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Citations de Olivier Sebban (30)


Il ne comprenait pas les femmes et les trouvait dures, insensibles. L’Église était une bonne chose pour elles. Pas la prière mais l’Église et les boniments fielleux d’un prêtre invoquant toutes sortes de châtiments, un prêtre et sa posologie de contritions. Pas le repentir. Les enfants. (pages 47-48)
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Il entama les marches d’un escalier menant à un large parvis de granit et considéra la possibilité d’un retour en son pays, la possibilité de fuir, car les 14e et 15e corps d’armée républicains équipés d’un matériel obsolète ne pourraient pas grand-chose contre Dávila et les Italiens, les flèches noires et les brigades navarraises et les Castillans motivés, 90 000 hommes, la légion Condor des nazis, les avions Fiat, les blindés, les fusils-mitrailleurs, les fascistes déterminés à reprendre l’aiguade de Santander. (pages 355-356)
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Ils roulèrent à vive allure sur une piste ombragée et plantée de platanes, doublèrent des carrioles chargées de foin, tractées par des carnes d’abattoir, pansues et opiniâtres, traversèrent de paisibles villages, chassant à l’occasion une poignée de truies jetées dans le dénuement effaré d’une venelle adossée à un tas de fumier. (pages 40-41)
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Il s’accroupit contre l’aile de la Ford et pleura dans ses mains, cessa et ravala un sanglot, sentit passer dans ses paumes ouvertes une brise alourdie d’un parfum de feuilles mortes, respira cet arrière-fond d’automne et se leva, sa mémoire subitement engorgée de souvenirs d’enfance. (page 315)
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Le mythe entretenu par son père, intoxiqué de littérature française comme l'hidalgo de la Manche l'était de romans de chevalerie, la légende d'une grandeur indéfectible de la Raison dont il avait nourri sa démence, lui semblait suspect quand il pensait à la mobilisation résignée d'une armée équipée de bandes molletières, convergeant en désordre à l'appel, obéissant aux hurlements de sous-officiers à gueule de bois sortis casqués de la naphtaline.
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À Toulon, elle ne posta pas sa lettre et profita du Dodge d’un officier pour se rendre à Marseille et réaliser un reportage sur la rafle de 1943, deux mille Juifs déportés par la police française, la destruction du quartier nord sur le Vieux Port, les Français et les Allemands unis dans une cordiale efficacité. (page 380)
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La houle des crêtes tranchait l’immédiat horizon et se brisait sur un arrière-fond de hautes montagnes, grises et patinées de bleu. Une odeur de bois brûlé, de foin coupé, variait dans la poussière soulevée entre de petites haies de pierres dissimulées sous les ronces. (page 266)
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Les yeux ouverts il réitéra la question de la force de son amour pour ses fils, ne trouva pas de justification valable à leur rapt et à la privation de l'amour maternel, ne réussit pas à se convaincre qu'il les aimait assez pour les protéger de la folie de leur mère. Il se retourna sur sa couche et décida de leur poser la question du retour, le lendemain sans faute, leur expliquer que rester nécessite force et accoutumance au manque.
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Franck laissa tomber sa pioche et traita son père de lâche et son père rétorqua que les lâches et les généraux survivaient aux orgueilleux et aux imbéciles. (page 113)
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Contrainte à l’attente, elle les avait vus flotter, la tête sous l’eau à cause de leur barda trop lourd et de leur bouée bouclée à la ceinture, cadavres de vingt ans déchiquetés par les mitrailleuses et les obus de mortier et les obus de 88. (page 376)
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La populace, félonne, frénétique et obséquieuse, sourires lacunaires et pudibonderies inquiètes, l’acclamait, elle et ses semblables libérateurs, la poursuivaient à l’entrée des villages, pavoisait et grimpait sur les blindés, affichait la liesse bravache des libérés, et la fruste retenue des vaincus, sales pour longtemps des oripeaux de la délation, de la servitude et du zèle. (page 378)
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… il s’appropria la guerre et la terre divisée sur laquelle il vivait depuis tant d’années, et les morts qui avaient sans cesse fui et avaient pénétré ses rêves et se confiaient à lui, allongé sur le canapé, les morts en holocauste, bavards et arrachés aux pages des journaux, se levaient avec les flammes et lui narraient leur sort et l’ampleur de la damnation dont l’ombre couvrait la terre. (page 372)
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… les Manhattes, une lande intacte, vendue 60 florins aux Hollandais, reprise par les Red Coats défaits par Washington, une promesse pavée d’or et refourguée aux milliers d’entre les damnés de l’autre rive venus se soumettre aux soupçons des inspecteurs leur retournant la paupière à l’affût d’un trachome ou d’un vice endogène. (pages 146-147)
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… et quand le train de quinze mules qu’il guidait pénétra l’orée du bois pour ne plus en sortir avant d’atteindre l’Espagne, soixante sabots frappant sur le sol creux et tapissé d’aiguilles, sa vie lui sembla tout entière contenue dans la marche, le rythme et le souffle des bêtes dont l’échine libérait une vapeur odorante. (pages 115-116)
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Lucky Luciano, Frank Costello, Willie Moretti, Joe Adonis, Dutch Schultz et Al Capone allaient mourir. Tommy Lucchese, l’un des hommes de Maranzano œuvrant en secret pour Luciano, rencontra Saul dans Central Park aux premiers jours du mois d’août et lui révéla l'existence d’une liste noire établie par son boss. L'Irlandais Vincent Coll, en guerre contre Dutch Schultz, devait se charger du contrat et commencer par exécuter Luciano.
Dans la matinée du 10 septembre, Maranzano appela Luciano à son club et lui demanda de passer le voir chez lui afin de causer de différentes affaires à régler. Luciano comprit que le plan mis au point avec Lansky et Mendelssohn serait déclenché sans délai afin d’empêcher Vincent Mad Dog, vingt-deux ans, une fossette eu menton, des taches de rousseur, les yeux bleus, le cheveu épais et roux, né à Gweedore dans le comté de Donegal, honni d’entre tous les tueurs, assassin d’enfant, Michael Vengalli, cinq ans, mort au Beth David Hospital, victime d’une balle perdue au cours d’une fusillade déclenchée en pleine rue depuis une voiture visant un bootlegger au service de Schultz, d'entamer sa litanie de meurtres. p. 295
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«  Il ne comprenait pas les femmes et les trouvait dures, insensibles.

L’Eglise était une bonne chose pour elles . Pas la prière mais l’Eglise et les boniments fielleux d’un prêtre invoquant toutes sortes de châtiments , un prêtre et sa posologie de contritions . Pas le repentir . Les enfants .
Les boniments d’un prêtre et ses gris- gris , ses pattes de lapin bénîtes et l’enfer en bruit de fond comme la crécelle des lépreux par les ruelles autrefois » ,,.
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La brume grise et taraudée de massettes se délita avec les premiers chants d’oiseaux . À l’est , les sommets prirent une teinte argentée et la neige damée sur les versants escarpés tourna rose pâle au- dessus des forêts de conifères noirs. Il rebroussa chemin dans le point du jour gris . La clameur éraillée se quelques coqs perchés sur leur tas de merde l’escortait comme un clairon de retraite sonné aux arrières - gardes d’un massacre.
La puanteur du fumier rehaussait le parfum de l’herbe humide » ….
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Le père resta au chevet de son fils et le fils révéla par bribes l’attaque et le responsable de l'attaque dans les montagnes, le viol et l’avorton, la fuite et le déshonneur des lâches condamnés à demeurer dans le vestibule des enfers, harcelés par les taons. p. 138
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Moïse Heidelberg n'était pas encore rentré, peut-être encore installé à la table de jeu d'un speakeasy du Bowery, au bordel ou en conversation avec l'un des politiciens de Tammany habitués à boire un dernier verre au 21 Club. Les Heidelberg possédaient plusieurs restaurants ravitaillés en scotch et en vin par le gang de Luciano, et le père travaillait et jouait souvent aux cartes avec Arnold Rothstein. Elle ignorait tout d'Arnold Rothstein mais avait plusieurs fois entendu son nom et celui du maire, Jimmy Walker, au cours de conciliabules énigmatiques dont elle ne saisissait presque rien mais discernait d’instinct les enjeux illicites. La mère dormait encore quand ils quittèrent l'immense appartement et traversèrent le hall en marbre et descendirent les marches du perron d'un immeuble en pierre de taille, érigé à la frontière du Lower East Side. Emma travaillait et logeait chez les Heidelberg depuis trois semaines, accompagnait et venait rechercher les garçons à l'école, sept et neuf ans, William et James, maigres et pâles, cheveux noirs et pommadés sous d'épaisses Stetson en tweed. p. 65
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Edur passa derrière le comptoir, ouvrit le journal, y trouva, sans surprise, le récit de la mort de son neveu happé par un train, l’histoire invraisemblable, par lui conçue, de la partie inférieure du corps toujours manquante et voyageant à travers la région, secoua doucement la tête et annonça que la prochaine livraison de tabac arriverait en retard.
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