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Citations de Mary Webb (63)


Car ce n'est pas par le nombre des paroles dites, mais par le sens de ces paroles qu'on connaît un être ; de même que ce qui nous tient chaud ne dépend pas de ce qu'on ajoute à la longueur ou à la largeur de la robe, mais de la qualité de l'étoffe.
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Mais pouvons-nous savoir ce que sont le passé et l'avenir ? Nous sommes si petits et si faibles sur la terre, ce berceau de jonc où l'humanité repose et regarde vers les étoiles sans savoir ce qu'elles sont.
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Je me demande parfois si le paradis sera cela : la longue contemplation d'un visage dont on ne peut se détourner et qu'on désire toujours regarder davantage.
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Mais bientôt, un enchantement lui fit tout oublier, car la neige étincelait. Et les trous allongés qu'avaient creusés, dans leurs bonds, les lapins et les lièvres, ... toutes ces pistes la firent rire par leurs itinéraires capricieux.
Elles couraient en effet, en lacets et en boucles, qui évoquaient pour ceux qui ne les déchiffraient pas, la marche démente d'un somnambulle.

Au ciel, des pluviers tournoyaient et poussaient des cris désespérés en voyant la neige douce et inexorable, entre eux et la verte prairies, aussi tristes que les êtres qui voient le destin interposer des voiles opaques, entre eux, et la terre de leurs espoirs et de leurs joies.
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Il n'est rien de plus farouche qu'une femme qui aime.
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Mais quand on vit dans une maison que l'on n'aime pas, on regarde beaucoup plus souvent par la fenêtre que si l'on se plaît chez soi.
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A propos de la traduction, comme d'habitude, le titre est traduit n'importe comment. The precious Bane, c'est le fléau précieux, ce terme désigne aussi la peste. Le fléau de Prue, son bec de lièvre, est précieux car il lui permet, par sa laideur, d'accéder au "véritable amour", celui du coeur.
En plus, traduire par Sarn c'est occulter l'allusion contenue dans le tire, justement au fameux poème de Milton (écrivain sous Cromwell), archi connu en Angleterre, un classique étudié par tous les écoliers et lycéens.... Pour Milton, dieu envoie aux hommes des fléaux, incompréhensibles pour l'esprit humain, mais qui nous aide à nous élever vers lui.. Le livre et le titre sont très "bibliques", comme l'est la littérature anglo-saxonne en général. Le champ sémantique de Bane est assez large. L'essentiel est, je crois, de rendre l'oxymore du titre, tout en ne perdant pas de vue que la malédiction donnée par dieu à la narratrice est en fait une manière de mettre à l'épreuve les "élus" Il ne faut pas oublier que nous sommes en territoire puritain, siège de la prédestination.......
Bon, on pense ce qu'on veut de la prédestination mais en impassant cela dans le titre, on perd beaucoup de choses je pense....
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Je n'ai jamais compris et ne comprends pas encore pourquoi, par les nuits d'été, les blés brillent ainsi d'une clarté lunaire, même en l'absence de la lune. Mais ce spectacle est merveilleux, quand le grand silence du plein été et de la nuit profonde enveloppe la terre au point que le tremble même, si bavard, n'ose plus rien dire et retient son souffle, comme s'il attendait la venue du Seigneur.
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Comment m'apparut-il ? À quoi ressemblait-il ? Était-il bien fait de sa personne ? C'est difficile à dire. Lorsque votre âme est submergée d'amour, vos yeux ne voient plus l'apparence, ni les caractéristiques physiques. Quand vous n'êtes que le papillon de nuit attiré par la flamme de ses yeux, pouvez-vous parler de sa taille ou de la couleur de ses cheveux ? [...] Et je ne pourrai jamais vous dire à quoi il ressemblait quand il se tint là, dans l'embrasure de la porte.
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C'était un homme fort, ce qui parfois veut dire peu porté à la bonté; car pour être bon il faut souvent se détourner de son chemin. Aussi, quand on me parle de tel grand homme ou de tel autre, je me dis : "S'il a trouvé le temps de monter si haut, qui a été privé de joie pour sa gloire ? Sur combien de vieillards et d'enfants les roues de son coche ont-elles passé ? A quelles noces sa chanson a-t-elle manqué, et ses larmes, à quels affligés ?"

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Lancé ainsi sur la colline, rompant le calme qui d'un bout à l'autre régnait sur les pâturages, Reddin incarnait le principe cruel et destructeur qui anime la plus grande partie de la société humaine, celle qui montre une si curieuse indifférence envers les tortures qu'elle inflige à la sensibilité d'autrui.
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C'est en poésie seulement que le monde entier comprend un amoureux. Dans la vie réelle, on le déclare enroué, et on lui donne une bonne cuillerée de ce mélange nauséabond appelé le bon sens. (p.114)
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Il y aurait pleins de choses à dire sur le réalisme fantastique qui s'installe progressivement dans la narration, sur la poésie des descriptions (magnifiques de naïveté, rendue par les expressions paysannes et enfantines employées..)
Je me contenterai de relever la manière dont la narratrice remarque que les petits bruits usuels de la maison disparaissent au moment de la colère du père, et reviennent peu à peu lorsqu'il meurt........ Excellent !

Voici un passage admirable, illustrant le fait qu'elle tire du sublime d'une existence somme toute banale :

"And if it seems strange that so young a child should remember the past so clearly, you must call to mind that Time engraves his pictures on our memory like a boy cutting letters with his knife, and the fewer the letters the deeper he cuts. So few things ever happened to us at Sarn that we could never forget them. Mother's voice clings to my heart like trails of bedstraw that catch you in the lanes.."
Ma traduction :
"Et s'il semble étrange qu'un enfant se souvienne si distinctement du passé,on doit se souvenir que le temps grave ses images dans notre mémoire comme le fait un garçon qui écrit dans le bois avec son couteau. Moins il creuse de lettres et plus profonds sont les sillons. Si peu de choses nous arrivaient à Sarn que nous ne pouvions les oublier. La voix de ma mère s'accroche à mon coeur comme le font les brins de paille des chemins."
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— Amoureux ! Oh certes non ! Et de qui pourrais-je bien être amoureux, mère ?
— C'est juste, mon enfant. Il n'y a pas une jeune fille, par ici, qui soit plus attirante qu'un chou de Bruxelles. Ce n'est pas pour dire du mal des choux de Bruxelles, d'ailleurs. Martha, allez donc voir s'il reste des choux de Bruxelles ; s'il en reste, vous les ferez cuire pour le dîner.
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Moissonner est un acte de pleine gourmandise,
comme semer est un acte de pleine générosité
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Quelques passages de Sarn, illustrant l'utilisation d'une langue populaire, régionale, dans Sarn, ce qui fait le charme de l'écriture et constitue, à mon avis, l'intérêt principal du roman. Les passages donnés sont accompagnés de réflexions sur la manière dont, à mon avis, il conviendrait de traduire pour rendre cet ancrage régionaliste de la langue empoloyée ar la narratrice :

A propos du "mere" le lac ou "étendue d'eau" du roman, tout à la fin du premier chapitre, il y a ce passage magnifique. Je ne sais ce que ça donne à la traduction, mais en anglais, c'est splendide. Pas trop d'archaïsme patoisants .dans ce passage, mais cependant quelques termes ("glass darkly" au lieu de "dark glass", "saving" au lieu de except, "times" au lieu de "at times", d'où ma traduction "des fois" au lieu du plus soutenu "parfois", utilisation des modaux et des temps) rappellant que la langue de la narratrice est "contaminée" par les parlers locaux, est celle d'une autodidacte :

"I call to mind the thick, blotting woods of Sarn, and the crying of the mere when the ice was on it, and the way the water would come into the cupboard under the stairs when it rose at the time of the snow melting. There was but little sky to see there, saving that which was reflected in the mere; but the sky that is in the mere is not the proper heavens. You see it in a glass darkly, and the long shadows of rushes go thin and sharp across the sliding stars, and even the sun and moon might be put out down there, for, times, the moon would get lost in lily leaves, and, times, a heron might stand before the sun.
La traduction :
"Il n'y avait pas beaucoup de ciel à voir là-bas, à part celui qui se reflète dans l'eau. Mais le ciel qui est (que lon voit ?) dans l'eau, c'est pas celui du vrai paradis. On le voit trouble, comme à travers du verre, et les ombres longues des roseaux deviennent minces et pointues quand elles croisent l'image des étoiles glissant à la surface, et même le soleil et la lune peuvent s'éteindre là-dedans, parce que, des fois, la lune se perdait dans les feuilles de lis, et d'autres fois un héron se tenait en face du soleil (faisait de l'ombre au soleil ?..... )

Un prof de fac me sanctionnerait sans doute pour la suggestion que je fais entre parenthèses (faisait de l'ombre au soleil), car s'éloignant du texte, mais moi je l'aime bien ......

Quant au premier petit passage ("the crying of the mere when the ice was on it") c'est vraiment splendide. Elle fait allusion, bien sûr, aux cris des oiseaux dans un paysage d'hiver, sur un lac glacé, mais ici, c'est comme si c'était le lac lui-même qui crie (ou qui pleure, l'anglais ayant ces deux sens..), qui crie parce que la vie secrète, aquatique est prise par les glaces, prisonnière, ne peut s'exprimer totalement en cette saison ?
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Enfin le jour de l'entraide arriva, et ce fut un formidable jour de beau temps avec un ciel de la couleur d'un bol en porcelaine de Worcester. Pas moins de cinquante personnes devaient venir en comptant les femmes. Je me levai avant l'aube, plaçant la vaisselle, la nôtre et celle que nous avions empruntée sur des tréteaux dans le verger, j'aidai aussi Gideon à placer les tonneaux de bière dans la cour, prêts pour que les hommes puissent remplir leur gourde de moisson, puis j'allai chercher de l'eau au puits pour le thé. Le verger valait la peine d'être vu une fois que les tréteaux furent garnis (parce que j'ai pu tout installer d'avance sans craindre la pluie tant la journée promettait d'être belle) avec les chopes et les plats de toutes couleurs, les quarts de miche brune, les mottes de beurre décorées d'un cygne, et les rayons de miel, des gâteaux, des pains d'épices, du fromage, des confitures, de la gelée, sans parler du jambon sur un bord de chaque tréteau et d'une pièce de bœuf sur l'autre bord. Même Gideon ne cherchait pas à réduire la nourriture en cette journée. Car c'était une de ces lois à laquelle on ne pouvait contrevenir, qu'au jour de l'entraide tous devaient avoir le ventre plein.
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-- Dites pas du mal de notre Narde, ou je m'en vais, dit Hazel.
-- Qui ça, Narde ?
-- Une petite renardaude que j'ai trouvée et élevée.
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Sa voix avait toujours quelque chose de prodigieux. Le son de ses paroles semblait créer un monde tout neuf, détaché de notre monde. C'était comme une grande aubépine en fleur par une très chaude journée de juin ; elle vous offrait son ombre et vous étiez reposé. Et c'était aussi comme le feu tranquille d'un soir d'hiver, quand le sauvage Edric est lâché dans les bois, que les rideaux sont clos, les chandelles mouchées, et que le maître de la maison est revenu. "Qui est-ce ? " avait-il dit, et bien que ce ne fût là qu'une pensée fugitive et trois mots, je me sentais comme une fleur dans le soleil.
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De repenser à tout cela me rendait malade car qu'y-a-t-il de plus douloureux que le souvenir des joyeux moments passés? Cela vous amène à vous dire « celui-ci ou celle-là y était » et vous retrouvez la franche gaieté qui vous animait à l'époque et vous faisait trouver drôles des plaisanteries même sur des sujets graves et solennels, comme la phrase de celui qui avait tant ri en disant « une oie marche sur ma tombe », et voilà que maintenant, il se trouvait sous terre depuis un bon bout de temps.
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