"Dans les familles haïtiennes, la pression mise sur les filles est différente. Dès qu,elles sont très jeunes, on leur demande d'être responsables de la famille et de tous les hommes qui en font partie."
Marjorie Villefranche p.277
"J'aimerais que ma fille me dise que j'ai été une bonne mère pour elle. Parce que c'est sûr qu'on a des défauts dont on n'est parfois pas conscientes. Dans le quotidien, ce ne sont pas toujours les paroles qui comptent, c'est l'exemple, c'est comment on agit." Paule Baillargeon p.317
"J'ignore pourquoi, mais un jour la femme a reculé d'un pas pour laisser la place à l'homme, et ce faisant, elle s'est affaiblie. Aujourd'hui, si elle refaisait ce même pas par en avant, je pense que le monde serait beau."
Joséphine Bacon p.260
" ... tant que nous continuons de naître d'une femme et de savoir que nous mourrons un jour, les technologies ne mettront pas un terme à la mélancolie, à la nostalgie, à la rêverie et à nos amours créatrices, qui constituent notre dite humanité."
Nicole Brossard p.245
Avril est de retour avec ses brumes, ses désordres et ses pluies froides. Une pluie qui noircit l'écorce des érables et fait étinceler le métal des seaux accrochés à leurs flancs. Dans le jardin, la monarde est la première à pointer le nez. Téméraire, elle sort quelques minuscules feuilles au parfum concentré qui portent en elles la promesse du plant entier. Mais avril dans cette montagne est sans pitié pour ceux qui ont trop hâte. Le lendemain d'une journée clémente, trompeuse, une journée qui nous fait croire que l'hiver est parti tourmenter un autre continent, il fige tout sous un gel rigide, qu'il fera durer encore plusieurs semaines. Avril est saugrenu, malgré les espoirs qu'il suscite.
L'air embaumait d'une odeur capiteuse de fleurs épanouies qui se mêlait au parfum salé de mes étreintes avec Feng. Extravagance de femme amoureuse que de conserver sur soi ces empreintes animales à peine camouflées sous une robe légère.
On vit le jardin une saison à la fois, et ces saisons nous apparaissent en temps linéaire; mais il y a une unicité sous les thèmes, parce que le caractère particulier de chaque jardinier est intemporel.
Ma routine à moi, c’est le jardin. Je n’ai pas d’autre vie à reprendre, pas d’autres rythmes que celui qu’il m’impose. Le jardin est mon maître.
Quelle est la frontière du soi? L'endroit où le «je» se termine et le reste du monde commence. Est-ce notre peau?
Moi, je dois agir afin de façonner à forces de labeur l’idée que je me fais du paradis.