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Critiques de Melania G. Mazzucco (39)
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La longue attente de l'ange

Au crépuscule de sa vie, un peintre se souvient et règle ses comptes avec Dieu.



Dans la lignée de nombreuses ouvrages de vulgarisation sur des peintres célèbres, j'ai accepté sans me poser de questions, l'approche romanesque de la vie du Tintoret, icône parmi d'autres de la Renaissance italienne, racontée par une spécialiste de l'artiste, également auteur d'une biographie en 2009.



Découvrir ou redécouvrir un peintre par l'imagination d'un auteur est beaucoup plus accessible que des ouvrages érudits, moins ludiques. Le roman entraine la curiosité du lecteur pour une époque, pour un mode vie, et pour les oeuvres picturales décrites, que l'on cherche souvent sur Internet pour se les approprier.



La Venise éternelle du XVIème siècle, entre splendeurs des ors, fange, épidémies et misère noire du petit peuple, contexte politique et social, bouillonnement artistique, est la toile de fond de ce destin individuel et familial hors du commun, dont le talent nous a offert des merveilles en cadeau de postérité.



L'auteur a l'imagination fertile pour nous rendre vivants des personnages denses et complexes, des vies d'artistes, faites de travail et de rivalités, pour gagner reconnaissance sociale et aisance financière. Il y a là un véritable souffle romanesque, truculent et teinté d'humour, une passionnante mise en scène historique, et une plume très évocatrice.

La légèreté du roman se double d'une réflexion sur la création artistique, sur la croyance religieuse, sur l'éducation des enfants et sur le statut de la femme de la Renaissance.



Le Tintoret, homme tonitruant et passionné, est magnifiquement vivant dans les églises et les scuole vénitiennes mais sa fille illégitime Marietta a disparu de notre mémoire collective. A travers un amour filial ambigu, elle fut son ange, "son étincelle", son inspiration et son bonheur de père, une artiste reconnue de son temps mais oubliée, dont il ne nous reste aucun portrait.



Un beau roman, documenté et fort bien écrit pour un hommage posthume.



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La longue attente de l'ange

Voilà un livre d'une Sérénissime poésie, dans lequel les mots, les phrases se posent délicatement dans le sillage d'une gondole laissant un remous imperceptible dans l'onde provoquée, sur la lagune au temps

Une onde picturale et littéraire à la fois qui atteint l'inconscient du lecteur pour y laisser une marque aussi imperceptible que l'est le trait du pinceau sur la toile, que l'est la brume qui nimbe les canaux. Comme une persistance insidieuse mais tellement prégnante.



Ce qui rend l'œuvre de Melania Mazzucco unique et précieuse, c'est une capacité narrative remarquable, combinée à une capacité considérable de pénétration psychologique de ses personnages et liée à un important travail de recherche documentaire, mené dans la ville et dans les archives de l'État, des paroisses et du Patriarcat, dans le but de reconstituer la biographie de Jacomo Robusti, dit Tintoretto,

Mais aussi une partie, certainement la moins connue de sa vie sa fille Marietta et les autres membres de la famille Robusti, afin de les libérer du silence qui les avait engloutis.

Comme elle nous le raconte dans la postface de l'édition italienne de 2021, l'auteure préfère « les excentriques, les éloignés de la culture officielle ou dominante, (...) les figures oubliées, qui avaient pourtant joui d'une certaine notoriété en leur temps ».



Tant de beauté, enfin, ne peut être qu'un rythme de soleil et de nuit, d'ombre et de lumière.

D'ombres et de lumières il en est question sous la magnifique plume de Melania Mazzucco...



Certaines images surgissent de l'ombre avec une mystérieuse synchronie au moment opportun, et viennent à la rencontre de nos pensées, elles les épousent et souvent les éclairent. Elles sont nichées depuis des lustres dans un recoin obscur, attendant l'occasion juste pour se donner à nous, et tout à coup nous les avons sous les yeux qui coïncident point pour point avec la question qui à cette seconde nous obsède : ou peut-être finalement est-ce nous, comme le prétendait Jung, qui allons puiser dans notre inconscient.

Ce fut le cas pour moi, la convergence de la couverture de cet ouvrage depuis longtemps sur les rayonnages de ma bibliothèque, couverture de l'édition française et italienne, qui ont fait resurgir l'image de cette maison Fondamenta dei Mori, 3399 et l'image, ou plutôt les peintures de l'Église de la Madonna dell’Orto. Et qui m'a poussé dans les bras de l'ange....

La persistance des choses et des lieux que nous avons

aimés me donne l’illusion qu’en eux aussi persistera une part de nous.



"Je ne prétends pas qu’on me comprenne, chacun de nous est sa propre énigme. Je ne livrerai pas le mystère de mes actions, de mes vices, de mes dons. Je ne veux pas me justifier, encore moins être absous, d’ailleurs je ne le pourrais pas : vivre fut déjà une faute impardonnable. Je désire me souvenir, rien de plus, et ainsi vivre encore et faire revivre. Je ne te cacherai rien, pas plus qu’à moi-même."

(Non pretendo di essere capito, ognuno di noi è l'enigma di se stesso. Mi tengo il mistero delle mie azioni, dei miei vizi, delle mie doti. Non voglio giustificarmi e nemmeno essere assolto - né potrei, aver vissuto è già una colpa imperdonabile. Voglio solo ricordare - e ricordando vivere e far vivere ancora. Non ti tacerò niente - né lo tacerò a me stesso.)



C'est avec ces mots que Jacomo Robusti, ouvre un long monologue dans lequel, à la fin de son existence, il se confesse à Dieu.

La reconstitution des événements de la vie de l'artiste, racontés par lui-même, le créateur face au Créateur. Une poétique mise en abyme....



17 mai 1594 - 31 mai 1594, voilà les quinze derniers jours de cette vie, les quinze derniers jours passés en proie à la fièvre et attendant que sa fille bien-aimée, transformée en ange, l'emmène avec elle.

Il n'a pas l'intention de demander grâce ou pardon, il a seulement l'intention de raconter les événements les plus importants. de son existence et révéler les secrets qu'il a cachés à tous ses proches. Le parfum de l'encens se mélange à celui de la résine de pin, du bois d'aloès et de la myrrhe brûlant dans les torches et, en silence, refusant les mots aux vivants qui l'entourent.

Dans son délire, il se souvient d'une visite dans une église vénitienne. C'est celle de la Madonna dell'Orto à Cannaregio, le lieu où il a laissé une empreinte de lui-même dans chaque coin, dans chaque chapelle, sur chaque mur, comme on le fait dans un livre de mémoires, dans un journal intime.

" Tous les matins, je me rends à la Madonna dell’Orto. Je trouve asile dans cette église, qui est aussi mon musée : pas une chapelle, un mur, un recoin où je n’aie laissé une page de ma vie. J’y ai écrit mon histoire comme dans un livre. [...] Je suis venu dans cette église tous les jours pendant presque trente ans. Pourtant, j’ai brièvement hésité dans la nef vide, égaré. La mémoire de ce qui m’est proche dans le temps est aussi brouillée que le souvenir d’un rêve. Le passé me semble plus proche que mon propre présent. "



Puis viendra son éternelle rivalité entretenue, ou non, avec Titien. Fruit de ceux surtout qui ont voulus les opposer :

" Le temps passant, les éloges devenaient caustiques, on doutait de mes capacités effectives, de mon caractère, de mon style, bref de moi. J’étais suspect. Comme un criminel gardé à vue, voué tôt ou tard à commettre l’erreur qui le perdra. La marée du succès refluait, m’abandonnant telle une algue morte sur le rivage. Je compris alors que Venise pouvait me tuer. J’envisageai de fuir, de chercher par le vaste monde – en Italie, en Europe, ailleurs – la patrie digne de moi. Je ne pouvais pas être celui que Venise voulait. J’étais moi, je ne pouvais changer. Au contraire, je devais me trouver, et me trouver tout seul. Mais Venise est la ville que j’ai toujours aimée. Et toujours haïe. Venise était mon ennemie et mon destin. Chacun a son champ de bataille, Venise était le mien. "



Mais le maître lui-même livrera ses propres sentiments :



" Titien est immense. Si des noms survivent à ce siècle, le sien en sera. Raphaël, Michel-Ange, Titien, peut-être un autre. J’aurais voulu être cet autre, et si ce n’est pas le cas, Seigneur, permets que je ne le sache jamais. Je lui dois tout, y compris le désir de devenir peintre. Enfant, j’aurais

désiré par-dessus tout qu’il m’admette dans son atelier, et je tremblais d’émotion le jour où j’en franchis le seuil. J’eus aussitôt peur en croisant ses yeux. Ils étaient limpides, bleu clair, glaçants. D’emblée Titien me détesta. Il flaira

mon ambition, moi son pouvoir. Il cherchait un élève, je me cherchais moi-même. Et voilà qu’il était mort. Enfin aurais-je pu dire, mais la disparition de mon ennemi ne me procura ni soulagement ni réconfort. "



Et puis il y a Venise, sa Venise - pour laquelle iI a peint " L'Enlèvement du corps de saint Marc " et " Le Paradis " dans la Salle du Grand Conseil du Palais des Doges - , sur laquelle l'auteure pose des mots au travers du regard du peintre

" Peur que ma maison et ma famille ne soient que le reflet d’un désir, une image dans le miroir. Comme la Venise trompeuse qui tremble à la surface de l’eau et se disloque au vent. Une Venise sans existence qui vous apprend le doute, qui vous révèle la précarité des apparences, la précarité de tout. Alors je me surprenais à m’arrêter sur le pont dei Mori, à quelques pas de chez moi, le cœur battant la chamade, pour regarder anxieusement ma maison et la maison reflétée dans l’eau, en me demandant si l’une des deux au moins était réelle. Et si elle durerait. "



Cette Venise sombre également que l'auteure nous dépeint, sans mauvais jeu de mots, à merveille. La ville livrée à la peste :

" Mais un remède incertain était préférable à un mal certain. Les médecins ne comprenaient pas les causes de ce mal sans nom qui se propageait en ville depuis des mois : la volonté divine, l’influence néfaste des astres dans une conjonction défavorable, la sécheresse de l’année précédente qui avait tari les humeurs liquides du corps, l’empoisonnement des puits envahis d’eau salée pendant la dernière acqua alta, la corruption de l’air ou une piqûre d'insecte. Pour finir, tout ce qu’ils savaient faire était nous répéter ce que nous disaient déjà les prêtres : priez. "



Et au moment de rejoindre son ange, le peintre posera un regard sur son œuvre :

" Si demain on m’oublie, mon œuvre aura eu un sens au moins pour une personne et il n’aura pas été vain de la créer. Si j’ai donné de la dignité à sa vie, il a donné un sens à la mienne. Mais je lui ai expliqué qu’il se trompe, seul Dieu est éternel, les tableaux ne le sont pas. La peinture s’abîme, ainsi que la toile qui en est le support. Les couleurs se fanent, se fendillent, se ternissent et finissent par disparaître. Et puis il y a toujours le feu, un tremblement de terre, une inondation, l’incurie des hommes ou simplement le temps. Les tableaux sont vivants et tout ce qui est vivant est voué à la mort. "



Nous avons bien des fois rêvé d'un lieu enchanté où troquer trois jours gris et moroses de notre automne contre une journée de printemps. La vie n'a malheureusement que faire de ce genre de marchandage, chacun a le présent qu'il a et demain est un paquet scellé. Pourtant dans l'univers parallèle des livres, sur l'étoile vaporeuse de la lecture, ce commerce quelquefois est possible. Et j'ai troqué des moments de lecture sublime contre une attente comblée...

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La longue attente de l'ange

Belle découverte! Une plume majestueuse, exquise que j'ai eu à déguster avec un enthousiasme modéré, au point que je me suis complètement éloignée de l'aspect historique du livre, afin de me laisser embarquer entièrement dans l'univers de Tintoret.... Un univers que l'autrice aborde et construit suivant les états d'âme du personnage qui est au crépuscule de sa vie, à présent il n'a qu'un seul devoir à accomplir: dialoguer avec Dieu, le prendre à témoin pour tous les efforts qu'il a fait pour demeurer un homme parfait mais que les circonstances ont plus d'une fois proclamé sa déchéance. L'histoire n'est pas linéaire, tout se construit dans l'esprit de ce personnage illustre du XVIe Siècle. Ses souvenirs surgissent de façon débridée et Melania G. Mazzucco nous les fait vivre avec beaucoup d'émotion. L'atmosphère est sombre, lourde comme les nuages d'un orage qui se prépare mais seul l'amour vient apporter la lumière. Eh oui, Tintoret a eu deux amours: la peinture et Marietta, sa fille aînée...
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Un jour parfait

Tendu

Comme vous avez pu le lire dans le résumé de cet ouvrage, voici un roman bref, tendu. On suit avec un vif intérêt les péripéties de tout ce petit monde, et la montée progressive du drame. Empruntant son titre à une chanson de Lou Reed, le roman reste toutefois bien ancré dans la réalité de Rome qui n'est pas présentée ici, loin s'en faut, sous son jour le plus souriant.

Le roman, par sa construction, son rythme, n'est pas loin de nous faire penser à une série, que l'on imagine très bien, du reste.

Vraiment captivant !
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La longue attente de l'ange

Vivre à Venise à l'époque de Titien et du Tintoret, au XVIème siècle, quand la Sérenissime était une république, et enjolivait ses palais, ses scuola et ses églises des tableaux des Maitres, c'est le rêve de tout amoureux de la peinture italienne.

Et qu'imaginer de mieux qu'une spécialiste de ce fameux Tintoret pour nous faire revivre cette merveilleuse époque.

Merveilleuse , c'est la jolie face du tableau, celle qui trône accrochée avec faste et honneurs par quelques princes ou évéques, car l'envers du décor est tout autre.

D'abord, Venise au XVIème siècle est en compétition avec les autres villes italiennes et en guerre avec les turcs, les épidémies de peste ravagent la population impuissante et frappent indifféremment à toutes les portes .

Et puis, on pénètre dans l'intimité des ateliers des artistes et ce n'est pas forcément ce que l'on imagine, le Maitre qui est entouré de ses élèves et de ses apprentis, règne souvent en despote et finalement beaucoup de toiles sont peintes à sa façon mais pas par lui ...Ce qui, ma foi, n'est pas vraiment un scoop !

Mélania G Mazzuco nous raconte donc la vie du Tintoret, ses débuts, sa difficile ascension, et surtout son histoire intime, son amour quasi fusionnel aux relents incestueux avec sa fille illégitime, Marietta, peintre également sous le nom de la Tintoretta , ses relations tendues ou inexistantes avec ses autres enfants: ses fils sont dès leur plus jeune âge employés comme apprentis dans son atelier et ses filles partent au couvent pour absoudre les péchés de leur père et ce qui lui épargne de pourvoir à leur dot.

Sa vanité et son orgueil sont immenses il se compare à un soleil avec ses enfants planètes gravitant autour de lui et se représente en Dieu .

Bref, c'est un personnage antipathique .

J'ai trouvé ce roman beaucoup trop long, la narration des relations père-fille devient vite pesante, voir agaçante et pour ceux qui veulent vraiment connaitre l'histoire de Venise et de ses peintres à cette époque , un goût de trop peu.

Une remarque aux Editions Flammarion: la représentation de l'ange en couverture est magnifique mais je n'ai pas trouvé à quelle œuvre elle appartenait et même si elle avait été peinte par Le Tintoret ou sa fille.



Je remercie Babelio et les Éditions Flammarion .



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La longue attente de l'ange

Le Tintoret- 16eme siècle- deuxième renaissance... et puis : Venise. Il aura peint, vécu, aimé Venise. Il était peintre avant que d'être amant, disciple , père ou époux. Il aura peint dans Venise, en Venise, par Venise. Il peignait vite, et pour certains il peignait trop. Il peignait même pour rien. Et certains le lui reprocheront. Amoureux des dessins de Michel Ange, il n'aura pas eu le plaisir de parler au Maître, il aimait les couleurs de Titien , Titien redoutait le génie de son élève.

Il n'avait pas d'amis peintres. Il était musicien. Il était pourchasseur de lumière, pourfendeur de profondeur. Il travaillait d'après maquette de cire. Il contemplait la course du soleil. Il connaissait le passage des ombres, la profondeur des jours, et l’apesanteur des corps. Exigeant, colérique, ambitieux, intransigeant, il aimait sa fille Marietta, la Tintoretta. Marietta Robusti.L'enfant qui le suivra partout dans Venise. L'enfant qu'il travestira en garçon afin qu'elle puisse entrer partout y compris au palais des Doges. Elle était née du peintre, et elle avait la même veine. La même passion les unissait. Une passion terrible, à la limite d'une relation qu'aurait pu tolérer la Sérénissime. Mais il était peintre et c'est à son art qu'il la sacrifia. Les peintures du Tintoret rappelle le trait de Michel Ange et ce n'est pas pour rien. Les corps se tordent, explorent, implorent, convulsent presque. A la limite extrême, à la tension ultime, de ce que le corps peut supporter pour atteindre la lumière.



Astrid Shriqui Garain

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Vita

Cette biographie romancée raconte l'arrivée du grand-père de l'auteur, Diamante, à New York en 1903. En dehors de la relation passionnelle entre Diamante et Vita arrivés par le même bateau, nous découvrons la dure réalité du rêve américain pour la communauté italienne. Un roman âpre et très noir que j'ai trouvé un peu longuet. Le charme n'a pas opéré, mais le topo est intéressant et les descriptions d'un tel réalisme que j'en arrivais à sentir les odeurs pas toujours agréables. Les caractères des personnages sont très étudiés mais j'ai éprouvé des difficultés à être en empathie.

Ce livre a obtenu le prix Strega ( Goncourt italien) en 2003.
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La longue attente de l'ange

Jacopo Robusti (le bien nommé) dit Tintoretto (Le Tintoret en français) est au centre de ce superbe roman historique dans la Venise du XVIème siècle . Peintre d’une œuvre immense et père prolifique ( huit enfants légitimes plus Marietta ) , il apparait dans le roman pendant ses quinze derniers jours à 78 ans .Dans les tourments de la maladie il fait un retour sur sa vie : son ambition ,sa lutte acharnée pour réussir et les deux passions qui l’ont dominé :la peinture et sa fille illégitime Marietta (La Tintoretta) peintre, musicienne et chanteuse , dont il fut le Pygmalion . Autour de ces figures principales se déploie tout un monde , sa tribu familiale avec ses conflits ,et l’industrieuse Venise du XVIème siècle .J’ai beaucoup aimé ce livre , érudit et sensible , écrit dans une langue superbe (Je l’ai lu en V.O.) .
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Vita

Lu en italien. Editeur Rizzoli. 390 pages. 2003



Je traduis la première partie de la présentation de l'édition Rizzoli.

New-York 1903, la ville des espérances dans laquelle débarquent chaque jour douze mille étrangers, dans laquelle les italiens sont abhorrés comme gens superstitieux et criminels et dans laquelle abordent deux enfants de douze et neuf ans_Diamante et Vita_ venant de Tufo de Minturno, un minuscule pays sur le Garigliano, province de Caserna.

Lui est taciturne, orgueilleux et téméraire. Elle, instinctive, jalouse et dotée de la mystérieuse capacité de déplacer les objets.

Dans une chaotique pension de Prince Street, dans le ghetto italien de downtown, les attendent Agnello, le père de la fillette, Lena sa nouvelle compagne, Rocco, Geremia, Nicolà dit Coca-Cola et, surtout, l'Amérique.

Entre la faim, les vexations, la prépotence de la Mano Nera et d'un père possessif, liés par une passion précoce autant que prématurée, les deux enfants découvrent ensemble la mort, la lecture, les tentations, le sexe, la trahison et la fidélité.



Je stoppe ! car le résumé continue.

Ceci encore: "Picaresque et fantastique comme un roman, Vita n'en n'est pas uniquement un. Les deux enfants ont existé, tout comme la pension et les nombreux personnages qui animent cette histoire."



Je comprends que cet ouvrage ait remporté un grand succès auprès des italiens qui y retrouvent une part importante de leur histoire.

Personnellement, je l'ai lu avec intérêt , apprécié l'écriture même si je ne trouvais pas toujours la traduction de plusieurs mots ce qui rendait ma lecture moins fluide.

Et puis, je suis passée plus vite sur l'énumération de faits advenus, de morts de maladies, de condamnations.......

Et j'ai sauté les toutes dernières pages !

Cependant les personnages sont forts, l'ambiance et les mœurs de cette période très bien rendus.

On vit la misère au quotidien, la farouche volonté d'en sortir, que ce soit honnêtement ou pas.

Diamant est très attachant.
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Un jour parfait

Deux familles , les Fioravanti et les Buonocore . L’homme politique près de sa chute , sa jeune épouse, son fils révolté , sa fillette au grand cœur. Son garde du corps , violent et désespéré de l’explosion de sa famille , son ex épouse et ses deux enfants , le petit balourd et l’adolescente , tous déboussolés par la fracture de leur vie. Des bourgeois , des gens du peuple . Et un personnage omniprésent , envahissant , Rome la ville des villes. 24 heures , 24 chapitres où nous suivons les personnages dans leurs pérégrinations , leurs interactions , leurs collisions. Tous les registres sont utilisés : burlesque, comédie sociale, sentimentale , drame bourgeois, tragédie . Un roman , remarquable, prenant , dur, mettant en évidence l’incommunicabilité des êtres et leurs mille façons de se faire souffrir. Lu en V.O.
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La longue attente de l'ange

Ce livre est l'histoire du Tintoret et de la Tintoretta, sa fille. Une histoire fusionnelle qui laissa des traces.



J'attendais beaucoup de ce livre, sans doute trop. J'adore les romans historiques et j'adore les peintres de la Renaissance italienne. Malheureusement, j'ai été peu sensible à cette combinaison-ci.



Je l'ai senti tout de suite à vrai dire. Il y a des fois où cela se devine dès les premiers mots, les premières pages. Une certaine langueur s'est directement abattue sur moi, mon esprit divaguant sans cesse ailleurs. Ne vous méprenez pas, j'ai été sensible à l'histoire en elle-même. L'histoire d'un père aimant sa fille plus que tout, plus que lui-même. En dépit de tout: de sa femme, de ses autres enfants, des conventions.



La vie du Tintoret est riche et passionnante. Sa fille Marietta naît d'une liaison avec une Allemande qui les quittera après avoir succombé à la syphilis. Jacomo, dit le Tintoret, accueille alors sa fille, rapidement rejointe par sa toute nouvelle et toute jeune épouse. La vie professionnelle du peintre est mouvementée. Celui-ci souffre de la concurrence du Titien qui le malmène depuis toujours. Celui qui fut son maître pendant quelques mois le rejeta, dit-on, par jalousie. Il aurait senti, chez le tout jeune apprenti, un talent supérieur au sien. Le Tintoret souffrira jusqu'à la mort du Titien de ce rejet qu'il subira. Mensonges, tricheries, rien ne sera de trop pour le ridiculiser.



Heureusement il y a Marietta, son soleil, sa lumière. Celle qui surpassera même ses fils à qui la place d'apprenti principal aurait dû revenir. Déguisée en garçon pendant toute son enfance et presque toute son adolescence, il la traînera partout. Elle fit tout pour lui, avec lui. De l'achat de toiles au mélange de pigment et plus tard au dessin lui-même. Elle fut une artiste à part entière et sa plus grande fierté. Mais aussi sa plus grande blessure, une blessure dont il ne guérira jamais, qui le poursuivra jusqu'à la fin de sa vie. Sa mort a anéanti une part de lui, cette part qu'il avait déposé en elle.



"Car l'art n'imite pas la nature, il la crée. La vérité et la beauté ne résident pas dans les choses, ni dans le monde, mais au fond de nous, dans cette partie cachée qu'on ne connaîtra jamais, mais à laquelle il faut laisser libre court. Peindre, peindre vraiment, pas pour satisfaire un client ni pour gagner son pain, c'est comme rêver. Tout est semblable au monde là-dehors, presque identique, mais sans l'être. C'est dans ce glissement que se trouvent la vérité et la beauté, ainsi que le sens de toute recherche et de toute représentation. Il faut réussir à rêver ses souvenirs. Voilà ce que signifie créer. "



C'est d'une tristesse sans nom. D'une mélancolie sans fin. Peut-être est-ce trop plein d'émotions négatives qui m'a quelque peu assaillie trop rapidement et trop brutalement. Ce récit ressasse encore et encore la douleur. C'est à la fin de sa vie que se passe le roman, ses derniers jours où il nous raconte tout. Ses joies, ses peines, ses amours, ses difficultés. On passe du passé au présent sans prévenir et c'est difficile à suivre.



Mais je crois surtout que je n'ai pas accroché à l'écriture de l'auteure. Trop lourde, trop imagée. Et étonnement, c'est moi qui vais dire ça: trop poétique. Ah, j'adore l'écriture qui semble aérienne et où j'ai envie de graver chaque mot dans ma mémoire tant c'est beau. Ici, un peu trop de poésie. J'ai trouvé que l'auteure en faisait trop, en rajoutait trop, ce qui m'a donné une impression de lourdeur écrasante qui m'a empêchée de m'immerger totalement dans le récit et de m'attacher, tout simplement. Ça finit par une impression trop.. Impersonnelle, justement. Difficile quand on est sur l'histoire d'une vie.



Au final, un roman qui plaira plus aux puristes des biographies, habitués à l'écriture plus lourde, plus rigoureuse. Un roman qu'il faut déguster et non dévorer.
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La longue attente de l'ange

Une biographie romanesque en forme de confession, celle d'un peintre immense, le Tintoret, dernier grand nom de la peinture de la Renaissance vénitienne. Et sa fascination pour Marietta, sa première fille, son étincelle. Un amour absolu, fusionnel, ambigu, par moments. Et puis un livre sur la paternité. Tintoret, père d'une famille nombreuse, centre d'un système solaire dont on ne s'échappe pas.
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Vita

En ouvrant ce livre j'ai été transportée dans un espace-temps méconnu, à savoir l'Amérique du Nord du début du XXe siècle, au sein d'une catégorie de la population que je n'avais vue jusque là qu'à travers Gangs of New York : les premiers immigrés italiens.



En effet, on découvre ici le Nouveau Monde (qui n'a jamais aussi bien porté son nom) à travers les yeux d'une petite fille, Vita, arrivant tout juste à New York de son Italie natale. Son étonnement, les sentiments de fascination et parfois de répulsion qu'elle éprouve sont donc les nôtres alors qu'elle découvre et explore ce territoire inconnu.



La ville tient au début du roman une place prédominante, comme un personnage à part entière, et son caractère violemment protéiforme explique ma sensation de dépaysement. C'est également la découverte de la misère la plus tragique, qui est le lot quotidien de ces immigrés rejetés par tous, survivant au jour le jour sans grand espoir d'améliorer leur condition. La faillite du rêve américain, en somme.



... la suite sur mon blog !
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La longue attente de l'ange

Très émouvant, je le trouve un peu triste par moment mais c'est un chef d'oeuvre, à lire!
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La longue attente de l'ange

Je n'aime pas trop les biographies, à moins de m'intéresser à une personne en particulier. Quand j'ai ouvert ce livre, j'ai failli dire ce tableau, je n'ai pas pu le "lâcher" facilement.

Traité sur le thème d'une confession à Dieu lors de la fin de sa vie, le Tintoret nous dresse son histoire et celle de la république de Venise au XVI siècle, époque qui connue les guerres et la Peste que sa famille entre autres a du subir. Homme atypique pour ses œuvres et pour sa fille Marietta mais typique pour les hommes qui ont vécus à cette époque patriarcale où le chef de famille avait tous les droits selon son humeur. On vit, on voit et on sent sa peinture, je me suis retrouvé à Venise et à Florence en voyage à visiter les galeries de peintres célèbres tels Titien et Michel-Ange. On aime ou on n'aime pas la narration de ce livre, mais croyez moi c'est une petite œuvre d'art.

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Un jour parfait

Si l’on devait réduire un roman à l’histoire qu’il raconte, "Un jour parfait" serait celle d’Emma, une séduisante romaine d’un milieu populaire qui, à l’approche de la quarantaine, a raté la carrière de chanteuse dont elle rêvait, a raté son mariage et, revenue habiter chez sa mère dans un triste deux pièces de banlieue, se bat, de petit boulot en petit boulot, pour élever tant bien que mal ses deux enfants.



Ou plutôt non : ce serait l’histoire de ce député berlusconien à la veille d’une déroute électorale, Elio Fioravanti, qui pressent que sa carrière est finie et comprend trop tard qu’il aurait mieux fait de consacrer davantage de son temps à sa famille, ses enfants, sa nouvelle jeune femme, si élégante et mondaine, Maja.



Ou encore l’histoire de Maja, justement ; mariée toute jeune fille au riche et célèbre député qui l’a comblée de toutes les facilités d’une vie factice, faite d’hypocrisie et de faux-semblants.



Peut-être aussi l’histoire d’Aris, son beau-fils, issu d’un premier mariage d’Elio ; un fils à papa qui aurait mal tourné, dreads teints en violet et piercings à la narine, impliqué dans des attentats contre les restaurants MacDonald, symboles d’un système consumériste qu’il abhorre.



Mais il y a aussi l’histoire d’Antonio, l’ex-mari d’Emma. Un policier d’élite affecté comme garde du corps du député Elio ; bel homme, athlétique et autoritaire, passionné d’armes à feu et qui, fou d’amour et de jalousie depuis leur séparation, passe toutes ses nuits en faction sous la fenêtre d’Emma.



A moins que ce ne soit l’histoire de Valentina et Kevin, leurs deux enfants. Celle du petit Kevin, affublé d’un sparadrap sur l’œil pour corriger sa vue et que Camilla, la fille du puissant député, élira comme son « fiancé » lors de sa fête d’anniversaire. Ou celle de Valentina, préadolescente qui se cherche au sein du désastre familial, entre le père absent, la mère qui se voudrait présente et la charge de son petit frère qui lui incombe trop souvent.



Et puis il y a Sasha, le jeune professeur d’italien de Valentina. Lui, il a sublimé ses velléités d’écriture dans l’exercice ingrat de son métier ; il ne vit que dans l’attente des rares moments de bonheur passés avec son amant, un présentateur vedette de la télévision, marié et jamais disponible. Ce jour-là, il parcourra Rome en compagnie d’Emma à la recherche du petit Kevin, enlevé par son père à la sortie de la fête d’anniversaire.



Toutes ces histoires, bien entendu, s’enchevêtrent, se recoupent, se recouvrent partiellement l’une l’autre (puisque tous les protagonistes se connaissent, malgré les différences de conditions sociales) dans un subtil tissu narratif qui n’a que l’apparence d’une stricte structure chronologique. Car si le roman est divisé en 24 chapitres – correspondant aux 24 heures de ce « jour parfait » - pratiquement aucun de ces chapitres n’est exclusivement dédié à l’un des personnages. Leurs points de vue respectifs s’y succèdent, s’y rencontrent, se mêlent, évoquant non seulement leurs faits et gestes à cette heure donnée, leurs paroles, mais aussi leurs pensées, leurs regards sur les autres, sur leur vie, dans une sorte de style indirect libre mais tellement libre qu’il devient pour ainsi dire flottant de l’un à l’autre. C’est ce qui confère à la narration de Melania Mazzucco cette fluidité et cette finesse incomparables dans l’appréhension des êtres et du monde, de la qualité de la lumière nocturne dans telle rue de Rome, de la vie pour tout dire.



Il n’y a donc pas de « narrateur » au sens où nous l’entendons habituellement dans Un jour parfait, mais une constellation de points de vue narratifs que l’auteur semble accueillir – ou recueillir – dans la transparence de sa narration, sa presque disparition en tant qu’auteur. Et, outre l’intérêt – psychologique, social, humain – de ces histoires, c’est bien cela qui constitue l’attrait si précieux de ce livre remarquable.



"Un jour parfait", 24 heures que le lecteur a l’impression de vivre en temps réel (le temps de la lecture pouvant effectivement coïncider avec la durée fictive), on pourrait d’abord comprendre ce titre par antiphrase puisque rien n’est parfait, bien au contraire, dans cette journée, pour aucun des protagonistes. Il peut aussi être pris dans son sens étymologique : un jour parfait, "per-fectum", qui est allé jusqu’au bout de son accomplissement. Cet accomplissement tragique, dont l’imminence entretient une sourde angoisse tout au long du roman, il n’est bien sûr pas question de le révéler ici.

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La longue attente de l'ange

Découvrir Venise , s'en imprégner sans bouger de son fauteuil sous cette canicule , c'est le voyage promis et la promesse tenue

"La longue attente de l'ange" retrace le dialogue entre Le Tintoret peintre vénitien et Dieu, un homme fait le compte de sa vie sur son lit de mort

Les chapitres sont les 15 derniers jours de fièvre avant qu'il ne s'éteigne

On partage sa passion de la peinture, son amour impossible et immodéré pour sa 1ere fille ( illégitime ) Marietta

Loin des conventions de son temps, Le Tintoret la prend comme apprentie dans son atelier, elle sera son "étincelle"

Cet amour est troublant...

Cet homme qui chercha toute sa vie la gloire , sa volonté de dépasser le temps , ce père de famille autoritaire et un peu tyrannique comme tous les passionnés peuvent l'être

Le roman offre de très beaux passages et donne envie de prendre du temps pour admirer ses œuvres méconnues

Un joli roman sur la vie, les rapports humains et surtout la peinture au cœur de Venise

J'ai bien aimé

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La longue attente de l'ange

Lecture d'ambiance et de contemplation. Atmosphères sensibles de la Venise de l'époque du peintre Le Tintoret. On se sent là. C'est écrit avec soin et amour, mais ceux qui ont besoin de suspense ou d'une histoire qui avance clairement, auront beaucoup de mal et trouveront ça décousu (on est dans l'esprit du peintre alors qu'il est mourant, avec ses souvenirs comme ils nous viennent: désordonnés). Malgré quelques longueurs vers la fin, j'ai dégusté comme on boit un excellent vin vieilli.
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Vita

Au centre du roman, deux personnages: Diamante et Vita. Ils font au début du vingtième siècle, le voyage de leur village en Italie, où la misère règne, jusqu'à New York, pour en principe y vivre une vie meilleure. Diamante a 12 ans et Vita 9, et ils sont très attachés l'un à l'autre. Vita retrouve aux USA son père qui commence à gagner un peu d'argent, en partie en exploitant ses concitoyens. La vie est très difficile pour les deux enfants, d'autant plus que Angello, le père de Vita a remplacé la mère de cette dernière qui n'a pas été acceptée sur le territoire américain par une autre femme, Lena. Pendant que Vita trime en faisant entre autre la cuisine pour les pensionnaires de son père, Diamante tente de survivre en faisant toute une série de petits boulots. Cette survie est rendue encore plus difficile par les bandits qui terrorisent les autres et extorquent l'argent durement gagné.



Les deux enfants grandissent et font des projets d'une future vie commune, mais différents événements vont faire qu'ils s'éloigneront l'un de l'autre, tout en gardant la nostalgie du lien très particulier qui les a unis à un moment de leur vie. Au point que cette nostalgie va se communiquer à leurs descendants.



Un roman très romanesque, qui ne va pas révolutionner l'histoire de la littérature, mais qui fait passer un moment très agréable à son lecteur, nous contant la vie de ces émigrants italiens pauvres, qui sont aller travailler en Amérique, qui y ont fait leur vie, tout en gardant la trace de leurs racines, ou qui sont revenus, brisés par la vie aux USA. L’auteur mène habilement le passé au présent, nous contant cette histoire qui est l’historie de sa famille et donc aussi la sienne. Cela aurait gagné à être un petit peu plus ramassé, mais c’est incontestablement un bon roman, qui fera passer un bon moment de lecture à la plupart des lecteurs.

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La longue attente de l'ange

Cette biographie romancée du peintre Tintoret est présentée comme une fiction, mais, s’apparente plutôt à un documentaire.



La lente agonie du peintre est le prétexte d’un retour dans le passé du peintre dans lequel on découvre plutôt un artiste intimiste.



L’accent est plutôt mis sur sa vie familliale, ses relations avec son épouse, ses enfants, et, plus particuliérement avec sa fille Marietta.

Même si la fréquention avec ses concitoyens est également importante, elle reste au second plan afin de montrer un personnage humain, et, non orgueilleux, hautain, autoritaire et/ou despote comme on le présente assez souvent.



La vie quotidienne de Tintoret y est décrite avec minutie que se soit sur le plan familiale que sur le plan du travail.

A l’occasion, on assiste à la longue lutte que dut mener Jacomo Robusti tout au long de sa vie afin d’être reconnu comme peintre par ses confrères (par exemple le Titien) ainsi que par les « donneurs d’ordres ».

En effet, issu d’une famille pauvre, Tintoret dut prouver jusqu’à sa mort qu’il savait dessiner, peindre, et, qu’il pouvait être considéré comme un « digne héritier du Titien ».

En filigramme, on remarquera également la lutte entre le Titien (alors peintre officiel de la Serenissime) et Tintoret (peintre surdoué mais quelque peu sombre et tourmenté). Cette lutte se terminera par la mort de celui que Tintoret considérait comme son maître, et, à qui il vouait aussi une profonde admiration.



Même si cet ouvrage n’est pas d’un abord facile, (du moins pour moi), et, que par moment, j’ai fait des impasses sur plusieurs passages, je reconnais que l’on apprends plein de choses sur la Venise des « petites gens », sur Marietta, la plus connue des enfants du Tintoret ainsi que sur ses relations quelque peu ambigües, et, troubles avec son père.



C’est malgré tout un excellent bouquin avec pour point de mire un personnage au caractère bien trempé, mais neanmoins touchant.

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Certains esprits chagrins m'avaient mis en garde, le titre de ce roman disaient-ils constitue le déclenchement d'un compte à rebours dont nous connaissons tous l'issue ...???....

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