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Citations de Michele Forbes (45)


Michele Forbes
« Au dessus de sa tête , les mûres, telles des grappes d’ecchymoses, pendent aux tiges fibreuses des ronces, qui s’empourprent d’un rouge enflammé et palpitent de rose foncé là où surgissent leurs piquants acérés .
De la poussière s’est déposée sur les baies : soulevée par le flot régulier, quoique modeste , des véhicules sur la grand- route limitrophe, elle a enveloppé les drupéoles d’une membrane granuleuse pas très appétissante . »
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Cette façon dont nous gardons les morts en vie, à tellement vouloir réparer le passé. Cette façon dont nous les portons partout avec nous, et oublions ainsi de vivre notre vie.
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Elle se sent tomber à l'intérieur d'elle-même, sombrer et s'enliser dans la boue ocre rouge qu'est devenu son sang.
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Les malades, en chemises de nuit et robe de chambre, sont pâles et émaciées. On les croirait enveloppées de bandelettes, à moitié momifiées. Dépouillées du quotidien. Ce sont désormais des patientes et leur mission consiste à attendre, à attendre des biscuits, des analgésiques, mais aussi des hochements de tête entendus des spécialistes de passage, à qui elles rendent machinalement leur salut, sans avoir rien compris à leur discours.
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Chaque fois qu'elle venait de jouer du Beethoven, Oliver avait l'impression de voir les mots qu'elle pensait mais ne formulait pas : ils sortaient de son corps comme une vapeur. Des mots simples : envol - bond - course - bulle. Et non seulement les mots, mais les vastes espaces magnifiques qui s'étiraient entre eux. Avec elle, il avait appris à voir l'invisible. A regarder par-delà les faits concrets du monde tels qu'ils se présentaient.
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On flotte et on brûle en même temps … N'est-ce pas ainsi qu'elle a expliqué à sa fille les effets de l'amour ?
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Des pensées clapotent partout autour d'elle, surgissant des grands fonds, remontant à la surface. Des pensées qu'elle ne peut refouler.
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Lorsqu'elle atteignit l'immeuble, elle vit son reflet déformé dans la vitre sombre et brillante de la porte d'entrée. on aurait dit un prisme de lumière brisé : des tessons d'elle-même oscillaient autour d'un centre noir.
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Elle renverse la tête pour regarder le ciel : elle a l'impression de faire partie de l'azur et d'arriver à voir les nuages. Elle est aussi réelle et aussi déliée que la vapeur. Chaque nuage raconte son histoire avec naturel tout en naviguant sur ce fond bleu tendre. Alors qu'elle observe les nuages, elle discerne un bateau qui devient une île, puis l'île se change en arbre. Des oiseaux s'échappent de l'arbre et le tronc s'éloigne en flottant comme une botte à la surface d'une rivière. Une bicyclette apparaît, puis la tête énorme d'un homme doté d'un œil gigantesque. Un cheval saute par-dessus une haie puis devient cette haie, puis une colline spongieuse, et ensuite une vache endormie. Il y a là un nuage qui ressemble exactement à un nuage. Et maintenant à une toile d'araignée. Sans araignée. Il y a trois malheureux lévriers. Il y a une charrette à la recherche du cheval qui saute. Puis un nuage de la forme de l'Irlande, où le souvenir chatoie le plus intensément. Et il y a son père. Flottant sur le ventre avec entre ses doigts un étrange oiseau. La silhouette de son père s'allonge. Il relâche l'oiseau. Le nuage paternel recouvre Victoria Hill, ombre bleue d'une telle profondeur que son père semble devenir aussi réel que la colline elle-même. Réel et compacte, magnifique dans son manteau de ville, tenant son borsalino à la main, mal assorti avec la nature.
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Posant ses bagages, elle rassemble ses cheveux. Elle remet son chapeau, l'enfonce de telle sorte que son bord lui protège les yeux. Avant d'embarquer, elle essuie les larmes qui inonde à présent son visage, affirmant à sa fille qu'elles ne sont dues qu'au vent.
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Tenant le ticket dans une main et essuyant de l'autre la fenêtre embuée à côté d'elle, elle regarda dehors : derrière les étroits rubans de vitre transparente, les lampadaires défilaient en longs ruisseaux de cristal.
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Elle quitte le bouillonnement préhistorique de la Fougeraie avec ses compagnons, et tous trois courbent la tête contre la pluie en se dirigeant vers l’exotisme miniature de la Serre alpine. Oliver leur emboîte le pas, étourdi par le brusque rétrécissement des végétaux alentour. Il touche les plantes qu’elle touche et laisse le chardon bleu des Alpes lui piquer les doigts. Se succèdent saxifrages, crocus, gentianes et perce-neige précoces.
Il devrait lui dire bonjour. Mais non. Il a perdu sa langue dans l’air raréfié de la Serre alpine et préfère demeurer caché. Il la regarde partir et reste cloué sur la place dans le gravier qui s’étale sous ses pieds.
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Ses cheveux ont la couleur d'une meule de foin qui aurait absorbé l'été,
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« La nuit se retire alors que le ciel du matin s’ouvre avec lenteur telle une porte monumentale .
Dans le jardin, des traits de lumière abricot apparaissent derrière les silhouettes noires des arbustes, qui déploient leurs longues feuilles comme des insectes géants étireraient leurs longues pattes.... »
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Son père a l'air heureux de la voir et elle est contente qu'il soit là. Il semble apaisé. Il lui sourit et dodeline doucement de la tête comme pour dire que les choses seront désormais plus faciles ,que l'ivraie sera rejetée et que nous serons à nouveau une famille.Elle sourit .Il marche vers elle ,bras tendus ,et elle tend les bras vers lui.
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DUBLIN,1922

Les étourneaux tremblotent dans les arbres noirs tandis qu'Edith retire son chapeau. Elle veut sentir le vent autour de sa tête, sentir son souffle féroce lui ébouriffer les cheveux.Elle veut sentir sa piqûre iodée contre son front,son pincement sur les lèvres et ses joues.L'eau a viré au blanc, sous le soleil printanier,comme Si un vaste champ de neige s'étalait devant elle jusqu'à Howth,et non la mer.
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Il a horreur de ça. Il a horreur de la nuit. Il a horreur de s’endormir. Il a horreur de ne pas s’endormir. Plus encore, il a horreur de penser à ce que sera son réveil. Il redoute d’ouvrir les yeux sur un monde qui aurait changé du tout au tout.
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Pendant le brossage des dents, elles entonnent tout à tour des cantiques, la bouche pleine de mousse. Dans la salle de bains, serrées autour du lavabo, elles se donnent des coups de coude tout en chantant. Leurs crachotement à la gloire de Dieu les font glousser. Elles avalent trop vite, s'étouffent et gloussent de plus belle. Avec leur brosse, ells font aller et venir les mots sacrés dans leur bouche jusqu'à ce que leurs dents soient aussi propres que leur  âme devrait l'être. Elles recrachent dans le lavabo et regardent leurs péchés véniels, leurs paroles de colère, leurs pieux mensonges, leurs petites méchancetés, toutes ces choses anodines qui font d'elles ce qu'elles sont, disparaître dans la vidange en tourbillonnant Les voilà sanctifiées en toute frivolité, leurs langues maintenant sucrées et mentholées. (p133)
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Katherine ressent la fatigue comme une douleur sourde. (…). Mais après une journée à faire les quatre volontés de ses enfants, elle rêve à présent de fermer la porte sur son identité maternelle, juste un petit moment, histoire de retrouver la personnalité qui est la sienne en dehors d’eux. Si tant est que cette possibilité existe.
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Trente années à faire l'illusionniste dans les music-halls. Des tournées incessantes pour finir exténué par la médiocrité et les vicissitudes de sa vie, simplement parce que la poursuite de la grandeur était trop exquise pour qu'il y renonce.
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