AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Nicolas Santolaria (23)


Nicolas Santolaria
■ La masculinité devient plus sensible, plus fragile, loin de la caricature du cow-boy Marlboro.
Dans la pub ou la photographie, une redéfinition visuelle de la masculinité apparaît, moins viriliste et plus humaine.
- - - -
Il y a quelques mois, Gillette*, la marque de rasoirs qui vantait jadis « la perfection au masculin », sortait un film publicitaire dénonçant les ravages de la virilité toxique. Harcèlement scolaire, prédation sexuelle, passion ravageuse pour le barbecue : tout, chez l’homme, semblait transpirer d’une lourdeur carbonée pas vraiment en phase avec l’air du temps.
Surfant sur l’après #metoo, ce spot qui dénonçait les stéréotypes de manière un poil stéréotypée a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, certains hommes se sentant horriblement caricaturés.
Si cette campagne marketing a commis l’impair de se placer sur le terrain de la morale (c’est pas bien, ce que vous faites, les gars), elle a par ailleurs permis de souligner la nécessité criante de voir émerger, dans la pub et ailleurs, de nouvelles visions de l’homme, loin de cette caricature qu’a pu figurer en son temps le cow-boy Marlboro.
« Les nouvelles générations ne veulent plus se conformer à des stéréotypes de genre et valorisent d’autres représentations du masculin. Mais, même s’il y a un désir d’être soi, être soi n’est pas simple », explique la sociologue Christine Castelain Meunier. Une étude Ipsos pour Gillette publiée en juin confirme d’ailleurs ces attentes : en France, 74 % des hommes pensent que « un homme sensible est un homme moderne, sûr de lui, qui s’assume » et ils sont 84 % à vouloir « en finir avec les stéréotypes ». L’empathie (50 %), le fait d’exprimer ses émotions (49 %), le respect des autres (40 %) sont les trois composantes fondamentales de cette néosensibilité masculine.
(...)

• chronique dans 'Le Monde', 04/07/2019
>> https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/07/04/l-imperfection-au-masculin_5485216_4497916.html
* https://www.youtube.com/watch?v=QrqaKb6ADYA
Commenter  J’apprécie          150
L'arrivée du stagiaire est toujours un moment important. Cet agneau a pour particularité de prendre l'entreprise totalement au premier degré. Alors que vous n'adhérez plus du tout à cette comédie bon marché, lui empoigne les tâches les plus dégradantes avec un grand sourire.
A force d'efficacité, ce candide inépuisable va finir par dévoiler malgré lui au reste du monde le pot aux roses, à savoir le fait que vous ne glandez absolument rien le reste de l'année, passant l'essentiel de votre temps salarial à simuler des difficultés insurmontables.
Commenter  J’apprécie          60
L'heure du bilan à sonné: depuis que votre boss est sur Facebook, vous y êtes beaucoup moins et avez pris conscience que vos posts pouvaient être lourds de conséquences. En résumé, vous avez ouvert les yeux sur la nature réelle du réseau social. Alors merci qui? Merci patron!
Commenter  J’apprécie          50
Pour le reste of the world, le français est ce rustre énigmatique qui, on ne sait trop comment, arrive à faire voler des avions supersoniques, à produire des grands philosophes et des parfums raffinés, le tout dans un climat semi-insurrectionnel et sans absolument rien comprendre aux paroles des Rolling Stones. Bref, une véritable énigme anthropologique.
Commenter  J’apprécie          50
Pour qui trouve le temps d'interrompre un instant cette course folle, tel un rat qui arrêterait soudain de faire tourner sa roue, une évidence se fait jour : cette litanie des tâches ingrates est totalement absurde, comme est absurde l'incroyable dépense d'énergie que nécessite leur accomplissement. Oui, absurde, car un jour, un jour que l'on n'a pas choisi, on meurt. Et, au moment de trépasser, quand le film de sa vie repasse en accéléré - si tant est que cela se déroule de la sorte -, on risque de se revoir un peu trop souvent en train de poireauter à la caisse du Monoprix ou à quatre pattes sur la moquette, essayant de retrouver sans succès la petite sœur d'une chaussette orpheline. (p.14-15)
Commenter  J’apprécie          42
Quand il a déjà eu à trancher entre slip ou caleçon, tartine ou céréales, métro ou Vélib, chinois ou japonais, riz ou nouilles, thé ou café, avec ou sans sucre, Tinder ou Meetic, le soir venu, l'homme occidental, cet ancien conquérant épuisé, n'a plus la force d'effectuer un choix digne de ce nom entre les séries Stranger Things et The Big Bang Theory. Roy Baumeister, chercheur en psychologie sociale à l'université d'État de Floride, a appelé ce syndrome la "décision fatigue". (p.87)
Commenter  J’apprécie          30
Si votre chef multiplie par exemple les vannes dégradantes sur un collègue, il vous faudra alors être fort et ne pas vous abaisser à un rire pavlovien qui - pensez-vous - renforcerait votre appartenance au groupe. Il n'est jamais bon de se bidonner aux dépens des autres car, à coup sûr, votre tour viendra.
Commenter  J’apprécie          30
Le karaoké d'entreprise possède un [...] avantage de taille, permettant de mobiliser et de cultiver une compétence essentielle à la vie corporate : la capacité à répéter les mots d'un autre en donnant le sentiment qu'ils viennent de vous. (209-210)
Commenter  J’apprécie          30
Plus l'entreprise est cool, plus elle tend à devenir imperceptiblement orwellienne. Alors qu'il nous a été vendu comme le lieu idéal de circulation des énergies, l'open-space s'est avéré, en réalité, un formidable instrument de contrôle social.
Commenter  J’apprécie          30
Aujourd'hui encore, lorsqu'il sent que ça ne va pas très bien, il se raccroche à ce mantra qu'il a lu un jour quelque part, peut-être dans Courrier Cadres : "Quand c'est trop, c'est trottinette."
Commenter  J’apprécie          30
Tout a commencé le jour où une appli a trié mes chaussettes…
Commenter  J’apprécie          30
Si, en revanche, la personne commence à vous préciser "tiret du 6" et que le fait de noter son adresse nécessite un parchemin de 25 mètres de long (gouv-tresor.referencement-decret...@chocdesimplification.fr), vous pouvez logiquement vous dire que vous devisez avec quelqu'un travaillant dans l'administration. A l'issue de ce parcours éreintant, une fois sur deux, vous vous apercevez qu'une erreur s'est glissée dans votre prise de notes. Vous rappelez alors votre interlocuteur pour lui communiquer votre adresse personnelle afin qu'il puisse vous envoyer la sienne. La vie est simple comme un coup de fil.
Commenter  J’apprécie          20
Inviter vos collègues à une ‘tempête du cerveau’ plutôt que de les convier à un brainstorming risque de vous faire passer pour un type au bord de l’internement
Commenter  J’apprécie          20
Censé magnifier les interventions orales en y adjoignant un dispositif de pyrotechnie visuelle, le logiciel édité par Microsoft est aussi à l'origine d'un syndrome de bureau fatal : la mort par PowerPoint.
Commenter  J’apprécie          20
Au début, je me suis demandé si un cadeau devenait moins important du seul fait que sa réalisation avait nécessité moins d'effort. Et puis, face au caractère extrêmement pratique du système, j'ai rapidement laissé tomber ce type de questionnement vaguement moral. D'autant que le Petit Pap'Amazon ne se contente pas de se procurer et de livrer la marchandise, il l'empaquette également à ma place, exercice dans lequel mes performances ont toujours été extrêmement décevantes. Je regrette parfois que les gens n'aient plus le loisir d'identifier mes présents par le seul truchement de leurs emballages chaotiques, mais je n'arrive pas à me dire que c'est vraiment une grande perte. Ce qui est sûr, c'est qu'en quelques années, l'économie sentimentale de Noël a été profondément modifiée : ce n'est plus moi qui adresse une attention à mes proches au travers des cadeaux, mais c'est à eux de savoir désormais ce qu'ils veulent pour eux-mêmes. (p.37)
Commenter  J’apprécie          10
N'est-ce pas cela, la délégation ? Une vision résolument déséquilibréedu monde, fondée sur une hiérarchie supposée entre les êtres et les peuples ? Un nouveau type de colonialisme réintégré au cœur même des sociétés occidentales où une poignée d'individus finit par s'envisager comme une caste si extraordinaire que tout doit concourir à la satisfaction de ses désirs ? L'émergence de ce qui pourrait s'apparenter à des "privilèges de masse" ne doit pas nous égarer : c'est justement parce que le monde glisse sur une pente inégalitaire que l'on trouve des bataillons de gens prêts à faire tout et n'importe quoi à votre place en échange de quelques piécettes. Les "privilèges de masse", qui figurent l'horizon fantasmatique de la sous-traitance low cost, ne sont pas le signe d'un embourgeoisement généralisé, mais le symptôme d'un monde où le rêve d'une vie exceptionnelle sert à masquer la réalité d'une existence appauvrie et standardisée. (p.145-146)
Commenter  J’apprécie          10
Si elle ne devient pas un moyen de fuir nos responsabilités mais uniquement de les différer, la procrastination est sans doute la meilleure réponse qui soit à l'accélération du temps productif. (180)
Commenter  J’apprécie          10
Même dans un univers tertiaire, le corps souffrant reste une bonne métaphore du consentement sacrificiel. (174)
Commenter  J’apprécie          10
Si Jobs était si mal habillé, c'est qu'il proposait une haute couture alternative, centrée sur le fetichisme des objets technologiques et le pouvoir de transformation de la machine. Si Zuckerberg a toujours l'air d'être photographié en train de sortir les poubelles, c'est qu'il est le promoteur zélé de la société de transparence. (27)
Commenter  J’apprécie          10
Corps domestiqué, corps encravaté, corps condamné à la gestion optimale de ses effluves : depuis l'invention du tertiaire, l'entreprise se vit essentiellement sur le mode de la rétention.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Nicolas Santolaria (78)Voir plus

Quiz Voir plus

Spy x family

Quel est le pouvoir de Anya ?

L'invincibilité
L'invisibilité
La téléportation
Lire dans les pensées

10 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : Spy x Family, tome 1 de Tatsuya EndoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}