, promettant également à Yosa de regarder les lieux idéaux pour le suicide qu’ils trouveront sur leur route.



Ce roman est très court, mais aborde de nombreux sujets, plus ou moins aboutis. Premièrement toutes les réflexions sur la barbe dans l’art religieux n’apporte strictement rien au roman, et au contraire alourdi même si ça peut être amusant par moment. L’aspect poétique est un peu plus travaillé, puisqu’il évolue avec l’esprit de Gilbert qui s’ouvre petit à petit à la culture nippone qu’il ne connaît et ne comprend pas au début.



La relation entre Gilbert et Yosa est un peu bizarre, puisque Gilbert est à la fois déterminé à sauver Yosa, mais ne fait pas grand-chose pour lui faire remettre en cause ses projets. De toute manière, on peut dire que Gilbert a un comportement assez étrange (il n’y a qu’à voir la façon et la raison pour laquelle il quitte sa femme) et on ne s’attache que peu au personnage.



La fin ne m’a pas non plus convaincue, j’ai été surprise de tourner la page et qu’il n’y ait rien de plus.



Bref, certains passages sont plutôt réussis, il y a un peu d’humour, de la poésie, des descriptions sympas de la culture nippone, mais sur le sujet, j’ai déjà lu d’autres romans qui m’ont plus convaincu !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Les îles aux pins

Mais quel est cet ovni? A un moment je me suis demandé si je ne m’étais pas trompée d’embranchement en suivant l’histoire de ce livre. A se demander si on est pas en pleine crise psychotique?
Bon déjà, le postulat de base: un homme rêve que sa femme le trompe, et parce qu’elle le dément au réveil, part sur un coup de tête à l’autre bout du monde. Hum. Soit. C’est totalement farfelu, mais c’est marrant.
Et après, il rencontre un étudiant japonais qui se balade avec le livre des meilleurs spots pour le suicide au Japon. Ca aussi c’est farfelu, mais presque marrant en fait.
Et enfin, son obsession pour la barbe, ce qu’elle représente, et le gars qui part en expliquant ensuite sommairement que c’est pour son boulot sur les barbes, alors même que si y’a bien un truc qui caractérise nombre d’asiatique, c’est qu’ils n’en ont pas (génétiquement, ça pousse pas. A part les trois poils de chaque côté de la bouche et les quatre en bas, vous comprendrez pourquoi dans les films de samourais ou de ninja les vieux sages ont une barbe de cette forme…) (oui oui ok y’en a chez qui ça pousse, mais je vous jure que c’est une spécificité génétique.) Totalement farfelu, mais bon.

En dehors de ça, c’est agréablement écrit, mis à part que ça ne va nulle part à part vers les îles aux pins. Mais j’ai remarqué que c’est un reproche que je fais régulièrement voire tout le temps aux livres édités sous l’égide « Cosmopolite ». Je ne sais pas pourquoi, les fins de ces livres me paraissent abîmer le livre, elles restent en suspends, elles ne résolvent rien, elles me font du mal presque, vraiment cette impression d’une équation irrésoluble. C’est ennuyeux, zut, c’est déjà comme ça dans la vie, pourquoi me faire ça dans les livres? J’en suis à m’interroger sur le responsable de cette collection. C’EST QUOI SON PROBLEME??

Mais bon, revenons à nos moutons. Ou à nos pins. C’est un livre agréable, farfelu, l’impression de tomber dans un autre monde. Je crois que c’est le genre de livres où il faut se départir de toute logique juste pour profiter du voyage. Ne pas chercher à trouver les gens sympathiques ou non, ou comprendre leur façon d’agir, ni même espérer faire quoi que ce soit pour eux. Juste profiter de la promenade. Si vous êtes capable de ça, alors vous apprécierez ce livre. Et chercherez aussi peut-être une anthologie des barbes, de la représentation de Dieu à nos jours, qui sait. Vous aurez peut être aussi envie de partir au Japon, mais tant que ça n’est pas pour faire un point sur les meilleurs endroits pour finir volontairement sa vie, ça ira.
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Les îles aux pins

Gilbert Silvester a rêvé que sa femme le trompait et c'est sur ce faux prétexte qu'il décide alors de s'envoler pour le Japon.

Gilbert Silvester est un universitaire allemand, un modeste chercheur, barbologue, professionnellement largué, "contraint d'exécuter des travaux stupides et médiocrement rémunérés, qui lui étaient dictés par des gens qu'il méprisait du fond du coeur".



Et à présent, il se voyait forcer par sa propre femme à se rendre au Japon!



“Du temps des samouraïs, ce pays reléguait ses intellectuels indésirables sur des îles lointaines, ou bien les forçait à faire seppuku, une forme barbare de suicide. Au point où il en était, il avait bien choisi sa destination”.



Arrivé sur place, inspiré par les récits de voyage du poète Japonais Matsuo Bashō et accompagné par Yuso, un étudiant suicidaire, il entreprend un pèlerinage, un voyage de nettoyage spirituel, qui peut-être lui rendra la raison.



Il décide d'aller admirer la lune au-dessus des Iles aux Pins de Matsushima, un lieu prédestiné aux poèmes .



Le Japon étant connu pour ses saisons très marquées et une culture où la nature est centrale, rien d’étonnant à ce que les passages entre saisons inspirent littérature et poésie. Les haïkus en sont le plus bel exemple.



Selon les paroles de Bashō, un bon poème est un poème qui est capable de capter l’essence d’un moment, d’un instant de temps parmi tant d’autres, de notre âme et de la nature.



Les étapes de leur périple les entraînent au pied du Mont Fuji, l'emblême du Japon, dans la Forêt

d' Aokigahara, réputée pour être le théâtre funeste de nombreux suicides de Japonais et donc véritable capharnaüm de rubans et de cordes colorés.



Ultime station de ce pèlerinage et but de leurs pérégrinations, les Iles aux Pins de Matsushima est sans

conteste l’un des plus précieux trésors de la région. L’endroit se trouve être une baie dans laquelle sont disséminés environs 250 à 260 îles et îlots.

Ces derniers sont couverts de pins, sculptés par les vents.



Et au Japon, le pin passe pour être le lieu de la manifestation du divin.



“Entre chien et loup

îles baignées par les vagues

bruissement des pins”



En accomplissant ces longues marches, ces chemins de transformation, Gilbert Silvester contemple un paysage absolument magnifique et dépaysant, découvre la tradition de la poésie japonaise et vit des rencontres mystiques.

Face à ces pins majestueux, Gilbert Silvester devra désormais se montrer à leur hauteur et acquérir,



“une image de la sérénité de l'esprit face au flot éphémère des choses”.



Un livre étonnant, qui peut dérouter mais dans lequel je me suis plongée naturellement, sans méfiance, sans préjugés.

Il faut vraiment se laisser porter par les émotions, (elles sont nombreuses dans la Forêt des suicidés), imaginer les magnifiques paysages, rire des situations cocasses et absurdes et se laisser emporter par la poésie et la mélancolie.



Je dois avouer que moi aussi, j'irai volontiers sur les traces de Matsuo Bashō et Gilbert Silvester à la découverte du Pays du Soleil-Levant.



#netgalleyfrance


Lien : http://leslecturesdeba.eklab..
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