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Critiques de Michele Forbes (65)
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Phalène fantôme

Belfast: 1969, troubles dans les rues, émeutes dans l'ouest de la ville, rassemblements et envoi de troupes , charges à la matraque, familles aux maisons incendiées , rumeurs de fusillades et d'attentats à la bombe....troubles dans les âmes ...



Katherine a tout d'une femme comblée, George, un mari courageux pompier volontaire et ingénieur , trois petites filles: Maureen, 14 ans,, Elizabeth , Elsa qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et un bébé adorable : Stephen ...



Seulement elle a un passé , en 1949, chanteuse lyrique passionnée par son rôle de Carmen, elle fait la connaissance de Tom , jeune tailleur chargé de lui confectionner son costume de scène ...



Alors Fiancée à George, vingt ans après le drame qui décida de son destin et au moment où sa ville se déchire , elle doit affronter les zones d'ombre de son passé ....Je n'en dirai pas plus ...



L'auteur construit son roman à l'aide d'allers et retours entre présent et passé ( 1949 et 1969) avec tendresse , sensibilité et poésie.





Elle manie la trame de la douleur , le fil illusoire de la trahison, le poids du passé pour George qui aime Katherine avec passion, qui l'a toujours aimée plus que n'importe qui au monde...avec une habilité et une sincérité telles que le lecteur s'attarde avec émotion sur ces souvenirs « , le fil de l'infidélité » et de la mauvaise conscience autour des fibres de l'amour, trame, «  chaîne et brins soyeux si difficiles à repérer et à démêler ».



Chagrin, exploration de l'enfance, de la mémoire , de l'amour illicite et de la perte , ouvrage lumineux à propos du deuil, paradoxalement « , Phalène fantôme » dépeint avec grâce les fils entrelacés d'un amour entier et fort construit sur un drame, une culpabilité ,dans le clair - obscur de deux existences, torturées par leurs propres fantômes .



Comment changer le cours des choses?



Un premier roman à l'écriture ciselée, étincelante éclairée par le faux pli de lumière des phalènes et un amour fou si lourd à porter .



Un roman Irlandais passionnant poétique , doux , imagé et profond ...poignant et émouvant ....



J'aime les romans irlandais , merci à celle qui me l'a prêté !



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Phalène fantôme

Voici une découverte littéraire que je dois, une fois de plus, à Babelio.

En effet, c’est en lisant certaines critiques fort alléchantes, que je me suis laissé tenter.

Et je ne regrette évidemment pas ce voyage.

Commençons déjà par le titre : personnellement je le trouve tellement joli, il invite à la rêverie …

L’histoire se déroule principalement en Irlande et plus précisément à Belfast. Nous allons alterner entre deux périodes : une en 1949, et l’autre en 1969…

1969 : Katherine et George, un couple qui semble sans histoires, même si bien sûr avec quatre enfants, ils ne s’ennuient pas une seconde. Histoire de planter le décor, cette période va correspondre à une période de troubles dans la ville et les tensions entre les catholiques et protestants vont crescendo. Lors d’une sortie à la plage, la jeune femme manque de se noyer, et cet incident va la ramener à ressasser le passé, et principalement l’année 1949.

A cette époque, Katherine était une jeune cantatrice amateur et se préparait avec sa troupe à se lancer dans une représentation de Carmen…

J’ai beaucoup apprécié l’écriture de l’auteur, toute en nuances et en poésie…Elle nous fait avancer doucement dans l’histoire qui se révélé encore plus prenante que prévue.

Les personnages sont particulièrement attachants, avec une mention particulière pour Elsa, une des filles de Katherine.

J’avoue avoir été surprise par la tournure qu’a prise à un moment cette histoire, je n’avais rien vu venir, m’attendant à un dénouement plus convenu…



Un petit bémol, cependant : j’ai l’édition de poche La Table ronde : en général, je ne prête pas trop d’attention aux couvertures, mais celle-ci est particulièrement vilaine, il faut le dire. Elle ne m’a cependant (et heureusement) pas gâché le plaisir de la lecture.







Challenge A travers l’histoire 2021

Challenge Multi-défis 2021





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Phalène fantôme



Je souhaiterais vous faire partager mon émotion à la lecture de ce roman! Un grand coup de coeur. Vive les auteurs irlandais!



1969. Belfast. Dans une ambiance de violence et d'affrontements entre catholiques et protestants, Katherine, mère de quatre enfants, semble perdre pied dans son couple et dans sa vie...Une tension sourde existe entre elle et son mari, George, pourtant toujours amoureux d'elle.



1949. Jeune fille alors fiancée à George, Katherine , appartenant a une troupe amateur, lors d'essayages pour son costume de Carmen, fait la connaissance de Tom, un tailleur. C'est le coup de foudre. Et le drame.



Les deux époques se télescopent, révélant la douleur, le chagrin, les remords.



Je préfère ne pas en dire trop, ce livre se découvre en douceur, délicatement, comme cet envol de phalènes qui se sont déposées sur la chemise de nuit blanche d'une enfant , dans le pré. Comme la lumière ambrée d'une broche qui fait scintiller le monde...



Je vous ai tant aimés, Katherine et George! Avec vos pensées profondes et torturées, avec vos faiblesses, vos élans de vie, d'amour. Je vous ai quittés avec tristesse. Ainsi que toi, Elsa, leur fille si sensible.



J' ai tant aimé cette écriture poétique, transfigurant le quotidien, onirique parfois, creusant les émotions et nous les communiquant très subtilement.



Un livre à lire, assurément ! Et on peut maintenant le trouver en édition poche" La petite vermillon". Alors, pas d'hésitation, découvrez-le!
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Phalène fantôme

Belfast, 1969. L'Irlande du nord connait une période de crise politique et religieuse durant laquelle la tension entre catholiques et protestants se fait de plus en plus palpable, se manifestant par des actes de violence et de dégradation. C’est dans ce contexte pour le moins instable et troublé que Katherine Bedford, une femme sans histoires, mère au foyer d’une famille de quatre enfants, mariée à George, un homme qui l’aime éperdument, voit peu à peu sa vie vaciller lorsque resurgissent les démons de son passé…



Elle replonge malgré elle en 1949, l’année de tous les bonheurs et de toutes les incertitudes, où elle incarnait alors, en tant que chanteuse lyrique au sein d’une troupe amateur, la sulfureuse Carmen. Souvenirs de sa passion soudaine et sublime pour Tom, son costumier, alors qu’elle était déjà fiancée à George. Initiation à l’amour, à la liberté et aux délices de l’interdit. Mais la transgression à un prix et, sans que l’on s’en rende compte, certains secrets vous rongent le cœur et le corps jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien…





« Phalène fantôme » fait partie de ces textes d’une beauté rare qui, à partir d’une histoire d’amour comme il en existe tant, tissent une œuvre unique et envoûtante. Il y a dans l’écriture de Michèle Forbes une justesse, une poésie et une délicatesse telles qu’elles transcendent les personnages, leurs relations ainsi que leurs sentiments. Le sublime se mêle au tragique pour nous offrir des scènes bouleversantes et d’une intensité rare.



Les allers-retours entre les deux époques permettent de découvrir progressivement le rôle de chacun dans ce triangle amoureux complexe, où la passion se heurte à la raison, où la fidélité est trahie, où le bon sens et le qu’en dira-t-on se rencontrent pour écraser les sentiments… Une narration alternée entre présent et passé qui permet de mettre en évidence le lien indéfectible qui existe entre l’un et l’autre.



A travers le personnage de Katherine, Michèle Forbes nous livre un magnifique portrait de femme, dans tout ce qu’elle peut avoir de complexe et de paradoxale. Artiste talentueuse et indépendante, amoureuse tendre et bienveillante, amante passionnée, mère aimante et dévouée sont autant de facettes qui la rendent attachante et terriblement proche de nous. La relation de couple quant à elle, vue à travers ses failles, ses doutes mais aussi ses forces est décrite avec beaucoup de justesse et de réalisme. Un texte magnifique donc, extrêmement touchant, porté par des instants de grâce et un onirisme ambiant qui en font un délicieux moment de lecture.



Un grand merci à Babelio et aux éditions "La Table ronde" pour cette jolie découverte!
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Phalène fantôme

Belfast 1969: une ville en troubles, incendies et attentats, une famille au bord du précipice.



Les Bedford sont catholiques. Un couple a construit une famille sereine de quatre enfants. George est pompier volontaire et la tension de son métier dans cette ville dangereuse fragilise une union où la confiance et l'affection ne se conjuguent pas forcement avec la passion partagée.



Surtout pour Katherine, mère aimante mais lassée parfois de cette routine familiale faite de travaux ménagers et d'éducation, ébranlée par le souvenir soudain resurgi du choix qu'elle s'est imposée par raison en préférant le bonheur tranquille et banal avec George au tumulte amoureux avec un autre homme. Une autre époque qui, en s'intercalant par chapitres dans la narration, montre par contraste une période joyeuse et nous parle de déchaînement des sens, de culpabilité et de regrets.



J'ai été impressionné par la maturité d'écriture de ce premier roman. Il est profond, riche de sensations, perceptions et de métaphores. L'auteure a su créer l'angoisse palpable d'une ville en état de troubles et l'inquiétude intime d'un couple qui se maintient au fil du temps. Elle aborde avec une grande sensibilité l'univers des enfants, l' apprentissage à la vie et à la peine, ainsi que la découverte du sentiment amoureux chez les adolescentes.



C'est un livre très attachant, bien que douloureux, qui porte un beau portrait de femme, une peinture familiale touchante et réaliste, et interroge sur les choix de vie, entre passion et raison.
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Phalène fantôme

Le cœur ou la raison... Alors qu'elle est frappé par un coup de foudre pour son tailleur, Katherine se voit demander en mariage par son fiancé. Elle sait que la passion pour Tom ne durera certainement pas, alors que l'amour solide que lui voue George la soutiendra toujours. Mais que faire ?

Alors qu'elle croit avoir pris sa décision, le destin choisira de sa vie. C'est au cœur de sa famille, de ses quatre enfants, que nous ferons sa connaissance...

"Phalène fantôme" est un roman bien écrit, avec une jolie plume et une histoire sur laquelle on se laisse prendre. Les personnages sont attachants et passionnés mais il m'a manqué un petit quelque chose pour vraiment m'y plonger...
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Edith & Oliver

« Attention, mesdames et messieurs, dans un instant on va commencer ! le grand illusionniste Oliver Fleck va entrer en scène pour votre plus grand plaisir. Il va vous étonner, vous enchanter, vous sidérer avec notamment son fameux numéro de « La Femme Qui Apparaît ». Approchez un peu, mesdames et messieurs, il y a encore de la place devant, vous serez mieux pour admirer le spectacle... »

Nous sommes à Belfast, en 1906. Edith, joueuse de piano dans les music-halls de Belfast, tombe follement amoureuse d'Oliver, un illusionniste ambitieux qu'elle croise un soir de fête trop arrosée et qu'elle retrouve le lendemain sur scène, où elle doit accompagner son spectacle au piano.

Ils s'éprennent l'un de l'autre, sans doute y avait-il de la magie entre eux...

Pourtant, ce n'est pas sur cette page d'amour que s'ouvre le roman Edith & Oliver, mais bien plus tard en 1922 sur le quai de Dun Laoghaire à Dublin où une femme et sa fille regarde une dernière fois le paysage de l'arrière-pays avant d'embarquer dans un ferry pour l'Angleterre...

L'auteure, Michele Forbes, nous entraîne sur les années qui précèdent, des années de bonheur, d'allégresse, portées comme un songe, où tout semble facile comme un numéro de cartes qu'on déplie dans une main, en glissant simplement les phalanges. Des années d'illusion... Et puis viennent des années moins faciles, des années de galère... Des années de désillusion... Tout ceci se déroule dans un contexte social et politique qui va s'aggraver, peint avec justesse en filigrane.

Le personnage principal est bien ce fameux Oliver, illusionniste de son état, que l'on va suivre durant vingt ans, de 1902 à 1922, qui connaît une enfance perturbée par un drame familial, mais qui va rebondir dans les coulisses des théâtres en tant que commissionnaire tout d'abord. La grâce va le toucher, ou plus précisément, l'art du métier, en observant le grand Bandini dans les coulisses de l'Alhambra Theatre...

Edith et Oliver s'épousent, ont deux jumeaux, un fils Archie et une fille Agna. La vie d'artiste est dure pour faire vivre une famille.

Des Noëls se succèdent où Oliver, en tournée, n'est point présent parmi sa famille.

L'exercice du métier devient difficile. Il semblerait qu'il soit en train de changer. Sur l'immense scène de la vie, chacun joue son rôle comme il peut.

La concurrence est rude entre artistes, des jeunes loups arrivent qui sont ambitieux, inventifs, jouant des coudes et les directeurs des théâtre sont impitoyables, leurs rebuffades font mal.

Des syndicats d'artistes tentent de s'organiser, de lutter, en vain...

Et puis il y a la concurrence du cinéma et des revues de music-halls qui ont désormais un plus vif succès.

Brusquement, le numéro de l'artiste ne prend plus, la mécanique se grippe au sens propre comme au sens figuré.

Oliver est-il tombé en disgrâce auprès des propriétaires de théâtre, des directeurs de compagnie, des producteurs de spectacles ? Même son agent n'y croit plus guère.

Oliver voudrait pouvoir encore donner l'illusion, mais auprès de qui ? Son agent, les directeurs de théâtre, sa famille, ou peut-être tout simplement lui-même ? Cette dérive est poignante et l'auteure l'a décrit avec beaucoup de justesse er d'émotion.

Il y a alors ce foutu passé qui vous rattrape sans cesse... Se réveiller le matin dans sa loge avec encore son costume de scène et une bouteille de whisky vide à ses pieds... Les démons d'Oliver le rattrapent peu à peu...

Les tournées sont de plus en plus harassantes, avec de moins en moins de public.

Edith & Olivier, c'est l'histoire d'un monde qui change, qui vacille, celui du music-hall, celui sur fond social, de la misère oppressante, celui de l'Irlande, du bruit qui gronde, de la révolte qui monte, la menace d'une guerre civile qui approche...

Dans la dérive d'Oliver, j'ai ressenti une totale empathie pour Edith et ses enfants.

Une empathie aussi pour le peuple irlandais.

Voilà, je ressors de ce roman avec beaucoup d'enthousiasme et d'émotion. La magie d'une écriture a pris, m'a séduit totalement, mais elle n'est pas feinte comme une illusion. En soulevant un peu ce rideau, comme celui d'un music-hall, en vous faisant entrer dans les coulisses de la vie d'Edith et d'Oliver, en vous montrant les joies, les ambitions et les démons qui poursuivent Oliver depuis sa jeunesse, le contexte social terrible dans lequel évoluent les personnages du récit, j'espère vous convaincre de venir à ce roman avec la même joie qui m'a troublé.

Plus tard, je referme le livre, avec la rengaine obstinante d'une chanson qui me vient brusquement dans la tête :

« C'est juste une illusion

A peine une sensation

Qui dirige tes pas

Et te montre du doigt

Où tu vas où tu vas

Juste une illusion

Comme une bulle de savon

Qui s'approche de toi

Que tu touches du doigt

Puis qui s'en va

Qui n'est plus là. »
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Edith & Oliver

Illusionniste et désillusions.



Edith et Oliver se sont rencontrés et aimés dans les coulisses du théâtre de Belfast dont le plus beau duo reste la naissance de leurs jumeaux, Archie et Agna.

Oliver est illusionniste, Edith l'accompagne au piano. Oliver vit les dernières heures de gloire du vieux Music-Hall.



Oh combien j'ai aimé ce roman à la fois fable poétique et triste réalité d'un monde qui change.



J'ai été très touchée par Oliver dont Michèle Forbes en fait le personnage central tout au long du roman qui se déroule de 1902 à 1922.

De son entrée au théâtre en tant que commissionnaire à sa première représentation sur scène, j'ai aimé voir défiler les numéros d'Oliver remplies d'humour et d'émotions, tendres et naïves.

Plus j'avançais dans ma lecture, plus j'étais inquiète pour Oliver qui reçoit comme une déflagration la vérité crue et sans fard. La fin d'une époque et de son métier tel qu'il entendait le pratiquer et en quoi il croyait fermement. La fin aussi d'un long mensonge qu'il s'est fait à lui-même sur la mort accidentelle de sa mère.



Dans son costume de prestidigitateur, voulait-il effacer ou rendre visible ce qui le faisait tant souffrir ?



J'ai aimé les aller-retour dans le passé familial d'Oliver qui donnent les clefs de son mal être et de son incapacité à parler avec sa fille Agna. J'ai pleuré sa descente aux enfers, la chute dans la misère pour lui et les siens.



Ce beau roman est aussi une exploration de l'époque avant la partition de l'Irlande, le constat cinglant de la pauvreté et de la loi du plus vendable dans le milieu du music-hall.



J'ai été fascinée et entièrement séduite par l'écriture de Michèle Forbes dont la langue est magnifiquement traduite par Anouk Neuhoff.

Ce roman recèle de très beaux passages sur la figure maternelle « ses cheveux ont la couleur d'une meule de foin qui aurait absorbé l'été », vibrants d'amour mais ambués par les regrets qui m'ont serré le coeur.



Dans le cadre réaliste du roman, Michèle Forbes pose les mots comme des touches de couleur pour faire naître des images remplies de poésie et de simplicité. Malgré la misère et les disparitions brutales.

La nature est très présente, réconfortante : « La lune du lundi matin est aussi pâle que la chair d'une oie ». Visible et immuable.



Merci infiniment à Babelio et aux éditions La Table Ronde pour ce roman reçu dans le cadre de la Masse Critique de la rentrée littéraire de janvier.
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Phalène fantôme

Katherine à froid.

Depuis qu'elle s'est baignée et à faillit se noyer, Katherine songe au passé. Le phoque, qui un temps l'a accompagné, l'a observé, l'a apeuré, a dû la réveiller.

Vingt ans plus tôt, en cet été 1949, elle tombe amoureuse de Tom, chargé de réaliser son costume pour "Carmen". Mais Katherine vient de se fiancer avec Georges. Diable ! Comment résister à un coup de foudre ?

Elle aura quatre enfants avec Georges, pompier volontaire à Belfast, qui brûle de ses troubles, de ses différences. En ces temps agités, il est de moins en moins présent, laissant Katherine en proie avec ses démons du passé. Elle y replongera complètement lorsque sa fille lui demandera :

- Comment on sait quand on est amoureux ?

- On flotte et on brûle.

L'été s'achève, Katherine a de plus en plus froid. Belfast est en flamme, les protestants, les catholiques s'invectivent, se crachent, se battent, se haïssent.

Michèle Forbes a le don de nous transporter, avec des tableaux empreints de poésie sur le quotidien de cette guerre fratricide. La richesse des descriptions est à couper le souffle. Tour à tour, les personnages sont forts puis faibles tiraillés entre l'envie de bien faire et les souvenirs qui les enchainent. Le final qui décrit les émotions des uns et des autres est d'une justesse incroyable.

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Edith & Oliver

Edith & Oliver Michèle Forbes Quai Voltaire janvier 2019.



Dublin 1922 les yeux noyés de larmes une femme s'apprête à monter dans le ferry qui les emmènera en Angleterre elle et sa fille. Pourtant 16 ans plus tôt à Belfast elle vivait les plus heureux jours de sa vie , elle rencontrait Oliver , un illusionniste de talent et décidait de le suivre .

Edith & Oliver, le nouveau roman de Michèle Forbes, est un roman d amour ou plutôt un roman de plusieurs amours! C'est avant tout le roman d'une époque en voie de disparition. Quand les salles de cinéma commencent à s'ouvrir c'est le monde du Music Hall qui commence à trembler , ses artistes peinent à vivre , mal payés , exploités par les propriétaires de salle ... C'est aussi le roman déchirant de l'amour d'une mère pour ses enfants .

Malgré toutes ses qualités je n'ai pas retrouvé ici la magie de Phalènes fantômes que j'avais adoré et je referme ce roman avec déception.Si Je n'ai pas été conquise comme je l'espérais je reste cependant curieuse de découvrir le suivant...

Un très grand merci aux éditions Quai Voltaire et bien sur à Babelio pour cette MC littérature générale .
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Phalène fantôme

Quel titre intrigant et énigmatique que Phalène fantôme. J'ai suivi, en l'achetant, les conseils de mon libraire qui était complètement tombé sous le charme. Une fois de plus, j'ai bien fait.



Belfast, été 1969. Ce que pudiquement on appelle "les troubles" font rage en Irlande du Nord et tout particulièrement dans sa capitale.

George, Katherine et leurs quatre enfants Maureen, Elizabeth, Elsa et Stephen vivent dans un quartier à l'écart du centre-ville. Un quartier plutôt calme, très majoritairement protestant alors qu'eux sont catholiques. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, là ne se trouve pas le point focal de l'intrigue.



Entre vie quotidienne et réminiscences datant de 1949, Michèle Forbes interroge avec beaucoup de finesse le couple, ce qui le constitue, ses secrets et les ravages de certaines évocations. Il y est aussi question de passion. Celle pour le chant d'abord puisque, soprane en amateur, Katherine incarne Carmen dans un spectacle de la municipalité. Passion interdite ensuite quand nouveauté, désir et pulsion s'enchaînent et entraînent la jeune femme dans une liaison alors qu'elle est fiancée.



Michèle Forbes s'intéresse enfin à l'évolution des enfants. Maureen, quatorze ans, se transforme en la femme qu'elle est appelée à devenir, en proie aux premiers émois. Quant à Elsa, du haut de ses sept ans, elle interroge avec beaucoup de bon sens le monde tel qu'il est.



J'ai retrouvé à la lecture de Phalène fantôme, quoique l'histoire soit très différente, ce qui m'avait déjà profondément marquée dans le merveilleux Trois lumières de Claire Keegan. Un mélange de simplicité, de finesse et d'émotions amenées sans pathos mais avec le ton juste. Il s'agit du premier roman de Michèle Forbes, jusqu'alors nouvelliste. J'espère qu'un prochain ouvrage viendra confirmer son talent d'écrivain et me transporter à nouveau sur l'île d'Irlande aux tourments si émouvants.
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Phalène fantôme

Décidément les auteur(e)s irlandais(e)s me ravissent.Ce premier roman de Michèle Forbes en est une preuve éclatante.

Août 1969,par une belle journée d'été Georges, Katherine et leurs enfants quittent leur maison de Belfast ,direction une magnifique plage à une vingtaine de kilomètres. Katherine va se baigner et se retrouve nez à nez avec un phoque...paniquée, elle manque de se noyer , cette mésaventure la perturbe au plus haut point, les souvenirs remontent à la surface.

Août 1949, sa prestation dans Carmen , son désir de devenir chanteuse, sa rencontre avec Tom, le tailleur,sa passion ...et Georges son fiancé, devenu son époux.

Août 1969, Belfast est à feu et à sang ,les filles ont à souffrir de leur statut de catholiques dans un environnement protestant loyaliste.

Magnifique portrait que celui de Katherine, jeune fille, amoureuse, passionnée, puis femme au foyer, mère de famille attentive et attentionnée, femme aux multiples facettes qui essaye vaille que vaille de tracer sa route .

Quelle plume ! Pur plaisir que ce roman même si gravité et tristesse sont au rendez-vous, une écriture tout en douceur, pleine de poésie capable tout d'un coup de crier au paroxysme de la peur, de la colère ou de l'amour.

Michèle Forbes auteure à suivre bien évidemment....

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Phalène fantôme

Je garderai longtemps en mémoire les images de certaines scènes de ce roman poétique, sensuel, plein de couleurs délicates, comme une peinture. C’est un texte qui s’attache à décrire les émotions, même les plus ténues, les petites choses auxquelles on ne prête pas attention habituellement, la lumière du jour et celle de la nuit, l’odeur délicate d’une plante ou d’un tissu.

Un texte subtil d’une beauté rare et d’une grande sensibilité qui touche l’âme et le cœur…

Nous sommes l’été 1969 à Belfast. George et Katherine Bedford décident d’emmener leurs quatre enfants à la plage. Tandis que les uns jouent dans le sable et que les autres se baignent, la mère gagne petit à petit le large. Soudain, c’est la panique absolue : elle se retrouve nez à nez avec un phoque. Elle est littéralement tétanisée, incapable de maîtriser sa respiration et de regagner le bord. La panique s’empare de la jeune femme qui manque de se noyer. Heureusement, son mari - qui ne sait pas nager – parviendra tout de même à la sortir de l’eau en lui lançant une chemise. C’est un passage incroyable, vraiment très fort : le face à face entre la femme et l’animal est terrible, la détresse qui s’empare de Katherine extrêmement bien rendue.

Evidemment, on s’interroge sur le sens de cette scène initiale. En fait, cet événement a fonctionné dans l’esprit de la jeune femme comme « la madeleine de Proust » sur le narrateur : son passé - symbolisé ici par l’animal - remonte soudainement à la surface, lui revient brutalement à la mémoire et notamment, une histoire d’amour qu’elle a vécue avec un jeune tailleur, Tom McKinley. Cet homme, un véritable artiste dans son domaine, était chargé de lui confectionner un costume pour un spectacle alors que la jeune femme se produisait comme chanteuse lyrique amateur et jouait le rôle de Carmen.

Ce costume sera une véritable déclaration d’amour à moins qu’il ne soit un acte d’amour lui-même…

Ainsi, tout au long de l’œuvre, se chevauchent deux temporalités : l’année 1969 et l’année 1949 et l’on passe de l’une à l’autre, ce qui permet de mieux comprendre les personnages, de découvrir leurs secrets enfouis et leurs souffrances silencieuses.

Jusqu’à la fin du roman, le lecteur sera tenu en haleine car si Katherine cache un secret à son mari, ce dernier a lui aussi un poids lourd sur le cœur. Mais un couple peut-il durer dans le non-dit ? Faut-il au contraire dire la vérité, au risque de blesser ?

C’est un roman d’amour à l’image d’une tragédie antique où il convient de faire un choix impossible entre amour et raison, décision terrible à prendre et dont on portera le fardeau toute sa vie. C’est aussi un roman sur le compromis, une certaine forme de renoncement qui, s’il n’est assurément pas l’amour fou, s’apparente à une forme d’amour tout de même, le temps serrant les liens et créant un attachement sincère.

Sur fond d’émeutes parfois proches de la guerre civile entre catholiques et protestants, Michèle Forbes nous livre un magnifique portrait de femme très complexe et infiniment torturée, à la fois mère au foyer attentive, dévouée, épouse aimante et cependant attachée à jamais à un passé définitivement perdu où elle fut une amante passionnée. Une femme qui, à sa fille adolescente se demandant comment on sait que l’on est amoureux, répondra dans un souffle : « On flotte et on brûle. », tout en sachant, au fond d’elle-même, que ces sensations, elle ne les a vécues qu’une seule fois et qu’elles appartiennent définitivement au passé.

Un texte qui montre la complexité du sentiment amoureux lorsqu’il se heurte au piège de la moralité, du devoir et des règles sociales.

Fragile phalène prise au piège…

Magnifique !


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Edith & Oliver

Une histoire d'amour déchirante, se déroulant en Irlande ,à Belfast,en 1906 entre un illusionniste ambitieux : Oliver,et une pianiste :Édith.

Cela débute en 1906 par leur rencontre ,véritable coup de foudre,mais qui ,hélas au fil des années avec l'apparition du cinéma et les démons d'Oliver( suite à une enfance très noire ,après la mort accidentelle de sa mère),va s'etioler jusqu'à les voir se déchirer ,se haïr. De cette union ,naîtront très vite : Agna et Archie ,jumeaux qui se soutiendront mutuellement ,face à cette vie de galères et de misère jusqu'au drame final.

Un style très poétique ,de superbes descriptions de la nature ,une bonne analyse de l'époque où le cinéma fait son apparition au détriment des spectacles sur scènes ,et où l'Irlande commence à entrer en conflit. Bref vous l'avez compris un gros coup de coeur ,que je conseille vivement.🌟🌟🌟🌟
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Phalène fantôme

Un très beau premier roman que nous livre Michèle Forbes. Katherine, mère de 4 enfants se remémore l'année 1949 alors que le récit prend place en 1969. En 49, elle tient le rôle de Carmen et rencontre Tom, tailleur de son costume, pour le spectacle. Se trame entre eux une relation qui va boulverser plus d'une vie. Alors qu'on la retrouve en 1969 mariée à Georges, elle raconte son histoire, sa vie.

Un roman prenant, seul bémol : le nombre de thème abordés : le clivage entre irlandais protestants et catholiques, l'opéra, et d'autres que je tairais pour ne pas spoiler. L'histoire aurait pu se passer actuellement tant l'époque de l'histoire de l'Irlande n'est pas approfondie et apporte peu de choses aux personnages.

Auteure à suivre !
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Phalène fantôme

Je reste un peu sur ma faim avec ce roman pour lequel je n'ai pas compris le fil conducteur.

j'ai bien compris que notre personnage principal, Katherine voulait soulager sa conscience dans l'histoire mais j'ai trouvé que cette histoire familiale était plutôt fade.

L'auteur n'a pas réussi à me captiver et la légèreté de ce roman m'a donné envie de survoler les pages du livre pour le finir au plus vite, un peu comme un petit papillon qui s'envole et se balade dans les airs...
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Phalène fantôme

A Belfast en 1969, Katherine et George, tous deux catholiques, mènent une vie tranquille avec leurs 4 jeunes enfants, alors que les émeutes à caractère religieux se multiplient en centre ville.

A l’occasion d’une journée au bord de la mer, un incident déstabilise Katherine et la replonge vingt ans plus tôt, avant son mariage. Sa vie sentimentale était alors chamboulée par Tom, le tailleur qui confectionnait son costume de Carmen, dont elle répétait le rôle au sein d’une troupe amateur.

Brusquement, Katherine voit son paisible quotidien perturbé par une angoisse diffuse qu’elle a du mal à définir. C’est en puisant dans ses souvenirs qu’elle essaie de se réconcilier avec son présent.

C’est donc en alternant les chapitres entre 1949 et 1969 que l’on découvre le passé de Georges de Katherine, au gré d’une plume extrêmement poétique qui excelle à décrire les détails les plus infimes d’une vie de famille au quotidien.

J’ai beaucoup aimé ce roman subtil et lumineux qui parle d’amour mais aussi de choix et de compromis. Un premier roman prometteur !

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Phalène fantôme

Katherine, à la suite d’un incident où elle a eu le sentiment de se noyer, va se replonger dans ses souvenirs. Articulé, pour une grande partie, entre deux périodes de sa vie, ce roman est l’évocation d’une vie de femme dans le Belfast de 1949 et celui de 1969 mais aussi du climat qui régnait pendant les émeutes entre communautés religieuses.



Et tu sais quoi, ma puce, une nuit, un essaim entier est arrivé ; un essaim entier de phalènes d’un blanc pur qui m’a recouverte de la tête aux pieds. Je n’en revenais pas. Je me rappelle avoir pensé : voilà ce qu’on doit ressentir quand on est au ciel. (…)Mais mon père avait dit que je devais être qu’un de très spécial pour qu’il soit arrivé une chose comme ça, que j’aie pu voir tant de papillons, qu’ils m’aient recouvert le corps de cette façon-là. Il les avait appelés des « phalènes fantômes ». Il m’avait expliqué que, pour certains, les phalènes fantômes étaient les âmes des morts qui attendaient d’être capturées, mais que, pour d’autre, c’étaient simplement des papillons de nuit. (p63)



Mère de quatre enfants, mariée à George qu’elle connait depuis son adolescence, Katherine a gardé en elle le tendre souvenir de sa relation en 1949 avec Tom, le tailleur qui lui avait confectionné son costume de Carmen, lors de la représentation de cet opéra où elle tenait le rôle principal. Un coup de foudre immédiat, une relation douce et passionnée, fusionnelle, sensuelle.



Il sait faire jaillir le merveilleux de l’ordinaire, songea-t-elle. Voilà son talent. Le cadeau qu’il me fait. (p156)



Mais amour et raison ne vont pas toujours de pair et même si elle est attachée à George et ses enfants, elle a gardé une tendresse pour ce jeune homme qui mettait dans l’essayage d’un costume toute une sensualité dont Michèle Forbes a le talent de restituer.



« D’abord je vais passer la roulette à tracer sur les lignes du patron en papier. La roulette ne fera aucun bruit lorsqu’elle suivra, docile, le délicat mouvement de mon bras autour de ta silhouette ». (…) « Je découperai le tissu, qui sera maintenu à plat par les poids que j’aurai posés dessus. mes ciseaux trancheront sans effort la soie saumon et la satinette jaune citron ainsi que la laine bouclette mandarine et cerise…Leurs lames sont indécemment aiguisées, l’étole cédera avec facilité. » Ses doigts en éventail sur sa cuisse, atteignirent son genou. « Puis je draperai le corsage grossièrement assemblé autour du mannequin, en resserrant bien le vêtement sur le devant au niveau de la taille. » Il passa sa main sous sa jupe, lui écartant les jambes pour les ouvrir un peu. « Je rapprocherai les bords bruts du tissu et je les épinglerai pour former une couture, puis j’entaillerai si nécessaire les emmanchures, comme un chirurgien inciserait un lambeau de peau. » Sa main remontait sur la face intérieure de sa cuisse frottant contre ses bas. « Puis je poserai sur les coutures un extrafort en taffetas. Quand j’aplatirai les coutures sous la semelle du fer brûlant, je respirerai à pleins poumons l’odeur du tissu neuf et j’imaginerai le parfum délicieux que lui donnera la chaleur de ton corps. » Lentement, il retira sa main de sous la jupe de Katherine pour la faire pivoter vers lui, et se plaça délicatement au-dessus d’elle…..(p107)



(et je ne vous mets qu’un extrait car il y a trois pages sublimes)….., celui qui faisait d’une promenade près de la rivière un moment enchanté, illuminé par des tortillons de papier, celui rendait chaque moment inoubliable.



Il n’y a pas de regrets, de remords, de rancune : Katherine a fait des choix, elle aime sa vie, son mari, ses enfants, mais ne peut oublier et ne veut pas oublier celui qui avait fait battre son cœur, celui pour lequel elle pouvait dissimuler, mentir, celui qui l’a révélée comme femme.



Katherine, la narratrice pour une grande part du récit, nous évoque les deux périodes avec un style très poétique, très imagé mais sans lourdeur ni longueur. Je n’ai pu m’empêcher de penser à l’écriture de Virginia Woolf, dans la promenade au phare par exemple. C’est une écriture de visions, de sensations, de sentiments, de vie. Ce roman est une tranche de vie féminine, avec ses joies, ses peines, son quotidien fait de petites gestes, des enfants et de leurs jeux, dans un pays où pendant des années catholiques et protestants se sont affrontés, où la violence surgissait même au coin de la rue.



Puis dans la dernière partie du roman, lorsque les voiles vont se lever, quand la quiétude de la maison va être envahie par un ennemi sournois, la tristesse va remplacer la douceur mais renforcer les liens qui les unissent.



L’auteure glisse ça et là la violence du conflit religieux par l’intermédiaire en autre de George, pompier volontaire qui ramène la réalité du monde qui les entoure. dans l’univers de Katherine qu’elle veut gai et doux et que l’on sent régulièrement flottée entre deux eaux, deux sensations, deux pensées,



J’ai très vite trouvé dans ce livre un climat, un rythme qui me convenait. J’ai aimé l’écriture légère mais très détaillée. Michèle Forbes dès les premières pages pose le décor avec grâce, délicatement. Je me suis complètement immergée dans sa vie, je l’ai suivie jeune, amoureuse, insouciante, ne pensant qu’au bonheur de retrouver le tailleur de son cœur, oubliant ses engagements pour ne penser qu’à être près de lui, mais aussi, plus tard dans son quotidien de mère de famille, douce et attentive.



Pendant le brossage des dents, elles entonnent tout à tour des cantiques, la bouche pleine de mousse. Dans la salle de bains, serrées autour du lavabo, elles se donnent des coups de coude tout en chantant. Leurs crachotement à la gloire de Dieu les font glousser. Elles avalent trop vite, s’étouffent et gloussent de plus belle. Avec leur brosse, ells font aller et venir les mots sacrés dans leur bouche jusqu’à ce que leurs dents soient aussi propres que leur âme devrait l’être. Elles recrachent dans le lavabo et regardent leurs péchés véniels, leurs paroles de colère, leurs pieux mensonges, leurs petites méchancetés, toutes ces choses anodines qui font d’elles ce qu’elles sont, disparaître dans la vidange en tourbillonnant Les voilà sanctifiées en toute frivolité, leurs langues maintenant sucrées et mentholées. (p133)



C’est l’histoire d’un amour, enfin de deux amours, comme il peut en exister bien d’autres, avec ses joies et ses drames, mais grâce à la plume de Michèle Forbes, il devient une œuvre à part, différente, hors du temps, une sorte de petit bijou de poésie, de tendresse que l’on savoure comme un bonbon acidulé même si celui a parfois un goût amer.



C’est l’histoire d’une famille unie, dans sa vie de tous les jours, un havre de paix, comme l’est leur maison, malgré la haine et l’intolérance qui surgit parfois, unique foyer catholique dans une rue protestante, c’est l’histoire d’une femme confronté à son passé, son présent et à son futur.



Il est très difficile de rendre compte de toute la beauté de cette écriture, ciselée, délicate. Il faut aimer se plonger dans l’univers que l’auteure nous propose, se laisser bercer par les mots, accepter qu’il ne soit question que de sentiments, de ressentis, de petits moments de bonheur, de moments plus sombres.
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Phalène fantôme

Le récit commence par la rencontre angoissante d'un phoque aux yeux de "limpides flaques noires jusqu'à ras bord" et de Katherine, mère de quatre enfants, venue profiter de la mer par un bel été de 1969, en Irlande du Nord.

Cette rencontre réveillera, étrangement, des souvenirs de la jeunesse de Katherine, qui interprétait alors Carmen au théâtre et venait de rencontrer à la fois Georges, son futur mari, et Tom, le couturier du théâtre.

Il s'agit, bien sûr, d'une histoire d'amour tragique sur fond de guerre civile, mais Michèle Forbes, dont c'est le premier roman, nous amène dans les souvenirs et les méandres des pensées des personnages, Katherine principalement, mais également de l'une de ses filles, Elsa, devant subir d'être catholique dans un pays de protestants.

L'écriture est toute en subtilité et descriptions délicates, ce qui fait la qualité du livre malgré certaines maladresses de construction, des ficelles un peu trop grosses.

La fin du livre est très prenante et bouleversante, tout comme le début d'ailleurs qui est, lui, angoissant. Si j'avais été l'éditeur, j'aurais quand même coupé quelques redondances dans la description, mais ce roman n'en reste pas moins touchant.
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Phalène fantôme

En 1969, durant les affrontements en Irlande du Nord, nous faisons la connaissance de Katherine, mère de famille tout ce qu'il y a de plus banale, de mon mari Georges et de ces 4 enfants. Après une baignade où elle manque de se noyer, Katherine replonge dans son passé et dans la rencontre avec Tom, son amour de jeunesse. Les secrets et les non dit vont alors refaire surface entre elle et Georges.



Mais quelle claque ce livre! Je ne m'attendais vraiment pas à ça! J'ai encore du mal à poser des mots sur ce que j'ai ressenti. La fin du livre est particulièrement émouvante et j'ai eu du mal à retenir mes larmes, surtout que je n'ai vraiment pas vu ce dénouement arriver. Katherine est un personnage perdu qui a du mal à faire une croix sur son passé mais qui tente malgré tout de vivre sa vie avec Georges et ces enfants. Une écriture poétique et sensible et un roman magistral! J'en suis encore toute retournée!
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