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Critiques de Nicolas d` Estienne d`Orves (362)
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Marthe ou les beaux mensonges

C'est le récit assez extraordinaire de cette femme Marthe Betenfeld née en 1889 en Lorraine, au destin bien particulier. D'une famille modeste, d'un père violent sous les effets néfastes de l'alcool et d'une mère plutôt méprisante, Marthe, toute jeune, a su que sa vie était ailleurs, loin des siens et de ce lieu de naissance. Après avoir fréquenté les bas fonds de la prostitution, alors qu'elle aurait pu perdre toute liberté, elle refuse ce monde abject pour poursuivre une autre trajectoire. Une rencontre et sa vie bascule à nouveau.



Toujours cette femme d'un caractère bien à elle, va comme improviser sa vie selon les rencontres, l’Histoire ....Très vite elle s’élève dans les airs comme dans la société, en gardant toujours en vue cette idée d'agir aussi pour celles qui furent ces compagnes de travail dans sa jeunesse, ce sera son ultime combat.



L'auteur a trouvé les justes mots pour nous présenter et donne voix à cette femme haute en couleur, qui a su faire de sa vie un champ de fantaisie , de combat et d'amour en oubliant jamais ces premières camarades de travail pour qui elle a su et osé mener un dernier combat remarquable. Une très belle découverte de cette femme d'un autre siècle qui a connu les deux guerres mondiales.
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La gloire des maudits

Qui est Sidonie Porel ?

C'est la question que nous pose Gabrielle Valoria , 1ere biographe officielle de cette auteure célèbre et présidente de l'académie Goncourt . Chargée par des "personnages dans l'ombre" de dévoiler les zones d'ombre de cette femme , Gabrielle nous entraine à sa suite dans une enquête menée dans le Paris d'après guerre et nous dévoile les petits arrangements de chacun avec la vérité et le passé récent .

On se promène avec plaisir dans le Paris du début des années 50 et on se prends au jeu de la recherche menée par Gabrielle .

J'ai apprécié l'écriture de cet auteur que je ne connaissais pas .
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Arletty, un coeur libre

J'ai toujours une petite appréhension lorsque je débute une biographie romancée et qui plus est écrite à la première personne.

Avec son "Arletty ..." je dois reconnaitre que Nicolas d'Estienne d'Orves m'a bluffé . Bien documentée ; facile à lire avec ses courts chapitres et puis surtout en le lisant j'entendais la voix d'Arletty avec toute sa gouaille lorsque l'auteur la fait parler .

Pour ma part ce récit est une réussite totale et je vais inscrire sur ma liste les autres romans de cet auteur qui m'a enchanté.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Trouvé au hasard des visites dans les boîtes à livres, ce recueil de textes édité par le livre de poche un mois après l’attentat survenu le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo m’est tombé dans les mains fort à propos. En effet, je terminais la lecture du Lambeau de Philippe Lançon, il me paraissait intéressant de confronter à ce texte très personnel, cette vision plus large des tragiques événements. J’ai eu beaucoup plus de mal à venir à bout de ce recueil que du témoignage de Lançon mais certains textes m’ont particulièrement interpelée : le texte de Claude Halmos sur le rôle de l’école dans la nécessité d’apprendre à penser par soi-même ou celui de Caroline Fourest qui s’adresse avec émotion à « ses camarades » dans un bel hommage à leur esprit frondeur ou enfin celui de Romain Puértolas qui met l’humour et la dérision au cœur de son récit, très beau clin d’œil là aussi à l’esprit Charlie Hebdo. On y retrouve également de quoi nourrir sa réflexion sur cette absolue et nécessaire liberté d’expression à travers la prose de Voltaire, de Victor Hugo ou Beaumarchais et sous la plume de notre contemporain, Jacques Attali. Malgré les cigales qui chantent à tue-tête, un ouvrage grave mais nécessaire pour nous aider à choisir les chemins que l’on souhaite tracer demain pour notre pays. Sans contexte, une lecture citoyenne et républicaine qui garde tout son sens et son actualité cinq ans plus tard.
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Othon ou l'aurore immobile

Othon ou l'aurore immobile est le quatrième livre de Nicolas d'Estienne d'Orves que j'ai lu et que j'ai le moins aimé.



Dans ce livre il y a trop d'information à mon goût: les voyages dans le temps où "certains élus" peuvent voyager pour "prendre un bain de soleil en Egypte" ou faire une expérience cannibale en Afrique, la France où les gens sont figés dans leur âge (les bébés restent des bébés, les vieux restent les vieux) et où le soleil n'y est plus..., les condamnations de "criminels" sont considérées comme des spectacles auxquels les gens assistent pour se divertir. Puis quelques scènes sexuels assez crus. Bref cela part un peu dans tous les sens.

Peut-être l'imagination de l'auteur débordait un peu pour ce premier livre, en tout cas je ne sais vraiment pas si j'ai aimé ou pas.



Challenge ABC

Challenge Multi-défis 2019
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La dévoration

Quel objet littéraire étrange....J'ai beaucoup aimé certains passages, notamment l'aspect historique de la famille Rogis, mais la fin du livre, centré sur la dévoration, le cannibalisme, très peu pour moi. Je n'ai pas eu la force de lire ces pages.

Cependant le style de l'auteur m'a plu, je lirai d'autres choses moins trash de lui...
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Les derniers jours de Paris

Nicolas d’Estienne d’Orves nous livre un thriller fantastique inégal. Les quatre cents premières pages sont dévorées en un rien de temps : l’enlévement de cinq bébés au coeur de Paris, la disparition de singes blancs dans la ménagerie du jardin des plantes, les enquêtes qui en découlent par Sylvain et Trinité ainsi que les mystéres et histoires de la capitale sont captivants. L’alternance entre les deux narrateurs (Sylvain et Trinité) est assez intéressante car chacun à sa propre enquête. Sylvain, professeur à la Sorbonne et spécialiste de la ville de Paris, se retrouve au milieu de l’énigme concernant la disparition de singes blancs (seuls spécimens existants) dans laquelle sa mère, conservatrice du Muséum d’histoire naturelle ne semble pas étrangére. Son comportement suspect va mener son fils à douter d’elle. Quant à Trinité, jeune adolescente de quatorze ans surdouée, elle va commencer son enquête sur l’enlévement des cinq bébés suite à l’enregistrement de l’un des rapts que la police prend pour une faux. Ces deux enquêtes se passent dans un climat d’apocalypse suite à un attentat qui a touché le Concorde-Lafayette quelques mois plus tôt. De plus, un livre prophétique entretient la psychose : il prédit la fin de Paris par une grande crue de la Seine.



Pendant toute cette première partie, on tourne les pages sans s’en rendre compte. Le dénouement commence à prendre forme quand les enquêtes des deux narrateurs se rejoignent. Malheureusement, le rythme du livre ne s’emballe plus lorsqu’apparaissent les chapitres sur l’histoire d’Arcadie. On a une centaine de pages d’explications parfois un peu brouillonnes… Le thriller se mue en fantastique et devient beaucoup moins intéressant. Le monde qui est proposé ne captive pas…Dommage car l’idée était bonne! La fin est assez prévisible. Peut-être qu’une fin plus catastrophique aurait permis au livre d’tteindre une autre dimension…



Un des points positifs de ce livre est la plongée dans les rues, l’histoire et les mystères de Paris. Les anecdotes et les faits donnés sont très intéressants. On apprend son passé et les différentes dominations au cours des siécles, sa transformation de forêt à la grande capitale que l’on connaît ainsi que l’histoire de la Biévre, fleuve oublié qui traversait la ville.




Lien : http://mapetitebibliotheque...
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Dictionnaire amoureux du mauvais goût

THE MAUVAIS GOÛT



Rien que ça. Écrire sur le mauvais goût. Ce petit instant où l’on voit dans un regard la détresse ou la honte. Véritablement subjectif, on dénigre un individu pour ses vêtements, ses goûts artistiques ou son passé. Chacun pourra créer le sien et fera jaillir dans l’esprit d’autrui un « ah mais oui c’était horrible ça ! ». Une sorte d’imaginaire collectif du kitsch, du mauvais endroit au mauvais moment. Nicolas d’Estienne d’Orves est avant tout un écrivain styliste maniant le sens de la formule comme on n’en voit que peu aujourd’hui. Capable d’aborder sa recette de l’andouillette, l’inutilité d’un animal comme le hamster ou la vacuité de Belle de seigneur d’Albert Cohen (« plafond de verre littéraire de nombreuses naïades qui l’exhibent dans leur étagère Billy tel le brevet des collèges oui un diplôme de natation ») avec le même degré d’ironie, l’auteur enchaîne les strikes. Son introduction permet de réfléchir au-delà de la simple blague sur le rôle de frontière sociale ou de racisme de classe. De l’appartenance de groupe qui en découle, on arpente le sillon d’un mauvais goût qui n’est pas si détaché d’une certaine violence sociétale.



« Le bon gout est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps, le mauvais gout est celui qui précède de peu ».



L’auteur classe ainsi les entrées du dictionnaire avec un coeur ou un pique et y aborde différentes thématiques telles que l’art, la littérature ou le cinéma. Cet ouvrage fait preuve d’un regard pertinent sur notre société, il ne s’arrête pas aux diatribes sur les choses que l’auteur n’aime pas, il y a toujours cet oeil vif qui saisit les moments les plus improbables et pathétiques de notre monde. Car il y a aussi dans ce dernier bon nombre d’entrées positives qui seront de mauvais goût pour vous mais qui raviront l’auteur.



Dans mon dictionnaire du mauvais goût évidemment les pizzas à l’ananas, les films de Quentin Dupieux, le régionalisme exacerbé, Baptiste Beaulieu, l’absence de débat, Rafael Nadal, Camille Combal, les 12 de midi, la musique vitres ouvertes en voiture, la longueur des ongles, mettre son chat sur Instagram, Annie Ernaux…



J’y ai découvert Henri Amoroso, des films à voir, Didier Super, Philippe Clair, retrouvé Jean Ray et Serge Brussolo trop longtemps oubliés. J’ai surtout beaucoup ri devant tant de verbe, de gouaille, de phrases aussi tranchantes qu’un opinel gravé avec son nom dessus. Néo ne se limite pas aux entrées consensuelles, il affronte les sujets sensibles tels que Dieudonné et Tony Duvert mais aussi Lucien Rebatet dont il est l’ayant-droit par curiosité culturelle.



Loin de moi l’idée de refaire ici même un résumé de ce dictionnaire dont on pioche chaque entrée chaque jour mais quand même, relevons ces deux entrées sur Aya Nakamura et Yseult où le vide laisse place aux mots. Relevons ce poème écrit en écriture inclusive démontrant l’absurdité du procédé. Relevons le faste du grand Bokhassa dont on ne se remet toujours pas, relevons le Botox et la tendance des enfants maquillés. Relevons les éoliennes « injure à la respiration ontologique des paysages », relevons le pouvoir d’une friandise et son côté régressif. Relevons la nouvelle folie des burgers et le retour des vinyles. Quoi de mieux qu’un livre drôle, enrichissant, partial et assumé avec lequel on ne peut pas être d’accord avec chaque idée et c’est bien pour cette raison qu’il dépoussière à la fois le genre et la littérature. Au-delà du format et appellation Dictionnaire amoureux c’est avant tout un style littéraire si difficile à maîtriser : faire mouche à chaque phrase.
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Le silence et la fureur

Une île perdue au milieu d'un lac canadien où depuis "l'accident" le célèbre pianiste Max King a perdu le goût de vivre et celui de la musique. Il vit replié sur lui même avec seulement Susan, la dame à tout faire, omniprésente dans sa vie. Elle fera revenir Luke, le fils de Max, pianiste également, pour tenter de redonner l'envie de jouer à celui-ci.

BOF. Classé dans les thrillers psychologiques, genre que j'aime beaucoup en général, je me suis ennuyée. Je n'ai pas perçu la tension, je n'ai pas été sensible aux personnages, ni à l'histoire, un peu tirée par les cheveux. Seule la fin pourrait tirer son épingle du jeu.
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La gloire des maudits

Peu convaincue par ce livre...L'histoire originale débutait bien, et puis très vite on perd le fil...Et avec tout ces détails vrais dans la fiction, les inspirations, on se lasse quelque peu. Pourtant l'écriture de l'auteur est agréable, mais cela ne suffit pas...
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Le silence et la fureur

Nathalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves ont écrit ensemble "Le silence et la Fureur" : un duo mére-fils qui aborde le monde de la musique classique. N'étant pas une spécialiste de cet univers, j'ai appris des choses mais suis peut-être aussi passée à côté de quelques références. Néanmoins, j'ai suivi avec intérêt les contours d'un drame se situant sur une île escarpée au milieu d'un lac dans l'Ontario.



Max King était un pianiste renommé mais un drame dix ans plus tôt l'empêche de rejouer du piano. Le retour de son fils Luke remue le couteau dans la plaie du musicien très pertubé.



Dès les premiers chapitres, j'ai ressenti l'importance de la nature dans l'intrigue. Elle est comme un personnage qui ponctue les moments forts et les crises du pianiste. Elle est une musique suivant l'action d'autant plus que les rafales et la pluie ne cessent de torturer la petite île et ses habitants.



" Surtout, il y avait la nuit.

Cette grande nuit de l'hiver canadien. La nuit profonde, impénétrable, de la nature brute. Une nuit sans lune, sans étoiles, sans le moindre signe de ce qui peut exister lorsque revient le soleil. L'heure où les arbres ont des griffes, où les choses prennent vie, où l'obscurité vous aspire, comme une crevasse."



Le style est agréable. Les auteurs savent donner la parole à différents personnages. C'est parfois un peu longuet mais la lecture n'en est pas vraiment affectée. La poésie des descriptions permettent de faire rêver. Elle donne une impression de douceur et soudain le macabre fait irruption dans ce monde de silence. Le titre est bien justifié car l'écriture à quatre mains parvient à faire monter le ton ou au contraire à faire peser une accalmie trompeuse.



Le son, justement est très présent. Il fait bien sûr référence à la musique mais également au suspense régnant dans l'air étouffant. Un caisson est d'ailleurs réservé à Max King qui est sensé protéger l'homme et sa musique des désordres du monde extérieur.



" Tout ce que la nature pouvait appeler "son" était au rendez-vous de ce concert muet, né d'un simple livre ouvert dans une pièce, où pas un bruit n'avait droit de cité. "



Un goût de temps gâché surplombe ce roman original et glaçant. " Le silence et la fureur" reste un livre à découvrir pour les amoureux de musique classique ou des espaces sauvages et hostiles. C'est un thriller psychologique angoissant où la nature met en scène un décor à la fois oppressant et sombre.
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Le silence et la fureur

De Nicolas d’Estienne d’Orves j’avais lu « Les Orphelins du Mal » que j’avais littéralement adoré ! C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’ai attaqué la lecture de ce nouveau roman. De plus, spécificité originale, qui fait fondre mon petit cœur de maman, il a écrit ce roman à quatre mains avec la sienne, Natalie Carter.



Que de bonnes raisons de lire ce thriller.

Nicolas et Natalie nous emmènent sur une petite ile perdue du Canada, glaçante à souhait. Là, vivent Max King célèbre pianiste déchu et sa gouvernante qui lui est entièrement dévouée. Max fut un pianiste célèbre et extrêmement reconnu mais complétement déchu depuis l’Accident… Lequel me demande pas, tu en sauras plus après.



Il ne voit plus sa femme, ni son fils et l’ile, dont l’économie tournait exclusivement autour du festival organisé par le pianiste, se meure lentement. Max King, devenu à moitié fou, bourré de tocs, ne supporte plus la musique et entre dans une sorte de catatonie dès qu’il entend une note. Pour le sortir de sa maladie, sa gouvernante fait revenir sur l’ile son fils Luke, devenu lui aussi un célèbre pianiste. On ne sait pas si de cette confrontation père/fils naîtra la lumière ou la fureur… Mais si tu as un minime d’expérience de lecture, tu vas deviner que point de lumière ne filtrera à l'horizon !



Ce thriller se dévore littéralement et j’ai particulièrement apprécié trois choses. (En vrai j’ai absolument tout aimé mais te dire ça ne t’apportera pas grandchose )…



Il y a 3 éléments prépondérants qui participent à faire de ce thriller un très très bon roman selon moi. D’abord l’ambiance. Une ile battue par les vents, pleine de mystères, un artiste maudit, un drame non défini. Bref, une ambiance glaçante à souhait et mystérieuse, presque mystique. On peut presque sentir sur soi le vent se déchaîner à certains moments. C’est merveilleusement rendu !



La construction du récit ensuite. D’ordinaire tu as un drame connu (meurtre, enlèvement ou autre) et le tout est de savoir qui a perpétré l’horreur en question. Mais ici, on te complique la chose. Au départ tu ne sais RIEN. Tu sais juste qu’un drame, un Accident avec un A majuscule comme un personnage à part entière du roman, s’est produit sur cette ile, et a chamboulé à jamais la vie de beaucoup de personnes. Tu remontes le fil lentement, et tu découvres le drame dans son intégralité presque en même temps que le coupable ! Et c’est très fort parce que tu as donc double dose d’intrigue et de suspense pour le même prix !



Enfin les personnages ! Ils sont fouillés, complexes et aussi attachants que flippants. Tu soupçonnes tout le monde tour à tour, sans jamais tomber sur le bon coupable… Sur cette ile, tout le monde a sa part d’ombres, de fêlures et chacun est potentiellement suspect car ils ont tous quelque chose à cacher.



Je pourrais te parler aussi de ce dénouement que tu te prends en pleine tête, comme une vague qui te submerge. Car les auteurs ont ceci de machiavéliques que la pression monte crescendo dans le récit. Ils y vont assez tranquillement au départ mais la chape de plomb de l’angoisse te prend au fur et à mesure du récit et tu finis par presque étouffer à la fin tellement tu retiens ta respiration à l’approche de la vérité.



Je pourrais aussi te dire que les auteurs ont réussi ceci de magique qu’ils te font entendre une musique pourtant désormais interdite sur cette ile ! Le pianiste ne joue plus et pourtant la musique est omniprésente à la fois consolatrice et tortionnaire.



On dit que la musique adoucit les mœurs mais là, elle les déchaîne !



Bref, je pourrais te dire plein de choses encore tant j’ai aimé ce thriller mais je vais surtout de dire de filer en librairie te procurer ce petit bijou, car ça sort aujourd’hui !
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La gloire des maudits

J’avais beaucoup aimé Les fidélités successives il y a quatre ans et je me réjouissais de retrouver Nicolas d’Estienne d’Orves dans un roman de la même veine. Après avoir exploré les ambiguïtés de l’Occupation, il s’attaque ici aux mensonges de l’après-guerre avec la même fluidité qui permet de tenir le lecteur en haleine et de le captiver d’un bout à l’autre.



Les années 50 ont été sombres mais la société française a tendance à jeter un voile pudique sur cette période qui ne la grandit pas. Longtemps passée sous silence, cette période est pourtant riche en enseignement. L’épuration terminée, les peines purgées, les amnisties proclamées, chacun a repris le cours de sa vie. De nombreux collabos passés entre les mailles ont tourné leur veste par opportunisme et peur des représailles mais rêvent de ressusciter ces années d’opulence. Les enfants des exécutés, eux, trop jeunes pour comprendre ce qui se passaient durant la guerre, sont maintenant adolescents et subissent l’opprobre. Comment vivre avec ces marques indélébiles ? C’est ce que tentent de faire l’héroïne, Gabrielle Valoria et son jeune frère Simon. Pour survivre, elle a cédé peu à peu son héritage mobilier et se retrouve acculée, ses dettes étant énormes. C’est le moment que choisissent les vautours pour apparaitre.



La société d’après-guerre est plurielle, trouble et en pleine mutation. Nicolas d’Estienne d’Orves nous la dépeint avec justesse et développe une grande fresque sociale du Paris complexe et paradoxal de ces années-là. Il met en scène une nébuleuse de gens prisonniers de leurs mensonges et continuellement sur leurs gardes. Et son roman est captivant d’un bout à l’autre. Explorant les zones d’ombre de ses personnages et de la société en général, il met au jour les petits arrangements avec l’Histoire, les mensonges éhontés, les manipulations et le cynisme de ceux qui ont bien profité du système. Comme dans son roman précédent, le milieu littéraire n’est pas épargné. De l’ex prix Goncourt méprisé après sa condamnation à mort à l’éditeur à l’attitude ambiguë, il dépeint toute une gamme de tricheurs, menteurs, jaloux et perfides dans un tableau jubilatoire où il est souvent difficile de faire toute la lumière sur les actes des uns et des autres. Quelques noms sont cités, rien qui ne soit inconnu, certains sont imaginés mais d’autres se laissent voir en filigranes et c’est savoureux.



Nicolas d’Estienne d’Orves a une plume addictive, il n’a pas son pareil pour raconter des histoires passionnantes et nous ferrer dès les premières pages. Il mêle réalité et fiction, s’inspire de trois grandes romancières pour créer Sidonie Porel, manipulatrice et menteuse, et recrée à merveille le quotidien de cette époque-là. J’ai adoré ce récit qui met en lumière non seulement une époque et des faits mais aussi les travers humains intemporels.
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Almanach curieux et divertissant pour tous ..

DE L'ART DE L'INUTILE UTILE...



Cet "Almanach curieux et divertissant pour tous ceux qui ne peuvent pas se passer de livre" de Paul Nissley (pour la majeure partie) est un petit objet éminemment sympathique, à lire au fil des jours et des semaines, entre deux portes, avant de fermer les yeux le soir, aux toilettes, devant un thé bien revigorant, pourquoi pas ?



L'ouvrage est préfacé avec enthousiasme, quant à sa passion de grand lecteur et d'amoureux des lettres, par Nicolas d'Estienne d'Orves , lequel propose par ailleurs, au début de chaque mois à venir, un genre de bibliothèque idéale et minimale -assurément, une part de la sienne, mais pourquoi ne pas y piocher pour soi-même ?- dont les ouvrages sont résumés de manière à donner le goût d'y aller voir de plus près. Voilà pour l'apport non négligeable mais annexe de notre auteur maison.



Lorsqu'on se plonge enfin dans le corps de cet almanach, date après date -c'est bien évidemment le principe- l'on découvre qui est né ou bien décédé tel ou tel jour. L'année exacte est, bien entendu, indiquée chaque fois que c'est possible.

Puis l'on découvre une brève anecdote, souvent croustillante, parfois cruelle, à d'autres moments tour à tour pathétique, tendre, amusante, édifiante et concernant tous, sans exception, des livres et des gens de lettre, principalement des événements survenus au cours de l'existence d'écrivains ou des autrices, bien entendu.



L'ensemble de l'ouvrage est plaisant -sans être en rien indispensable-, très humblement accessoire, sans être trop futile, et si l'on se demande un peu pour quelle raison -si ce n'est, probablement, financière- un éditeur français est allé chercher aux USA un tel ouvrage (n'y aurait-il donc plus de "grands lecteurs" curieux et décalé chez nous, ni d'éditeur capable d'inventer d'originales maquettes ?), dont il a fallu changer un certain nombre de pages indubitablement trop peu évocatrices pour le public hexagonal puisque s'adressant d'abord aux lecteurs étasuniens, il est indéniable que Tom Nissley, ancien grand vainqueur du jeu télévisé "géopardy" et qui a pu monter sa librairie indépendante à Seattle avec les gains de cette véritable institution médiatique chez nos voisins d'outre-atlantique, il est incontestable, disions-nous, que son choix d'historiettes, d'événements grands ou petits sont généralement judicieusement choisis.



L'ouvrage (au titre si long dans sa version française que je ne le répéterai pas !) se révèle donc être le parfait cadeau de fin d'année, d'anniversaire ou pour toute autre occasion précise que l'on peut offrir à un lecteur passionné (et curieux), d'autant plus si l'on connait mal ses goûts ni ses lectures récentes.



Au pire, ce petit pavé de 365 pages et quelques, à la couverture cartonnée, fera une aimable cale pour le vieux buffet de mère-grand... Mais ça serait bien dommage d'en user ainsi plutôt que d'enrichir, non sans légèreté, ses propres connaissances !
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Les Orphelins du Mal

Les orphelins du mal est un roman captivant, qui se lit très facilement malgré ses 700 pages. L'écriture est fluide, et très agréable.

Ayant vu il y a une quinzaine de jours un reportage sur le IIIème Reich, notamment sur Hitler, Himmler, le projet Germania, ect... je n'ai pas du tout étant dérangé par le coté historique de ce thriller.

Au contraire, j'ai apprécié que l'auteur se soit autant documenté, il nous livre énormément d'informations sur cette période et c'est très intéressant.

Le thème me tentait, surtout qu'après avoir vu ce documentaire, je m'étais posé la question suivante : Que sont devenus les bébés élevés dans les lebensborn ?

Le fait que l'auteur aborde cette question me plaisait beaucoup. C'est un roman mais tout le coté historique est passionnant.

J'ai aimé cet ouvrage mais j'ai été un peu gêné par une petite chose : il est parfois difficile de démêler le faux du vrai. Il mêle la réalité et la fiction à un tel point, que cela en est parfois troublant.

Je n'ai pas vraiment accroché avec les personnages, notamment avec la jeune journaliste Anaïs. Il y a pas mal de personnages, faut bien suivre !

L'histoire est assez complexe, on navigue entre plusieurs périodes et même si ça se recoupe parfaitement à un moment, il y a intérêt à bien suivre sans quoi on est vite perdu.

Même si ce roman m'a plu dans l'ensemble, je l'ai trouvé parfois un peu malsain, l'auteur va assez loin, la fin m'a mis mal à l'aise et du coup je mets trois étoiles.

Je ne regrette pas ma lecture toutefois c'est assez ambigu voir tordu par moment !

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Mon avis sur ce livre sera court car je pense que l'on tombera tous d'accord sur l'utilité de ce livre.



En plus d'être écrit "pour la bonne cause" ce recueil est de bonne qualité. Certains des textes sont des classiques d'autres des articles publiés dans des journaux suite à la tragédie ...



Comme dans chaque recueil les textes sont inégaux mais chacun pourra y trouver son bonheur. Certains de ces textes m'ont émus et j'ai même versé ma petite larme.



En résumé une lecture utile et agréable.
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Les derniers jours de Paris

Délirant, parfois puéril, mais passionnant ...
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Les fidélités successives

Ce livre me fait penser à "Aurais-je été bourreau ou résistant?" de Pierre Bayard. Il relate le parcours de Guillaume Bekerley, jeune insulaire aristocrate anglo-normand abandonnant tous les siens suite à une histoire d'amour qui finit mal.

Un ami de la famille depuis toujours, Simon Bloch lui fait alors découvrir les fastes de la vie parisienne. Très vite son ami juif doit fuir Paris et lui laisse son appartement avec toutes ses richesses. L'intérêt de l'histoire réside dans la description de la vie et du comportement des parisiens pendant l'occupation. L'auteur est très bien documenté et donne envie de creuser cette période noire de notre histoire. On croise dans ce Paris occupé une foultitude d'intellectuels et artistes célèbres de l'époque tels Jean Cocteau, Jean Marais, Picasso, Céline... Profiteurs, collabos, opportunistes, lâches, attentistes, trafiquants, les aspects les plus noirs de l'âme humaine ne nous sont pas épargnés. Vrais collaborateurs, adeptes du "double jeu", résistants? Qui est qui? Comment devient-on collaborateur? Le personnage est-il simplement au mauvais endroit au mauvais moment? Doit-on lui reprocher sa lâcheté et de se laisser porter par les événements?

Je vous laisse seuls juges.

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Les Orphelins du Mal

Un très bon thriller qui fait froid dans le dos !



Ce livre, mêlant histoire et fiction, m'a complètement captivé.

Un belle intrique de plus de 700 pages que j'ai littéralement dévoré.

La part de fiction de ce livre est la bienvenue : elle permet de se laisser "sombrer" vers son côté plus intrigant. Mais, on en arrive parfois a s'embrouiller entre le vrai et le faux au point d'en ressentir un certain malaise... juste, terrifiant !



L'auteur a su, selon moi, très bien mener son affaire, en créant un impeccable fil conducteur tout au long de l'ouvrage. Il a su me tenir en haleine entre rebondissements et révélations. Au cœur de toute cette folie médicale, l'ambiance y était angoissante.



Ce livre n'est cependant pas à mettre entre toutes les mains... mais, il est à lire absolument !!


Lien : http://nadou971.blogspot.fr/..
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Les fidélités successives

Comment expliciter les sinuosités d’un parcours de vie ? Comment les justifier, lorsque ces dernières deviennent difficilement compréhensibles ou injustifiables au final ?



C’est la méthode que semble avoir adopté Nicolas D’estienne D’Orves dans son roman Les fidélités successives. L’origine de l’intrigue du roman est familiale : deux frères, Victor et Guillaume Berkeley, vivent dans l’entre deux-guerres, une enfance paisible dans les Iles anglo-normandes, plus précisément dans l’île de Malderney , sous la férule d’une mère protectrice , passablement autoritaire Virginia Berkeley , veuve remariée avec un certain Philip qui vit sous le toit familial . Une particularité : Victor et Guillaume, tout en étant de nationalité britannique, parlent le français sans accent ...



Un homme, Simon Bloch, est un ami de la famille, à laquelle il rend visite régulièrement par bateau. Ses visites sont l’occasion pour Guillaume, qui se languit et s’ennuie de ce mode de vie trop prévisible, trop calme , de cette île où il ne se passe jamais rien , d’entrevoir une autre vie par les récits que lui fait Simon Bloch , qui est producteur de films et de pièces de théâtre à Paris .Il décide Guillaume à le suivre à Paris .

Commence alors une révélation pour Guillaume, une métamorphose inédite : il fait connaissance de la bohème littéraire et artistique de Paris, découvre les délices du libertinage, les endroits interlopes de Paris .C’est une révolution personnelle pour lui .Arrive alors l’Occupation .Guillaume est alors engagé au journal collaborationniste « Je suis partout », il y fait la connaissance des plumes les plus (tristement ?) célèbres de cette période : Robert Brasillach, Lucien Rebatet.



Nicolas D’Estienne d’Orves nous décrit , avec une minutie et une précision méritoire , le Paris de l’Occupation et de la collaboration, ses trafics , ses opportunistes ses cyniques, ses bassesses ;univers dans lequel évolue Guillaume Berkeley .L’auteur nous rappelle , à juste titre , que les choix et convictions politique peuvent être dictés et inspirés , aussi, par la rancune , la frustration, la vengeance , ou plus prosaïquement le désir d’exister plus intensément :



« l’Occupation ne faisait que commencer mais je serais bientôt amené à constater que l’antisémitisme faisait perdre leur second degré aux esprits les plus fins , aux intelligences les plus affûtées .Jusqu’où la jalousie humaine et la paranoïa pouvaient-elles aller pour dévoyer à ce point les esprits ? Ces hommes (…) étaient simplement en train de plonger dans une réalité nouvelle, où certains hommes n’avaient plus les mêmes fonctions que leurs semblables .Une humanité à deux vitesses, comme aux âges antiques. »



La construction du roman est aboutie, elle nous tient en haleine. On apprend en effet au début du livre que Guillaume Malderney est incarcéré à la prison de Clairvaux, dans l’attente de son procès pour collaboration et intelligence avec l’ennemi, ce qui rend le lecteur impatient de connaître la suite …



Les personnages sont finement décrits, leur psychologie très fouillée. Cependant , si l’on s’en tient au cas de Guillaume Berkeley, il semble ne jamais , tout au long du roman , adopter une attitude active, et au contraire subir le cours des événements , sans justifier ses décisions par des choix vraiment personnels, porté qu’il est par l’époque , par son arrière –plan familial . Les convictions n’y jouent qu’un rôle presque subsidiaire, adventice. C’est le reproche principal que l’on peut faire à ce roman : ne jamais éclairer, ou pas suffisamment, le rôle des convictions, des valeurs, au nom desquelles pourtant beaucoup d’individus ayant traversé cette sombre époque, ont justifié leurs choix en basculant d’un côté ou de l’autre, ou en les fréquentant successivement …



Roman solide, bien construit, dont la lecture est à recommander pour obtenir un éclairage original sur cette question : comment bascule-t-on ? Au nom de quoi et pour qui ?

P .S : Je remercie Masse Critique et les Editions Albin Michel pour le don de ce livre, que j’ai pris grand plaisir à lire et à chroniquer.



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