AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Mona Ozouf (198)


De Hugo, qu'il avait beaucoup lu, a-t-il retenu que la bourgeoisie est "la fraction contentée du peuple" ? Il la définit en tout cas comme "l'élite des travailleurs de toutes classes", et cette définition comporte une espérance. L'élite est nécessairement appelée à grossir avec les progrès de l'instruction, puisque telle est bien la vraie ligne de partage des classes : d'un côté ceux qui ont reçu une éducation, de l'autre ceux qui n'ont pas eu cette chance.
Commenter  J’apprécie          10
Nous achetons au kiosque le journal de notre choix, sans crainte de la censure et sans restriction aucune, et nous avons oublié son rôle dans l'acquisition de cette liberté fondamentale. S'il nous est permis de nous réunir librement et, pour défendre nos intérêts légitimes, de rejoindre un syndicat, nous le lui devons aussi. Comme de pouvoir élire nos maires, au lieu de les recevoir du préfet ou de la loi non écrite qui a longtemps désigné pour la mairie l'important du bourg, seigneur ou gros propriétaire. Toutes nos libertés publiques, devenues invisibles par leur évidence même, ont été acquises au long de six petites années où Jules Ferry a, et encore de manière intermittente, détenu le pouvoir.
Commenter  J’apprécie          10
Après sa mort est venue l'embellie : un long moment où on célèbre en lui, au-dedans, le génial artisan de l'unité nationale par l'école et la vie civique au village, et, au-dehors, l'inventeur d'un projet d'expansion capable de pourvoir la France d'une mission nouvelle, apte à compenser la platitude spirituelle de la vie républicaine. Le monument édifié en 1896 à Saint-Dié, sa ville natale, illustre cet oecuménisme réparateur : dressée sur son socle, l'austère silhouette du législateur domine une République patriote munie de son drapeau, conduisant conjointement un enfant annamite et un écolier français à la lumière du savoir.
Commenter  J’apprécie          10
Il a d'abord été le personnage le plus haï de notre vie politique : celui qui, disait-on, avait affamé Paris, pendant le siège, chassé Dieu des écoles publiques, précipité le pays dans l'aventure coloniale, bientôt soupçonné d'intelligence avec l'ennemi.
Commenter  J’apprécie          10
La difficulté avec la France, c'est qu'il y en a deux : en elle coexistent une nation aristocratique et une nation démocratique, ; un pays conservateur et un pays révolutionnaire ; l'un presque engourdi, l'autre éminemment inflammable. Tel était bien le sentiment de Jules Ferry. L'homme politique selon lui avait à composer avec la nation-héritage - un cadeau à recevoir - et la nation-volonté - une tâche à accomplir.
Commenter  J’apprécie          10
Pays de longue date centralisé et administré, pays rural, pays catholique. Des traits qui aux yeux de Ferry sont loin d'être tous bénéfiques: ils entretiennent chez les Français ce qu'il appelle une ivresse d'autorité. (p.21).
Commenter  J’apprécie          10
La fidélité à l’héritage est ce qui vient, chez cet athée déterminé, combler le vide spirituel des temps démocratiques. Elle dispense la seule immortalité à laquelle désormais les hommes peuvent prétendre, la survie dans le cœur de ceux qui les ont aimés. Là, dit Ferry, aveu d’existence, est tout notre culte. (p.18).
Commenter  J’apprécie          10
On honore toujours Ferry aujourd’hui, mais en le fendant en deux. D’un côté, celui à qui son œuvre scolaire vaut l’hommage national. De l’autre, l’homme de la colonisation, qui mérite au mieux le silence et au pire l’opprobre. Le premier appelle la reconnaissance de la patrie, le second sa repentance. Et nous sommes invités à séparer soigneusement les deux Ferry. (p.8 & 9).
Commenter  J’apprécie          10
Mais quoi qu'il y ait à apprendre, et même s'il s'agit de choses que je sais déjà, l'école procure un sentiment de profonde sécurité affective. Ce qu'on a appris, il semble qu'on ne puisse plus le désaprendre
Commenter  J’apprécie          10
Elle demande qu'on forge les noms qui correspondent aux métiers nouveaux des femmes (avocate), à leurs activités futures (électrice). Il faut donner du « Madame » à toutes les femmes, bannir ce mot de « demoiselle » dont Clémence Royer disait que sa carrière scientifique avait tant souffert (nomme-t-on « damoiseau » un célibataire ?).
Commenter  J’apprécie          00
Et c était a confesse précisément , qu éclatait le formalisme de cette religion froide, sans rien, ou presque, qui dônnat à rêver..
Commenter  J’apprécie          00
Ainsi s explique encore l indifférence que montrait l école a nos singularités. Je ne sais si nos maitresses avaient lu Alain, et justifiaient comme lui le fait de ne jamais s'attacher aux différences semées chez nous par la nature, l hérédité ou le statut social : evoquer la lune, le soleil , les saisons etait, disait il, le moyen de faire que " celui qui n a pas de chaussettes se sente citoyen". Comme lui, elles aimaient parler de "ce qui est a tout le monde" et n evoquaient jamais nos particularités, individuelles ou collectives.
Commenter  J’apprécie          00
Cette suprematie feminine incontestée, était dans le cas de Marie-Scholastique, confortée par une autorité native et par des longues absences - dix huit mois parfois - du mari devenu, au fil de ses campagnes sur " la victorieuse" ou le furieux, quartier maître puis second maître , mais toujours absent des décisions de la vie domestique. Ma mère et mon oncle se souvenaient des jours où l' inconnu debarquait avec sa casquette et ses galons dorés sur les manches et de la place qu il fallait tout a coup lui faire dans leur chambre où leur mère , hier encore, semblait leur appartenir. Celle-ci les surprenait presque autant que l'intrus , enjouée tout à coup métamorphosée..
Commenter  J’apprécie          01
Quand je réfléchis à la manière dont les Français ont senti, pensé, exprimé leur appartenance collective, deux définitions antithétiques me viennent à l'esprit . Elles bornent le champ de toutes les définitions possible de l'identité nationale . L'une, lapidaire et souveraine, " la France est la revanche de l'abstrait sur le concret ", nous viens de Julien Benda. L'autre,précautionneuse et révérente,"la France est un vieux pays différencié", est signée d'Albert Thibaudet...
Commenter  J’apprécie          00
En contexte épidémique, il faut donner au masque une autre signification, celle de la prise en considération de la santé de tous, - la mienne, mais aussi celle des plus vulnérables. Porter un masque signale que l'on se soucie de ce "réel".
Commenter  J’apprécie          00
La non-violence n'est pas une absence d'action, elle est l'action par excellence, celle qui permet de faire durablement fondation.
Commenter  J’apprécie          00
La docilité raisonnable et confiante montrée au confinement par nos compatriotes s'est accompagnée d'une défiance sans précédent à l'égard de ceux qui la mettaient en œuvre. Le mariage de cette méfiance avec cette confiance est l'énigme des temps que nous vivons.
Commenter  J’apprécie          00
Quand on sait que la transparence peut être meurtrière, on est porté à faire l'éloge de l'ombre.
Commenter  J’apprécie          00
Quand la peur domine les esprits, le principe étatiste triomphe à tout coup du principe individualiste.
Commenter  J’apprécie          00
Le contenu des livres importe bien moins que l'acte de lire.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mona Ozouf (613)Voir plus

Quiz Voir plus

Adieu Paul, maudit mardi 30 avril 2024

Certains esprits chagrins m'avaient mis en garde, le titre de ce roman disaient-ils constitue le déclenchement d'un compte à rebours dont nous connaissons tous l'issue ...???....

5,4,3,2,1
5,4,3,
4,3,2,1
3,2,1

10 questions
34 lecteurs ont répondu
Thème : Paul AusterCréer un quiz sur cet auteur

{* *}