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Citations de Maud Ventura (387)


A nos débuts, notre paysage amoureux ressemblait à une étendue infinie de dunes ; il évoquait le danger de l'aridité et l'immensité du ciel étoilé, la chaleur étouffante du jour et la froideur soudaine de la nuit. Puis nous sommes devenus un lac : une étendue plate et lisse. J'ai vu mon mari s'habituer à ma présence jusqu'à ne plus la trouver miraculeuse. J'ai vu le désert se transformer en lac.
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Le mardi est un jour belliqueux. Pas besoin de charcher des explications compliquées : sa couleur est le noir et son étymologie latine nous apprend que c'est le jour de Mars, le dieu de la Guerre.
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Le parquet en bois massif qui craque et l'escalier qui grince me permettent de toujours savoir où mon mari se trouve. Ma maison semble avoir été conçue par un architecte soucieux de ne jamais être pris par surprise.
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Il est facile de reconnaître une première fois, mais on sait rarement qu'on est en train de vivre une dernière fois.
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Mon idéal serait un tête-à-tête perpétuel avec mon mari : nous sommes tous les deux dans notre salon, nous buvons un café corsé et nous discutons pendant des heures. Parfois, je m’imagine seule sur terre avec lui. J’invente une épidémie foudroyante, une guerre nucléaire dont nous sommes les uniques survivants, une île déserte où nous échouons après un accident d’avion. Quand je pense à mon propre bonheur, il se conjugue systématique à deux : nous sommes seuls et nous sommes deux. Je n’y peux rien si,mon paradis est le couple, le duo, la paire.
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je vis dans la peur de le perdre. je crains a chaque instant que les circonstances tournent mal.. Je me protège de menaces qui n'existe pas
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Mon mari me rejoint dans la salle de bains au moment où je me déshabille, mais ma nudité ne lui semble pas exceptionnelle. Il ne fixe ni mes seins ni mes fesses. Au bout de combien de récurrences à voir la même personne nue cesse-t-on de s'en émouvoir ou de trouver ça excitant ? A partir de quand la magie s'efface-t-elle ? Qu'est-ce qui use la nudité ?
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Existe-t-il une plus grande marque d'amour que deux respirations qui s'accordent en dormant.
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Je pensais que cet engagement viendrait enfin confirmer l'amour de mon mari pour moi, l'authentifier pour de bon, comme un bijoutier affirmerait en examinant un collier :
"Oui madame, je suis formel, c'est bien de l'or."
En réalité, me marier ne m'a pas apaisée. Je me suis rendu compte à l'instant même où nous nous sommes dit "oui" que mon mari pouvait toujours divorcer et partir.
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J'aime nos enfants, c'est une évidence. Je les aime, mais il est également très clair que j'aurais préféré ne pas les avoir. Je les aime, mais j'aurais préféré vivre seule avec mon mari. Aujourd'hui, je crois pouvoir dire avec certitude que je survivrais à la mort de l'un de nos enfants mais pas à celle de mon mari.
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J'approche ma main, mais suspends mon mouvement avant que mes doigts ne glissent dans ses cheveux. Sur l'oreiller, une fine traînée de pellicules semblable à la chute des premières neiges. Il m'arrive souvent de m'attendrir devant ces flocons retrouvés dans notre lit ou sur le col d'une chemise. Suis-je bizarre d'être touchée par les pellicules de mon mari ?
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On m’a déjà dit qu’aimer le lundi était un truc de première de la classe - que seuls les intellos pouvaient se réjouir que le week-end se termine.
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Nous trinquons au champagne, quand mon mari (avec un ton qui ressemble à de la connivence) ajoute : "Bienvenue dans la vraie vie ! " en s'adressant à Nicolas et Louise. Je ne sais pas comment interpréter cette expression. Qu'est-ce que mon mari entend par là ? À quoi la reconnaît-on, " la vraie vie " ? Nous discutons de leur nouveau statut de jeunes parents quadragénaires, des couches et des biberons. Sa coupe à la main, mon mari raconte la période où notre fils ne faisait pas encore ses nuits, pleurant des heures entières, nous gardant éveillé et impuissants. Il rassure Nicolas, lui répète que les enfants grandissent, que le manque de sommeil, les larmes et les cris ne durent pas éternellement. Est-ce que c'est ça que mon mari veut dire quand il annonce solennellement à ses amis qu'ils accèdent à " la vraie vie " ? Est-ce pour lui synonyme d'une vie sans fantaisie et trop contraignante ? Est-ce que " la vraie vie " signifie pour lui abandonner ses rêves et renoncer à sa liberté ?
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Dans ma vie, le mauvais goût est toujours resté un péril constant, car j'ai vite compris que l'argent de mon mari ne m'achèterait ni l'élégance ni les bonnes manières.
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Quand je suis avec mon mari, je n'ai pas besoin de voir nos amis. Je n'ai pas non plus envie de rendre visite à mes parents, et mes enfants ne me manquent pas. Mon mari me suffit.
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Je ne peux rien espérer de plus, je ne peux rien espérer de mieux, et pourtant le manque que je ressens est immense et j'attends de lui qu'il le comble.
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J'enfouis le nez dans son cou pour guetter l'odeur d'une autre femme sur sa peau. Il n'y a rien. Mon mari n'a pas de maîtresse. Et au fond de moi, je le sais bien. Mais même enfoncé en moi, mon mari m'est inaccessible. Même ici, il continue à me manquer très fort. Quand il quitte mon corps, il y laisse une plaie béante, un vide affreux, une blessure prête à s'infecter.
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Quand on a un amoureux à l’école primaire, tout peut se jouer le temps d’une récréation. Au collège c’est une semaine : le lundi on est ensemble, et après le dernier cours du vendredi c’est terminé. Au lycée, c’est peut-être un mois ou deux : on tombe amoureux en septembre, tout est fini à la Toussaint. Voilà déjà les délais de la rupture qui s’allongent. Pendant la vingtaine, la séparation peut prendre une année entière ; mais pourvu que l’un des deux manque de courage, et c’est deux années de plus au compteur. À partir de quarante ans, on met au moins dix ans à se séparer. Dix ans entre le moment où l’on constate que ça ne fonctionne plus et le moment où l’on se décide à partir.
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Maud Ventura
M'attendrir sur ce nourrisson endormi contre mon épaule n'a jamais été inné. Comme, plus tard, savoir quoi dire à mes enfants sur le chemin du retour de l'école. Rien de tout cela ne m'est venu naturellement. Je n'ai jamais réussi à adopter l'air fasciné des autres parents quand leurs enfants racontent leur journée. Je n'ai jamais réussi à m'intéresser à leurs jeux, à leurs préoccupations, à leurs amitiés. Je n'ai jamais réussi non plus à me faire à la lenteur de leurs pas ; si mes enfants se déplacent désormais à une vitesse raisonnable, longtemps leur lenteur m'a exaspérée.
(p. 139)
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La voir prête à tout pour moi est confortable. Confortant aussi, sécurisant surtout. Aucune femme ne m'aimera jamais comme elle. C'est ma femme.
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