Je pense à mes amis qui sont partis.
Les arbres de mon âge
connaissent parfois la solitude.
C’est alors que je pêche une idée : à défaut de pouvoir marcher, je peux naviguer.
Je me glisse dans une barque et me laisse porter jusqu’au pont. Au-delà, je ne connais pas.
C’est l’aventure.
Étrangement, l’aventure ne sent pas les épices et le chocolat chaud comme je l’imaginais. Non. Elle sent plutôt l’herbe fraîche, le chèvrefeuille, la soupe du soir.
Des écoles et des maîtres, il n’a rien su, rien vu peut-être, rien pris à coup sûr. Ingénument, il va comme il peut, de pauvres moyens spontanés le servent tant bien que mal, il s’approche autant qu’il est en lui, des formes qu’il veut figurer.et l’on y sent une conscience magnifique, une sincérité que nul déboire n’arrête, un vouloir patient et continue. Et je pense conclure par : Surpris, nous le sommes pour notre plus grand plaisir.
Ce ne sont pas les faits que nous allons juger, mais vous !
Il y a très longtemps, on m'appelait "Nuage d'eau".
J'étais le miroir du ciel.
Plus tard, on m'a nommé "l'Entourant".
Je protégeais les terres.
Avec le temps, mon nom est devenu "Océan".
Je suis un peintre d'empreintes.
Partout où je passe,
je vois des traces.
Je les empreinte.
Pour répondre à votre question, monsieur le président, que valent les tableaux ? Je pourrais vous faire une réponse analytique de critique d’art, vous expliquer que la valeur d’une œuvre dépend de la pertinence des couleurs, de la lumière, de la composition, des idées, du propos, du traitement… Mais un tableau, dans le sens noble du terme, est bien plus que tout ça. L’œuvre incarne l’implication complète de l’artiste qui a surmonté ses faiblesses et ses erreurs par des conseils ; du travail et une croyance indéfectible en son art. rousseau nous offre une vision singulière et indiscutable du monde. Les motifs, les ponts, les fauves ont bien peu d’importance dans ses tableaux… car ce que nous montre Rousseau, c’est l’émerveillement. Une vision exacerbée comme seuls peuvent en avoir les enfants. La beauté des premiers printemps, les odeurs de la pluie, les peurs innées et l’Amour. À travers ses œuvres, nous plongeons dans ces sensations de notre jeunesse, enfouies au plus profond de nous.
Yadurgha, mon amour. Quand j’ai évoqué mes rêves dans ma sinistre chambre, je peux te l’avouer, c’était de toi dont je parlais. Tu es l’Amour. La réalité t’a faite encore plus belle que je ne l’imaginais. Mais comment aurais-je pu prévoir qu’une personne puisse être aussi merveilleuse que toi. Nos baisers sont riches comme de la terre fertile où fleurissent de doux silences. Hier soir, je lisais ces mots de Chateaubriand : Des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, de tous les parfums se mêlent, se croisent ensemble, montent dans l’air à des hauteurs qui fatiguent les regards. Quand je reviendrai mon Amour, nous construirons un jardin luxuriant, infranchissable par les hommes sans cœur. Nous y trouverons le bonheur. Comme je regrette d’être parti. Je t’aime ma Yadurgha. Prends soin de toi.
Monsieur Henri Julien Félix Rousseau, retraité de l’Octroi de Paris, est accusé de faux et usage de faux. Messieurs les jurés, nous avons établi hier que Monsieur Sauvage, commis de 3ème classe à la banque de France, déclara à Monsieur Rousseau avoir été victime d’usurpateurs. Il lui demanda de l’aide pour récupérer son argent. Monsieur Rousseau n’y vit pas d’inconvénient. Sur les instructions précises du banquier véreux, Rousseau réalisa de faux chèques. Le 9 novembre 1907, Rousseau se présenta à la succursale de la banque de France de Meaux, où le caissier lui remis 21 billets de 1.000 francs correspondants au montant des faux chèques. Il donna les billets à Sauvaget qui lui offrit 1.000 francs pour le service rendu.
Soudain, un voile blanc déchire le ciel, plus vraiment la nuit, pas encore le matin.