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Critiques de Martine Marie Muller (80)
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Nuage bleu sur ciel de craie

Aurai-je aimé ce bouquin si l'action ne s'était pas déroulée à une quinzaine de bornes de chez moi ? J'en suis pas certains.

Rouen, Bonsecours, Mesnil-Esnard, Mont-Saint-Aignan sont des lieux que j'ai parcouru en long en large et en travers, avec tous types de véhicules. La côte de Bonsecours et le virage en épingle de la dalle aux fusillés a vu ma première chute de bécane : du coup j'avais pas conclu avec la jeune fille convoyait derrière moi.

Tout ça pour dire que je connais le quartier.

A la sortie de la seconde guerre mondiale Lana et Alice sont deux copines qui bossent ensemble. Alice a ouvert le Snack Bar à Rouen et Lana attire les GI, c'est une jeune fille gracieuse et très débrouillarde côté bizness.

Le père Malandain, propriétaire terrien, est un jour arrêté par Bayard SaintMartin, alors dans la police militaire américaine. Contre son silence Malandain lui propose de le coucher sur son testament. Quelques années plus tard le voici à la tête d'une immense ferme sur le plateau de Bonsecours. Un cadavre sera retrouvé dans la mare voisine alors que Bayard est retrouvé fin saoul.

Le nom des personnages, Avenel, Malandain par exemple, les lieux tout n'est que souvenir. Cette période aussi ou la vie mène grand train à la sortie de la guerre n'est pas sans m'évoquer les souvenirs qu'évoquait les anciens alors que j'étais encore petit garçon. Leur phrase d'ailleurs commençait systématiquement par : Tu te souviens, dans le temps ...

Au début le livre est un peu brouillon ne sachant trop ou il veut nous embarquer, il convient de faire preuve de persévérance pour voir la trame émerger du brouillard, c'est vrai que c'est un peu la spécialité de la région en plus du canard. Heureusement la vivacité de l'écriture permet de ne jamais s'ennuyer.

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La porte

Un auteur que je ne connaissais pas, et cette lecture est une très belle découverte. Le livre est merveilleusement bien écrit et l'histoire est prenante. Le texte semble tout droit sorti du 19 ème siècle, avec un style d'écriture proche de celui de Maupassant. Ce roman est presque un coup de coeur... C'est vraiment un très, très beau roman!
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La Saga des Bécasseaux

Peux pas dire que j'ai complètement adhéré à ce livre.

Certes il est riche en descriptions mais rien ne m'a vraiment passionné dans cette saga d'excentriques normands.

Dans les environs de Dieppe, les Bois-Jusant habitent un château au milieu des marais. Ils cachent des allemands, lors de la seconde guerre mondiale, un parachutiste canadien passionné d'ornithologie. En 1953, sur son lit de mort, l'ex para parle à son fils du remembrement dont sont victimes les propriétaires terriens français et de la terrible menace qui pèse sur les animaux du marais.

C'est une histoire très accessible sur quatre décennies composée de personnages charismatiques sur fond d'odeur de calva. Il y a une bonne intrigue mais ça tourne et retourne en détails qui font perdre le fils conducteur. Toute la famille y passe jusqu’à la moindre précision, cassant le rythme de la narration.

J'avoue avoir décroché pas mal de fois, pourtant sur le papier ce bouquin avait tout pour plaire y compris la page de couverture. Doit être moi qui suis un peu mou du bulbe en ce moment.

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Les Filles de la section Caméléon

Un roman passionnant qui met en lumière des oubliées de la guerre: des femmes qui ont participé à l'effort de guerre en travaillant pour l'armée en fabriquant de quoi camoufler les soldats et leur armement.

J'ai tout de suite accroché avec l'héroïne. Alors que le tocsin sonne le début de la guerre, un mari alcoolique braguette ouverte s'apprête à violer une nouvelle fois sa femme. Sauf que cette fois, la jeune femme lui assène un coup de Christ en bronze sur la tête.

La jeune femme, persuadée d'avoir tué son mari, s'enfuit jusqu'à Amiens . Là elle se fera appeler Colline La chance car elle est bien décidée à reconstruire sa vie. Elle se fera embauché à la citadelle ainsi que 200 femmes pour fabriquer des fausses vaches, des faux arbres, de faux canons, des feuilles, et même de faux tanks ! L'art du camouflage venait de naître. Surtout que nos pauvres soldats en étaient encore à l'uniforme bleu et rouge histoire d'être bien vus de l'ennemi ! A la tête de la citadelle, des artistes de théâtre qui vont diriger les opérations.

Je ne connaissais pas du tout cet aspect de la première guerre mondiale (à part le changement d'uniforme !) et j'ai trouvé ça passionnant de les voir imaginer et fabriquer ces instruments de camouflage. Ils ont certainement contribué à sauver beaucoup de vies et c'est dommage de ne pas avoir mieux saluer leur travail et leur intelligence.

Travail pénible dans des conditions de vie pas possibles pour ces pauvres femmes. Mais Colline va être la chance de toutes car aux côtés de Vovonne , elle aura à coeur de trouver des idées pour améliorer le quotidien des femmes.

La plume de l'auteure est agréable. J'ai passé un très bon moment de lecture.
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Les Filles de la section Caméléon

3 août 1914, la guerre est déclarée et Colette assomme son mari alors qu’il s’apprêtait à la violer une fois de plus, la fois de trop ! Croyant l’avoir tué, elle s’enfuit jusqu’à Amiens sur sa bicyclette pour changer vie, rencontrer la misère jusqu’à ce qu’elle soit embauchée dans la section camouflage de l’armée française.



Les français se battaient encore en pantalon garance et capote bleue, les armes astiquées, de vraies cibles ambulantes ! Enfin quelqu’un a bien voulu croire que se camoufler n’est pas de la lâcheté mais du bon sens. La Section Camouflage était née et allait se développer sur les bases des décors de théâtre sous la direction d’un peintre avec le concours du “père” de Bécassine et de deux décorateurs de théâtre.



Ils vont amener 200 femmes dans un village abandonné, construit autour de grands bâtiments et qui sera renommé la Citadelle. Ces travailleuses de filatures de velours n’ont que leur misère et rien n’a été prévu pour leur installation. Colette s’est présentée comme Colline la Chance et sera celle qui saura organiser leur vie au milieu des tâtonnements de l’invention du camouflage !



Un roman historique qui n’épargne pas le lecteur, les conditions de vie de ces femmes sont abominables ; l’invention, la création et l’usage du matériel de camouflage sont pétris de difficultés mais l’urgence est là, les hommes de troupes se font tirer comme des lapins !



Toute une partie de la grande Histoire et de l’histoire de l’armée méconnue et surtout de ces femmes qui ont dû se réinventer à partir de rien pour permettre aux hommes au front de survivre !



Un bon roman, agréable à lire, mais pas toujours facile, avec son côté qui fait la part belle à l’humain mais s’attache aussi au développement technique de cette période charnière pour notre société !



#LesFillesdelasectionCaméléon #NetGalleyFrance



Challenge Pavés 2022

Lecture Thématique juin 2022 : Les titres à rallonge
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La Saga des Bécasseaux

Ce livre se divise en 2 parties bien distinctes : la première où on fait connaissance avec la famille du Bois Jusant, je dirais même où on voit cette famille se construire et ensuite affronter la guerre et l'Occupation. Et la seconde partie, qui se passe quelques années après la guerre, où la famille tente de lutter contre le progrès destructeur.

Cette petite saga familiale fut très agréable. Cette famille normande excentrique fut intéressante et divertissante. J'ai préféré la première partie. J'ai aimé voir cette famille se créer, voir les enfants grandir, voir le pauvre Henri se faire dépasser par tout ça, et tout ce petit village normand s'organiser pour survivre à l'Occupation Nazie.

La deuxième partie m'a intéressée aussi, mais moins captivée. L'auteur aborde le sujet du progrès, des grands changements des années 50, comme le remembrement qui vont être la cause de bien des problèmes écologiques.

Le ton est léger, parfois humoristique ou sarcastique. Le stylets est plaisant, les personnages hauts en couleur.

Je ne connaissais pas cette auteure, mais j'ai vu qu'elle avait écrit quelques romans qui m'intriguent.

Merci à NetGalley et aux éditions Presses de la Cité pour cette découverte.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Les ronces de fer

Emma et Raphaël ont vingt ans en 1936.c, est le coup de foudre.puis Raphaël s,engagé dans les brigades internationales, contre le fascisme.

Emma se consacre à la défense des internés du

Camp de gurs.arrive l, occupation.les ronces de fer, sont les barbelés qui entourent le camp d,

internement de gurs ,au pied des Pyrénées orientales.ou depuis 1938, croupissent dans des conditions effroyable, les restes de l, armée républicaine espagnole.que vichy remplace

bientôt par les juifs et autres indésirables.

tandis que Raphaël se bat contre le franquiste, Emma même une guerre pacifique dans le but d, améliorer le sort des internés du camp.

les destinées de ces deux jeunes gens qui s, aiment passionnant, malgré la barbarie ambiante.mais que tant d, obstacles séparent,

s, inscrit dans une page cruelle et peut connue de l, histoire de France.

une belle et émouvante histoire d, amour.👍. pour toute la famille.
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Mon prof, ce héros

Une vingtaine d'écrivains , en quelques pages, parlent de profs qui ont marqué leur enfance, leur jeunesse.

Anecdotes, émotions, portraits, éloges... Ces témoignages louent le beau métier qu'est celui d'enseignant.

Le film " le cercle des poètes disparus" est souvent cité dans ces lignes, de même qu'apparaît l'image de Samuel Patty, lâchement assassiné !

C'est bien agréable à lire mais je me pose la question suivante: dans vingt ans, qu'en sera-t-il de cette profession tellement décriée et si peu reconnue de nos jours?
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Quai des Amériques

Une saga romancée agréable à lire qui peint le monde des dockers des années 1950 à 1970 au Havre.

Toute une chronique sociale pour rappeler les luttes et les espoirs d'un monde ouvrier .



Des personnages attachants, un goût d'ailleurs, celui qui traîne sur tous les quais du monde, l'entraide et la fraternité tout cela devait déjà suffire à faire un bon livre.

Mais, viennent s'ajouter une bonne documentation et la nostalgie d'une époque faite d'espérance.



C'est un roman qui n'a d'autre prétention que d'offrir un moment de lecture agréable, porté par une belle écriture teintée de poésie et de sensibilité
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Les Filles de la section Caméléon

Le 2 août 1914, le tocsin sonne. Une femme se fige. Elle refuse, qu’avant de partir à la guerre, son mari lui impose un viol de plus. Alors qu’il s’approche d’elle, le pantalon baissé, elle le menace de le tuer. Il continue à s’avancer. « Elle saisit le Christ, en croix sur son pied de bronze. […] Coup de massue sur la tempe gauche. » (p. 14) Elle prend quelques bagages et s’enfuit. Arrivée à Amiens, à 200 km de chez elle, elle se fait embaucher à l’usine des Velours Cosserat, sous le nom de Colline La Chance. Le 24 août, des réfugiés déferlent dans la ville et l’entreprise ferme.





Après des mois de survie difficile, le 20 avril 1915, elle se présente à la Citadelle, avec une trentaine de ses anciennes collègues. Dans ce village abandonné, deux cents femmes ont été recrutées pour effectuer un travail de peinture et de moulage pour une arme secrète. Elles sont veuves, filles mères, rejetées ou elles fuient leur passé. Elles sont venues parce que la paye est « supérieure d’un franc par jour au salaire des manufactures et que le logement (est) gratuit. » (p. 94) Elles intègrent la section Caméléon chargée, sous la direction du peintre Scévola et de deux décorateurs de théâtre, de fabriquer des faux éléments de paysage pour tromper l’ennemi allemand. Elles fabriquent des faux arbres, des fausses vaches, etc. pour cacher les soldats.





Alors qu’elles prennent possession des lieux, elles découvrent que le confort est spartiate. Elles se regroupent alors en communauté. Au départ, elles réclament des matelas, une pièce pour se laver, etc. Ensuite, guidées par Colline, elles font revivre le village. Leurs personnalités sont différentes, mais elles sont toutes motivées par le désir de survivre et d’aider à la protection de leurs fils, de leurs pères ou de leurs frères qui se battent sur le front. Timides ou au caractère affirmé, elles trouvent toutes leur place. Elles sont solidaires et malgré la guerre, certaines vivent les plus beaux moments de leur vie. Leur mission leur redonne confiance en elle et l’amitié les réconforte. Lorsque l’une est menacée, elles font front. Quand le chagrin s’abat sur une autre, elles l’entourent de soutien. Elles se réjouissent des bonheurs des unes et espèrent pour les autres. Elles sont très attachantes.





Les sections Caméléon sont méconnues de l’Histoire. Les filles de la section Caméléon raconte l’histoire de ces femmes qui ont œuvré secrètement pour l’effort de guerre. Lucien Scévola, Louis Bérard, Émile Bertin et Joseph Pinchon, le créateur de Bécassine, mais aussi le chien Rintintin ont véritablement existé. Dans ce roman, ces hommes encadrent le travail des personnages imaginaires de la Citadelle. Martine Marie Muller a brillamment mêlé la réalité à la fiction. Elle rend hommage à ces femmes et à ces hommes, parfois considérés comme « planqués » après la guerre, mais qui ont, par leur art, permis d’épargner des vies. J’ai été passionnée par le récit de cette mission de camouflage que je ne connaissais pas.





Ce roman est, également, une très belle histoire de femmes. Colline et ses amies sont émouvantes et leur parcours montre la domination masculine, que seule la guerre a permis d’éloigner. J’ai été touchée par leur solidarité, j’ai applaudi leurs talents d’organisation, j’ai été saisie par leurs espoirs, leurs doutes et leurs épreuves et j’ai été emportée par leurs joies. J’ai adoré Les filles de la section Caméléon.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La porte

Une histoire émouvante qui se présente comme un conte. Un beau récit qui n'est pas sans rappeler ceux de Giono.Mais, ici le Béarn a remplacé la Provence! Une lecture agréable.
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Les Filles de la section Caméléon

Le théâtre des opérations

1914 : Colette ne supporte plus les viols conjugaux de son mari. Le jour de la déclaration de guerre, en tentant de repousser ses assauts, elle l’assomme d’un coup sur la tête. Le croyant mort, elle s’enfuit sur sa bicyclette et rejoint Amiens où elle se fait embaucher comme ouvrière aux « Velours » un atelier de confection qui emploie ou plutôt exploite les femmes de la région. Mais la guerre s’installe et se rapproche d’Amiens. Les ateliers ferment… Les femmes se retrouvent sur le pavé, jusqu’au jour où elles vont devenir « les filles de la section caméléon », les ouvrières spécialisées dans le camouflage militaire.

J’ignorais tout de ce volet de l’Histoire de la Grande Guerre. Il est vrai qu’entre 1914 et 1915, les soldats français portaient un uniforme au pantalon garance ! Rien de mieux pour être repéré par l’ennemi et tiré comme des lapins… Ce sont des décorateurs de théâtre (la plupart des théâtres parisiens étaient fermés) qui ont l’idée de « recycler » leurs décors dans le contexte militaire : camoufler les canons, les positions des soldats, créer de faux arbres qui permettront à des tireurs de s’embusquer sans risque, fabriquer de fausses vaches qui pourront être déplacées, puis en 1917, des vrais faux tanks directement inspirés des véhicules anglais. A force de démonstrations, ils sont parvenus à convaincre l’Etat Major (notamment le Général de Castelnau) de la nécessité d’utiliser ce « maquillage ». J’ignorais tout du destin extraordinaire de ces femmes que l’auteure installe dans une cité ouvrière abandonnée (fictive) « La Citadelle ». Colette, devenue Colline La Chance, ses amies Vovonne et Cupéli échappent ainsi pour un temps à l’extrême pauvreté de leur condition d’ouvrières du textile et elles vont sauver des milliers de vie.

Ce roman historique est inspiré de faits réels, de personnes ayant existées, tels les décorateurs Louis Bérard et Emile Bertin, le peintre Lucien-Victor Guirand de Scévola, le créateur de Bécassine Joseph Pinchon. Mais l’auteure a su donner vie aux personnages fictifs, notamment les femmes de la Citadelle, des veuves, des filles-mères, dont la plupart étaient rejetées par leur famille et qui n’avaient nulle part où aller. La section Caméléon leur a donné plus qu’une seconde chance, une véritable identité. C’est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la condition féminine à l’orée du XXème siècle à travers ces ouvrières mais aussi les comédiennes de théâtre et les femmes de la « bonne société ». Aucune n’était épargnée par les épreuves dues à la guerre : chacune avait au moins un membre de sa famille au front, frère, neveu, fiancé, mari... Puis, alors que les combats semblent terminés, la grippe espagnole frappe indifféremment soldats, officiers et civils.

Un bon roman qui conjugue avec succès les petites histoires dans la grande Histoire et qui fait la part belle à de beaux personnages féminins.

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Terre mégère

XIXème siècle. La vie rude des paysans. Une belle étude de caractères présentée dans un roman qui pourrait bien être un cousin de " La Terre " de Zola !

Je dirais que c'est un roman de terroir agréable à lire.
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Mon prof, ce héros

Un recueil de textes d'écrivains et non des moindres qui ont répondu à l'appel de la Fondation Egalité des chances pour parler du prof qui a éclairé leurs vies. Un texte posthume de d'Ormesson car, dit sa fille, il aurait voulu en être.

Vingt témoignages émouvants qui reconnaissent grandeur et servitude des profs, au moment où Samuel Paty vient d'être assassiné; ils disent aussi leur reconnaissance d'avoir été révélé à soi-même par un maître.
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La Saga des Bécasseaux

Voici un roman magnifique ! Un bon roman de terroir qui échappe à la « sauce » traditionnelle certes, où l’on est invité à découvrir les marais en Normandie, entre l’eau salée et l’eau douce, les nichées d’oiseaux, de canards colverts, d’oies et mille autres oiseaux sauvages, où l’homme intervient chaque fois pour détruire ce que la nature a mis des siècles à faire naitre et prospérer,

Martine Marie Muller nous raconte cette histoire d’une « alliance monstrueuse, d’une erreur de la nature » que ce mariage entre un homme ensauvagé et contemplatif, qui a perdu sa mère à 7 ans et qui devient orphelin à 15 ans, et une femme éruptive, hors norme, dans ce Domaine dont elle pensait tirer profit ; De cet homme violé dans sa propre nature une première fois par la guerre, puis par cette femme qui part à la conquête du Domaine en s’attribuant par le mariage les terres fertiles qui nourrissent hommes et bêtes. Et pour terminer par les gouvernants qui décident le remembrement des terres au mépris d’un équilibre écologique de l’espace rural en détruisant ces lieux sacrés qui se suffisaient à eux-mêmes.

Des solitaires…des retranchés dans leur monde livresque, leur études du passé…

J’ai beaucoup aimé ces personnages hors du commun « dans un monde hors du monde »passionnés de biologie, d’ornithologie, de génétique, de religion et de philosophie, en se nourrissant de lectures , de recherches sur des oiseaux, des insectes et des animaux des temps anciens sur les traces de Darwin :

Henri qui reçoit, à la mort de son père, cette bâtisse construite depuis des lustres entre terres et eaux, immiscée dans des haies de saules, des roseaux, des sables mouvants, devant triompher de chaque marée et de chaque tempête, sur cette île au milieu de nulle part.

Flavia, bien des années plus tard, après avoir trimer pour apprivoiser l’existence sur une île uniquement peuplées d’oiseaux , va se rendre compte qu’on ne rentre pas si facilement dans la vie du marais et de cet homme contemplatif, pétri de latin, qui perpétue l’éternel pacte d’amour entre l’homme et la nature : « le monde tourne, la Croix demeure".

Tarquin, force de la nature qui empoigne la vie à pleines mains au contraire de son père, qui ne va pas accepter que des individus, en qui il ne reconnait aucune autorité et compétence, viennent détruire son monde, son espace vital.

La petite Cordélia , que sa mère attachait pendant des heures sur sa chaise pour s’en libérer, et qui s’est réfugiée de fait dans le silence

Et cet homme d’église gourmand, raffolant de calva, qui, comme il se l’avoue plus tard, est responsable de cet assemblage familial machiavélique irréversible qui va déterminer les choix de vie des enfants et le cœur du roman.

J’ai particulièrement aimé la fin de l’histoire lorsque les jeunes retournent, par les marais, voir l’état du château ; Et comme j’aime beaucoup le style d’écriture et la sensibilité poétique de Martine Marie Muller que je remercie encore de nous offrir de si beaux voyages.

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Les ronces de fer

Emma et Raphaël se sont rencontrés dans le train. Ils ont vingt ans et c'est le coup de foudre pour ces deux là que tout sépare. Emma n'a plus de famille ,le père de Raphaël est riche. Sur les traces de sa mère disparue, le jeune homme s'engage dans la guerre d'Espagne , contre le fachisme alors que Emma est accueillie dans une famille du Béarn.

Emma se consacre à la défense des internés du camp de Gurs alors qu'arrive l'occupation.

Les amants auront -ils la vie qu'ils désirent ensemble?

Le style de Martine Marie Muller est fluide, je me suis laissée prendre par cette histoire plutôt triste, où encore une fois la guerre est injuste, meurtrière, dévastatrice. Les personnages sont attachants.

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Dieu aime les rousses

Martine Marie MULLER. Dieu aime les rousses.



De passage à la médiathèque j’ai été attirée par le titre de ce roman : Dieu aime les rousses. Et moi je suis une ancienne rousse, une « poil de carotte » ; Mais aujourd’hui il ne reste plus rien de cette teinte préraphaélite. Les ans ont blanchi ma crinière...



Fergus et Aïda d’Hocquelus, , dans les années 1920, ont adopté trois petites filles, orphelines, Morag, Felicity et Bonnie. L’originalité de cette adoption vient que ces trois fillettes sont rousses. Ils résident au Paradou, une superbe propriété normande , proche de Dieppe. Et les jardins de cette résidence sont superbes, bien entretenus, les allées sont toutes bordées de buis taillé au cordeau, les plantes et fleurs ont toutes une étiquette. Le Paradou est un véritable paradis.



Une existence tranquille qui va être bouleversée par la découverte d’un corps inanimé sur la pelouse dans le parc. Crime. Assassinat. De plus la victime est un peintre Theodorus Van de Pelt, en villégiature chez les Hocquelus. Quel est le mobile de ce crime ? Où est l’assassin, le meurtrier ? Mais où l’arme, utilisée post-mortem est-elle dissimulée? C’est un ami d’enfance, Thomas Maisonneuve, amoureux éconduit par Morag et ses parents, inspecteur de police qui est chargé de l’enquête. Et sur ces entrefaites, la guerre est déclarée. La villa sera même réquisitionnée par les allemands et la famille devra vivre sous la surveillance de l’ennemi.



Une enquête délicate, un univers clos, des éléments dévoilés par touche, comme un trait de peinture, déposé sur un tableau. Nous avons même le plaisir de rencontrer des artistes, des peintres, des auteurs de ce XXème siècle : Cocteau, Jean Marais, Coco Chanel, Charles Trenet, Maurice Chevalier, etc....Beaucoup de tendresse, d’amour, de sororité, entre la fratrie des rousses. Je n’ai cependant pas la réponse à ma question : est-ce que Dieu aime plus les rousses que les brunes, les blondes ? Tant pis, je lirai à nouveau des romans de Martine Marie MULLER . ( 20/08/2021)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Les amants du Pont d'Espagne

Ce roman qui se situe dans la campagne « d’avant guerre » n’est pas un roman d’amour comme le laisse croire le résumé de l’éditeur du livre… le titre également fallacieux passe à côté du fond du récit, ainsi que la photo de couverture choisie par la maison d’édition. Le résumé, le titre, la photo, présentent un côté ringard qui dessert d’emblée ce livre qui n’attire pas et qu’on n’a pas envie d’aborder. Il faut aimer le style d’écriture de Marie-Martine Muller pour s’aventurer à saisir le livre du rayon de la bibliothèque. Il faudrait relooker ce roman et le présenter comme tel : Une très belle étude psychologique de ces deux personnages forts en caractère, l’un et l’autre, bien que le début du récit les place en situation de faibles et démunis, présentés en aillons, sales peu reluisants et attrayants, et qui vont se révélés tout en force et en puissance. Des personnages que l’on peut rencontrer dans toutes les périodes de l’histoire, et qui pourraient même se révéler dans notre époque contemporaine.

Marie Martine Muller, par son style évocateur de celui de Giono ( à mon ressenti) , se découvre proche de l’homme simple du terroir, avec ses valeurs exigeantes inaltérables, sa solitude positive et assumée, auteure parfaitement dans son temps, nous permet par ces récits de retrouver les hommes et les femmes forts dont nous aurions bien besoin dans notre vie politique quotidienne.

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Nuage bleu sur ciel de craie

Martine Marie MULLER. Nuage bleu sur ciel de craie.



J’aime les romans du terroir. J’aime les romans traitant de faits réels, avec une trame historique… La quatrième de couverture est fort alléchante… C’est parfait, tous les ingrédients semblent être au rendez-vous.



Au début des années 1950, Donatien Aumont, notaire au village de Bonsecours, reçoit l ‘héritier désigné par Malandain, un riche propriétaire normand. Surprise, c'est un homme noir, un ancien soldat du 791ème régiment de chars de l’armée américaine qui se présente à l'étude. Pourtant son nom sonne bien français : Bayard SaintMartin. Ce dernier prend note des biens qu’il reçoit et s’installe dans la demeure bourgeoise de son généreux donateur. Cinq jours après son arrivée sur le domaine, le corps de Frank Avenel est découvert dans la mare de la propriété. Qui a assassiné cet homme, originaire du village ? S’agit-il d’un règlement de compte, ce jeune homme ayant disparu depuis la fin de la guerre.



Alice Collinet et son amie Lucette Avenel ( Lana) ont ouvert un snack-bar. Le commerce prospère. Nous sommes dans les années d’après-guerre et les américains sont nombreux dans la région afin de participer à l’effort de guerre après le désastre de 39-45.



Sur fonds de redressement économique, une intrigue amoureuse, doublée d’un meurtre, de faits de résistance, Martine Marie MULLER tente de nous décrire un chronique villageoise. L’histoire est narrée par le fils de Bayard. L’écriture est un peu fourre-tout. Tantôt c’est la narrateur qui s’exprime, tantôt c’est Frank, l’homme retrouvé mort dans la marre qui nous conte ses aventures. Une confusion dans nos esprits ! L’intrigue semble plausible mais l’écriture laisse à désirer. Bayard qui devient non seulement agriculteur, lui le petit-fils d’esclaves, s’improvise enquêteur. C’est lui qui va extraire la vérité sur la disparition de Frank. La résistance, la jalousie, la convoitise émaillent cette histoire de terroir. Les villageois sont racistes : un homme noir, un nègre qui s’empare du patrimoine local. Que de préjugés ! Et ces deux jeune femmes, Alice et Lana, l’une très sérieuse et l’autre délurée, mais toutes deux font tourner la tête aux soldats américains stationnés sur la commune, afin de reconstituer l’économie locale. Le marché noir existe encore et il est florissant. Et la corruption n’épargne pas les instances dirigeantes, police, maire, etc... Une certaine déception à la lecture de ce roman régional. Je tenterais de mieux sélectionner mes lectures. Il est parfois difficile, à la lecture de la quatrième de couverture d’opter pour un bon livre !

( 16/04/2023).
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Terre mégère

Autant l'annoncer, ce n'est pas un roman à l'eau de rose... Dans la famille Therry, il y a le père, Louis, qui a épousé une maîtresse femme, alors qu'il n'était qu'un garçon de ferme; il y a Pierre, le fils aîné, violent et orgueilleux, rêvant de diriger la ferme familiale; il y a Cyprien, le fils cadet, jumeau de Migueta ; il y a Marie, la petite dernière, bonne élève, promise à un avenir d'institutrice...Et puis il y a Eugénie, la mère, tenant la famille sous sa coupe, autoritaire jusqu'à la violence.

Dans cette grosse ferme du Béarn, les comptes se règlent à coups de gueule et à coups de poings, jusqu'à l'explosion de la cellule familiale... C'est noir, c'est désespérant, voire glauque.

J'ai trouvé l'écriture belle et les descriptions de nature très recherchées mais je n'ai pas aimé cette ambiance de folie meurtrière, de jalousies malsaines, de secrets pesants!
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