Citations de Marshall B. Rosenberg (380)
Beaucoup de gens font un lien entre la non-violence et la violence physique alors qu’il existe d’autres formes de violence. Par exemple, les violences que les gens se font à eux-mêmes en se blâmant ou en se critiquant, ce qui entraîne de la dépression. Mais également, la violence infligée par les parents à leurs enfants lorsqu’ils utilisent la culpabilité et la honte afin d’avoir un impact sur eux. Et donc, de cette manière, nous sommes tous impliqués d’une façon ou d’une autre par la violence.
p.29 « N’accède à ma demande que de ton plein gré. Surtout, ne fais jamais rien pour moi qui te coûte, qui soit motivé par la moindre crainte, la culpabilité, la honte, la rancune ou la résignation. Car si tu agissais de la sorte, nous en souffririons tous les deux. Je te demande de n’honorer ma demande que si tu en as l’élan profond et que, ce faisant, tu te fasses un cadeau à toi-même. »
Utilisez le minimum de mots nécessaires pour entamer un dialogue. Méfiez-vous des monologues ; veillez à ne pas essayer de vendre des idées. Entretenez un dialogue. Laissez l'autre personne vous orienter vers ce qu'elle a besoin d'entendre.
... soyons prudents : la spiritualité peut être synonyme de passivité si nous amenons les gens à être si calmes, conciliants et aimants qu'ils en finissent par tolérer les structures dangereuses.
Supposons par exemple que quelqu'un arrive en retard à un rendez-vous. Si nous avons besoin d'être rassurés sur le fait que nous comptons pour cette personne, il se peut que nous nous sentions blessés. Si nous avons besoin de faire un meilleur usage de notre temps, nous éprouverons peut-être un sentiment de frustration. Si en revanche nous avions justement envie d'une demi-heure de solitude et de calme, nous serons plutôt reconnaissants au retardataire ; nous ne nourrirons alors à son égard aucune colère. Ce n'est donc pas le comportement d'autrui, mais bien notre propre besoin qui suscite notre sentiment.
Toute colère est à mon sens le fruit d'une pensée coupée de la vie, qui engendre la violence. Au coeur de toute colère, il y a un besoin insatisfait. La colère peut donc être très utile si nous l'utilisons comme un signal d'alarme : elle nous permet de prendre conscience qu'il y a chez nous un besoin insatisfait et que nos pensées actuelles diminuent fortement nos chances de le satisfaire.
Nous nous créons beaucoup de problèmes en employant un langage statique pour faire face à un monde en perpétuel changement.
Développer notre capacité à être empathiques nous permet de demeurer sincères, vulnérables, de désamorcer les risques de violence, d'entendre un refus sans y voir un rejet, de redonner vie à une conversation, et même d'entendre les sentiments et les besoins exprimés par un silence. On parvient souvent à dépasser les effets paralysants de la douleur psychologique lorsqu'on entretient un lien assez fort avec quelqu'un qui peut nous entendre avec empathie.
Oui, je peux accepter que tu me dises
Ce que j'ai fait ou pas
Et je peux accepter tes interprétations
Mais je t'en prie ne mélange pas les deux.
La violence, entre nations ou membres d’une famille, a de plus fortes chances de survenir quand les gens ont appris à penser en termes de ce qui ne va pas chez les autres au lieu de ce qui se passe en eux.
Joseph Campbell [...] sa définition de la spiritualité [...] : "ne faites rien si ce n'est pas par jeu".
Si nous n'accordons pas de valeurs à nos besoins, les autres ne leur accorderont peut-être pas davantage.
La moindre demande que nous formulons doit être en parfaite harmonie avec le but que nous poursuivons. Elle constitue une image holographique de la structure que nous tentons de mettre en place. En un mot, nos demandes doivent être le reflet du systèmes de valeurs que nous entendons soutenir..
... remplacer systématiquement l'expression "Je suis en colère parce qu'ils..." par : "Je suis en colère parce que j'ai besoin de..."
p.81 La colère est un sentiment précieux en CNV. C'est un signal d'alarme qui m'avertit que mon mode de pensées m'éloigne, presque à coup sûr, des solutions qui me permettront de satisfaire mes besoins. Pourquoi ? Parce que mon énergie n'est pas reliée à mes besoins et que je ne suis même pas conscient de mes besoins quand je suis en colère.
Quelle motivation voudrais-je que cette personne ait pour faire ce que je lui demande ?
Malheureusement, la manière dont nous avons été conditionnés à nous évaluer nous conduit souvent à nous haïr nous-mêmes plutôt qu'à apprendre.
la communication non violente, ce sont le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d'en faire autant.
Tout le travail à faire pour réaliser le changement social se résume en trois mots : demander, demander, demander. Pour atteindre tous vos objectifs, il faut demander, demander, demander. Et si vous ne voulez pas être le seul à le faire, il faut demander à d'autres de vous aider à demander : constituez une équipe, qui demandera tout ce qui sera nécessaire, d'après mon expérience, pour parvenir au changement social.
Certaines situations n'ouvrent aucune ouverture sur le dialogue. L'usage de la force peut alors s'imposer pour protéger la vie ou les droits de l'individu. Il se peut par exemple que l'une des parties refuse de communiquer ou que l'imminence du danger ne laisse pas le temps de dialoguer. Nous pouvons alors être contraints de recourir à la force.
Le cas échéant, on distingue en Communication NonViolente l'usage protecteur de la force de l'usage répressif de la force.
L'usage protecteur de la force vise à éviter les dommages corporels ou les injustices, tandis que l'intention de la force répressive est de faire souffrir des individus pour les punir de leurs actes perçus comme des méfaits.
Lorsque nous utilisons la force dans un but de protection, nous pensons à la vie ou aux droits que nous souhaitons protéger sans porter de jugement sur la personne ou son comportement.
L'usage protecteur de la force part du principe que c'est essentiellement par inconscience que les individus adoptent des comportements dangereux pour eux-mêmes ou pour les autres.
C'est donc par l'information et non par la répression qu'il convient d'y remédier.
L'inconscience peut se manifester sous diverses formes :
a) l'individu ne se rend pas compte de ses actes
b) il ne voit pas comment satisfaire ses besoins sans porter préjudice à autrui
c) il est persuadé d'être "en droit" d'infliger une punition ou une douleur aux autres, sous prétexte qu'ils le "méritent"
d) il est prisonnier de ses fantasmes et croit par exemple qu'une "voix" lui a ordonné de tuer quelqu'un
L'action répressive part en revanche du principe que les individus commettent des délits parce qu'ils sont mauvais ou méchants et que, pour y remédier, il faut les contraindre au repentir.
Pour les remettre dans le droit chemin, on recourt à l'action répressive, censée :
1) leur infliger suffisamment de douleur pour qu'ils comprennent leur erreur
2) les pousser au repentir, et
3) les changer.
Or, dans la pratique, la répression parvient davantage à générer de l'hostilité ou à renforcer la résistance aux comportement que nous recherchons, qu'à susciter un repentir et une prise de conscience.