Nicolas Meylaender

Cette fois, Shi Xiu part pour une mission d'infiltration à bord d'un vaisseau de guerre britannique. Tout cela est bien mené, toujours aussi bien dessiné, et le scénariste évite la facilité qui aurait consisté à nous faire prendre les Anglais de la Navy pour des balourds qui n'y voient que du feu. Dans l'univers impitoyable de la piraterie, on entrevoit une faille d'humanité lorsque le jeune compagnon de Shi Xiu est obligé de tuer l'Anglais avec lequel il avait sympathisé pour accomplir sa mission.

Un seul album après celui-ci clôturera la série, c'est bien la preuve de ce que je craignais : une contraction de l'histoire qui va sans doute sacrifier pas mal d'intrigues, comme celle du capitaine concurrent qui avait facilité l'attentat contre Shi Xiu dans le tome 2 avant de lui sauver la vie in extremis pour se faire bien voir.

Hélas, la BD est victime du même syndrome que les séries télévisées : raccourcies ou rallongées, voire arrêtées brutalement selon le bon gré des éditeurs/producteurs, en fonction d'intérêts commerciaux, de succès ou d'insuccès, il est bien difficile dans ces conditions de conserver un esprit et une homogénéité dans une oeuvre d'art, dès lors que l'art laisse sa place à des considérations commerciales.

C'était un coup de gueule général bien sûr, pas un réquisitoire contre cette série, qui finalement tire quand même bien son épingle malgré les contraintes qu'elle s'est vu infliger, grâce à un sujet original, un scénario solide et un dessinateur virtuose.

J'essaierai de me procurer le tome 4 à l'occasion.

Tombé sur cette BD un peu par hasard (d'autant que les deux tomes suivants étaient là aussi), je m'y suis plongé avec délices. Du dépaysement avec cette histoire de pirates chinois, de l'aventure, des combats (dont le rendu est remarquable, faut-il signaler), des dessins somptueux et une narration fluide, on n'en demande pas plus, finalement !

J'avais lu un article un jour sur cette célèbre "piratesse" chinoise, j'ai été plus que satisfait de rencontrer cette vision d'artiste.

Alors, j'étais très intriguée par cette bande dessinée au pitch prometteur : je suis toujours intéressée par les histoires de pirates et encore plus si ces dernières mettent en scène des femmes ! Donc j'ai bien aimé le personnage de Shi Xui qui est la seule parmi toutes ces prostituées à garder la tête froide face aux pirates ! Le personnage est gracieux et féminin et particulièrement bien dessiné. Cependant, j'avoue que quelques points m'ont surpris : déjà l'aptitude au combat de Shi (bon ok l'eunuque l'explique à la fin du tome mais de là à tenir tête à des pirates rompus aux combats ?) et également son érudition : je ne pensais pas qu'une prostituée serait aussi cultivée ! Mis à part cela son arrivée sur le navire pirate et sa prise de commandement sont rondement menées et relativement bien expliquées même si je me demande dans quelle mesure c'est fidèle à la réalité historique





Ce que j'aime : les couleurs et les dessins foisonnant de détails. Le personnage de Shi Xui





Ce que j'aime moins : ne pas savoir dans quelle mesure c'est fidèle à l'histoire





En bref : Un premier tome aux couleurs chatoyantes qui campe une héroïne forte et donne envie de lire la suite de son évolution





Ma note





7/10
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J’ai donc lu le premier tome de Shi Xiu, reine des pirates. C’est une bande-dessinée pour adulte (plus de 16 ans) publiée aux éditions Fei. J’ai beaucoup apprécié cette lecture !



Résumé : Canton, 1801. Assoiffés de batailles et de femmes, le capitaine Zheng Yi et sa gigantesque flotte de pirates débarquent… Au détour d’un bordel, ces hommes sans pitié enlèvent Shi Xiu, une prostituée envoûtante sur le point de se marier. Ambitieuse, stratège et particulièrement douée au combat, sera-t-elle prête à tout pour échapper à l’emprise du capitaine ?



J’ai déjà lu une BD sur les pirates. Rappelez-vous : Barracuda. Les dessins sont assez semblables je trouve. Dans le sens où cela ressemble à une aquarelle. Les planches sont pareils à des tableaux de peinture. Un vrai régal pour les yeux.



Par contre, l’histoire est fortement différente de Barracuda. Le personnage principal de cette BD est Shi Xiu, une femme ! Et oui, le personnage principal d’une histoire de pirate est une fan et il semblerait, comme le dit le titre, qu’elle soit la reine de ces mêmes pirates. C’est quelque-chose de très inhabituel dans l’univers de la piraterie. En effet, les femmes sont très souvent maltraitées et reléguées au second plan. Alors, une femme forte, belle et qui en plus est la reine des pirates, c’est vraiment nouveau et plutôt agréable. Bien que, ce ne soit pas sans me rappeler, Boa Hancock de One Piece.



Une première entrée en matière excellente qui laisse présager une suite époustouflante. Cette série de BD comporte 4 tomes.
Lien : https://leshistoiresdameliae..

Le traitement des couleurs (noir - rouge - sépia) souligne l'insoutenable réalité du massacre japonais en 1937.

Où je n'ai pu m'empêcher de faire l'écho avec un film récemment revu "Valse avec Bachir" ...

Les horreurs humaines, éternels recommencements ?

La relation de la vie de Charlemagne est une suite d'intrigues, de complots et de guerres. Chronologique et embrouillée. C'est vrai que les patronymes des protagonistes n'aide pas pour s'y retrouver. Quelques passages qu'on sent obligés pour les mots associés au règne de Charlemagne : école, Roland, missi dominici. Pas de synthèse, ni de bilan de son règne, ni de mise en perspective, ce qui est dommage pour un ouvrage qui se veut pédagogique. Le dessin est médiocre. Seul le dossier à la fin de l'album sauve un peu l'ensemble.

C'est étonnant que Le Monde se soit associé à ce projet dont le coût est exorbitant (près de 600 euros pour la collection complète).

Le premier volume de la collection « Histoire de la France en bande dessinée » revient sur la construction de l’empire carolingien. Avec son imaginaire puissant et malléable, la période médiévale se prête bien au récit graphique.
Lien : https://www.lemonde.fr/cultu..

"C'est de la folie de vouloir punir son voisin en mettant le feu chez lui lorsqu'on habite juste à côté".



Cette citation de Publilius Syrus s'impose à la lecture de ce livre car encore une fois, le passé explique grandement le présent.



Si on veut comprendre le parti pris de cette BD, il faut rappeler quelques éléments parfois méconnus.

En décembre 1937, durant la guerre sino-japonaise, plusieurs divisions japonaises arrivent devant Nankin.



Hirohito qui jouera plus tard l'innocent fils du Ciel avec la complicité intéressée des Américains, charge alors son oncle, le prince Yasuhiko Asaka, de prendre la ville. Cette dernière résiste un peu trop à son goût et il va faire un exemple.



C'est un massacre.



C'est la guerre, me direz-vous, c'est triste mais c'est comme ça...



Vraiment ? Qu'est ce qui peut justifier que 6 semaines durant, sous les yeux des occidentaux impuissants (il y avait une zone internationale), 300 000 hommes, femmes, enfants, bébés, sont tués, violées, éventrés dans des conditions inimaginables ? Qu'est ce qui justifie des concours de décapitation qu'il faut prolonger pour désigner un vainqueur tant la concurrence est rude ?



Qu'est ce qui peut justifier aujourd'hui qu'on trouve encore autant de voix au Japon pour persister à nier ces crimes et les présenter comme un " incident" ?



Voilà ce que raconte le livre de Nicolas Meylaender et Zong Kai.



En nous faisant assister à l'enquête d'un avocat japonais qui soutient le combat que mènent aujourd'hui certains rescapés, il nous jette toute l'horreur de ces faits en pleine figure dans un tourbillon parfois insoutenable.



Le graphisme est minimal mais percutant, la mise en images est brute aussi bien dans ses découpages que dans sa sobriété : du rouge pour les scènes du massacre d'époque, du bleu pour les scènes actuelles.



C'est trop fort, trop dérangeant ? Peut-être.

Ca manque de nuances ? Certainement, mais découvrir qu'un Nazi (John Rabe), a sauvé des milliers de civils en les mettant hors de portée de ses alliés, en zone de sécurité, introduit quand même un enthousiasmant paradoxe.



Pour ma part, dans ces moments là, je me souviens de ma visite enfant, au village d'Oradour Sur Glane. A l'entrée, on y lit sur un petit panneau : " Souviens toi ".



Si la dureté de ce livre m'empêche de le conseiller sans réserve, sa parution me semble pourtant indispensable. Il ne s'agit pas de refaire l'histoire, de trier les bons et les méchants. Juste de rappeler que l'Homme est capable de tout.



Cela jete aussi un éclairage sur les tensions qui demeurent encore vives aujourd'hui en Asie et sur les dangers que l'Histoire ensevelie pourrait réserver à cette partie du monde.

Nous avions laissé Shi Xiu en mauvaise posture mais nous sommes vite rassurés attendu que nous la retrouvons, âgée de 70 ans et face au Dr Barton ( rencontré dans le tome précédent). Rapidement, le flashback nous présente la suite de l'histoire... J'ai beaucoup aimé ce tome même si j'ai trouvé que Zheng Yi perdait un peu trop vite la tête (ok on le sentait venir avec sa crise de jalousie du tome précédent mais là le coup du couteau m'a laissée perplexe). J'ai particulièrement aimé les planches de la tempête et la manière dont les jonques sont plongées dans la tourmente... La mort de Zheng était inévitable et j'ai apprécié la façon dont Shi Xiu s'est une fois de plus ménager une place de choix. Son union avec Baozai m'a un peu surprise (vu qu'il est sensé être son fils adoptif) mais c'est logique. En revanche, j'aurais aimé avoir plus d'informations sur la fin de vie de Shi Xiu et notamment les raisons pour lesquelles, elle s'est retrouvé à coopérer avec les anglais et les autorités...





Ce que j'aime : la scène du naufrage, l'union avec Baozai





Ce que j'aime moins : une fin prématuré pour la série





En bref : un bon tome qui nous présente une nouvelle étape dans la vie de Shi Xiu et qui aurait mérité une suite





Ma note





7,5/10
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Dans ce tome, les Anglais font (enfin) leur apparition ! L'Empereur mettant la pression sur le peuple pour capturer les pirates, ces derniers décident de changer de cible et de s'attaquer aux nouveaux venus. J'ai adoré le passage ou Shi Xiu s'infiltre à bord d'un navire sous le couvert d'une aura de "jeune femme en détresse" et la manière dont elle réussi à s'emparer des richesses européennes (avec l'aide de son fils adoptif Baozai). Le plan est habile et bien mené. On se rend compte une fois de plus que Zheng Yi est cantonné au rôle d'exécutant en dépit de son titre d'amiral. Malheureusement, la jalousie s'en mêle et on sent bien que le capitaine est jaloux de John Barton... Après une dispute, Shi Xiu décide de se rendre à terre... Malheureusement, elle ignore encore que la pression de l'empereur est telle que ses amis vont la trahir. Prise, elle est condamnée à mort mais son mari vient la sauver. Dans leur fuite, elle est blessée en tentant de sauver Zheng Yi





Ce que j'aime : tout le passage à bord du navire anglais, excellent !





Ce que j'aime moins : Zheng Yi qui est à la fois un pantin et à la fois instable, la fin qui nous laisse redouter le pire (même si on sait qu'il y a un tome 4)





En bref : Un tome très divertissant qui reprend une ruse classique et éculée de la piraterie mais efficace !





Mon avis





8/10
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Un second tome qui permet à Shi Xiu d'étendre son influence et de mettre la main sur l'ensemble de la piraterie asiatique... J'aime beaucoup la manière dont elle unifie les différents pirates (et les pavillons de différentes couleurs) sous la bannière de son époux (alors qu'on sait tous que c'est elle le véritable cerveau de l'entreprise). La stratégie de faire participer le peuple et d'utiliser des mendiants et les prostituées pour glaner des informations est bien trouvée même si on se dit que l'Empire rend tout de même bien les choses plus faciles en spoilant le peuple (mais bon le personnage est historique donc je ne m'aventurerai pas à remettre en question les affirmations du scénariste). Sur les dessins, les couleurs de l'Asie sont éclatantes et j'aime particulièrement les représentations des jonques. Les nouveaux personnages sont également bien décrits





Ce que j'aime : les nouveaux personnages (comme le jeune orphelin), la manière dont Shi Xiu unit les pirates





Ce que j'aime moins : je suis parfois perdue entre les différents capitaines pirates qui se ressemblent tous





En bref : Un excellent second tome qui pose les bases d'un code de la piraterie en Asie





Ma note





8/10
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J'ai découvert cette BD lors du salon du livre de Paris. A cette occasion, j'ai pu échanger avec le scénariste qui m'a donné envie de l'acheter. Les dessins sont magnifiques, adaptés au sujet, à savoir le massacre de Nankin par les Japonais. J'avais déjà lu un livre sur cette histoire, et j'avoue que j'ai (re)découvert des anecdotes que j'avais oublié.

C'est une excellente BD qui traite d'un sujet peu connu par les occidentaux et qui montre bien la mentalité japonaise avant et pendant la 2ème GM.

Je recommande donc la lecture de celle-ci à tous les passionnés de BD mais aussi d'histoire.

Historique sur le massacre de Nankin

Le récit linéaire digne des plus réussis feuilletons du genre allie romance, combats, stratégie et intrigues secondaires. De quoi divertir un lecteur qui se laissera porter par le dessin réaliste, souvent en gros plan sur les personnages, joliment mis en couleurs par Wu Qinq.


Lien : http://www.auracan.com/album..

Un album atypique qui vaut autant pour son traitement que pour l’histoire vraie et puissante qu’il relate.
Lien : http://www.bdencre.com/2012/..

Le dessinateur profite particulièrement bien du format à l’italienne pour des fresques saisissantes.
Lien : http://www.auracan.com/album..

Premier tome réussi! C'est le moins qu'on puisse dire, à peine fini, je voulais me lancer dans la lecture de la suite!

Les graphismes vous hypnotisent avec tous leurs détails soignés et leurs couleurs chatoyantes, de toute beauté!

Et comment ne pas être intrigué par ce personnage emblématique de la piraterie chinoise? Shi Xiu saura vous donner envie de la découvrir...

Très bonne découverte pour ma part! Merci Babelio et les éditions Fei!

Nankin, ancienne capitale de la Chine nationaliste.

Juin 1937, l’armée japonaise a envahit la partie orientale de la Chine. Ses visées expansionnistes s’affichent au grand jour. La Chine est exsangue, anéantie par la guerre civile qui oppose les communistes et les nationalistes (Kuomintang). Une trêve est décidée et ces deux mouvements s’unissent pour lutter contre l’envahisseur. Mais le Japon est déterminé et pense terminer ses opérations avec succès en quelques mois.

En décembre, le conflit semble déjà s’enliser, les japonais intensifient leurs actions. Après la chute de Shanghaï, Tchang Kaï-Chek pensant à raison que Nankin, siège du gouvernement nationaliste, serait la prochaine cible a abandonné la ville et invité les étrangers à la quitter. Les civils vont leur emboiter le pas et commencer à fuir. Les japonais prennent la ville le 13 décembre, après que les soldats chinois aient pratiqué une politique de terre brulée pour retarder l’arrivée de leurs adversaires. Livrée aux japonais, la population de Nankin va subir six semaines durant un massacre des plus horribles. Entre 40 000 et 300 000 victimes seront recensées selon des sources divergentes.

Nankin raconte l’histoire de Xia Shuquin, qui n’était alors qu’une gamine. C’est un avocat, Tan Zhen, chinois qui part à la recherche de témoignages qui retraceront le parcours de la fillette. Soixante quatorze ans plus tard, celle-ci s’est élevée contre une attitude fort critiquable : le révisionnisme. Avec des confrères japonais, Tan Zhen a passé neuf années à défendre l’honneur de Xia Shuquin. Cette bande dessinée chinoise permet la diffusion de ce travail judiciaire et des connaissances sur les massacres à Nankin au plus grand nombre.

Une œuvre mémorielle sur les exactions commises sous les dictatures du XX° siècle. Œuvre salutaire et indispensable !

Graphiquement dessinée en Noir et Sépia sur fond bleu pour les récits contemporains et sur fond rouge pour la période du massacre, cette bande dessinée, dans un format à l’italienne, illustre avec pudeur et sincérité cette période trouble de l’Histoire de l’Asie.
Lien : http://legenepietlargousier...

Ce tome remplit très agréablement le cahier des charges et introduit même un peu de nouveauté : la discorde naît au sein du couple dirigeant la flotte des pirates du fait de la propension de la belle à prendre des initiatives risquées et du trouble qu’elle provoque chez la gente masculine.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..

Dans la veine du premier tome. Les planches sont toujours aussi superbes !