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Critiques de Muriel Bloch (145)
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La Saga des Marquises

⭐️ Bon, je n’ai pas vraiment aimé ce roman. Pour deux choses :

- le rythme de l’écriture qui était beaucoup trop rapide

- et pour l’histoire ainsi que sa cohérence.

Cohérence : le (la) personnage principal(e) se fait une amie. Cette amie, sort de « nulle part ».

Rythme : le (la) personnage principal(e) a 7 ans au début du roman, elle en pratiquement 20 lors du 10ᵉ chapitre (p70).

Je pensais que l’histoire parlerait plus d’Adolphe Sax ou qu’il y aurait une romance… mais bon, autant Adolphe Sax est assez présent jusqu’à la moitié du roman autant je n’ai pas beaucoup retrouvé de « romance ».





🧍‍♀️Je ne me suis pas attachée aux personnages car, le rythme d’écriture ne le permettait pas (beaucoup trop rapide comme dit plus haut). Un nombre assez important de personnages secondaires décèdent avec des raisons qui à mon sens ne sont pas valables (ex : une chute).



✒️ L’écriture était (encore une fois) beaucoup trop rapide ce qui est dommage, car il y avait un bon vocabulaire.



🌍 je m’attendais vraiment à avoir un résumé qui collait au roman et j’ai été déçue, car l’histoire ne correspondait pas.
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Fillettes et gros alligator

- Une petite fille qui se fait berner par un alligator

- un alligator rassasié

- un alligator qui se fait disséquer par le père de la petite

- un alligator qui reste étendu mort à la merci des moustiques

Je ne vois vraiment pas l’intérêt et la morale de cette histoire… heureusement que c’est un emprunt et non un achat!
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Contes de grenouilles

Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi c'est… les histoires à Berni !

Les élèves sont entrés dans la classe, tel un troupeau d'éléphants dans un magasin de porcelaine.

Pirli, le perroquet perché sur les épaules de la petite Francine accompagnait cette entrée magistrale en sifflant l'air du Gendarme de St Tropez.

C'était l'occasion d'accueillir dans notre charmante école de province un nouvel élève venu de la capitale, - ben oui nul n'est parfait hein ! mais quel que soit l'endroit d'où il venait, il avait l'air quand même très gentil et pas prétentieux du tout. Alors on l'a accueilli à bras ouvert.

La maîtresse d'école, Sandrine, qui nous a invité à rejoindre ce nouvel élève pas du tout intimidé pour deux sous. « Les enfants, je vous invite à souhaiter la bienvenue à votre nouveau camarade qui nous rejoint aujourd'hui dans notre classe de CE2, il s'appelle Titimeccano.

- Bonjour Titimeccano ! ont crié d'une seule et même voix les enfants.

- Salut les poteaux, on n'arrête pas de parler de vous à Paname.

- Titimeccano, c'est ton vrai nom ? a demandé la petite Isa intriguée.

- Bien sûr, a répondu le petit Titimeccano imperturbable. Quelle drôle de question ?

- Parce que tu as un nom à savoir réparer notre jukebox lorsque qu'il tombe en panne, s'est écriée d'un air jovial la petite Domi.

Alors le petit Pat s'est approché de son nouvel ami et lui a offert une clé de douze. On a tous été émus par ce geste très généreux. J'ai même vu Sandrine la maîtresse d'école essuyer discrètement une larme.

Le petit Titimeccano a remercié son nouvel ami et a dit en effet qu'il s'y connaissait un peu en jukebox, puis il a demandé : « Il a quel problème, votre jukebox ? »

- Il dynamite, il disperse, il ventile, a répondu le petit Pat.

- C'est un problème avec l'hélice, a fait le petit Titimeccano.

- L'hélice ? Mais il n'a pas d'hélice notre jukebox, a rétorqué la petite Domi qui commençait à s'y connaître en mécanique quantique.

- Pas d'hélice ? Hélas ! C'est là qu'est l'os ! » a répondu le petit Titimeccano en triturant dans sa moustache. Décidément il ne faisait pas son âge.

Sur ces belles considérations, j'ai invité tous les élèves à venir autour de moi pour former un cercle. J'ai fait un immense geste balayant et décrivant l'espace, tous les élèves avaient le regard scotché sur ma main plutôt que sur le paysage que je décrivais, cela m'a fait penser à un proverbe chinois, hihi... J'ai dit « Imaginons un instant que tout ceci ne soit pas une banale classe de CE2 mais un grand marais et que vous ne soyez pas des élèves ordinaires mais des grenouilles fabuleuses ».

J'ai alors vu le visage de Sandrine la maîtresse d'école devenir livide. « Oh ! Mon Dieu, a-t-elle murmuré, non pas ça... » En effet elle a craint le pire, imaginant sa jolie classe transformée brusquement en marais saumâtre peuplé d'étranges batraciens sautant et coassant dans tous les sens.

Tout d'abord, les élèves n'ont pas bougé, ne brochant pas, se contentant de s'observer un peu en embuscade. Cela ne présageait rien de bon.

Ceci dit, seul le petit Pat s'est prêté au jeu, s'accroupissant devant la petite Chrystèle imperturbable, lui lançant des « coaaaa ! coaaaa ! » et faisant des gestes de plus en plus amples comme s'il cherchait à simuler l'image d'une grenouille se faisant plus grosse que l'âne, ou quelque chose comme ça. La petite Chrystèle ne se laissant pas départir a regardé le petit Pat de toute sa hauteur et lui a dit d'un ton légèrement grinçant : « Patounet, sincèrement tu es bien plus drôle et convaincant avec ta clé de douze et ton jukebox.

- La bave de la grenouille n'atteint point la blanche colombe », a alors murmuré le petit Pat déconfit et se dirigeant vers le jukebox avec son nouvel ami Titimeccano. La petite Domi courait derrière eux pour ne pas être en reste...

La petite Manue a demandé s'il existait des grenouilles zombies, on s'est forcément tous regardés, la question était loin d'être sotte, mais surtout on a bien senti qu'elle était importante pour la petite Manue, qui en faisait quasiment même un principe pour la suite. Je voyais son visage décomposé suspendu à ce que j'allais dire. J'ai regardé Sandrine, la maîtresse d'école qui m'a fait un clin d'oeil approbateur, elle est formidable pour cela, on s'entend tellement bien qu'on n'a même plus besoin de se parler, « eh bien oui Manue, ai-je répondu, forcément il y a des grenouilles zombies, pourquoi seraient-elles exclues de ce monde si merveilleux ? » À cette sage parole, j'ai vu le visage de la petite Manue se réjouir comme un soleil breton, l'histoire du mercredi pouvait enfin commencer.

J'ai montré à mon jeune auditoire la couverture du livre Contes de grenouilles en indiquant le thème : un recueil de contes de diverses cultures pour découvrir toutes les facettes de la grenouille. Bien sûr je savais que cela allait susciter des réactions. Cela n'a pas tardé.

« Coaaa ?! Toutes les facettes de la grenouille ? Rhooo ! a murmuré la petite Hélène avec des soleils facétieux dans des yeux qui transformaient cette classe de CE2 en véritable mare au diable...

Puis la petite Anna s'est approché de moi, en prenant à témoin le reste du groupe.

« Dis-nous, Berni-Chou, on t'a bien vu venir avec le titre de ton livre, mais ne compte pas sur nous pour tomber dans les différents pièges que tu ne cesses de nous tendre depuis le début de la matinée. On ne veut surtout pas redoubler une seconde fois !

- Oui, a renchéri la petite Nico, pas question que cette histoire parte en quenouille !

- Même que ! a rajouté la petite Sylvie se tenant les poings sur les hanches, on en a marre des carabistouilles !

- Ugh ! a fait la petite Manue,

- Loc », a conclu la petite Sonia.

Parfait ! Puisqu'ils étaient sur de bonnes intentions, j'ai commencé à introduire peu à peu le cheminement de mon récit. Les conditions étaient réunies pour écouter une belle histoire, mais je voulais que cela se fasse de manière interactive.

« Savez-vous que la grenouille est un personnage presque mythique qu'on retrouve dans beaucoup de contes et légendes du monde entier ?

Grand silence dans l'assistance. Zut ! Ça démarrait bien timidement. J'ai tenté autre chose...

« Connaissez-vous des histoires avec comme personnages des grenouilles ? »

Là j'ai senti un frémissement s'accomplir dans le paysage. Des visages se sont illuminés. Des mains se sont levées.

« Confessions d'un gang de grenouilles ! se sont écriées d'une seule et même voix la petite Dori et la petite Nico.

- À l'ombre des grenouilles en fleurs, a suggéré la petite Anna.

- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les grenouilles sans jamais oser le demander ! a répliqué la petite Domi.

- Une grenouille sur un toit brûlant, a tenté la petite Isa.

- La Horde de la contre-grenouille ! a rajouté la petite Chrystèle.

- Des grenouilles et des hommes, a proposé la petite Anne-So.

- Moi je connais une fable De La Fontaine, s'est exclamé la petite Sonia fière d'elle, la grenouille ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue...

- Oui moi aussi, a renchéri la petite Marie, une grenouille sur un arbre perché tenait en son bec un fromage... »

Voilà ! On s'est regardés Sandrine et moi d'un air dépité, faisant le constat du désastre qui nous laissait coi. Une chance que le ministre de l'Éducation Nationale avait en ce moment d'autres grenouilles à fouetter, côté niveau en maths des élèves en France, ça nous a un peu rassuré.

J'ai choisi au hasard une des multiples histoires parmi le recueil des vingt contes que propose Muriel Bloch.

« Tiens ! Choisissons celle-ci, ai-je fait. Savez-vous depuis combien de temps les grenouilles coassent ?

- Euh ! Depuis qu'on a redoublé ? a fait la petite Francine.

- Non, c'est depuis la nuit des temps ! ai-je répondu.

- Ben justement c'est à peu près ça, a répondu du tac au tac la petite Nico.

- Et savez-vous pourquoi un jour elles se sont mises à coasser subitement ?

- Ben, parce qu'on venait de redoubler », a dit la petite Marie-Caro en gloussant de satisfaction..

Tous les élèves se sont mis à rire.

Alors j'ai raconté cette première histoire qui était un conte coréen. Il y avait aussi ce conte du Honduras qui raconte comment la grenouille perdit ses fesses. Et aussi ce conte du Laos qui raconte comment les grenouilles réclamèrent un roi à leur dépend. Sans oublier ce conte de Pologne où une grenouille tombée dans un pot de crème invente le beurre en battant des pieds pour en sortir...

C'est alors que la petite Dori la bouche pleine d'un énorme carambar qu'elle avait peine à machouiller, était en train de déplier l'emballage où il y a toujours une devinette, justement il y en avait une concernant nos amis batraciens.

« Écoutez un peu les amis ! Pourquoi les grenouilles ont-elles toujours le derrière dans l'eau ?

- Pour garder la raie nette, hihi ! a répondu la petite Isa d'un air espiègle.

- Rhooo ! Tu la connaissais, c'est pas juste... » a fait la petite Dori d'une moue barbouillée de chocolat.

Les élèves ont adoré découvrir toutes les facettes de ces multiples grenouilles visitées à travers des contes du monde entier et qui finalement leur ressemblaient un peu : malicieuses, facétieuses, naïves, colériques, taquines, généreuses, résilientes... C'est quoi la différence entre une mare aux grenouilles et une classe de CE2 ? Dans une mare aux grenouilles, il n'y a pas de jukebox.

J'ai aimé aussi les dessins des récits. Dans un style très personnel proche parfois du pop'art, Géraldine Kosiak nous dessine et restitue ces grenouilles encore plus impertinentes et mutines.

Plus tard, la petite Gaëlle est sortie du rang, s'est dirigée vers moi tandis que je rangeais mes affaires. « Elle est chouette ton histoire, camarade. Je ne regarderai plus pareil les grenouilles de l'étang au fond du jardin de chez ma grand-mère. »

Alors j'ai écarté les roseaux, je me suis éloigné de la berge sur la pointe des pieds, un petit vent primesautier venait caresser l'onde ainsi que le feuillage des saules pleureurs. Je me suis retourné une dernière fois vers le marais d'où d'étranges et facétieux batraciens faisaient entendre quelques borborygmes seuls compris par eux-mêmes. Puis j'ai continué mon chemin jusqu'à la prochaine histoire...

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Coassine

Coassine était une petite fille qui n'avait rien demandé jusqu'à ce qu'une sorcière la transforme en grenouille. Et puis, finalement, elle s'y plaît bien, dans cette vie de batracien.



Ce conte est inspiré d'un conte traditionnel bourguignon que je ne connais pas.

Ce sont les illustrations de Régis Lejonc qui m'ont attirée. J'adore les illustrations de Régis Lejonc. Et, il faut admettre que son style colle parfaitement avec l'univers de ce conte.



L'histoire fait preuve d'anticonformisme, d'humour et prend des détours que j'aime beaucoup. Tout est surprenant dans le bon sens du terme. Muriel Bloch a fait un joli travail d'écriture.
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Coassine

📚Sauvagine, car c'est son nom, va de porte en porte pour proposer ses services de marraine. Or, une famille bien nombreuse peine à en trouver une pour son 12e enfant. Mais lorsque les parents découvrent cette vieille femme qui sent "la bique et le bois pourri", ils refusent son offre.



🖊Coassine est un album à mettre entre toutes les mains, tant pour son récit emprunt de sortilèges légendaires, de vie rurale et d'amour-humour que pour ses illustrations naturelles et précieuses. Muriel Bloch prend plaisir à nous conter cette histoire issue du folklore bourguignon dans laquelle la nature et l'amour font bon ménage.



Une ode à la détermination et au sentiment amoureux.



👩Chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/coassin..
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Coassine

Inspirée d'un conte traditionnel bourguignon, voici l'histoire peu commune de ce jeune homme qui choisit de devenir grenouille pour pouvoir rester auprès de celle qu'il aime, Coassine.
Lien : https://cnlj.bnf.fr/fr/conte..
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Le schmat doudou

Muriel Bloch, la grande conteuse glaneuse d'histoires, nous partage ici un conte juif, construit comme une ritournelle, où un grand-père aide un enfant à conserver son doudou en le transformant, chaque fois que celui-ci est usé, déchiré ou trop sale, en un accessoire différent.

Le doudou est ainsi sauvé de la poubelle de nombreuses fois, terminant ainsi en bouton de culotte pour le bonheur de Joseph.

Le ton du texte, assez franc, se marie à merveille avec les illustrations de Joëlle Jolivet, réalisées en gravure.

Au travers de ce conte, on touche aussi à la thématique de l'attachement et du souvenir, du lien entre les générations, et du pouvoir des histoires pour ne pas oublier ceux qu'on aime.
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Coassine

On adore évidemment les dessins de Régis Lejonc, réservés ici à l'univers du conte.

Ces superbes illustrations d'un genre fantastique nous rappeleront (pour ceux et celles qui auront suivi les projets de Régis Lejonc), les images mises à disposition d'auteur(e)s pour nous conter les neuf vies de la Princesse Gaya - qui comme le chat des légendes renaitra et pourra connaitre mille vies d'aventure -. C'est un projet Ullule en soutien jusqu'au 13/02.

https://fr.ulule.com/9viesdegaya/



Revenons à notre "Coassine" imaginée par Muriel Bloch.

C'est l'histoire d'une malédiction lancée sur une enfant après qu'encore une fois des parents se soient montrés trop arrangants avec des fées-maraines.

Il est vrai tout de même que la fée était déguisée en mendiante, sentant la bique et le bois pourri.

"... C'était au temps des sortilèges. Un temps où les familles avaient souvent plus d'enfants qu'il n'y a de trous dans un tamis..."

Pire que de dormir 100 ans, Cette enfant deviendra grenouille.

On imaginera évidemment qu'il faille peut-être un prince pour la désenvoûter d'un baiser (comme avec le conte du Prince grenouille). Mais elle n'était que la douzième enfant d'un bucheron et non d'un roi.



On adorera la trame qui installera le contexte pour la suite et permettra peut-être à la grenouille de faire basculer de nouveau son destin: un suspens bâti sur 3 voeux, accordés par la vieille maraine dans une grand élan de miséricorde plutôt que de mansuétude, ils seront à découvrir par les lecteurs - mais...il y aura quand même celui de parler. Ainsi la petite pourra t-elle un peu défendre sa cause, pensera t-on -.



La petiote sera rebaptistée Coassine par les grenouilles. Quel était son vrai nom n'aura pas d'importance.



C'est un merveilleux conte d'amour et on ne verra pas forcément cette fin heureuse arriver sous cet angle.

Selon Muriel Bloch, l'amour triomphe de tout et nous fera prendre des décisions impossibles mais vraies, par amour

On aime.

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365 contes des pourquoi et des comment

2 ème livre que je lis de cette autrice.

Tellement de livres de contes ont des titres similaires et servent de fourre-tout sans intérêt, combien de livres de contes se targuent d'être des contes du monde et restent focalisés sur 4 ou 5 pays.

Les contes sont dans l'ensemble superbes, avec des contenus et des morales très variées. Les illustrations sont rares mais très agréables. On voyage à travers tous les continents.
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Fillettes et gros alligator

Encore un très beau conte qui lui se passe en Louisiane



Sur la désobéissance de la fillette, la ruse de l Alligator & le courage du père



Un conte randonnée que les enfants apprécient & nous aussi



Belles illustrations qui font juste un peu peur



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L'ogre Babborco

Comme toujours les enfants aiment avoir peur & cet ogre laisse assez de suspens en montant progressivement vers sa **proie** le petit garçon qui a désobéi à sa maman



En plus du **caca** Tout est pour faire un très bon album qui finit très bien







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Le Loup et la mésange

Un grand classique qui plait toujours aux enfants ( petits & grands)



Les illustrations de Martine Bourre sont magnifiques...............................................................................................................................................................................
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Le poil de la moustache du tigre

Ce matin, à l'invitation d'une institutrice qui est par ailleurs une amie, Sandrine, je suis allé à la rencontre des élèves de sa classe, d'un cours élémentaire en école primaire, pour leur raconter une histoire inspirée d'un conte coréen, le poil de la moustache du tigre.

- Haha, mais aujourd'hui c'est mercredi, il n'y a pas d'école !

- Oh mais dites donc, ça commence bien ! Mais oui, c'est mercredi, ça prouve bien qu'ils étaient drôlement motivés ces enfants, pour venir écouter cette histoire ! D'ailleurs, vous qui faites les malins, auriez-vous été capables d'aller le chercher, le poil de la moustache du tigre ?

Les élèves se sont assis en cercle autour de moi, pas trop près parce que j'avais besoin d'espace pour leur mimer l'histoire. Vous savez, un tigre, cela prend beaucoup de place. En plus, s'il faut lui arracher un poil de sa moustache, pensez donc... Mais, chut... ! J'en dis déjà trop...

Je suis donc resté debout et j'ai alors invité à entrer dans le cercle cette jeune femme nommée Yun Ok. J'ai fait un grand geste comme pour la faire venir, comme si elle existait, était là parmi eux, parmi nous dans la classe, comme si elle se frayait un chemin entre les tables et les chaises, les enfants se sont retournés et alors ils sont entrés dans l'histoire avec des yeux ébahis...

Nous sommes dans la Corée ancienne, très ancienne, Yun Ok voit revenir son mari après trois années de guerre. Physiquement il n'est pas blessé, mais ses blessures sont ailleurs, la guerre lui a laissé de graves séquelles psychologiques comme à tous ceux qui reviennent des guerres. Il est devenu triste, ne parle plus à personne. Ne parle plus à sa femme Yun Ok. Il est éteint. Afin de retrouver son amour, la jeune femme décide de consulter un vieil herboriste qu'elle connaît dans l'espoir que celui-ci lui confectionnera une potion magique adéquate.

Mais la solution que celui-ci lui propose est une épreuve très difficile, presque impossible, celle d'aller chercher là-bas loin dans la montagne le poil de la moustache d'un tigre...

J'ai senti alors les enfants suspendus à mes mots, à mes gestes, on aurait entendu une mouche voler dans la classe.

Un seul poil suffira, dit l'herboriste d'une voix sereine et confiante. Tout de même, vous en avez de bonne, même si ce n'est qu'un seul poil, il faut aller le chercher celui-là, répondit la femme. Mais déjà, elle quittait la boutique de l'herboriste, souriante, déterminée...

Je fis un silence au milieu de l'assistance pour voir si je n'avais perdu personne en chemin. Sandrine me fit un clin d'oeil complice et rassurant, m'encourageant à continuer...

- Alors, alors, cria un des enfants impatient, - c'était le petit Paul avec un caméléon sur l'épaule, elle l'a récupéré son poil de tigre ?!

Les enfants se mirent à rire. La petite Gaëlle, qui venait de dessiner un joli tigre sur son cahier, avait des yeux émerveillés et ne cessait de dire : « je suis sûr que cette histoire va bien finir. » Ses deux voisines qui l'entouraient, Onee et Nicola, n'arrêtaient pas de la bousculer de leurs épaules taquines, pendant que la petite Doriane, derrière elles, gloussait en mangeant du chocolat. La petite Chrystèle griffonnait plein de notes sur un petit cahier à spirales, tandis que la petite Francine se leva et dit à ses camarades en pointant un doigt vers le ciel ou tout simplement le plafond de la classe : « ce n'est pas qu'une simple histoire de tigre et de poil de moustache, je vous le dis, moi... ».

Le petit Jean-Michel demanda alors : « Monsieur, monsieur, pourquoi il est triste le soldat ? Il n'est pourtant pas blessé et il retrouve même sa femme. »

- C'est parce qu'il a vu des trucs terribles ! lui répondit le petit Paul.

- Il a peut-être tué d'autres soldats, suggéra le petit Patrick.

- Moi je sais M'sieur, moi je sais pourquoi, s'écria la petite Doriane levant la main, les joues encore couvertes de chocolat.

Sandrine, l'institutrice dut intervenir pour calmer gentiment l'auditoire...

Plus tard, lorsque je finis de raconter l'histoire... Ah oui, je vous vois venir, vous auriez voulu connaître la fin de l'histoire, mais non, je ne vous la dévoilerai pas ici... Pas encore...

Plus tard donc, lorsque je finis de raconter l'histoire, je sortis du cercle à pas de velours, à pas de tigre, avec un geste de la main et du poignet très lent le long du visage pour imiter les poils de la moustache du tigre... Et Sandrine vint reprendre sa place dans le cercle pour recueillir la parole des élèves, leurs visages, leurs yeux, leurs échos, leurs émotions. Il n'y avait plus un murmure, plus de rires, plus de mouvements, rien que le silence, un silence qui ressemblait cependant à une écoute qui continuait, à un point de suspension, quelque chose qui attendait d'autres mots, d'autres mots que le conte désormais, le conte qui ne pouvait plus rien puisqu'il avait tout dit déjà, il fallait le prolonger avec d'autres mots, les mots des enfants, les mots qu'ils poseraient à leur tour sur cette histoire... La représentation qu'ils se font de l'amour, du désir, de la séparation, avec ceux qu'ils vivent peut-être autour d'eux dans leurs familles... La représentation qu'ils se font peut-être d'une guerre actuelle, lointaine qu'ils entendent dans les mots de leurs parents ou qu'ils voient à la télé...

Mais plus loin que le désir et l'amour, plus loin que la guerre et ses ravages, il y avait ici dans ce texte, il y a encore cette résilience qui demeure plus que jamais, qui traverse le conte, qui traverse nos âmes, qui fait tenir debout...

Le poil de la moustache du tigre est un recueil de contes écrit par Muriel Bloch, avec de touchantes et naïves illustrations d'Aurélia Grandin, recueil publié dans la collection Petits contes de sagessse chez Albin Michel Jeunesse.

Cette fable inspirée d'un conte traditionnel coréen illustre la très belle force mentale d'une femme amoureuse au secours de son mari qui a complètement perdu l'esprit à cause de la guerre.

Tout est dit ici, tout ici est universel et peut être compris par des enfants. Il faut leur en parler, leur parler de cela, à ce titre les contes sont de magnifiques passerelles pour prendre la main...

Deux autres contes tout aussi merveilleux suivent dans ce recueil au titre éponyme.

Le deuxième conte, - La moustache impériale, - tiens ! encore une histoire de moustache, est empli de malice et le troisième, - Quand, qui, quoi, parle du sens de la vie avec toujours beaucoup de sagesse.

Mais ce sera l'occasion pour moi de revenir dans la classe de Sandrine...

Vous l'aurez sans doute compris par mon propos, ce livre qui est paru dans une collection jeunesse, a une portée universelle.

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Ail ou oignon ?

Cette complicité joyeuse donne tout son sel à cette histoire populaire où sont associés les contraires, entre peuple et grands de ce monde, petites gens porteurs de rêve, de saveurs et royauté pourvoyeuse selon son bon vouloir. Au bout du conte, reste une petite musique douce-amère sur le sort inégal de Tsibele et Schmendrik
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Les trois chatons

Encore un nouvel album sur des chatons:

un noir, un blanc, un gris.

La maman fatiguée s'est endormie... les trois chatons s'ennuient...

Ils jouent, se recouvrent tantôt de farine, tantôt de suie...

un livre enjoué, rythmé,

rempli de gaieté.



La maman s'est réveillée,

elle les a léché,

tout le monde se rendort gentiment

tout en ronronnant doucement...



Challenge défi lecteur

Challenge album jeunesse
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Les trois chatons

Un petit conte russe qui évoque à demi-mots la petite farce et en même temps, pour un petit lecteur, une petite frousse.



Oui, cela fera penser aux tout-petits qui auront besoin parfois d'être rassuré : seront-ils toujours aimé quoi qu'il arrive ? Et si je me perds me trouveras-tu ? Même si je tombe dans la boue, sauras-tu que c'est moi?



C'est l'histoire de trois petits chatons espiègles qui auront envie de s'amuser pendant que leur maman est fatiguée.

Un noir, un blanc, un gris.

Tour à tour, il se couvriront de boue, de suie et de farine mais la maman trop fatiguée ne les reconnaitra pas à chaque fois.





C'est une histoire randonnée amusante et tendre qui touchera par son rythme mais aussi par le sujet mignon des chatons.



D'ailleurs, comment peuvent-ils être aussi semblables et si différents ?

C'est ainsi pour les portées de chatons, demandez aux plus grands.

Le monde animal est un joli mystère dont les rapports mamans et petits seront bien différents des hommes, il y aura bien des façons de se reconnaitre.



Mais ceci est une autre histoire.

Non, jeunes fous, petits galopins, vos mamans vous reconnaitrons même avec un loup.
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Les trois chatons

Les trois chatons, Muriel Bloch, Clémence Monnet, Didier Jeunesse, à petits petons, 2021, 12€90

Maman chat a bien de la chance. Elle a trois petits chatons chéris. Un noir, un blanc, un gris. Ils sont pleins de vie et ils aiment le charivari !

Aussi maman chat est elle très fatiguée, on ne saurait le lui reprocher.

Alors qu’elle s’endort sur le canapé, les petiots ne sont pas inquiets, ils ont un monde à explorer.
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La petite renarde

Nous accrocherons rapidement à cette légende fantastique transmise par Muriel Bloch du patrimoine indien Cree. Et la situation critique de la petite fille en première de couverture y sera pour quelque chose sans doute.



Notre première héroïne est souffrante et les hommes de sa tribu indienne peineront à savoir ce qui l'affecte. Origine naturelle ou surnaturelle, avec le monde des légendes et des esprits, qui peut savoir?



C'est le sorcier du village qui détiendra l'explication ( mystique, forcément) et sa solution.

Nous trouverons sensible et fascinant, indubitablement, cet étrange lien qui maintiendra étrangement en vie cette petite indienne et une renarde prise dans la neige.

Le conte de Muriel Bloch mettra en scène une étrange empathie avec la nature et il semblerait qu'ici Mère Nature est liée deux êtres, l'un humain, l'autre animal.

Les hommes de la tribu indienne y croiront dur comme fer et chercheront dans le paysage recouvert de blanc et tout froid la créature à bout de force.



Le graphisme et les couleurs de l'illustratrice Izou égailleront pourtant le drame, ne mettant en avant que le Merveilleux et ses mystères magiques, ainsi que notre attachement au monde animal.

De la tendresse dans la détresse.



Cette aventure de la taille d'une anecdote sera forte d'émotion surtout, il était une fois un jour, un chef indien qui faillit perdre sa fille.

La renarde aura finalement eu de la chance que son destin soit lié à celui des hommes pour cet hiver.

La nature fait aussi bien les choses, n'est ce pas?

Une belle histoire.
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Le petit chameau blanc

Un courte histoire sur la force du lien qui unit une mère et son fils. Le petit chamelon ne supporte pas d'être séparée de sa mère et ferra tout pour la retrouver. Sans dévoiler la fin de l'histoire, je peux vous dire que ce conte est fondamentalement triste et que même si une lueur d'espoir est proposée, vous risquez de verser une petite larme. De façon générale je n'ai pas été transcendée ni par le style, ni par l'histoire même si le récit a un petit côté attendrissant.

A lire avec l'enfant dès 6-7 ans selon l'éditeur.
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Babel Africa

Elle poétise les textes par son travail très coloré et réussit à faire vivre ces Afriques hors du temps où se débattent comme ils peuvent les personnages pour le plaisir et l’édification des lecteurs.
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