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Citations de Nicole Malinconi (50)


Vous êtes une voix. Vous téléphonez à des gens, partout dans le monde ; vous faites ça toute la journée, téléphoner à des inconnus. Vous les appelez cependant par leur nom, d'emblée comme des connaissances, mais poliment, Bonjour Madame Unetelle, Bonjour Monsieur Untel; vous ajoutez parfois Comment allez-vous ?
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Nicole Malinconi
Merci, cher Philippe, avec votre com nous visualisons parfaitement les axes multidirectionnels de notre action, particulièrement sur le slide numéro 3...Voulez vous nous le remontrer, Philippe ?...Voilà...où nous voyons l'importance de l'expansion du sous-secteur Marketing relationnel en termes de dimension stratégique. Stratégie d'attaque, donc. Nous ouvrons une fenêtre de tir. C'est là, précisément, que nous sommes agressifs; c'est là que nous impactons la concurrence... Autrement dit, il ne suffit pas de maintenir ce challenge, il faut le booster.
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Prenons "Après". On dit : Après, j'dis ça, j'dis rien; on dit : Après, c'est à vous de voir, Après, le bleu vous va pas mal non plus ; on dit : Après je suis sûre qu'il nous en veut.
Après quoi, au juste ? Il n'y a rien après cet "Après" là; juste une virgule et une respiration.
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Nous sommes les téléspectateurs. Nous regardons. Nous sommes chacun chez nous, seuls avec la télévision. Seuls à en oublier qu'on a quelqu'un près de soi parfois, tellement ça nous prend, les images. Au fond, pas si seuls, quand on pense à combien on est à regarder ce qu'on regarde. On n'y pense pas. On est bien, assis, seuls. Tranquilles.
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On regarde tout le monde, chacun. On ne se reverra plus. C'est plus vrai que partout ailleurs, dans les aéroports. Jamais aussi proches, aussi rassemblés, jamais autant éloignés, perdus.
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Dans les aéroports, il y a toutes sortes de gens. Des gens en attente. Ceux qui attendent de partir, ceux qui attendent ceux qui arrivent. Debout. Ils parlent toutes sortes de langues. Peut-être les aéroports sont-ils les lieux les plus mélangés en langues, c'est impressionnant. Autant de manières différentes, incompréhensibles, de se dire ce qu'on se dit quand on est sur le point de partir, ou peut-être de se quitter.
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Dans les villes, près des gares, il y a un quartier chaud. Dans toutes les villes. C'est depuis toujours, depuis les gares peut-être, depuis qu'il existe des lieux d'arrivée avec des hommes venant de loin, arrivant là sans rien, sans personne, dans l'ignorance de la vie de cette ville-là, inquiets sans doute de trouver où manger, où dormir, pressés de jouir d'une femme pour ne pas succomber à la nostalgie de ce qu'ils ont quitté.
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Aujourd’hui, le trois février; demain, le quatre. Ce sera encore vite passé, va, avec vingt-huit jours.
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Comment elle s’appelait ? Ça va me revenir. Ça reviendra. Une longue tresse noire qu’elle dénouait quand elle venait à la messe. Maddalena ! Elle s’appelait Maddalena. Quand tu te souviens du nom que tu ne retrouvais plus, c’est comme s’il y avait du soleil.
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Dire qu’il y a des gens qui sont capables de ça; ils écrivent la musique qu’ils entendent à l’intérieur et c’est comme s’ils écrivaient un roman. Les musiciens, c’est quelque chose. Moi je dis que c’est supérieur. Comme s’ils avaient un esprit plus haut que les affaires courantes du monde; comme si ça ne les préoccupait pas, les affaires courantes, parce qu’ils sont au-dessus. Avec eux, on est aussi transportés au-dessus; on est comme dans l’atmosphère.
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Est-ce que j’étais malheureux [dans mon village d’Italie] ? Au fond, je me le demande. Est-ce que je disais: pauvre de moi, quand j’étais dans l’olivier ? Et quand j’allais dans le tonneau vide qui avait séché, pour gratter les cristaux de vin déposés au fond, accrochés aux parois, est-ce que je me lamentais ?
[…]
Pourquoi est-ce que maintenant je dis: malheureux que j’étais, tandis que je ne l’étais pas ? Enfin je crois.
C’est quand j’ai eu l’idée de vouloir autre chose, que j’étais malheureux. Le malheur, ça vient quand tu recherches quelque chose que tu n’as pas.
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Me revoilà avec des souvenirs défavorables. Mais comment se faire quitte de ce qu’on cherche à oublier et ne pas perdre la mémoire du reste, je me le demande.
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La femme porte des lunettes épaisses; on voit ses yeux tout petits à travers les lunettes; les yeux sont loin, comme reculés dans la tête, on ne sait pas d’où elle vous voit.
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On se criait le temps qu’il fait, d’un jardin à l’autre. On disait: Fait chaud; ou bien: Va pleuvoir.
Le parler faisait un bruit d’objet, le bruit de ce qu’on fait, de ce qu’on mange, de ce qui tombe, du craché, de l’écrasé, de quand ça gicle. Un bruit de corps.
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Elle disait que dans le pays de l’homme [le village de son mari] elles ont toutes un gros ventre. Et pas d’allure, avec leur linge aux fenêtres.

Elle disait que Miss Monde, pourtant, quand elle fait, ça pue comme tout le monde.

Elle disait que les linges blancs en tissu éponge qui séchaient aux fils, c’était pour quand elle n’avait plus de culottes.

[…]

Elle se demandait ce qu’on vient faire sur terre; elle me demandait à moi si je le savais.
Elle trouvait que le besoin de manger, ça ne devrait pas exister, que chaque fois c’est à recommencer, les vaisselles, tout nettoyer pour après, tout salir.
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C'est une vieille femme qui perd la tête, qui dit comme on dit, n'importe quoi, qui ne le fait pas exprès. La vieille femme dit parfois qu'elle dit n'importe quoi ; pas toujours ; qu'elle a fait ceci ou cela, qu'elle a dit ceci ou cela et qu'on lui a bien dit qu'elle se trompait. La vieille tête effilochée de la vieille femme se souvient de cela, par moments, d'avoir fait ou dit quelque chose et de se tromper. Ce sont comme de vagues lueurs dans la nuit.
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Elle parle de la souffrance d'avoir eu tant d'inquiétude ; elle voudrait être consolée d'avoir fait des erreurs avec l'enfant.
C'était sans doute à cause de l'âge. Elle dit : Du trop d'âge pour commencer à avoir un enfant.
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C'est une femme qui pour rien au monde ne quitterait l'enfant. Je veux dire pour un moment, une heure. Elle prend l'enfant avec elle pour tout faire ; pour ouvrir la porte quand on frappe, pour se laver. Elle le prend sur ses genoux quand elle fait ses besoins. C'est son enfant qu'elle a fait.
La nuit, elle vérifie sa respiration au moindre bruit. C'est un enfant inséparable. La maison est devenue un ventre.
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Elle se demande ce qu'elle a fait pour mériter ça. Comment elle soigne et donne. Elle donnerait tout pour l'enfant. Ses yeux, dit-elle ; elle est comme ça. Trop bonne, dit-elle. Elle donne au chat de la viande qu'elle mastique et qu'elle se retire de la bouche. Elle donne ses gants à la petite des voisins quand il gèle dans la rue et que la petite pleure, tout seule, avec ses mains toutes rouges. Et elle pleure avec elle ; elle pleure de tant de solitude.
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Le mot Vacances était fait pour les enfants. Pour les pères il y avait Congés payés. Les unes et les autres arrivaient à date fixe ; personne ou presque ne décidait à sa convenance où il cessait de travailler, c'est pourquoi on ne disait pas encore Prendre ses congés ; on attendait plutôt qu'ils tombent.
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