Citations de Nathalie Stragier (107)
Puisque ce phénomène était désormais solidement installé dans sa vie...
elle ferait de sa faiblesse une force.
- Il paraît qu'autrefois, s'amuse Kitty, personne ne se baignait dans la Seine.
- Où as-tu entendu une ânerie pareille ? interroge Simone.
- Je t'assure. Le fleuve était trop pollué, à l'époque.
- Tu crois ? doute Simone, pas certaine de devoir croire une allégation pareille.
- Oui, enfin il me semble, répond Kitty qui n'a plus trop l'air sûre de son fait. Mais de toute façon les gens s'en fichaient parce qu'ils ne savaient pas nager.
- Mais si, affirme Simone en haussant les épaules. Les gens du passé étaient capables de faire la brasse, j'en suis certaine. Peut-être même le crawl. Par contre, ils se baignaient tout habillés.
Elles pouffent de rire.
- Quelle drôle d'idée !
A mon époque, dis-je d'une voix calme, les hommes traitent souvent les femmes comme si elles valaient moins qu'eux. Mais je connais un peu l'époque moderne, désormais. J'ai ainsi pu constater que vous avez parfaitement effacé ce passé injuste. Vous avez pris le pourvoir, veillant à ne laisser aucune place au homme qui sont née ici malgré tout.. Vous ne les autorisez pas à partager votre vie, vous niez même leur existence.
Debout devant la cuisinière, il préparait des oeufs brouillés, avec du chorizo évidemment. Pendant longtemps, le régime carnivore de ma famille ne m'avait pas génée, mais depuis peu j'étais devenue végétarienne et cela me dérangeait de plus en plus, surtout à 7 heures du matin.
Deux filles de seize ans ont sauvé les hommes.
Je devrais être soulagée, heureuse, mais je ne peux pas me réjouir. Je pense à Tiago. Où est-il en ce moment? Dans le jardin en train de jouer, ou couché dans son lit, frappé par une forte fièvre? Est-ce que Pénélope et moi avons agi à temps? Ou fera - t-il partie des premières victimes que nous n'avons pas pu sauver?
J'entends un train qui passe. J'accélère le pas, je veux rentrer chez moi. Vite.
Même si Rémi avait quitté le collège depuis plusieurs années, il gardait le vague sentiment que monsieur Boussac pouvait lui donner des lignes à copier ou des heures de colle.
Il n'aurait pas pu l'expliquer mais parfois, il y avait de la colère en lui, et les gens la sentaient. Et comme cette colère était débordante, elle leur faisait peur.
Mille fois déjà, Esther s’était demandée ; où allait-on quand on fuguait ?
Est-ce que, si l'accident n'avait pas tout brisé, il aurait eu un petit frère ou une petite sœur? Est-ce qu'un ami, ça pouvait être aussi bien?
J'avais entendu dire que l'amour est un sentiment si puissant qu'il peut tout engendrer ou tout détruire. Je découvre que c'est vrai. Dans mon cas, c'est la deuxième option qui se réalise.
p.261
Depuis qu'elle devait affronter ses crises de transparences, elle vivait une existence qui n'avait plus grand-chose à voir avec celle des jeunes autres filles de son âge...
Alors soudain, pour la première fois, je me demande... La brutalité est- elle réellement une caractéristique naturelle chez les mâles ? Et si la violence n’étais pas causée par la testostérone, mais par autre chose ? Si l’agressivité ne venait pas du chromosome Y, mais d’ailleurs ? Cela irai à l’encontre de tout ce que l’on peut lire dans le « guide du comportement médiéval », mais j’ai de plus en plus de doutes sur la validité de cet ouvrage...
Moi je suis prisonnière, mais toi, tu dois t'en sortir.
Il y avait sur Terre des gens qui étaient vus, écoutés, pris en compte, et d'autres que personne ne remarquait et devenaient transparents.
C'est normal d'avoir peur de ce qu'on ne connaît pas.
En arrivant dans la cour, elle s'arrêta et contempla les autres élèves. Ils menaient leur vie sans savoir ce qui venait de se passer, sans imaginer un instant que ce jour était exceptionnel. Qu'elle était exceptionnelle. Elle était tout à la fois Harry Potter et Phantom Lady, Gygès et Frodon Sacquet, Siegfried et Hadès. elle avait un incroyable pouvoir, pour lequel des personnages de légendes avaient voulu se damner. elle était différente. Désormais, le monde s'offrait à elle...
Alors, Esther comprit. Elle ne disparaissait pas quand il faisait froid ou qu'une fenêtre laisser passer un courant d'air. Les frissons n'étaient qu'un symptôme, et non la cause du phénomène.
Puisque son projet de fugue n'était qu'un leurre, une sorte de béquille qui l'aidait à tenir, alors que lui restait-il pour avancer ?
Du coup, c’est évident pour moi. Je comprends définitivement que la violence n’a rien à voir avec le fait d’être une fille ou un garçon.