Citations de Nisargadatta Maharaj (484)
Q: Qu’est que le péché ?
M: Tout ce qui vous attache.
S’étonner avec régularité et logique c’est la sadhana.
Q: La vie est triste.
M: L’ignorance engendre la misère. Le bonheur suit la compréhension.
Q: Si je pratique l’examen de moi-même ou si je vais en moi-même avec l’arrière-pensée que cela me profitera d’une manière ou d’une autre, je passerai encore à côté de ce que je suis.
M: Tout à fait juste. Le véritable examen est toujours examen de quelque chose, jamais à partir de quelque chose. Si je m’enquiers des moyens d’obtenir ou d’éviter quelque chose, je ne me livre pas à un véritable examen. Pour connaître quelque chose, il faut l’accepter -en totalité.
Pourquoi même se soucier de changer ? Réalisez une fois pour toutes que ni votre corps, ni votre mental, ni même votre conscience ne sont vous-même et demeurez seul dans votre véritable nature, au-delà de la conscience et de l’inconscience.
Le mental vous encombre d’images et d’idées qui laissent les cicatrices dans la mémoire. Vous prenez le souvenir pour la connaissance. La vraie connaissance est toujours fraîche, nouvelle, inattendue. Elle sourd de l’intérieur. Quand vous savez ce que vous êtes, vous êtes aussi ce que vous connaissez. Entre connaître et être, il n’y a pas de fossé.
Renoncez à vos habitudes et à vos inclinations, menez une vie simple et sobre, ne blessez pas d’êtres vivants, c’est la base du yoga. Pour trouver la réalité il faut que vous soyez réel dans le moindre de vos actes quotidiens. On ne peut pas éprouver de déception dans la quête de la vérité. Vous dites trouver votre vie savoureuse : peut-être est-ce le cas aujourd’hui ? Mais qui en jouit ?
Essayez encore. Si vous persistez, quelque chose peut arriver. Mais si vous ne le faites pas, vous êtes bloqué. Vous pouvez connaître tous les mots justes, citer les écritures, être brillant dans la discussion et n’être cependant qu’un sac d’os. Vous pouvez également être la plus effacée, la plus humble et la plus insignifiante des personnes et rayonner, néanmoins, de bienveillance et de profonde sagesse.
Essayez d’être, uniquement d’être. Le maître mot est « essayez » Allouez-vous quotidiennement suffisamment de temps pour vous asseoir calmement et essayer, juste essayer, de dépasser la personnalité avec ses plus et ses obsessions. Ne demandez pas comment, c’est inexplicable. Contentez-vous d’essayer jusqu’à ce que vous réussissiez. Si vous persévérez, vous ne pouvez pas échouer. Ce qui importe au plus haut degré, c’est la sincérité et le sérieux ; il faut que vous ayez réellement la nausée d’être la personne que vous êtes et que vous perceviez le besoin urgent d’être libre des identifications inutiles de soi à un faisceau de souvenirs et d’habitudes. La fermeté de votre résistance à l’inutile est le secret du succès.
Ne soyez pas effrayé par la libération du désir et de la peur. Elle vous permet d’avoir une vie tellement différente de tout ce que vous connaissez, tellement plus intense, plus intéressante que, vraiment, en perdant tout, vous gagnez tout.
Q: A moins qu’on ne me dise que faire et comment le faire, je me sens perdu.
M: Parfait, sentez-vous perdu ! Tant que vous vous sentez compétent et en confiance, la réalité reste hors de votre portée. A moins que vous n’acceptiez l’aventure intérieure comme mode de vie, la découverte ne viendra pas à vous.
Q: L’ascétisme et les pénitences sont-ils de quelque utilité ?
M: Faire face à toutes les vicissitudes de la vie est déjà une pénitence suffisante ! Pourquoi vous inventer des tourments supplémentaires ? Accueillir la vie de bon cœur est tout l’ascétisme dont vous avez besoin.
Q: J’ai parcouru toute l’Inde, puis rencontré de nombreux gourous et j’ai appris des bribes de plusieurs yogas. Est-ce une bonne chose que de goûter à tout ?
M: Non, mais c’est un commencement. Vous rencontrerez un homme qui vous aidera à trouver votre propre voie.
La tranquillité est facile à atteindre mais la volonté est rare. Vous voulez tous devenir des surhommes du jour au lendemain. Soyez sans ambition, sans le moindre désir, exposés, vulnérables, sans protection, incertains, seuls, complètement ouverts et recevez la vie comme elle vient, sans la conviction égoïste que tout doit vous rapporter du plaisir ou un gain matériel ou prétendument spirituel.
Q: Ce que vous me dites me rappelle le Dharmakaya du Bouddha.
M: Peut-être. Ce n’est pas la peine de sortir toutes vos références. Contentez-vous de considérer la personne que vous imaginez être comme une partie du monde que vous percevez dans votre mental et regardez le mental de l’extérieur, car vous n’êtes pas le mental. En définitive votre seul problème est la vivacité avec laquelle vous vous identifiez à tout ce que vous percevez. Secouez cette habitude, rappelez-vous que vous n’êtes pas ce que vous percevez, utilisez votre pouvoir de distanciation éveillée.
Ce qui est important, ce n’est pas ce que vous faites, mais ce que vous cessez de faire. Les gens qui entament leur sadhana sont tellement fiévreux et agités qu’il faut les tenir très occupés pour les maintenir dans la voie. Une routine absorbante leur est excellente. Avec le temps, ils se calment et abandonnent l’effort. La peau du « je » se dissout dans la paix et le silence et l’intérieur et l’extérieur deviennent un. Il n’y a pas d’effort dans la vraie sadhana.
En définitive, le souci est une douleur mentale et la douleur est, dans tous les cas, un appel à votre attention. Dès l’instant où vous devenez attentif à l’appel, il s’arrête et le problème de l’ignorance se dissout. Au lieu d’attendre une réponse à votre question, cherchez plutôt qui pose la question, et ce qui l’incite à la poser. Très vite vous découvrirez que c’est le mental aiguillonné par la crainte de la douleur qui pose la question. Et dans la peur vous trouvez la mémoire et l’anticipation, le passé et l’avenir. L’attention vous ramène dans le présent, le maintenant, et la présence dans le maintenant est un état qui est toujours à portée de la main mais que l’on remarque rarement.
Q: J’ai tant à faire, je ne peux pas m’offrir le luxe d’un mental tranquille.
M: Parce que vous vous imaginez être l’acteur- En réalités les choses vous arrivent, elles ne sont pas faites par vous.
Ce que vous voyez n’est rien d’autre que vous-même. Appelez cela comme vous voulez, cela ne change rien au fait. Au travers du film de votre destinée, votre propre lumière peint des images sur l’écran. Vous êtes le spectateur, la lumière, l’image et l’écran. Même le film de votre destinée (prarabdha) est choisi par vous-même et vous vous l’imposez. L’esprit est joueur et il se plaît à surmonter les obstacles. Plus dure sera la tâche, plus profonde et plus ample sera son auto-réalisation.
Vous êtes parfaitement satisfait par les plaisirs. Il n’y a pas de place pour le bonheur. Videz votre coupe et rincez-la. Elle ne peut pas être remplie autrement. Les autres peuvent vous procurer le plaisir, jamais le bonheur.