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Citations de Nadeije Laneyrie-Dagen (102)


Décidément, qui étaient ces gens-là qui prétendaient régner, qui lançaient des soldats à travers l’Europe, tuaient des paysans, brûlaient des villes pour des intérêts prétendument supérieurs, et qui ne savaient pas gouverner leurs passions ?
(page 412)
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Il (Amerigo) ne reconnut pas le fléau qui allait le tuer. Il ne sut pas non plus qu’un auteur, vingt ans après sa mort, imaginerait d’appeler la maladie syphilis, d’après le nom d’un berger qui, dans des temps anciens, avait bravé les dieux et subi leur colère.
(page 389)
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Sur la façade de l’église paroissiale, un relief montre un docteur juif examinant une truie. En fait, il regarde son cul… Des enfants à face de pourceau, l’un avec sur la tête le bonnet pointu que les juifs doivent porter en Allemagne, boivent le lait aux mamelles de l’animal. En lettres ornées à la dorure bien entretenue, l’inscription Rabini court au-dessus de la pierre. C’est Luther, il y a longtemps, qui a fait remarquer à Joachim et Ursula la sculpture : il la trouvait à sa place à l’entrée de la maison de Dieu et elle le faisait rire.
(page 383)
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Avec l’impertinence qui lui est propre, Wilhelm a ri parce qu’une vérole qui frappe les soldats et les marins est appelée en Italie « gale française », et en Allemagne « le mal italien », Kossa a demandé ce qu’avait de particulier cette vérole, et l’autre lui a répondu qu’elle fait comme une lèpre sur la peau, qu’elle attaque les organes et finit par trouer la bouche.
(page 374)
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Lisandra réalisa ce à quoi elle n’avait jamais pensé. Séville était sur la mer Océane et non un port de la Méditerranée. Ça ne changeait rien à la distance et cependant elle se sentit d’un coup plus loin de l’Italie. Songeuse, elle n’écouta pas le capitaine raconter l’histoire d’un héros qui, pour faire se mêler les deux mers, aurait écarté l’Afrique et l’Europe comme s’il avait tenu des colonnes séparées.
(page 340)
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Dans sa tête, Juan imagina un défilé de bateaux amenant des Noirs vers cette terre que Colón avait décrite comme un éden et qui serait désormais un cimetière. Il se fit la remarque que cette solution ne résoudrait rien. Quand les esclaves fatigueraient, vieilliraient, mourraient finalement, il faudrait les remplacer. D’autres bateaux viendraient alors avec d’autres esclaves. Ça ferait la fortune des armateurs et des commerçants… À moins qu’on ne capture des femmes et qu’on les emmène de force aussi ? Le projet de ce transfert était une chose indiciblement mauvaise.
(pages 333-334)
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Sur la terre elle-même, des lettres indiquaient AMERICA. Puisque l’Europe, l’Afrique et l’Asie portaient des noms féminins, les auteurs des livres avaient décidé d’appeler le monde neuf d’après Albericus, mais en féminisant son prénom ; ce qui aurait dû donner Alberica. America devait venir de la langue italienne, puisque Albericus, semblait-il, était né dans ce pays.
(page 278)
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« Les îles, je les ai dessinées au temps où j’ai peint la vignette. En 1500, c’était la meilleure représentation qu’on pouvait en avoir. Je ne suis pas certain qu’on ferait mieux aujourd’hui. Celle qui a la forme d’un croissant de lune, Colón la nommait juana mais les natifs l’appellent Cubanacan. J’ai raccourci et choisi de la nommer Cuba. »
(page 234)
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Depuis que douze ans plus tôt à Tordesillas près de Valladolid, la Castille et le Portugal s’étaient partagé l’Océan, marquer ce qui appartenait aux deux royaumes était devenu un enjeu politique. Le traité garantissait à la Castille les terres situées à l’ouest d’une ligne arbitraire et donc la possession des îles que Colón avait découvertes. À l’époque, cela avait été célébré comme un triomphe : la reine de Castille Isabel devenait la maîtresse des terres nouvelles et le Portugal ne conservait que des immensités stériles d’eau salée. À présent, on était moins certain que le traité ait été favorable, car il était apparu que des pays, vers le sud, se trouvaient à l’est de la ligne.
(page 231)
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« Je ferai une carte, votre nom y sera et vous-même signerez le récit que j’aurai fait. Nous commencerons à écrire sur ce bateau et je finirai en Espagne. Vous représentez-vous ce que penseront les rois ? Colón leur parle d’îles, d’assez petites terres entre lesquelles, peut-être, un bateau peut passer pour rejoindre, ou pas, l’Asie. Vous, vous leur ferez voir des terres plus immenses que leurs propres royaumes et qu’ils conquerront sans qu’il y ait combat, puisque leurs habitants ne connaissent pas le fer et encore moins la poudre. »
(pages 185-186)
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Ces histoires de sorcières… Il en avait entendu tant et tant. Si un malheur survenait, il fallait trouver un coupable. Alors, c’était l’hérétique ou celui ou celle qui avait conclu un accord avec le Mal. En Espagne ou en terre d’Empire, c’était la même chose, indéfiniment : de pauvres hères souffraient ou mouraient parce que ceux qui se disaient bons chrétiens les désignaient comme leurs ennemis.
(pages 110-111)
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Margarethe Luder les précéda dans l’escalier. La mère de Martin était une petite femme maigre. Si elle avait obéi à Hans et avait sans doute préparé elle-même la chambre pour son fils et le docteur qu’il amenait, elle n’avait fait aucun effort pour se vêtir en leur honneur. Ses cheveux étaient ramassés sous un fichu qui tombait bas sur son front et le tissu de sa robe était lustré et raccommodé.
(page 104)
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Comment cet homme peut-il faire ce métier ? Il sera damné, pensa Guido. Il se souvint que c’est parce qu’on finissait par haïr les bourreaux que ceux-ci, comme c’était le cas à présent, opéraient masqués.
(page 74)
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À côté de Guido, une femme presque jeune, moins de trente ans sans doute, portait une robe écarlate. Quand elle se penchait pour regarder la place, l’étoffe de son vêtement chantait et révélait ses seins. Il y a quelques semaines, jamais elle n’aurait osé se laisser voir ainsi, pensa Guido. Quand la main de la dame frôla la sienne sur le rebord du balcon, le garçon ressentit dans le bas de son ventre une palpitation qui le gêna et le charma en même temps.
(page 65)
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Elle découvrait tous les gestes qu’une vraie mère apprenait au fil des premiers mois avec l’assistance d’autres femmes. Elle les saurait très vite et elle les accomplirait bien. Elle s’en faisait le serment : elle seule, désormais, s’occuperait de la petite, l’enfant n’avait que trop vu, sans doute, d’inconnues indifférentes pour qu’elle la laisse à d’autres.
(page 43)
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À voix basse, profitant de ce que le père s’était écarté, elle ajouta qu’elle avait dissimulé dans les doublures un minuscule objet : un triangle en cuivre doré, la moitié d’un sceau de Salomon, la figure en étoile qui formait le symbole des juifs. À l’inverse du père, qui disait d’oublier, elle leur recommanda :
« Ne montrez pas ces triangles. Mais si on les trouve sur vous, ils ne signifient rien. Pour vous, ils vous rappelleront qu’une part de votre vie vous avez été juifs. Quoi qu’en dise votre père, vous ne devez pas l’oublier. Et quand vous regarderez votre morceau de sceau, vous penserez à votre frère, qui possède l’autre moitié. »
(page 25)
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Savonarole et ses acolytes ne méritent plus d’être moines. Ils sont retraits du sein de l’Église. Les insignes qu’ils ont reçus lors de leur prise d’habit, il faut qu’on les leur ôte, un à un, dans l’ordre inverse où ils s’en sont vêtus. Peut-être a-t-on fait les choses de façon un peu expéditive, quand même… Pour le sang, c’est qu’on doit racler leurs doigts, parce qu’ils ont béni avec, et mal béni….
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Si l'Italien ne se trompait pas, si le Soleil déterminait la vie et que le corps humain était fait avec des matériaux de la terre, alors Sofia avait encore raison : l'idée d'un Dieu n'était pas indispensable. Cette idée foudroya Joachim : ce Dieu pour lequel on se battait et on se détestait, chrétiens contre juifs, gens de l'islam contre les autres, catholiques de Rome contre réformateurs allemands...il n'existait peut-être pas ? Tout ce temps perdu, ce sang versé, pour rien ?
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Comprenez-moi. Je ne sais pas si Luther a raison ou tort dans tout ce qu'il soutient. Mais il y a, pour changer les choses, d'autres moyens que de hurler. [...] Quand nous nous sommes connus, je ne jurais que par un de mes aînés : Mikolaj Kopernik - il signait Copernicus quand il écrivait en latin. Il résidait très loin au nord de la Pologne et il était illustre dans tout le pays. Je crois qu'il vit encore. Sans rien faire imprimer mais en se contentant de lettres, il soutenait que la terre n'est pas au centre du monde comme le dit Ptolémée et comme l'Eglise l'affirme.
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Bartolomé avait été ordonné à La Espanola. Cela faisait de lui, dit-il avec fierté, me premier serviteur de Dieu consacré sur les nouvelles terres. Il voulait sauver les Indiens et enseignait aux soldats de se montrer doux avec eux. Il échouait souvent.
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