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Citations de Maxime Gorki (526)


Maxime Gorki
Je me rappelais l'union avec Dieu que j’éprouvai naguère dans mes prières : il était si bon de disparaître de sa propre mémoire, de cesser d'exister ! Mais dans cette fusion avec les hommes, je ne m'éloignais pas de moi, je semblais au contraire grandir, m'élever au-dessus de moi, et la force de mon esprit se trouvait multipliée. Là aussi, il y avait oubli de soi, cependant cet oubli ne m'anéantissait pas, il éteignait seulement mes pensées amères, et l'inquiétude d'être isolé
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Il y avait une fois un méchant Voïvode nommé Gordien. Il traquait les justes et les torturait.
Car celui que Gordien détestait le plus était le moine Mirone, l'ermite charitable qui faisait le bien sans nulle peur, et priait sans cesse.
Le voïvode appela son serviteur fidèle, le vaillant Ivan le Guerrier: « Va-t-en, Ivan, tuer le moine Mirone, tranche-lui la tête et que je la donne à manger à mes chiens. »
Ivan s'en alla obéissant, mais le coeur amer, se disant: « Je n'y vais pas de ma propre volonté, c'est par nécessité que je le fais. Il faut croire que c'est le destin que Dieu m'a assigné. »
Il a caché son glaive sous son manteau. Il arrive et salue l'ermite. «Es-tu toujours en bonne santé, petit vieux? Dieu t'a-t-il toujours en sa sainte garde?»
Mais le moine, clairvoyant, se mit à sourire et ses lèvres sages laissèrent tomber ces mots: « Ivan, n'essaie pas de mentir, je sais pourquoi tu es venu. Le Seigneur connaît tout. Les bons et les méchants sont dans sa main. Je sais pourquoi tu es venu. »
Ivan eut honte, mais il craignait de mentir à son voïvode. Alors, tirant le glaive du fourreau de cuir, il essuya la lame au revers de son manteau. « Mirone, dit-il, je voulais arriver à te tuer sans que tu voies le glaive, mais maintenant, prie Dieu pour la dernière fois, prie-le pour moi, pour toi, pour toute la race humaine; après quoi je te trancherai la tête. »
Le moine Mirone se mit à genoux sous un jeune chêne, il dit en souriant à Ivan: «Ivan, ton attente sera longue, car la prière pour la race humaine dure longtemps et tu ferais mieux de me tuer tout de suite que de te fatiguer à attendre en vain. »
Alors, Ivan a froncé le sourcil et il s'est rengorgé, le stupide. « Non, ce qui est dit, est dit, et je t'attendrai, fût-ce un siècle. »
Le moine pria jusqu'au soir. Puis du soir à l'aurore, il continua. Puis de l'aurore à l'autre nuit, il pria encore. Et de l'été au printemps, sa prière se prolongea. Les ans s'ajoutaient aux ans, Mirone priait encore. Le jeune chêne monta jusqu'aux nuages. Une forêt épaisse était née de ses glands. La sainte prière n'était pas terminée.
Et aujourd'hui encore, le moine, tout bas, murmure les paroles rédemptrices, il demande à Dieu d'avoir pitié des hommes, à la Vierge, de leur apporter secours.
Ivan le Guerrier est debout près de lui toujours. Depuis longtemps son épée est tombée en poussière et son armure est rongée par la rouille. Ses beaux habits sont en loques et en pourriture. Hiver comme été, Ivan reste là. Et le gel mord, et la chaleur brûle, et il demeure quand même. Et les loups et les ours passent sans le regarder.
Mais la prière que le vieux moine adresse pour les pauvres pécheurs que nous sommes, coule toujours aussi longue qu'il y a de pécheurs. Elle coule comme une claire rivière qui baigne la terre, fraîche et douce comme la miséricorde de Dieu.
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" - Les gens vivent indignement, muets et inutiles, subissant les outrages innombrables de la misère et de la sottise, dis-je en m'oubliant, et j'énumérai avec chaleur tout ce que j'avais vu d'absurde, de honteux, d’affligeant.
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Parfois la pensée est pour l'homme ce qu'est pour le chien une aiguille roulée dans du pain : le chien avale la boulette, il en est malade et souvent il en crève.
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Chez Laure, l'esprit a mangé l'âme...
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[...] Les étudiants sont de braves garçons, mais ils sont pressés de jouer un rôle et les ennemis du tzar les excitent. Tu comprends ? Et je te dirai encore...
Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus, la porte s'ouvrit toute grande et je vis entrer un petit vieillard au nez rouge, une courroie de cuir ceignant sa tête bouclée, une bouteille de vodka à la main et déjà pris de boisson.
- On va pousser les pions ? demanda-t-il et ouvrit aussitôt un feu roulant de dictons.
- Mon beau-père, le père de ma femme, dit Nikiforitch avec dépit.
Quelques minutes après je pris congé et m'en allai; la malicieuse femme, en fermant derrière moi la porte de la maisonnette, me pinça en disant :
- Que les nuages sont rouges, on dirait du feu !
Mais seul un petit nuage doré fondait dans le ciel.
Sans vouloir froisser mes professeurs, il me faut bien avouer pourtant que le sergent de ville m'avait expliqué de façon plus nette et plus décisive qu'aucun d'eux le mécanisme gouvernemental. Il y a quelque part une araignée d'où part le "fil invisible" qui lie et entortille toute la vie. Bientôt, je sus deviner partout les solides nœuds de ce fil.
Tard dans la soirée, la boutique fermée, la patronne me fit venir dans sa chambre et m'informa qu'elle était chargée d'apprendre le sujet de mon entretien avec le policier.
- Ah ! mon Dieu ! s'écria-t-elle inquiète, après avoir écouté mon récit détaillé. Et elle se mit à courir comme une souris d'un bout à l'autre de la pièce, en secouant la tête. Et le boulanger, il ne vous demande rien ? Sa maîtresse est une parente de Nikiforitch, n'est-ce pas ? Il faut le chasser.
Appuyé contre le montant de la porte je la regardais en dessous. Elle avait prononcé avec trop de simplicité le mot maîtresse, cela me choqua. Sa décision de congédier le boulanger me déplut aussi.
- Soyez très prudent, disait-elle et, comme toujours, son regard me troublait; il me semblait qu'il me demandait encore quelque-chose que je ne pouvais comprendre. [...]
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Dans le ciel bleu, du côté de l'orient, un soleil clair et rose monta. Les travailleurs s'ébrouèrent et d'un long cri saluant le jour redoublèrent d'ardeur. J'aurais voulu les serrer tous ensemble dans mes bras. Bonnes bêtes intelligentes, si bien d'aplomb sur leurs deux pieds, tellement adroites, si promptes au travail et si désintéressées que dans l'ivresse d'agir elles s'oublient elles-mêmes avec une extravagante simplicité.
Est-ce qu'il existe au monde une puissance capable de résister au déchaînement de cette force ? je comprenais le miracle de l'Homme et comment peuvent, entre un coucher et un lever de soleil, germer et croître sur la terre des monuments et des villes, - et non pas seulement dans les contes de fée, sous la baguette des magiciens.
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