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Citations de Mathieu Palain (352)


L’avenir, vous pouvez le prendre par tous les bouts, face à un gamin de seize ans qui a décidé de vivre au jour le jour, c’est un mot qui ne veut rien dire.

Page 155, L’Iconoclaste, 2019.
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Quand le sens de la peine s’effrite, la personne est plongée dans un étrange paradoxe : elle a peur de mourir en prison et peur d’affronter le monde extérieur.
(page 308)
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Avant le début des hostilités, une salle d’audience paraît toujours baigner dans une drôle d’atmosphère. Les avocats se connaissent, ils blaguent entre eux comme s’ils avaient passé la soirée de la veille à descendre une bonne bouteille, ou qu’ils préparaient des vacances communes dans une grande maison corse. Je suppose qu’en tant que prévenu, on aimerait que son avocat se retienne, qu’il se contente de rester assis et de serrer le regard, voire qu’il manifeste un soupçon de haine pour camp d’en face. Là, ce serait une attitude encourageante. Pourquoi ce badinage, s’il faut ensuite se sauter à la gorge ?
(page 362)
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Je suis convaincu que, pour comprendre un homme, il faut regarder dans son dos. Le sillage. Les chemins empruntés et ceux qu’il a laissés de côté.
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Quand il a reçu ma lettre, Toumamy était à la maison d’arrêt de Fresnes, un édifice en meulière qui sentait probablement la peinture à son inauguration en 1898, mais qui a du mal avec le progrès : 200 % d’occupation, des punaises de lit, des champignons, des rats qui couinent en dévalant les coursives. Les cours de promenade consistent en un couloir vétuste aux murs si hauts qu’on ne peut espérer le soleil qu’au zénith. Plusieurs tribunaux les ont jugées « attentatoires à la dignité humaine » mais Toumamy n’a rien d’autre pour courir alors il slalome entre les détenus, trouve une foulée correcte et avale les 21 kilomètres d’un semi-marathon dans une cour de quinze mètres de long.
(pages 33-34)
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— Que veux-tu, Wilfried ? demanda la juge.
—Je veux partir, il souffla.
— Partir où ?
—Je sais pas. Loin. Je veux qu'on me laisse tranquille. Je veux vivre ma vie, C'est bon, j'ai compris, le foyer. Je veux plus qu'on me fasse chier avec ça, et tout. Je veux vivre ma vie.

Page 268, L’Iconoclaste, 2020.
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D’ordinaire, je ne saisis rien à la poésie. Vraiment rien. Cette fois, je crois avoir compris. Il ne faut jamais s’arrêter de courir. C’est au bout du chemin qu’on trouve la liberté.
(page 423)
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À Ris-Orangis, les profs nous faisaient sortir par le gymnase, nous les petits sixième, pour éviter les règlements de compte devant le portail, quand les mecs de Grigny 2 venaient se battre à la barre à mine avec ceux du quartier d’en face, la Réno. C’était la même chose aux Pyramides, à Évry, la même chose à Corbeil, la même chose à Vigneux. Toumamy n’était pas une caillera. Il vivait ça comme moi, en spectateur.
(page 54)
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On traverse Vigneux en silence. Toumamy redécouvre sa ville, une ville hybride, une ville de banlieue comme les autres, c’est-à-dire une ville qui ne ressemble pas au ghetto américain mais à un mélange d’immeubles et de zones pavillonnaires, faites de ronds-points et de rues sans commerce où la classe moyenne se reconnaît à la parabole sur le toit, un stop pub sur la boîte aux lettres et un panneau chien méchant sur le portail.
(page 402)
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À quatorze ans, Toumamy partage sa cellule avec une quarantaine de clochards, de camés, d’alcooliques, de malades mentaux et, comme dans toutes les prisons du monde aussi des mecs normaux. Les vieux ont le droit de s’allonger, les autres se démerdent pour dormir debout. Dans un coin, un trou d’où se dégage une puanteur insupportable fait office de toilettes.
(pages 66-67)
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Qui suis-je ?
Un monstre qui fait du mal aux gens et qui s’autodétruit.
(page 234)
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Si ce mot a encore un sens, Stefán (L’Hermitte) est un « grand reporter ». Il aime les aventures, les perdants magnifiques, les gueules cassées. Il aime l’athlétisme parce que le clinquant y est vulgaire, et que même les meilleurs souffrent.
(page 165)
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Sans surprise, nos voisins de table étaient des quinquagénaires aux pommettes rendues saillantes par l’abus de chirurgie esthétique et des vieillards qui serrent la main du patron, posent leur chapeau à l’entrée et sont accompagnés à une table absolument quelconque mais qui, à force d’habitude, est devenue la leur.
(page 274)
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En reprenant les dates, celles qui correspondent à ses cambriolages et celles de ses victoires sur la piste, j’ai l’impression de retracer le parcours d’un champion schizophrène : vainqueur le jour, voleur la nuit. C’est une forme de suicide, en fait.
(page 147)
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On traverse Vigneux en silence. Toumany redécouvre sa ville, une ville hybride, une ville de banlieue comme les autres, c’est-à-dire une ville qui ne ressemble pas au ghetto américain mais à un mélange d’immeubles et de zones pavillonnaires, faites de ronds-points et de rues sans commerces où la classe moyenne se reconnaît à la parabole sur le toit, un stop pub sur la boîte aux lettres et un panneau chien méchant sur le portail.
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J’avais besoin de fric. J’étais en rééducation à Clairefontaine, je voyais les footballeurs débarquer en Ferrari, en Lamborghini, et moi j’étais là, avec mon survêt de l’équipe de France, pas un euro en poche, j’avais même pas de quoi payer le kiné.
(page 30)
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Mon téléphone vibre sur la table.
Toumany.
« Tu vas bien ? Bon repas de Noël », avec un émoji sapin.
Je l’imaginais dans sa cellule. Même si vous n’avez rien à fêter, que vous êtes musulman, que vous refusez les cadeaux, que vous êtes seul sur Terre sans personne à embrasser, Noël reste un jour particulier parce que le monde entier vous le rappelle. Vous ne pouvez ignorer qu’à quelques mètres de votre solitude, là, tout près, on pose des plateaux d’huîtres et du saumon fumé sur une table nappée, on s’asperge de parfum, on enfile une chemise, un haut à paillettes, on met un disque, on ouvre une bonne bouteille. Il est impossible d’ignorer que pour les gens « normaux », ce jour-là n’est pas normal.
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Pourquoi ? Demande enfin la présidente. Tu entres en équipe de France, tu as un potentiel incroyable, l’athlé peut te sauver. Alors pourquoi ?
- Tu sais, Anne, c’est compliqué de te dire ça, mais j’ai plus d’adrénaline quand les flics me courent après qu’en remportant un 400 mètres.
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Le silence était parfait. J’avais installé une chaise en face de la mienne, à une distance que j’estimais raisonnable pour une discussion, et continué d’attendre, seul dans cet espace si vide que le regard n’accroche nulle part. J’étais là pour visiter quelqu’un que je ne connaissais pas, et je me demandais ce qu’on allait bien pouvoir se dire. Je suppose que ça arrive avant un rendez-vous galant, ce genre de stress, on espère que l’alchimie va prendre, mais on prépare quand même deux ou trois sujets de conversation, au cas où.
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La violence, m'a-t-on expliqué, suit un rythme cyclique: dans la première phase, un climat de tension s'instaure, l'homme se met en colère, multiplie les reproches envers sa compagne, puis il passe à l'acte et violente sa victime, qui est traumatisée, humiliée, désemparée. Dans la troisième phase, il lui reproche ce qui vient d'arriver. "Tu m'as poussé à bout", "C'est de ta faute, tu vois que je m'énerve et tu continues...", puis dans la quatrième phase, il s'en veut, présente ses excuses, se dévalorise - "Je ne te mérite pas"-, offre des cadeaux et menace, parfois, de se suicider. Cette phase dite de "lune de miel" laisse penser qu'un nouveau départ est possible. Mais le cycle se remet en branle, et avec lui vient la tension, les insultes, les coups, les justifications, les cadeaux... Plus la relation dure, plus les cycles sont courts. Chez certains, on passe des coups à la lune de miel deux fois dans la même journée.
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