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Critiques de Olivia de Lamberterie (348)
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Comment font les gens ?

Difficile de réussir un deuxième livre quand le premier a reçu un excellent accueil et le prix Renaudot de l'essai 2018. Après "Avec toutes mes sympathies" d'Olivia de Lamberterie que j'avais beaucoup aimé voilà "Comment font les gens ?" qui m'a moins convaincue, surtout sur la forme.



Sur le fond, je le classe dans les livres sur notre époque puisqu'il raconte les états d'âmes d'Anna, une femme d'aujourd'hui qui est aussi fille, mère et épouse, sans compter les incontournables copines toujours là quand il faut. Le titre sous forme interrogative évoque la multiplicité de ce qu'il y a à faire ou penser pour être une femme épanouie. Ce livre m'a donc rappelé celui de Michèle Fitoussi publié en 1989 intitulé "Le ras-le-bol des super women" qui évoquait la performance demandée aux femmes et leur charge mentale.

Les temps ont changé mais pas tant que ça quand on voit Anna jongler entre son boulot dans l'édition et ses trois filles au tempérament bien trempé, ce qui n'est pas pour me déplaire au demeurant.

Ce qui est nouveau, ce sont les Ehpad. La mère d'Anna, féministe comme la mienne, y demeure parce qu'elle perd la tête et je trouve que ce sont les passages les plus intéressants.



Si Anna doit être en permanence sous contrôle, il y a un ton légèrement humoristique qui confirme que l'autrice ne se prend trop au sérieux. Pour autant, la narration est souvent décousue ce qui n'aide pas la lecture et ce qui m'a un peu agacée ce sont les "Gling" au début de certains paragraphes comme un gong d'avertissement ressemblant aux notifications continues sur le téléphone. Personnellement, je pense qu'il suffit de couper le son et ça va déjà beaucoup mieux.





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Comment font les gens ?

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Avec toutes mes sympathies

Peut-être parce que je n'attendais rien de ce livre, trouvé dans une boîte à livres, qu'il m'a autant plu ? Ca a changé de mes lectures habituelles, et c'était beau, touchant, agréable, douloureux, profond, dur, sensible... Un mix intense qui en a fait une lecture - je pense - mémorable. A éviter de lire en pleine période de deuil, peut-être... Les mots viennent gratter là où ça fait mal.
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Avec toutes mes sympathies

Je connaissais Olivia de Lamberterie en tant que chroniqueuse littéraire à Télé Matin, et j'aimais cette façon qu'elle avait, et qu'elle a toujours, de parler des livres qu'elle aime.



Derrière les larmes et la colère, sa voix devenue familière à bon nombre d'entre nous, nous murmure à l'oreille que l'amour qu'on ressent pour quelqu'un lui survit, même après un décès aussi brutal que celui de son frère.



C'était un être lumineux, mais fragile. Il a pourtant bien essayé de vivre, d'aimer et d'embellir sa vie et celle de ses proches, mais les jours sombres étaient trop nombreux.



Ce frère tant aimé, est présent à chaque page.



L'auteure nous raconte le traumatisme, le désespoir, et son envie furieuse de retrouver la joie.



Un livre témoignage, prenant, qui interroge beaucoup.



Pourquoi Alex a-t-il choisi de mettre fin à sa vie ?



Pourquoi les médecins n'ont-ils pas pu l'aider d'avantage ?



Ce deuil, elle ne veut pas le faire. Elle ne s'y résout pas.



Elle souhaite de toute son âme que ce frère disparu vive à jamais en elle !



Un livre plein de tendresse-d'une soeur à un frère- et d'humour lorsqu'elle évoque leur enfance bourgeoise dans une famille aimante.



Un livre que j'ai lu la gorge serrée !
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Comment font les gens ?

C’est vrai, ça, comment font les gens ? Pour être heureux, pour avancer dans la vie ? Anna, 53 ans, mariée, 3 filles (2 ados et une aînée de 33 ans qui a « une grande nouvelle à lui annoncer« ), exerce un métier qu’elle aime (être éditrice, c’est « être transfusée par d’autres mots que les siens« ), et retrouve des copines solides et solidaires, très souvent, au café Baudelaire, avec qui elle échange – gling – beaucoup de SMS.



C’est un récit plein de tendresse et de dérision, fort agréable à lire, qui traite à bras-le-corps mais avec légèreté de sujets graves, dans un rythme trépidant. Écrit d’une traite, sans chapitre, sans pause, il se lit de la même façon, d’une traite, sans reprendre sa respiration. Il déploie 24 heures de la vie d’une parisienne à l’abri de tout souci matériel, une journée tout à fait ordinaire. Il raconte son quotidien, y mêle des souvenirs du passé et des questions existentielles de tous bords. C’est un livre riche, hurlant de vérité, pas vraiment roman, pas vraiment essai, plutôt un livre-témoignage très contemporain sur le métier de mère, sur l’adolescence, sur le vieillissement, sur le milieu de l’édition – Olivia de Lamberterie est journaliste-romancière -, sur la fidélité… Anna a tout pour être heureuse, mais le vernis craque. Il y a ce corps qui est en train de la lâcher – « Bientôt elle aura plus de ventre que de seins. » Il y a Nine, sa mère, reléguée aux Acacias, ex-militante du MLF, qui perd un peu (et même beaucoup) la tête – « Sa nouvelle mère, cette inconnue qu’il faut aimer comme l’ancienne. » Il y a son mari qui la trompe. Il y a sa nouvelle cheffe « à la bouche méchante » qui lui enjoint de publier des influenceuses : « Mais tes romans, tes petits Maupassant, mais tout le monde s’en bat les couilles aujourd’hui… Les stars de la télé, les sportifs, les influenceurs de Dubaï, voilà de quoi ont envie les lecteurs…Il faut que tu fasses du chiffre, sinon t’es morte. » Et il y a ses filles rebelles et radicales, tendance #metoo.



Anna ne reconnaît plus ce monde. Mais « accoutumée à ne pas déranger« , elle court quand même toute la journée : « Courir c’est la profession des femmes quel que soit leur métier. » Elle est touchante, fragile, mais aussi « forte de la vaillance des femmes à tout faire« , elle crie silencieusement sa détresse et sa lassitude, seule malgré tous les autres, désenchantée. Demain matin, elle repartira de plus belle, en héroïne invisible mais formidable, en bon petit soldat – « les mères ça ne fait pas grève » -, prête à de nouveaux combats, parce que la vie, c’est ça : les petits arrangements avec le monde et avec soi-même.
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Comment font les gens ?

J’avais beaucoup aimé son premier livre contrairement à celui-ci.

Pour commencer une narration sans chapitre j’avoue que je n’aime pas trop, ensuite j’ai trouvé cela un peu fouillis car on passe du présent à des souvenirs sans transition aucune. La journée de cette quinquagénaire est particulièrement longue…

Anna est déçue, dépassée par sa vie, quelques questions existentielles mais pas vraiment d’action pour changer. Ça reste pour moi un monologue d’une parisienne coincée dans les diktats de la société. Un sujet peu innovant, il manque à mon goût un peu de conviction dans le récit.
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Avec toutes mes sympathies

Encore un livre déniché par hasard sur la place des bouquinistes. J’étais pressée, mais il me faisait de l’œil depuis longtemps. À deux euros le chef d’œuvre, on peut dire que j’ai plus que bien fait de m’y arrêter.



Je l’ai lu dans l’avion direction Montréal, sans savoir qu’il allait me mener, lui aussi, vers cette destination. Parce que c’était là que vivait Alex, ce frère, ce père, ce mari, avant que ce doux lieu ne devienne son tombeau.



“Ce livre qui n’aurait jamais dû exister puisque tu n’aurais jamais dû mourir.”



À travers ce récit autobiographique, Olivia de Lamberterie brise le silence d’une famille tirée à quatre épingles. Elle dompte le tabou du suicide, parce que la souffrance, on ne peut pas la taire. Il fallait que ça sorte. Ce trou béant dans son cœur, elle en a fait une ode à la vie de son frère.



Avec des mots tranchants qui démantèlent l’extravagance de son quotidien de journaliste, elle dresse sa propre fin du monde. Celle qui survient, un matin, sans prévenir. Cet effondrement intérieur qui hante chacun de ses gestes avec fracas - et en réalité, la lourdeur du silence.



“Le prénom reste en suspens, se fracasse sur le paillasson, pas besoin d’explication.”



Comme elle le dit si bien, dans ce genre de moment, on croit vous panser, à coup de “ça va aller” alors qu’il ne faut pas que ça aille. Quand il manque au monde une part de soi, il ne reste qu’à composer avec la douleur.



J’aurais aimé ne jamais m’extasier devant tant de malheur. Ce récit est bien plus que bouleversant - ou tous les mots qui impliqueront des larmes. Cette sincérité déchirante, elle n’aurait pas pu être inventée. Et c’est précisément ce qui m’a donné le mal de mer, comme si c’était mon frère.



Parce que ces récits-là permettent de cerner une part de l’inexplicable. Parce qu’ils sont un cri de vérité parmi tous ceux qui souffrent en silence. Et celui d’Olivia de Lamberterie m’a transpercé :



“Si pour toi c’est mieux, j’accepte de vivre décapitée.”
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Comment font les gens ?

Une vie de femme à toute vitesse. La mise en page est totalement adaptée au récit. Je me sentais essoufflée lors de cette lecture. La description de la journée de cette femme battante qui parvient avec difficulté à se poser et à se penser est très intéressante.

Le bémol, aucun changement après ce constat ne semble envisagé. La véritable question serait à mon sens ... pourquoi je vis ça ?
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Avec toutes mes sympathies

Quel bel hommage ! J'ai été très sensible à cet ouvrage, jusqu'à la larme, avec ses énoncés factuels quant à la maladie et à la descente aux enfers du frère (Alex) de l'auteure, par suicide. Parce que la dépression existe mais n'est jamais totalement comprise par les profanes ici il ne sera jamais et heureusement question de jugement quant à l'acte définitif mais on cherchera au contraire à accompagner Alex, pas à pas. Nourri d'amour par sa sœur, ses sœurs en fait, ses parents, sa compagne, sa fille, Alex n'aura pas pu s'en sortir. L'auteure n'en fait pas de cinéma, elle accuse, elle subit, elle rend hommage tout en finesse. Me voici pleine d'empathie et de tendresse pour elle et son frère.
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Comment font les gens ?

J'ai toujours salué Olivia de Lamberterie en tant que critique littéraire. Même si parfois nos avis divergent, j'admire sa manière de s'exprimer, très posée et très imprégnée par ses lectures. J'ai donc voulu connaître l'autrice qui se cache derrière, trouvant par ailleurs qu'il est délicat d'exercer ces deux activités conjointement. Faut-il être un écrivain irréprochable pour se permettre de critiquer les productions des collègues ?



Je suis, de ce fait, presque gênée de donner mon modeste avis sur "Comment font les gens ?". Qui suis-je pour critiquer une spécialiste en la matière ? Tant pis, je me lance. 1/2 étoile, ce n'est pas un réel jugement, c'est simplement ma manière à moi, de signifier un abandon de lecture. Je me suis pourtant quelquefois retrouvée dans les réflexions d'Anna, cette quinquagénaire qui s'interroge sur l'époque si particulière que nous vivons. Malheureusement, la forme a été un obstacle infranchissable à la poursuite de ma lecture. Cette façon d'écrire d'un bloc, sans chapitre, des phrases où l'on passe allégrement du coq à l'âne, est peut-être tendance dans le milieu bobo germanopratin... Moi, j'ai jeté l'éponge page 76.
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Avec toutes mes sympathies

Le suicide de son frère a transformé la critique littéraire Olivia de Lamberterie en écrivain. Pour parler de ce deuil, de ce drame elle parle de ce frère qui ne voulait pas vivre, elle le raconte, elle se raconte, elle raconte l'histoire familiale. Les petits signes dès l'enfance, le poids de l'éducation, les incohérences de la médecine. Les montagnes russes entre inquiétude et espoir, l'impossible acceptation, le manque, le vide.

Avec une plume élégante et sensible, elle nous entraîne dans un flot d'émotions. N'oubliez pas les mouchoirs si vous ouvrez Avec toutes mes sympathies.
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Avec toutes mes sympathies

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Avec toutes mes sympathies

“Avec toutes mes sympathies” est avant tout le magnifique et vibrant hommage d’une soeur à son frère. Un livre débordant d’amour, qui traite avec intelligence et une profonde humanité des thèmes universels du deuil, de la douleur, de la place de la mort et des morts dans nos vies.

Mais ce livre va plus loin et nous révèle d’autres facettes essentielles.

Un hymne à la famille, avec ses heurts et ses instants de grâce. Le portrait en pointillé d’une femme élevée dans une famille aristocrate, pleine de contradictions, avec des valeurs fortes qui constituent un socle fort et pérenne, des racines appréciées et respectées et pourtant, on ressent aussi une envie de déboulonner tout cela, de s’en affranchir. De ruer dans les brancards. Réflexions sur sa vie de femme, ce qui fait beaucoup de bruit et ce que l’on devine entre les lignes, le grand réarrangement après la mort du frère tant aimé. L’amour des parents qui nous porte mais parfois aussi nous pèse, nous ligote.

Une réflexion torturée sur ce qui peut être la source d’un mal-être profond (“Quelle était la nature de cet invisible héritage lestant nos aubes avant de se dissoudre dans le rythme forcené des journées, toujours susceptible de resurgir au petit malheur la chance ? “).

L’euphorie des nouveaux départs, l’impact positif d’une remise des comptes à zéro même si cela ne règle pas tout et que, tôt ou tard, il faut payer l’addition. Une belle mise en lumière de la façon de penser qui règne au Québec (et principalement à Montréal).

Férue de littérature, cette grande lectrice découvre ce dont les auteurs lui parlaient : le jaillissement des idées, la fulgurances des mots, l’émotion profonde que procure l’écriture… Nous assistons, presque en direct, à la naissance d’une écrivaine (“Je prends conscience, pour la première fois, que s’inscrivent des mots que je n’imaginais pas penser, que j’ignorais avoir en moi”) et c’est très touchant.

Quelques coups de griffes amusants (le défilé de mode).

L’humour, toujours, comme bouée de secours.

Les allers-retours entre l’insouciance, le léger et le lourd, le grave, permettent au lecteur de remonter à la surface pour reprendre son souffle.

Des phrases qui nous percutent et parfois meme nous uppercutent.



Une lecture inoubliable. MERCI. Infiniment.
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Comment font les gens ?

Ce roman nous entraîne dans une réflexion sur la condition féminine à travers l'histoire très ordinaire de son héroïne. Et c'est d'ailleurs peut-être là que réside la force de ce roman. Chacune s'y retrouve.

Il ne s'agit pas de faire le procès de qui que ce soit mais juste de poser un constat sur les relations humaines et la difficulté parfois de communiquer clairement même avec les siens et surtout comment tout gérer de front?



Une histoire très plaisante à lire grâce à la plume efficace et caustique d'Olivia de Lamberterie.



Merci à #NetGalleyFrance et à aux #editionsstock pour la lecture de ce récit
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Comment font les gens ?

C'est le portrait d'une femme comme tant d'autres . Anna, une pétillante quica qui gère sa vie de front . Elle est éditrice et nous ouvre un oeil sur son travail . Sa vie de famille, mariée depuis 17 ans ,et maman de jeunes filles qui quittent le nid . Fille d'une féministe acharnée ,qui perd la tête sur ses vieux jours. Entre deux soirées avec ses copines ( heureusement qu'elles sont là) , elle raconte sa vie entre nostalgie et fou rire.

Elle court pour tout gérer , entre larmes et humour . On rit beaucoup dans ce roman .

On retrouve le phrasé d'Olivia. Pas de chapitre ,les idées de posent sur le papier comme dans la tête d'Anna .

Sa façon si belle de dire le quotidien . Car Anna ,c'est chacune d'entre nous.

Celles qui essayent de garder la tête hors de l'eau et de gérer de notre mieux .



Mais comment font les gens ? Pour assumer leur travail ,leur vie de famille , leurs parents vieillissants ? Une question très contemporaine pour retrouver notre essentiel .



Un livre plein de pépites ,en voici :



"Elle court dans le couloir du métro ,elle est en retard , elle vacille sur ses talons hauts, dépasser de dix centimètres les gens qui l’impressionnent lui donne l’illusion d’un coup d’avance, elle n’est pas encore à l’âge certain où l’on choisit des chaussures parce qu’elles sont confortables. Elle est toujours en retard, parfois elle se demande si son inconscient ne lui dicte pas d’oublier son sac ou son masque afin qu’elle s’inquiète du temps à rattraper plutôt que du rendez-vous. Son cerveau n’est jamais réglé sur la bonne angoisse"

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Avec toutes mes sympathies

J’ai connu Olivia par l’entremise de l’émission « Plus on est de fous plus on lit » par ses chroniques, ses commentaires sur l’actualité française, etc…et puis, Louise l’a invitée en tant qu’autrice de de ce merveilleux livre. Par curiosité que je l’ai lu, je n’apprécie pas nécessairement ces témoignages sur la mort de quelqu’un, je préfère la fiction. Elle est venue à Montréal à la recherche de réponses ou plus la recherche de ce frère suicidé. J’ai aimé son parcours, ses réflexions. Difficile d’écrire ce que j’en ai pensé puisque ça fait au moins un an que je l’ai lu. Je me souviens que je suis allée à la recherche de son logement puisqu’il habitait dans mon quartier (pas trouvé). J’aurais bien aimé le connaître tellement ce livre, malgré le temps, me laisse un beau souvenir
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Comment font les gens ?

Passons une journée dans la vie d'une quinquagénaire post-covid un peu bourgeoise, fille d'une mère en EPHAD, mère de trois filles, dont deux encore scolarisées, assistante d'édition, mariée à un certain Peter qui a déclenché la troisième guerre mondiale de leur couple la veille...

Le déroulé de la journée d'Anna est ponctué des "Gling" de notifications qui coupent sans arrêt ses pensées, encouragent la dispersion et les digressions : SMS, messages, groupes de messagerie, appels, réseaux sociaux, sites d'info plus ou moins informatifs (people, politique, faits divers...) Toutes ces interruptions qui rythment ou font dissoner la vie de certain.e.s accrocs au téléphone portable. Car évidemment, c'est aussi par ce foutu mobile que le malheur arrive, ou plutôt, se révèle à Anna.



J'étais curieuse de lire un roman d'une des rares chroniqueuses littéraire que j'écoute souvent et dont il m'est arrivé de suivre les conseils de lecture. J'ai été agréablement surprise par la qualité de ce court roman très prenant. Je me suis rapidement attachée aux personnages émouvants de simplicité et de sincérité. J'ai été particulièrement séduite par cette héroïne des temps actuels, aux prises avec les aléas de la vie de famille ; jeune quinquagénaire débordée par ses réflexions, ses doutes, ses sentiments... J'ai été intriguée par Axel, l'ami auteur suicidé qui continue de hanter Anna malgré cette vie qui avance inexorablement.



L'ouvrage est complètement ancré dans notre actualité. L'autrice aborde des thèmes aussi divers que : les médias, la vie "après confinement-codiv19", les difficultés du quotidien des gens, le féminisme et l'après #metoo, la vieillesse mal vécue (surtout par et pour les femmes), les violences ordinaires, Paris, le temps qui passe sur les corps, les visages et les cœurs. Autre sujet phare du roman : la parentalité (Anna a trois filles d'âges différents, dont une vraiment plus âgée, qui a une annonce pas tellement surprenante à faire le soir même) et le soin à apporter à nos aïeux (sa mère en EPHAD aurait quelques problèmes de comportement dans cet environnement inadapté à son cas). Enfin, Olivia de Lamberterie a choisi de faire évoluer son personnage dans un univers qu'elle connaît bien : celui de l'édition. Cela donne lieu à quelques références littéraires intéressantes, drôles, intelligentes ou surprenantes.



Les thèmes abordés, la narration et les réflexions sur notre société m'ont rappelé certains romans de Delphine de Vigan, en moins cru, plus délicat, plus littéraire, un brin bourgeois. Le style est travaillé, agréable, fluide même dans les phrases les plus longues. Le rythme est haletant et déroutant car sans chapitre, comme s'il fallait tout sortir d'une traite, sans pause, de peur de manquer de courage face à l'adversité de la société de 2020... Comme si la narratrice ne pouvait plus taire ce qu'elle a sur le cœur, comme une urgence à déborder et digresser de tous côtés, avec beaucoup de recul, de bienveillance et d'intelligence.
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Avec toutes mes sympathies

Ce livre m'a complètement bouleversée.

Je pensais à ce livre sur mes trajets de la journée. J'ai 2 frères je pense que cela explique ce sentiment.

Merci à l'auteur pour ce livre exceptionnel et ce bouleversement. Je ne suis pas prête d'oublier cette merveille.

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Avec toutes mes sympathies

Je connais Olivia de Lamberterie par ses chroniques à Télématin. Bien que je ne sois pas forcément de son avis quant à ses critiques littéraires, j'apprécie toujours sa passion pour les livres, les écrivains, et son ton enflammé lors de ses chroniques.

J'ai aimé découvrir l'esquisse de sa vie familiale tracée avec pudeur et discrétion, son parcours professionnel et littéraire, sa peine face à la disparition de son frère de qui elle semblait très proche et ses difficultés à faire son deuil ( comme on dit !).

J'ai beaucoup apprécié les références de romans, livres, auteurs , cinéma, interviews parsemés tout au long de son texte et illustrant son récit .

L'écriture simple et sensible coule jamais larmoyante. Les émotions restent cependant très réservées et pudiques. Ce qui donne un tout plutôt linéaire.

Quant au fond , Olivia De Lamberterie nous le dit bien, seules les personnes ayant eu à faire face à ce genre de deuil peuvent se permettre de le critiquer.

Comme d'autres membres, je me questionne, ce livre aurait-il existé s'il n'était pas signé par Olivia De Lamberterie.

Je reconnais que l'écriture a un pouvoir pansement face aux affres que la vie nous réserve, mais pourquoi le rendre public ? Peut-être pour renforcer le pouvoir de cicatrisation ?

J'ai lu son livre sans grande passion mais avec intérêt et plaisir.

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Avec toutes mes sympathies

Je l'ai lu en un temps record, impossible de le lâcher. C'est à la fois touchant et drôle, pudique et profond, personnel et universel: quiconque a dû faire face à une perte irréversible se retrouvera dans son cheminement. "Où es-tu?" : mettre des mots sur l'absence ("le chagrin est une traversée, il faut nager jusqu'à atteindre une rive inconnue, au milieu d'îles et d'écueils."), on ne dira jamais assez combien on avance en écrivant. Olivia de Lamberterie le fait avec poésie et subtilité, avec humour aussi - les passages sur le magnétiseur ou sur l'explication du titre sont hilarants- et l'air de rien nous amène aux vraies questions:



"Est-ce que mon frère m'aimait? Est-ce qu'il pensait souvent à moi? Ces questions sans fond sont un piège. D'autant qu'elles sont de la fausse monnaie, il faut penser à l'envers pour y voir juste: est-ce que moi je l'ai assez aimé?"



Au delà de la douleur de la disparition, elle dessine aussi en filigrane une réflexion sur le corps, ces maladies où l'on se blesse, où on se porte atteinte à soi-même, que ce soit par le suicide ou par une addiction
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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