La caverne de vie

Magnifique.
Voilà une lecture qui m'a transportée dans un autre monde, celui de nos ancêtres, il y a plus de 30 000 ans.
La tribu de Nunki comme tous les autres groupes de l'époque a un Homme de vie qui est celui qui communique avec les Esprits et grâce à qui la survie même de la tribu dépend, comme elle dépend des chasseurs et de celui qui connait les herbes qui guérissent.
Et l'Homme de vie des Nunki s'appelle Lanilis.
Mais Lanilis en est convaincu, il est temps qu'il forme un nouvel Homme de vie qui le remplacera, et il est certain que parmi les enfants qui doivent bientôt naitre se trouvera l'Enfant de vie, qui près un long et patient apprentissage lui succédera auprès des Nunki.
Et c'est avec les Nunki que nous allons vivre ces années, qui non seulement verront naitre Kaïnalis l'Enfant de vie, mais verront aussi ce petit être devenir l'un des plus grands prêtres que les Nunki aient connu.
L'auteur mêlant à la foi ce que l'on sait et y ajoutant une part de romanesque nous décrit avec maints détails la vie de ces hommes, femmes et enfants, mais aussi cette nature à la fois si belle et si dangereuse dans laquelle ils coexistaient aussi bien avec d'autre groupes humains qu'avec les animaux.
Il suffit de fermer les yeux pour entendre la mélopée qui s'élève de la Caverne de vie dans laquelle Lanilis, Kaïnalis et tant d'autres ont gravé sur les parois calcaires et pour l'éternité, à l'aide de quelques outils sommaires et de silex, le monde qui les entourait.
Un livre époustouflant de réalisme, même si tant de choses sur la vie de ces premiers humains nous sont encore inconnues.

J'ai suivi les Nunki dans leur vie quotidienne, à l'occasion d'un grand évènement pour le clan. L'auteur a fait un gros travail de recherches et s'est appuyé sur les connaissances que l'on a de cette époque pour nous livrer un roman mélangeant la fiction et la réalité.
On suit tout le clan, mais plus particulièrement Lanilis, l'Homme de vie. C'est là que la fiction prend le dessus. La fiction ? Pas certain. Peut-être existait-il quelque chose d'approchant. On ne le saura probablement jamais.
L'Homme de vie n'est pas le chef du clan. C'est tout à la fois un guide, un conseiller, un « médiateur ». Son apprentissage dure longtemps. Il doit apprendre à être proche de la nature, à reconnaitre les signes qu'elle envoie, à aiguiser ses sens. Mais aussi à connaître le travail des membres du clan, comme la taille des silex, la cueillette, le tressage de l'osier, la chasse…. Il est aussi une sorte de « prêtre » : il n'y a pas de déité à proprement parler mais des Forces, des Puissances, qui régissent le monde. Former un successeur prend des années. Lanilis a choisi Kaïnalis à sa naissance. Mais a-t-il fait le bon choix ? C'est ce que le lecteur va découvrir au fil des pages.

La plongée dans cette époque est quasi immédiate. Les descriptions sont très belles, parfois même poétiques (vous ne manquerez pas de reconnaitre le Pont d'Arc).
L'écriture est soignée, agréable à lire et met en valeur les personnages et leurs pensées. J'ai vécu avec eux, ressenti leurs doutes, leurs craintes et leurs joies. Michel Lacombe a imaginé tout un univers autour de ce que l'on sait vraiment. Et pourquoi pas ? Peut-être n'est-il pas si éloigné que ça de la vérité…
Vous avez tous entendu parler de la grotte Chauvet et des magnifiques et émouvants dessins qui l'ornent. Si les scientifiques savent comment ils ont été faits, ils ne savent en revanche pas vraiment pourquoi. Un rituel pour porter chance avant un évènement important ? Ou alors reflètent-ils quelque chose qui s'était vraiment passé, et que l'artiste a voulu immortaliser ? A moins que ce ne soit lié à une forme de croyance. Personne ne le saura jamais. Michel Lacombe nous propose une réponse tout à fait plausible.
J'ai terminé ma lecture avec regret. Je me sentais bien parmi ce clan et j'ai pris un très grand plaisir à être parmi eux et à découvrir leur mode de vie. Tout parait très réel, logique. Une véritable immersion dans cette époque, avec des personnages finement détaillés que l'on imagine sans peine. Un mélange réussi entre ce qui a été et ce qui aurait pu être.
La caverne de vie… Un des romans que je relirai avec tout autant de plaisir dans quelque temps.

30 000 ans avant notre ère. Laos est le chef de clan des Nunki. Son ami, Lanilis en est l'Homme de vie. Ce dernier sent qu'il est le moment de choisir une jeune vie à initier, qui le remplacera quand les forces l'auront rappelé. C'est à lui que revient la mission de faire son apprentissage, comme Kiffa l'a fait avec lui. Il doit lui transmettre son savoir, apprendre à écouter les forces, à utiliser tous ses sens pour permettre la survie de son clan. Trois femmes portent la vie et Lanilis pressent qu'un de ces bébés est son successeur. C'est la raison pour laquelle Naos et Lanilis décident de passer l'hiver dans la vallée des Forces. Cette vallée est sacrée, aussi chaque tribu ne s'y installe que pour des évènements hors du commun.


Lorsque le bébé d'Oarine vient au monde, Lanilis sait qu'il est l'Enfant de vie : il semble être plein de vigueur et « comme Lanilis, il avait la forte ossature et le crâne allongé de Ceux de la Race » (p. 71) ; il lui donne le nom de Kaïnilis. Il entend aussi les messages des Forces qui lui indiquent les animaux qui protégeront le futur homme de Vie. Ce petit sera-t-il le digne successeur du sage Lanilis ? Ce dernier lui transmet ses connaissances, il lui apprend à lire la nature, à puiser les forces en lui, à entendre les autres, à se nourrir de leur savoir. Il lui enseigne l'art rupestre et celui des Forces. Une longue série d'épreuves attend le futur homme de Vie.


A travers le destin de l'élève et de celui du maître, nous découvrons le fonctionnement d'une tribu préhistorique. Fort de ses connaissances sur cette période, l'auteur a imaginé la vie d'un clan, celui des Nunki. A travers eux, il raconte les traditions qui ont permis de perpétuer les gènes, que ce soit au sujet des unions, de la cueillette, de la chasse, du feu, de la transmission des savoirs, etc. A partir des traces laissées par les hommes préhistoriques, Michel Lacombe livre sa représentation de leur mode de vie, de leurs croyances, de leurs relations, etc. Grâce à lui, nous comprenons que ce que les hommes attribuaient au sacré était, en réalité, le fruit de l'apprentissage. C'est un livre passionnant qui immerge, entièrement, dans la vie quotidienne d'êtres qui ont vécu plus de 32 000 ans avant nous et qui, cependant, grâce à la narration de Michel Lacombe, nous semblent proches. Même si mon ouvrage de référence au sujet de cette période reste La Traversée des temps – Paradis Perdus de Eric-Emmanuel Schmitt, j'ai beaucoup aimé La Caverne de vie. Il me faut préciser que mon intérêt pour la Préhistoire est très récent ; la destinée des Lunki renforce mon envie de découvrir cette ère riche en enseignements.


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Avis : HYPNOTIQUE
Que j'ai aimé ce livre ! Sûrement parce qu'il correspond à mes goûts profonds de lecture mais aussi parce qu'il présente un intérêt particulier à mes yeux par son immersion en terre préhistorique. Et je suis très curieuse de cette période durant laquelle tous les possibles de l'homme se sont mis en place.
Lanilis, l'Homme de vie du clan des Nunkis qui a à sa tête le chef Naos, doit former son successeur. Il doit d'abord l'identifier et le récupérer dès sa naissance, puis le former. Ce sera à Kaïnalis que sera accordé cette faveur mais aussi ce devoir qui ne laisse aucune paix. En sera-t-il capable ? Ne se désespérera-t-il pas ? Grandira-t-il suffisamment en paix avec lui-même pour faire celle des autres ? Pourra-t-il emmagasiner toutes les connaissances nécessaires ? La vie des femmes et des hommes tellement proches de nous se dévoile être presque comme nous. et nous les accompagnons avec joies, craintes et espoirs.
J'ai apprécié les connaissances du territoire et de la période qui fond le fond de ce roman mais encore plus le parti pris de l'auteur d'imaginer une histoire qui pourrait bien être celle qui a été vécue réellement. La science et l'étude n'ont pas encore fourni toutes les vérités, alors il m'a été facile d'emprunter sans questions le chemin de la caverne de vie.
Oui, j'ai vibré et surtout j'ai suivi le rythme, j'ai regardé, j'ai écouté car oui, j'étais devenue l'un de ces personnages si bien décryptés.
J'ai visité une grotte de la meilleure des façons, j'ai ressenti le silex dans ma main pour le trait de vie, j'ai découvert la vérité sur le feu fait avec deux silex, j'ai compris et admiré la taille des silex et bien plus encore, tenue par un suspense parfaitement dosé.
Amateur de ces temps lointains ou non, n'hésitez pas à suivre un auteur qui écrit des « romans de vie », vous y gagnerez en savoir et en sagesse. En tout cas, moi, je vais continuer à suivre ses écrits et fouiller un peu pour choisir dans les dizaines déjà publiés. Quant aux grands-parents qui veulent éveiller un enfant à la lecture, c'est le roman hors collection Jeunesse tout trouvé.
Je remercie les Editions de Borée pour le SP du roman « La Caverne de vie » de Michel LACOMBE. Cette édition fait partie de la collection Terres d'écriture.

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Ce livre m'a donné envie d'aller revisiter une grotte et surtout la grotte Chauvet et son immensité pour voir d'un autre oeil ces peintures rupestres et peut-être voir ces animaux galoper devant moi dans les galeries. D'y découvrir aussi le sacré.

J'ai pris ce livre à la bibliothèque à cause de la belle critique mais il est resté près de mon lit quelque temps. le sujet de la préhistoire ne m'inspirait pas vraiment et je ne me sentais pas aborder quelque chose de trop archéologique, de trop scientifique

Et pas du tout !!! j'ai été charmée par cette histoire. On plonge dans un autre univers certes mais l'histoire est bien menée, elle captive et à travers l'initiation de Kaïnalis pour être le nouvel « Homme de vie » des Nunki, on y apprend plein de choses.

Je vais m'intéresser à ce qu'a écrit cet auteur.