Citations de Nadège Roy (20)
Chaque fois que je lui cède, j’étale sous ses yeux doux et inquisiteurs mes plus grandes failles. Je me mets à nu et j’oublie comment me protéger. Comment tenir debout sans aide.
Ses plus grandes effusions d’amour se faisaient toujours dans des endroits publics. Comment ai-je pu ne pas le voir ? Je me suis bercée d’illusions et d’espoirs alors que j’ai quitté un enfer pour un autre.
Moi je crois qu’être une étoile, c’est pas fait pour toi…
Elles sont admirées… mais personne ne peut jamais les approcher. Elles brillent, mais elles ne voient jamais le jour. Et elles ne sont entourées que de ténèbres. Chaque soir, elles doivent se retrouver au même endroit. Crois-tu vraiment que c’est à ça que ressemble la liberté, celle dont tu rêves?
J’ai compris que je l’aimais quand je me suis imaginé taire ses pleurs par un baiser, absorber sa douleur avec mes lèvres et remplacer sa solitude avec mes bras et mes mots.
Je me suis fait avoir… Comme une grenouille que l’on fout dans l’eau tiède et qu’on met tranquillement à bouillir pour ne pas qu’elle réalise la fragilité du fil ténu sur lequel tient son existence insignifiante. Puis ça se met à mitonner, et il est trop tard. C’en est fini. Les regrets n’ont plus leur place à cet instant, et pourtant, il n’y a que ça qui abreuve ma conscience.
Après des années, vous souvenir de celui que vous avez été avant est pratiquement impossible. Parce que cette saleté vous a eu. Elle a fini par souiller votre âme. Par teinter vos poings. Par emplir votre tête de parasites. Que vous ayez été pourri jusqu’à la moelle depuis votre naissance ou que vous ayez seulement dévoyé l’espace d’un instant, ici, ça ne compte plus.
Quand elle y entre, son parfum de vanille et d’agrumes empli à nouveau l’espace que nous occupons. Un cupcake! Cette fille se prend pour un putain de cupcake! Alors que Ray lui fait son sourire le plus sympathique, je fais tout pour ne pas avoir à poser les yeux sur elle. Quel connard! Quand je pense que cet homme est en quelque sorte mon mentor…. Je me sens trahi.
Mais ce mec va me faire mal, sans le vouloir probablement, mais il le fera, je le sais déjà. Je le sens. Je devrais suivre mon plan initial, mais comme un insecte attiré par la source de lumière où il se brûlera, je me laisse m’amadouer par cet homme qui scellera mon sort. Je ne sais pas comment ça se produira, mais mon intuition qui ne me ment jamais me sonne l’alerte.
Et puis ,tu auras besoin de moi …. Et un jour ,quand ma propre vie s’effondrera, ce sera à ton tour d’être là pour moi .
Yasmine, si tu ne l’as pas encore remarqué, t’es en danger! À l’heure actuelle, je suis la seule personne qui puisse réellement t’aider.
Elle a diffusé en moi le parfum de ce que je n’avais jamais connu. Le réconfort, la tendresse, le soutien, la protection… J’ai ressenti tout au long de la journée qui vient de s’écouler cette envie de me rapprocher à nouveau pour vérifier si j’avais imaginé tout ça. Une envie que je n’aime pas éprouver. Et si je ne parvenais à trouver le calme que dans ses bras, dorénavant ? Et si sa présence me devenait indispensable, même vitale, et qu’elle m’était ensuite arrachée pour une raison quelconque ? Je ne veux pas m’attacher.
Ces sentiments qui veulent naître n’ont pas le droit d’exister, j’en suis bien consciente. Max n’est peut-être pas le salaud que j’avais façonné, mais il demeure un tueur et le membre d’un cartel. Je devrais le détester lui aussi pour ce qu’il a fait. Je le devrais tellement fort…
Ce fils de pute me dopait pour passer sa dope, justement. Quelle ironie ! Les souvenirs remontent. Ses doigts se faufilant entre mes cuisses alors que j’étais complètement dans les vapes. Tout me revient et pourtant, aucune réminiscence n’est nette. La nausée me gagne juste à y penser. Je me sens trompée, utilisée, souillée… tellement naïve.
La majorité du temps, après de longues réflexions, j’arrive à assimiler l’étendue de la laideur des mensonges dans lesquels je baignais. En réalité, je crois que Max ne fait que confirmer ce que je refusais d’admettre, mais qui résonnait continuellement dans ma conscience comme une possibilité aussi cruelle qu’impossible.
On pense que la mort est douloureuse. Je crois qu’elle ne l’est pas autant que les remords. Que l’amertume qui nous cisaille la poitrine à coups de « j’aurais dû ». Et, merde, des « j’aurais dû », j’en ai des tonnes. Ils m’asphyxient.
Parce que la vie est cruelle. Souvent injuste. Tordue aussi. Parce qu’elle vous arrache tout avec une violence inouïe. Je croyais la mienne belle. Instable, mais belle tout de même.
On m’a toujours dit qu’il ne fallait jamais s’approcher d’une personne en train de se noyer, au risque de se faire entraîner tout au fond avec elle. Ici, en ces lieux sombres et dépossédés, la noyade est inévitable. Même quand on essaie de se tenir loin. C’est peut-être même pire dans ces cas-là.
Elle est là, partout en ces murs, l’ignominie humaine dans toute sa splendeur. Sans filtre. Dans la démesure la plus totale. Les gens ici n’ont plus rien à perdre.
J’ai encore plus peur. On dit que la peur n’est pas rationnelle, qu’elle s’installe au plus profond de notre conscience et qu’elle se fraye un chemin en pourrissant tout sur son passage.
Il m’avait déjà dit que peu importe ce qui arriverait, je devrais toujours m’assurer d’être heureuse, que c’était tout ce qu’il souhaitait. Mais la dernière année m’a tellement détruite. Trouver le bonheur dans tout ce chaos, c’est un peu plus ardu que je le pensais. Je me suis perdue en même temps que je l’ai perdu, lui.