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Citations de Odyssèas Elỳtis (90)


Un jour viendra où le liège imitera l'ancre et prendra le goût de l'abîme
Un jour viendra où leur double être ne fera qu'un
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Louée soit cette larme, astre immotivé
dont l'aurore avec lenteur s'exprime en de beaux yeux d'enfants qui se tiennent la main dans la main
d'enfants qui se regardent et ne se disent rien.
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Au coeur d'une innocente et lointaine contrée à présent je m'enfonce.
A présent m'escortent d'aériennes créatures
aux cheveux irisés d'aurores boréales
à la peau satinée de doux lacs dorés.



(p. 146)
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Les fleurs douces pensionnaires de la nostalgie
les fleurs frêles héritières de l'ondée, qui tremblent
les petites à quatre pattes dans le sentier
les grandes mêlées aux soleils ou bercées de songes


(p.159)
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Lundi (saint)

Harassé par les vicissitudes célestes, je me suis jeté, au petit matin, dans mon lit.

Par la vitre, la vieille Lune me regardait, portant le masque du Soleil.
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LE CORPS DE L'ETE
Il y a longtemps que le dernière pluie s'est tue
Au dessus des fourmis et des lézards
A présent le ciel flambe immense
Les fruits maquillent leur bouche
Les pores de la terre s'ouvrent peu à peu
Et près de l'eau qui balbutie ses gouttes
Une plante gigantesque dévisage le soleil!
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AXION ESTI/LA PASSION

Psaume XV


    MON DIEU tu m'auras voulu mais vois : je te rends
    la pareille
Le pardon — je ne connais pas,
    la prière — je n'en veux pas,
à l'isolement j'ai fait pièce ainsi qu'un caillou.
    Quoi, quoi, quoi d'autre inventer pour moi ?
Quand j'oriente vers tes bras la transhumance des étoiles
    si l'Aurore, insidieusement,
m'en pervertit le cours vers ses madragues outre-mer,
    c'est toi qui l'as voulu !
Collines avec des cités mers avec des vergers
    je les ente dans le vent
si la cloche me les boit tout doux dans le crépuscule
    c'est toi qui l'as voulu !
Si je croîs aux herbes et je m'écrie parmi tout mon délire
    ah vivement qu'à nouveau elles fanent
sous la machette de Juillet
    c'est toi qui l'as voulu !
Quoi enfin, quoi de neuf, quoi d'autre inventer pour
moi ?
    Tu n'as qu'à parler, vois-tu, pour que moi je réalise.
La pierre quitte ma fronde et me retombe dessus.
    J'approfondis les puits de mine et je pioche le fir-
    mament.
Je chasse les oiseaux et disparais sous leur fardeau.
    Mon Dieu tu m'auras voulu mais vois : je te rends la
    pareille.
Ces éléments qui sont toi,
    les journées et les nuits,
les astres et les soleils, le calme et les tempêtes
    si j'en renverse l'ordonnance et si je les engage
à rebours de ma propre mort
    c'est toi qui l'as voulu !

p.134-135
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MARÌNA


Apporte-moi verveine, menthe
      et basilic, pour les sentir
Que je t'embrasse et que je sente
      monter en moi les souvenirs

La fontaine avec ses colombes
      des archanges l'épée qui luit
Le jardin, étoiles qui tombent
      ou bien la profondeur du puits

La nuit où nous suivions les rues
      menant à l'autre bout des cieux
Toi, montée là-haut, devenue
      sœur des étoiles sous mes yeux

Marìna mon étoile verte
      Marìna Vénus ma clarté
Ma colombe d'île déserte
      Marìna lis de mes étés
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La fille qu’apportait le vent du Nord

« Après un long cheminement dans le parfum de la menthe j’ai cherché où aller et songé pour desserrer l’étreinte de la solitude à trouver un oratoire afin d’avoir l’occasion de parler.

La clameur de la mer me broutait comme une chèvre quelque noire humeur et me laissait au cœur une trouée toujours plus propice à d’éventuels Bonheurs.
Mais rien personne.

Ne flamboyait autour que la prescience propre à l’olivier sauvage.

Et toute du lointain poudroiement de l’écume jusque là-haut par-dessus ma tête la pente prophétisait et susurrait par la transe mauve et chérubinique de milliers d’insectes
Oui oui j’étais bien d’accord les mers que voici se vengeront.

Quand sur ces entrefaites à sa ruine arrachée surgit gagnant en hauteur et d’une inaltérable beauté tous les cris des oiseaux accompagnant sa surection la fille qu’apportait le vent du nord et que moi j’attendais.

A chaque élan nouveau ses petits seins pommés frondaient le vent et c’était à chaque fois terrorisée en moi une joie qui montait jusqu’à me faire trembler la paupière.

Ah les emportements ah les folies de chez nous !

Explosant derrière elle des gerbes de lumière délivraient en plein ciel comme d’insaisissables signaux de Paradis.

J’ai réussi un bref instant à voir agrandir la fourche de ses jambes et toute son intimité nacrée d’encore un peu de la salive de la mer.
Ensuite me vint son odeur tout de pain frais et de réglisse musqué des montagnes.

J’ai poussé le portillon de bois et j’ai allumé un cierge de ce qu’une idée en moi se soit éprouvée immortelle. »

(p. 175 et 176)
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« XVII

« AU CŒUR d’une innocente et lointaine contrée à présent je m’enfonce.
A présent m’escortent d’aériennes créatures
aux cheveux irisés d’aurores boréales
à la peau satinée de doux lacs dorés.
J’avance et partage les foins, le genou en étrave
et mon souffle dissipe de la face de la terre
les derniers écheveaux du sommeil.
Et les arbres font route âmes côtés, remontant contre le vent.
J’aperçois de grands mystères, et paradoxaux :
Fontaine bouclée de la crypte d’Hélène.
Trident et dauphins enlacés le signe de la Croix.
Porte éblouissante les barbelés sacrilèges.
Par là je passerai dans ma gloire.
Les paroles qui m’ont trahi et celles qui recelaient des gifles
deviennent des martyrs et rameaux de palmes :
Hosanna, bruissent-elles, pour celui qui vient !
Volupté du fruit : tel m’apparaît le jeûne.
Obliques oliviers, fléchis par cet éclat bleu entre leurs doigts verts :
les années de rage au travers des barreaux de fer minant rivage infini, ensorcelé par une humide incantation de beaux yeux :
l’abîme de Marina.
Où j’irai cheminant l’âme pure. 
Les pleurs qui m’ont trahi et ceux qui recelaient des humiliations
deviennent souffles et oiseaux immortels :
Hosanna, murmurent-ils, pour celui qui vient !
Au cœur d’une innocente et lointaine contrée à présent je m’enfonce. »

(p. 146 et 147)
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« Le sang du plus pur amour m’a drapé de pourpre
Et des joies encor jamais vues m’ont flanqué le noir
J’ai vert-de-grisé sous le suroit moite des hommes
Mère éternelle au loin ma Rose mon Amarante

Embusqués en haute mer ils m’ont attendu
Avec leur trois-mats bombardants et m’ont descendu
Tout mon crime était d’avoir moi aussi un grand amour
Mère éternelle au loin ma Rose mon Amarante

Un certain jour de Juillet se sont entrouverts
Ses yeux pers immensément dans mon cœur amer
Et par eux la vie vierge un instant s’illumina
Mère éternelle au loin ma Rose mon Amarante

Depuis lors s’est acharnée par-dessus ma tête
La vindicte des siècles qui hurlaient :
« Celui qui t’aura vu, dans le sang qu’il vive et dans la pierre. »
Mère éternelle au loin ma Rose mon Amarante

M’identifiant de ce fait avec ma patrie
Dans ces pierres, j’ai grandi et donné ma fleur
Rachetant par la lumière le sang des assassins
Mère éternelle au loin ma Rose mon Amarante. »

(p. 132 et 133)
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Ores la lumière Et telle heure la première
qu’en l’argile encor
les lèvres modulent
à l’épreuve des choses de l’univers
Sans émeraude et bulbes en terre dorés
Charme suprême en son sommeil déferle aussi la mer immense,
gazes de l’éther, ces voles écrus
dessous les frondaisons des caroubiers et les grands jets
des palmiers drus
Là-bas tout seul j’ai rencontré
l’univers
sanglotant sans arrêt
Mon âme désemparée cherchait Héraut et Timonier
Lors j’ai vu je m’en souviens
les trois grandes Femmes Noires
en train de lever les bras en face de l’Orient
Leurs échines festonnées d’or et la nuée qu’elles laissaient
peu à peu se ternissant
à droite Et des plantes
sous d’autres formes
Étaient le soleil avec son axe au centre de moi
tout d’un multiple rayon qui appelait Puis
celui que j’étais véritablement Le pur devancier des siècles
Le brin toujours vert dans le nimbe ardent Le surgeon non coupé du ciel. 

(p. 49 et 50)
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Courage : la mort c’est ça
Dans le coquelicot épanoui
Et dans la fine, fine camomille
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Le voici gisant



Extrait 3

Sous les cinq cèdres
Sans autres cierges
Il gît sur sa vareuse cramée ;
Le casque vide, le sang boueux
Près de lui le bras à moitié coupé
Et entre les sourcils
Un petit puits amer, empreinte du destin
Un petit puits amer rouge et noir
Un puits où la mémoire frissonne !

Oh ne regardez pas, ne regardez pas
D'où sa vie s'e est allée. Ne dites pas comment
Comment s'est échappée la noire fumée du rêve.
Ainsi donc en un instant Ainsi donc
Une minute lâche la suivante
Et le soleil sempiternel lâche aussitôt le monde !

/traduit du grec par Angélique Ionatos
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Odyssèas Elỳtis
« On dit de moi que je suis un poète dionysiaque, surtout à mes débuts. Je ne le pense pas. Je suis pour la clarté. Comme je l’ai écrit dans un de mes poèmes « je me suis vendu tout entier pour la clarté. Je suis critique envers le rationalisme occidental, sceptique sur son classicisme, et je ressens la brèche ouverte par le surréalisme comme une véritable libération des émotions et de l’imagination. Pouvez-vous concevoir un nouveau classicisme dans l’esprit du surréalisme. Je n’ai jamais été un disciple de l’école surréaliste. J’ai simplement certains éléments congénitaux pour moi à la lumière grecque. L’occident trouve les mystères dans l’obscurité, nous les Grecs nous les trouvons dans la lumière. ».
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Odyssèas Elỳtis
Le jardin était dans la mer ( extrait)


Le jardin était dans la mer
Oeillets d'écume cap profond
Ta main s'en allait avec l'eau
Comme une traîne nuptiale
Ta main libérait tout le ciel

(" Soleil souverain")
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Le monogramme
III //extrait 5
  
  
  
  
Puisque plus rien d’autre ne me reste
Entre les quatre murs, le plafond, le sol
Je crie par toi et ma voix me revient
J’exhale ton odeur à en effaroucher les hommes
Parce-que le non-éprouvé et ce qui vient d’ailleurs
Les humains ne peuvent l’endurer et il est trop tôt, m’entends-tu
Il est encore tôt dans ce monde mon amour

Pour parler de toi et de moi


/Traduit du grec par Angélique Ionatos
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Le monogramme
III //extrait 3
  
  
  
  
Toujours toi la petite étoile et toujours moi le sombre navire
Toujours toi le havre et moi la lanterne de tribord
La berge mouillée et la lueur sur les rames
Tout là-haut la maison aux clématites
Les roses en gerbe, l’eau qui refroidit
Toujours toi la statue en pierre et moi l’ombre qui s’allonge
Toujours toi le volet mi-clos, et moi le vent qui l’ouvre
Car je t’aime et je t’aime
Toujours toi la médaille et moi l’adoration qui la monnaie :…


/Traduit du grec par Angélique Ionatos
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Tu changes de position dans ton sommeil et tu comprends que c'est le point du jour. Tu te lèves d'un trait, juste pour fermer les persiennes, et avec la lumière, le vent qui souffle du figuier d'en face vient te frapper. Puis tu te recouches et plonges avec boulimie dans le sommeil. A présent, la fraîcheur se fait sentir. Le drap est le bienvenu.
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Odyssèas Elỳtis
"Je considère la poésie comme une source d'innocence pleine de forces révolutionnaires. C'est ma mission de diriger ces forces contre un monde que ma conscience ne peut accepter, précisément pour amener ce monde à travers des métamorphoses continuelles en plus grande harmonie avec mes rêves. Je fais référence à une magie contemporaine qui mène à la découverte de notre vraie réalité¡ Dans l'espoir d'obtenir un affranchissement de toutes contraintes et la justice qui pourrait s'identifier à la lumière absolue, je suis un idolâtre qui, sans le vouloir, arrive à la sainteté chrétienne."
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