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Citations de Michel Abitbol (18)


Les lampions de la victoire militaire éteints, Israël n'allait cependant pas tarder à découvrir que la campagne du Sinaï avait été "une guerre pour rien" et qu'elle avait renforcé l'aversion des Arabes à son égard. De fait, jamais l'image d'Israël et des Juifs ne fut aussi peu avenantes dans le monde arabo-musulman qu'à cette époque. Des armées arabes vaincues à deux reprises par des soldats juifs, pareille ignominie était sans précédent dans les anales de l'islam. Elle dépassait, en tout cas, l'entendement ses simples croyants, nourris dans le culte de la supériorité religieuse et culturelle des musulmans sur les dhimmi, juifs de surcroît.
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De l'Allemagne hitlérienne à la Pologne des colonels, et de la Hongrie du régent Horthy à la Roumanie d'Antonescu ou à la Grèce du général Metaxas, l'antisémitisme apparaît comme un enfant quasi naturel de l'autocratie et de la dictature.
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Victimes collatérales de la guerre à outrance entre christianisme et islam, les Juifs andalous sont gagnés par le désespoir à mesure que ce conflit aux dimensions planétaires se rapproche de la Terre sainte et de Jérusalem conquis par les croisés en 1099. Un sentiment exacerbé par la souffrance de l'exil et la douleur de la perte des repères sociaux chez Juda Halévi (1075-1141) qui, né à Tolède, demeure tiraillé jusqu'à la fin de ses jours entre Edom et Ismaël, se demandant, à la veille des persécutions almohades, s'il y a pour les Juifs une "terre d'espoir" pour vivre "en sécurité", en Orient ou en Occident.
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Situé à la limite du monde connu des Anciens, le Maroc a donné naissance à une multitude de légendes et de mythes : c'est la patrie du géant Atlas qui portait les colonnes soutenant le ciel, et celle de sa fille Calypso, habitant l'île d'Ogygie, à l'entrée de Ceuta, où Ulysse passa sept ans après son naufrage. C'est non loin de là, près de Tanger, qu'aurait vécu le roi Antée, fils de l'Océan et de la Terre : il voulait ériger un temple à son père avec les crânes des étrangers qui s'aventuraient sur son territoire quand il fut vaincu et tué par Hercule. Celui-ci, qui ouvrit le détroit de Gibraltar en fendant en deux une montagne s'étendant entre l'Espagne et le Maroc, voulait arrêter les envahisseurs venus du Nord parmi lesquels les Atlantes, peuple mythique dont les rois passaient pour être des fils de l'Océan. Installés au pied de l'Atlas dans leur capitale de Cerné, les Atlantes auraient étendu leur domination du Sénégal aux îles Britanniques, ainsi qu'en Espagne, en France et jusqu'en Italie. Ils se battirent contre les Grecs et les Égyptiens, mais attaqués par mer par les Phéniciens et par terre par les Gétules sahariens, ils furent refoulés peu à peu d'Afrique du Nord avant de disparaître complètement, laissant au Maroc des descendants...aux cheveux blonds et aux yeux bleus.
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C'est alors qu'une troisième vague d'assaut aérienne décolla à 13 heures en direction de la Jordanie, de la Syrie et de l'Irak et, en quelques minutes, le royaume hachémite perdit toute son armée de l'air - une trentaine d'avions de combat -, la Syrie les deux tiers des siens, et l'Irak une dizaine d'appareils.
En définitive, en moins de cinq heures, la coalition arabe avait perdu 304 appareils de combat, l'armée égyptienne ses principales stations radar et ses aérodromes du Sinaï, le long du canal de Suez et jusque sur la frontière soudanaise, et la Jordanie ses aérodromes miliatires de Mafrak et d'Amman, ainsi que sa station radar d'Ajlun près de Jarash.
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Le lundi 5 juin 1967, entre 7h14 et 7h30 du matin, 183 Mirage, Super-Mystère, Mystère IV, Vautour et Fouga Magister israéliens décollèrent des aérodromes du nord du pays en direction de la vallée du Nil.
[...]
pour assener leurs premiers coups : 204 aéronefs égyptiens - soit la moitié de la force aérienne du colonel Nasser - furent détruit au sol, plusieurs pistes d’atterrissage mises hors service et de nombreuses batteries antiaériennes détruites. Dans la foulée, une seconde vague d'assaut prit l'air à 9h30 et détruisit 107 appareils supplémentaires, ainsi que 13 station radar et 14 terrains d'aviation, dont certains très éloignés.
[...]
A 10 heures, le général Ezer Weizman téléphonait à son épouse : "Nous avons gagné la guerre." Une demi-heure après, le général Hod annonçait à Rabin : "L'armée de l'air égyptienne a cessé d'exister."
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[...]
Ben Gourion, avant de partir éleva Moshe Dayan au grade de chef d'état-major général.
[...]
"Protégé" de Ben Gourion depuis la guerre d'indépendance, Dayan entra en fonction en décembre 1953, après un parcours météorique qui lui fit passer, en moins de quatre ans, tous les échelons supérieurs de la hiérarchie militaire : gouverneur militaire de Jérusalem, commandant de la région Nord, chef des opérations militaires, puis chef d'état-major adjoint aux côtés de Mordechaï Maklef. Il n'avait pas que des admirateurs dans l'armée.
[...]
Arrogant et renfermé, le débit rapide et sûr, Dayan avait toutes les qualités que les Israéliens de l'époque aimaient trouver dans leurs héros de la "génération de 48." Ils lui pardonnaient facilement - comme à cet autre jeune guerrier qui faisait déjà beaucoup parler de lui, Ariel Sharon - toutes ses erreurs de jugement et ses manquements à la loi.
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Fin 1951, l'immigration en provenance d'Europe de l'Est cessa complètement, et un silence de plomb s'abattit, pendant les cinq années suivantes, sur les Juifs vivant derrière le Rideau de fer. Le "sauvetage" des communautés irakiennes et yéménites achevé, la perspective de voir un demi-million de Juifs nord-africains déferler en Terre sainte donnait des sueurs froides aux responsables de l'Agence juive et à leurs collègues du gouvernement.
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De fait, à l'instar de ses prédécesseurs à la tête du mouvement sioniste, Ben Gourion n'envisagea jamais de séparer la religion de l’État, ni au contraire, de proclamer le judaïsme religion d’État, à l'exemple de l'islam dans la plupart des pays voisins. Cependant, tout en accordant une place éminente au judaïsme dans la culture nationale israélienne, sa vision première était celle d'un État laïque, même si, d'après la boutade féroce du professeur Yeshayahou Leibovitz, il s'agissait d'un "État laïque de mauvaise réputation religieuse."
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Les progrès du Yishouv ne furent pas négligeables non plus sur le plan militaire : près de 30 000 volontaires judéo-palestiniens s'étaient en effet enrôlés dans l'armée britannique - parmi lesquels 2 500 hommes et femmes dans la Royal Air Force, où ils acquirent un excellent entrainement dont la Hagana n'allait pas tarder à tirer profit. Créés avec l'assentiment du pouvoir mandataire, les unités d'assaut du Palmach, formées de sabras nés dans le pays, originaires pour la plupart des kibboutzim, furent mises à contribution par les Anglais dans leur campagne de 1941 en Syrie, où se distinguèrent de jeunes combattants qui avaient fait leurs classes dans les fameux commandos de nuit du capitaine Orde Wingate. Tous allaient jouer un rôle de premier plan dans l'histoire militaire et politique de l’État d'Israël.
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La situation ne cessa de se dégrader pendant les deux jours suivants, les Juifs craignant de se faire exterminer jusqu'au dernier : maisons brûlées, magasins pillés, synagogues attaquées, jeunes filles violées, pendant que les partisans de Jabotinsky, cachaient leurs armes sous des blouses d'ambulanciers, pénétraient subrepticement dans le quartier juif de la vieille ville pour défendre ses habitants. Bilan : 5 morts et 211 ou 216 blessés du côté juif, 4 morts et 23 blessés chez les Arabes, et 7 soldats britanniques blessés. "C'est un pogrom déclara Menahem Ussishkin à Storrs, qui protesta contre l'emploi de de terme. "Vous, colonel, êtes fort en matières administratives, moi je m'y connais mieux en pogroms," lui rétorqua le premier, qui venait d'arriver de Russie et, comme beaucoup, de ses collègues, pensait que Storrs semait intentionnellement la zizanie entre Juifs et Arabes pour mieux contrôler le pays.
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Le 9 décembre 1917, le général Edmund Allenby entrait victorieusement dans Jérusalem à la tête d'une armée, qui, depuis son départ de la frontière égyptienne, avait eu près de 20 000 morts et blessés. "Un beau cadeau de Noël pour la Chrétienté," écrivit Lloyd George au général Allenby, premier conquérant chrétien de Jérusalem depuis le temps de Croisés. Et, pendant que les cloches de Westminster sonnaient à Londres pour marquer l'événement, les Juifs de Jérusalem y voyaient un nouveau "miracle" de Hanoukka. Par un curieux hasard du calendrier, ils allumaient ce soir-là, comme l'ensemble de leurs coreligionnaires du monde entier, la première lumière de cette fête commémorant la libération par les Hasmonéens, en 164 av. J.-C., du Temple de Jérusalem du joug des Grecs séleucides.
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Reçu le 25 mai 1917 par le ministre des Affaires étrangères, Alexandre Ribot, Sokolov se vit remettre quelques jours plus tard, par le secrétaire général du Quai d'Orsay, Jules Cambon, une déclaration officielle dans laquelle la France s'engageait à "aider à la renaissance par la protection des puissances alliées de la nationalité juive sur cette terre d'où le peuple d'Israël a été chassé, il y a tant de siècles." Une promesse pour le moins inattendue de la part de la diplomatie française, qui ne s'était jamais intéressée sérieusement au sionisme ni à ses ambitions politiques.
Sokolov, qui, pour des raisons techniques, ne put se rendre en Russie, ne se trompa pas en notant l'importance exceptionnelle de la déclaration française car, même si personne ne devait plus la citer par la suite, hormis les sionistes français, elle allait être judicieusement utilisée quelques mois plus tard par lord Balfour lorsqu'il lui faudrait conjurer les dernières oppositions du Cabinet britannique - celles de lord Curzon et d'Edwin Montagu notamment - à la création d'un Foyer national juif en Palestine.
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Or c'est un fait : les Juifs américains refusaient tout soutien à la Triple Entente à cause de la Russie et de son antisémitisme pathologique. Leurs sympathies allaient naturellement vers les puissances centrales dont beaucoup de dirigeants du judaïsme américain étaient originaires. S'alignant dans l'ensemble sur la neutralité de leur gouvernement, ils étaient en outre très reconnaissants à l'Allemagne et à l'Autriche pour leurs multiples interventions en faveur des Juifs de Palestine.
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Le précédent du massacre des Arméniens, en mai 1915, par les Turcs hantant les esprits. Djemâl Pacha, qui en avait été l'un des responsables directs et depuis lors commandant militaire de Syrie et de Palestine, procéda en 1917, à l'évacuation de tous les habitants juifs de Jaffa et de Tel-Aviv. Il envisagea d'expulser l'ensemble des habitants des moshavot après la découverte du réseau d'espionnage NILI formé par des activistes juifs et travaillant pour les Anglais, mais les diplomates allemands et autrichiens en poste à Istanbul et à Jérusalem l'en empêchèrent.
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Raillé dans son propre milieu viennois et incompris par les Juifs de l'Ouest, c'est parmi les masses juives des ghettos de Galicie, de Pologne, de Russie et de Roumanie que les idées de Théodore Herzl se répandirent comme une traînée de poudre. Personne dans ces communautés repues de culture et de folklore juifs n'avait le moindre doute concernant l'emplacement souhaitable du futur État des Juifs : Eretz Israël, la Palestine historique juive, dont la seule évocation agissait sur les esprits bien plus profondément que tous les discours enflammés de Herzl et de ses amis.
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Au lendemain du premier congrès juif mondial de Bâle, Herzl nota dans son journal intime, à la date du 3 septembre 1897 : "A Bâle j'ai fondé l’État juif. Si je disais cela à haute voix aujourd'hui, je serai accueilli par un fou rire général. Dans cinq ans peut-être, dans cinquante sûrement, tout le monde s'en rendra compte."
Une prophétie qui se réalisa, cinquante ans plus tard, à trois mois près, le 29 novembre 1947 lorsque l'Assemblée générale des Nations unies préconisa le partage de la Palestine en deux États : l'un juif, l'autre arabe. Quelques mois après, le 15 mai 1948, David Ben Gourion proclama à Tel-Aviv la naissance de l’État d'Israël.
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L'histoire du peuple n'est pas une histoire figée mais au contraire dynamique










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