Michel Décaudin

Les deux auteurs, Pierre Marcel Adéma et Michel Décaudin, tous deux spécialistes de Guillaume Apollinaire ont réuni une abondante documentation d’illustrations en noir et blanc : photos, dessins, peintures, manuscrits, lettres, … Difficile d’en trouver autant ailleurs. Comme d’habitude avec La Pléïade cet album, à tirage limité, offert en 1971 à tout acheteur de trois ouvrages de la collection du même nom, est donc un petit bijou. Le texte qui accompagne tous ces documents porte essentiellement sur la biographie d’Apollinaire, en n’apportant pas grand-chose quand à son œuvre elle-même, si ce n’est de mieux la situer dans son contexte en replaçant l’artiste dans son temps, dans son époque.

Cette anthologie est un gros recueil qui promène le lecteur dans la poésie française - maintenant devenue presque classique - de P. Claudel à René Char. Le XXème siècle a été douloureux mais d'une extrême créativité. Il y a là tous les "poids lourds" du ce siècle (Apollinaire, Valéry, Péguy, Saint John Perse, Aragon, Breton, Desnos, Prévert, etc), mais aussi des poètes beaucoup moins connus qui méritent d’être découverts.

Pour ma part, assez peu porté au lyrisme, je ne trouve pas toujours de grandes qualités à certaines des poésies proposées. L’idéal serait de lire une poésie (prise au hasard) chaque jour; j’avoue que pour de mauvaises raisons, je n’y parviens pas. Je suppose qu’une lecture à voix haute serait d’un bel effet; je ne le fais pas non plus. Quoi qu’il en soit, le plaisir de lire ces textes me semble proportionnel à la connaissance que j’en ai déjà. En d’autres termes, plus je lis une poésie et plus je l’apprécie. Cela confirme l'idée que la poésie serait d'abord l'art de "retenir" une impression, un sentiment, une expérience.

La préface de Claude Roy est intéressante. Elle rappelle que « il y a une grande différence entre ce que nous ressentons comme poétique et ce qui est de la poésie. Un saule pleureur sur la pelouse d’une demeure ancienne (…) peut se révéler comme indiciblement poétique. Mais il faut qu’un poète le transmue en poésie, pour que ce qui était indicible devienne dicible et dit ». Elle souligne aussi comment, au cours du XXème siècle, la poésie s’est affranchie des contraintes et formes poétiques traditionnelles - et notamment le vénérable alexandrin - qui la gouvernaient auparavant (avec le "monstre" V. Hugo). C'est une analyse qui n’a rien de très nouveau, mais qui devait être (bien) développée avant la présentation des textes.

Cette anthologie, préfacée par Claude Roy, est d’une grande richesse

Comme le dit si bien Claude Roy, « la fonction première d’une anthologie, c’est d’y aller voir soi-même » et c’est vrai que, au-delà des poèmes proposés ici la lectrice que je suis a envie d’aller plus loin dans la découverte de poètes qui me sont peu ou pas familiers.

Ainsi, au côté de grands noms comme Paul Valery, Charles Péguy, Guillaume Apollinaire ou Paul Eluard et tant d’autres, j’ai découvert des poètes comme Marcel Martinet, Robert Goffin ou Géo Norge .

C’est là tout l’attrait d’une anthologie : de poètes connus à ceux qu’on découvre, c’est tout le plaisir de feuilleter un condensé de la poésie du XXe siècle.

En fin d’ouvrage, une notice propose une courte biographie de chaque poète cité.

Très bien présentée, cette anthologie se lit, se relit avec plaisir.

Intéressant regard sur Alcools. Bien sur ils ne saurait en remplacer la lecture!

Mais ce livre incite à reprendre plusieurs des poèmes d'Alcools, et invite à les lire avec un regard parfois différent, à interroger de nouveau ces vers sans ponctuation.

Bien sur on y retrouve une liste des thèmes. en premier lieu "la fuite du temps et la présence obsédante du souvenir" ( les feuilles qu'on foule un train qui roule la vie s’écoule..). Lié à la fuite du temps, l'amour: "il est aussi vain d'aller à la recherche du temps perdu qu'à celle de l'amour". Enfin la mort est partout dans Alcools.



De même l'auteur nous rappelle le fond d'amours malheureux d'Apollinaire: "obsession d'Annie perdue", redécouverte de l'amour avec Marie Laurencin (le pont Mirabeau)



Enfin le style est abordé, dont la fascination des mots ("adolescent il dresse d' après des dictionnaires des listes de termes rares, sans d'ailleurs éprouver le besoin d'en noter le sens, dont le bannissement de la ponctuation sous l'influence de Marinetti qui "préconise la suppression de la syntaxe et de la ponctuation, l'usage su substantif et du verbe pour donner plus de force aux images brutes se succédant en chaines d'analogies."



Bref un bon complément, ou plutôt une belle incitation à relire Alcools!

Cette parution en format poche s'imposait, rendant plus accessibles des travaux datant de 1960 mais toujours d'actualité.

A lire pour mieux connaître et apprécier le climat littéraire d'avant 1914, et une période féconde trop souvent méconnue.

Les albums Pléiade sont des objets magnifiques. Certains le sont plus que d'autres et les commentaires ne se valent pas tous.

Si l'iconographie de celui-ci est plutôt riche (avec peut-être un peu trop de manuscrits), le commentaire biographique est assez frustrant. Le texte ressemble plus à une chronologie rédigée de la vie d'Apollinaire qu'à une quelconque analyse de son œuvre en lien avec sa vie. Quel dommage! Ce grand poète méritait mieux...

Anthologie de la poésie française du 20ème siècle – Gallimard-NRF (préface de Claude Roy) (ISBN 978-2070413201)



Un recueil indispensable, à garder constamment à portée de la main, à ouvrir à n’importe quelle page, n’importe quand. Juste pour lire.



Parmi de multiples splendeurs : le "Cimetière marin" de Paul Valéry, l'un des plus beaux textes poétiques de la littérature française : «Envolez-vous, pages tout éblouies!».

Très bon recueil de poésies qui rassemble ce qui s'est fait de mieux en poésie dans le 20eme siècle (précision utile et indispensable !!!)

Pour tous ceux qui ne sont pas rebutés par un peu de poésie. Ça change !!!

Dans mon édition, pas de biographie sur les différents auteurs. Mais laisser vous emporter surtout par ce recueil de poésie.

Un livre très utile !!!

Un bel outil pour se retrouver en poésie moderne