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Critiques de Osamu Tezuka (571)
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Ayako, tome 1

Lu dans le cadre du prochain club-lecture de la médiathèque de ma ville organisé autour du thème du Japon, j'ai donc découvert par hasard l'horrible destin de cette famille japonaise de renom, les Tengé. L'histoire se déroule donc au Japon dans les années post Seconde Guerre mondiale. Notre héros (ou plutôt devrais-je dire "anti-héros"), Jiro Tengé, après avoir été prisonnier des force ennemies, rentre indemne de cette guerre mais contrairement à ce qu'il croyait, il n'est pas accueilli chez lui de bonne grâce mais est plutôt blâmé par son père de ne pas être mort pour sa patrie. Cependant, il va découvrir, au sein de cette même famille, des choses qu'il n'aurait jamais imaginé et va la prendre en dégoût...jusqu'à accomplir lui-même des actes abominables.



Bien plus qu'une saga familiale, c'est surtout le Japon d'après-guerre que le lecteur découvre ici avec ses confiscations de terres, ses licenciements massifs, la tradition japonaise avec le respect des ancêtres...Bref, un manga aussi captivant qu'instructif mais dont la lecture ne laisse pas indemne !
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La vie de Bouddha - Edition prestige, tome 4

Chaque homme porte en lui une divinité.

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Ce tome fait suite à La Vie de Bouddha - Édition prestige T03. Il faut avoir commencé par le premier tome La Vie de Bouddha - Édition prestige T01. Il comprend 18 chapitres du récit, écrits, dessinés et encrés par Osamu Tezuka (1928-1989). Les différents chapitres de cette série sont parus de 1972 à 1983, et le récit total comprend environ 2.700 pages, réparties en 4 tomes pour cette troisième édition en VF. Ce manga en noir & blanc raconte la vie de Siddhārtha Gautama, le premier Bouddha, le chef spirituel d'une communauté qui a donné naissance au bouddhisme. Il s'achève par une carte de l'Inde et du Népal permettant de suivre l'itinéraire de Bouddha, et une autre carte situant les principaux lieux du récit : Kapilavistu, Lumbini, Kosala, Kushinagar, Sarnath, Bodh Gaya, Magadha.



Un cavalier arrive au château du royaume de Maghada, avec sa monture galopant ventre à terre. Il finit par tomber de sa selle alors que le cheval ne s'arrête que face au roi Bimbisara assis sur son trône, et c'est le cheval qui annonce la nouvelle : Bouddha avec un millier de religieux se dirige vers le palais. le roi ordonne qu'ils soient reçus. Yatara se manifeste, voulant le voir. le prince Ajasé demande à Dévadatta si c'est ce Bouddha dont il lui a si souvent parlé. Bouddha entre dans le palais et se tient devant le roi lui indiquant qu'il est venu donner de ses nouvelles, comme il lui avait promis. le roi donne de nouvelles instructions : qu'on fasse entrer tous les disciples dans la grande salle. Qu'on leur serve un repas, puis qu'on les laisse se reposer. Tatta descend les escaliers à toute vitesse, en tenant son épouse Miguéla par le poignet. Ils s'agenouillent devant Bouddha disant leur plaisir de le revoir, et il lui présente ses trois enfants. Il est poussé sur le côté par un autre ami pressé de retrouver Bouddha.



Dévadatta entre à son tour dans la pièce, et il présente le prince Ajasé, l'hériter de ce royaume. L'enfant observe que Bouddha ne s'agenouille pas devant lui, ce à quoi il répond qu'il n'est pas un de ses sujets. Ajasé continue : son père s'est agenouillé devant Bouddha, cela signifie qu'il est remarquable. Pourtant il a l'air très ordinaire. Au contraire, Dévadatta est un homme remarquable : il est instruit et intelligent, et il lui apprend quantité de choses. Ajasé décrète que Bouddha n'est rien pour lui. Après sa sortie de la salle, un conseiller rappelle qu'une prédiction dit que le prince tuera sa majesté lorsqu'elle atteindra ses quarante et un ans. Même si tout le monde feint de ne pas y croire, en réalité tout le monde en est affecté, le roi en premier. Sa majesté à trente-six ans, il ne lui reste que cinq ans avant la date fatidique. Pendant ce temps-là, une jeune femme a pongé au fond du bassin du jardin et en a remonté un coffre qu'elle tend au roi, et celui-ci le présente à Bouddha qui s'en souvient bien. Il lui offre la fortune qu'il contient, ainsi qu'une forêt couverte de bambous, appelée Karnataka.



Arrivé à la fin du troisième tome, que reste-t-il encore à raconter ? Plus de souffrances, de mises à l'épreuve ? Et la mort de Bouddha… S'il n'est pas familier de l'histoire de ce personnage, le lecteur se rend vite compte de la densité narrative de ces 770 pages : le nombre de personnages, les différents lieux, la montée en puissance des fidèles qui s'organisent en communauté, sans oublier la reprise de contact avec de nombreux individus qui avaient croisé la route de Siddharta Gautama, avant qu'il ne devienne l'Éveillé. Dès la séquence d'ouverture, le lecteur retrouve les idiosyncrasies de l'auteur, sans concession. Certes, il a conscience que le découpage en 4 tomes est postérieur à la création de l'oeuvre, et que ce n'est donc pas un fait exprès. Quoi qu'il en soit, il découvre un cavalier perdant connaissance, et un cheval qui dispose de la parole et qui transmet les informations au roi, en s'agenouillant devant lui. de la même manière, Tezuka continue à faire un usage comique d'anachronismes : les personnages qui évoquent la possibilité d'aller au cinéma, de se rendre à Tombouctou, le livre des records, un carnet de ticket-repas. Plus loin, le lecteur voit des disciples écouter les nouvelles sur des transistors. Page 455, il reconnaît ET et Yoda le temps d'une case. le créateur s'autocite quand Bouddha explique qu'il est lui-même un médecin, que l'artiste le dessine avec la tête de Black Jack, un autre de ses personnages. Il brise également le quatrième mur en apparaissant en page 165, avec une tête de citrouille dans la quatrième case. Parmi les bizarreries déstabilisantes, le lecteur peut également relever des éléphants en train de danser, une femme qui agite sa poitrine dénudée en signe de joie (page 412), un personnage qui tourne la tête à 180° (page 577), et des jeux formels sur les cases (un personnage qui se cogne la tête sur la bordure supérieure d'une case en page 565). En fonction de sa sensibilité, il peut y voir les pitreries d'un auteur qui s'ennuie à devoir raconter des passages obligés parce qu'inscrits dans la légende de Bouddha, ou une forme de recul par rapport à ce qu'il raconte, et même une autodérision pour bien rappeler que ce n'est que sa version personnelle, d'homme du vingtième siècle, déformée par son milieu socioculturel.



Au cours de ces dix-huit chapitres, Bouddha retrouve de nombreux personnages croisés ou côtoyés dans les tomes précédents, et le lecteur n'éprouve aucune difficulté à les identifier. Bombisara, Ajasé, Yatara, Dévadatta, Tatta, Miguéla, Ahinsa, Rita, Anana, Yashodara, Mara, Visaka, Luly, Prasenajit : chacun d'entre eux présente une identité visuelle forte, une preuve patente du talent de l'artiste pour concevoir l'apparence et les postures de chaque protagoniste. le guide spirituel se rend dans différents endroits, et là encore le lecteur apprécie ses talents de chef décorateur : l'art et la manière de concevoir aussi bien un palais qu'une masure, de montrer l'intérieur, ou bien les scènes d'extérieur dans la forêt, dans les marais, dans la montagne, etc. Les cases de Tezuka profitent d'un savoir-faire extraordinaire de conteur pour gérer le plan de prise de vue, et le degré d'informations visuelles dans chaque case, passant aussi bien d'une description réaliste très détaillée, à une case avec un personnage sans arrière-plan, ou au contraire des cases avec une végétation luxuriante sans aucun être humain ou animal. Il joue avec le nombre de cases et leur forme pour accélérer ou ralentir le rythme de lecture, pour accompagner un mouvement, etc. Il réalise aussi bien des dessins fonctionnels, naturalistes, caricaturaux, expressifs, personnels : tout passe ! le lecteur perçoit l'état d'esprit de chaque personnage, ressent ses émotions, suit ses mouvements, ses déplacements, le plus naturellement du monde. Il semble n'y avoir aucune barrière ou incompréhension culturelle entre cet auteur nippon et le lecteur français grâce à l'évidence des dessins et des séquences.



C'est autant plus remarquable que le récit s'avère de grande ampleur. Installation de Bouddha et de son millier de fidèles dans la bambouseraie, tentative d'assassinat du saint homme, incarcération de longue durée dans la pièce principale d'une tour, capacités surnaturelles, manifestation d'un esprit, manifestation hostile d'une foule, guerre entre deux royaumes, intrigues de palais, contrôle de foule prête à se rebeller, pluies torrentielles, retrouvailles intenses entre une mère et son fils, souffrance psychologique terrible, période de doute atroce, et bien sûr les prêches de Bouddha, soit lors d'une conversation en tête à tête, soit en s'adressant à une foule. Au-delà des moments déstabilisants ou incongrus, il faut parfois que le lecteur prenne un temps de recul pour se rendre compte de ce que l'artiste parvient à faire passer avec le plus grand naturel. le roi se mourant emprisonné dans une tour par son fils, son épouse lui rend visite le corps enduit de miel, sous ses habits. le lecteur voit alors le roi lécher le corps de la reine avec avidité, comme si c'était une évidence. de manière tout aussi discrète, l'artiste est parvenu à désexualiser la poitrine nue des femmes, faisant douter le lecteur contemporain de ce que ça pouvait représenter pour les hommes de cette civilisation. La narration visuelle parvient ainsi à immerger le lecteur dans une zone géographique bien particulière, à une époque bien cernée, jusqu'à ce qu'il tienne pour normal ce qu'il voit, oubliant une partie de ses propres normes socio-culturelles.



L'intrigue en elle-même s'avère tout aussi captivante, alors que le lecteur pouvait estimer qu'il ne restait que quelques épreuves à surmonter, et à envisager les prémices de la diffusion de la parole de Bouddha. Il se rend vite compte qu'il faut aussi évoquer les manigances autour de ce personnage remarquable, certaines pour le discréditer, d'autres pour profiter de son ascendant sur ses disciples. En outre, son évolution engendre des répercussions sur trois royaumes : le Kapilavastu dont il est originaire, le royaume du Kosala qui a conquis le clan des Shakya, et enfin le royaume du Magadha. le lecteur reste épaté de se retrouver si facilement entre les enjeux de ces trois royaumes, comprenant que là encore la narration est d'une élégance remarquable pour rappeler les fais indispensables en tant que de besoin. Il ressent de temps à autre qu'un événement arrive un peu bizarrement, et comprend que l'auteur doit intégrer un fait connu de la légende de la vue de Bouddha. Il se rappelle alors que Osamu Tezuka réalise un récit particulièrement délicat en racontant la vie d'un individu étant devenu un guide spirituel dont les enseignements ont façonné et façonnent encore la vie de centaines de millions de fidèles.



Plus que dans les tomes précédents, le lecteur remarque que la représentation de Bouddha présente des singularités : ses longs lobes d'oreille, sa chevelure ou sa coiffe avec des petits ronds et ce qui ressemble à un chignon, le point au milieu du front, certaines postures qui semblent très codifiées. Or il ne trouve pas d'explications à ces éléments graphiques au cours du récit. S'il est assez curieux, il pose la question à un moteur de recherche et il aboutit à un article énonçant les trente-deux signes d'un grand homme, complétés par quatre-vingts autres caractéristiques secondaires. Il découvre alors qu'il n'y a pas eu de représentation de Bouddha avant le deuxième siècle. Il comprend que l'artiste a choisi pour ces pages de représenter le personnage conformément à l'iconographie traditionnelle qui fait partie intégrante de la culture religieuse du bouddhisme, mais qui n'est pas une évidence pour les occidentaux. Ayant pris connaissance de ces éléments symboliques, il assiste au reste de la vie de Bouddha, à la sécularisation de son savoir par le biais de l'organisation de la communauté de ses fidèles, à ses discours, et à la suite de sa progression spirituelle. En effet, l'auteur montre comment Bouddha met à profit sa sagesse, en fait profiter les autres.



Au cours de ce tome, Bouddha aborde plusieurs thèmes : affronter sa peur pour conserver sa sérénité, la possibilité de faire évoluer son destin, les causes profondes de la souffrance d'un être humain, le fait que l'existence soit fondée sur des causes, la vie la plus juste qui est de se conformer au rythme de la nature, la peur de la mort, l'interdépendance universelle, l'incapacité pour l'homme de concevoir ce qu'il deviendra quand il quittera son enveloppe charnelle. Comme pour son apparence, le lecteur ressent que ces questionnements et leurs réponses renvoient au crédo du bouddhisme, implicites pour une partie du lectorat, inconnus pour les autres. Il observe Bouddha en train de s'adresser à des hommes en leur disant que Pour échapper à la souffrance, l'homme doit suivre un chemin à huit branches ou principes : la perception correcte, la réflexion correcte, les paroles correctes, les moyens d'existence justes, l'activité quotidienne correcte, la persévérance correcte, l'attention correcte, enfin la concentration correcte (il n'y en a que sept dans le phylactère correspondant p.277). Ce passage renvoie au Noble Chemin ou Sentier octuple, la voie qui mène à la cessation de Dukkha, ainsi qu'à la délivrance totale. Dans un autre passage, Ananda se trouve à résumer l'action de son guide spirituel : Nos souffrances ont toutes des causes profondes et Bouddha nous les expose lumineusement. Nos souffrances peuvent toutes être vaincues et Bouddha nous explique le moyen d'y parvenir. Un catholique détecte des épreuves et des constats qu'il connaît bien, ainsi que l'usage de paraboles. Par exemple, Bouddha est soumis à la tentation, en particulier la fornication. Un riche marchand découvre que sa fortune est bien dérisoire au regard de ce qu'il souhaite accomplir pour Bouddha (couvrir un parc de pièces d'or), et finit par y consacrer l'intégralité de ses richesses qui s'avèrent insuffisantes, et vivre dans le dénuement. Ce passage entre en résonnance avec la maxime qui veut qu'il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu (Évangile de Matthieu 19:24).



En fonction de sa familiarité avec la vie de Bouddha, le lecteur peut être surpris de le voir connaître un deuxième éveil en comprenant que chaque homme porte en lui une divinité, qu'il la porte dans son coeur. Il peut également être surpris par une présentation quasi psychanalytique d'une de ses convictions : le fait que la souffrance ait des causes profondes, des traumatismes dans le passé de l'individu, une lecture ou au moins une formulation certainement influencée par le fait que l'auteur connaisse les grands principes de la psychanalyse du vingtième siècle. En outre, il peut également ressentir la forme de compréhension qui permet de passer de la résignation à l'acceptation. Il ressent une profonde émotion quand Bouddha raconte à nouveau la parole du vieil homme, de l'ours, du renard et du lièvre, présente dans le premier tome : cette fois-ci l'auteur la montre dans
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Métropolis, Tome 1 :

C'est simplement en voyant une photo tirée du film "Metropolis" de Fritz Lang que Tezuka eut l'idée de cette histoire. L'intrigue du manga est donc différente de celle du film puisque Tezuka ne l'avait pas vu (ou comment une image suffit à enflammer l'imaginaire !) mais les deux oeuvres partagent des univers voisins. Tandis que le film de Lang peut-être sujet à débat quant à l'idéologie sous-tendue par le récit (cette ambiguïté n'est pas le fait de Lang), le manga de Tezuka est irrigué par un bel humanisme.



Si ce "Métropolis" est une œuvre de jeunesse et n'est pas aussi abouti que d’autres œuvres du maître, il est tout de même très intéressant et vaut largement le détour.



"Métropolis" préfigure largement "Astro, le petit robot", un des chefs d’œuvre de Tezuka. Beaucoup de thématiques d'Astro sont déja annoncées dans "Métropolis" : réflexions sur les limites que la science ne doit pas franchir, rejet et acceptation de la différence, amour filial, robots haïssant les humains...

Comme souvent chez Tezuka, le traitement de ces sujets sérieux n'est pas dénué d'humour. Si dans ses œuvres futures le mangaka parvient à trouver l'équilibre parfait entre réflexion, action et humour, ce n'est pas tout à fait le cas ici. "Métropolis" apparait parfois comme un peu trop naïf, le recours à l'humour pas toujours bien dosé.



Cependant, il s'agit d'une œuvre de jeunesse, il faut le garder à l'esprit. Tezuka n'avait pas encore une grande expérience. Malgré les petits bémols que j'ai souligné, "Métropolis" est une œuvre de qualité, au scénario intéressant et au dessin très réussi (est-il besoin de le préciser ?!). En plus, c'est un one-shot, aucune raison de se priver.



Challenge 14-68 entre 2 points de bascule (publié en 49)

Challenge BD 2017
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Pluto, tome 1

Dans un futur proche, humains et robots vivent ensemble, plus ou moins harmonieusement, les seconds étant au service des premiers. Jusqu'au jour où débute une série de crimes. Du puissant robot Mont-Blanc, il ne reste plus qu'un amas de ferrailles orné de cornes. Qui a détruit avec tant de facilité ce robot aimé de tous, héros de guerre et protecteur de la nature ? A peine chargé de l'enquête, l'inspecteur Gesicht d'Europol est confronté à un deuxième décès : un autre corps avec des cornes, mais cette fois il s'agit d'un humain. Lui-même robot, Gesicht sait très bien que la loi exige de ceux de son espèce de ne jamais attenter à la vie d'un humain. Un tel drame a pourtant déjà eu lieu il y a 8 ans. Enfermé et mis hors d'état de nuire, le robot assassin détient peut-être de précieuses informations pour l'enquêteur...





Bien sûr il y a des meurtres et une enquête de police pour retrouver l'assassin, mais Pluto ne saurait être un simple polar. C'est surtout une histoire qui interroge sur l'intelligence artificielle, sur le vivre-ensemble, sur la différence, sur les traumatismes de la guerre, sur les sentiments. On le voit les thèmes abordés sont nombreux et il en ressort surtout une extrême sensibilité qu'on s'étonne de trouver dans un univers robotisé. Mais voilà bien ce qui fait tout l'intérêt de ce manga. Les progrès techniques ont fait des robots des êtres presque semblables aux hommes. Physiquement, les différences sont difficilement décelables et, de plus, ils peuvent se marier, avoir des enfants, travailler, partir en vacances et même éprouver des sentiments, voire rêver. Ce sont des machines qui ressentent et cela les rend touchants et proches de nous.

Pour le reste, ce premier tome est un tome de présentation qui met en place les protagonistes de l'histoire et l'intrigue principale. On suit donc le héros, l'inspecteur-robot Gesicht dans ses premières investigations. Il la joue un peu à la Clarisse Sterling en allant interroger au fond de sa geôle un dangereux robot meurtrier. On découvre que les cibles sont des super-robots qui existent en nombre limité et qui sont tous en danger malgré leur force et leurs pouvoirs. Et on peut se faire une idée du contexte géo-politique de ce futur imaginé par les auteurs.

Suspens et moments d'émotion alternent pour faire de ce premier tome une belle accroche pour la suite. Une série qui commence bien !
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La légende de Songoku, tome 1

Le périple d'un bonze chinois vers l'Inde au 7ème siècle, qui a servi de vase au roman "le voyage vers l'ouest" écrit au 16ème siècle, est un des récits les plus importants en Chine et au Japon. Il fait là-bas totalement partie de l'imaginaire collectif. Au point que nombre d'artistes en ont repris certains éléments emblématiques (Dragon ball en est un exemple frappant) ou bien ont souhaité donner leur version de la légende. C'est le cas de l'immense Tezuka avec "la légende de Songoku". Il est d'ailleurs intéressant de noter que le titre original de ce manga se traduirait par "Mon Songoku à moi".

Si la figure de ce singe malin armé d'un bâton magique et se déplaçant sur un nuage est connu de tous en Chine et au Japon, c'est loin d'être le cas ici. Le folklore asiatique reste très méconnu en France.

Lorsque j'étais enfant, j'avais eu l'occasion de voir au cinéma (merci les salles art et essai) "troubles au royaume céleste" (aussi appelé "le roi des singes", un superbe dessin animé chinois des années 60. Mais ce n'est que bien des années plus tard que j'ai appris que ce film d'animation était tiré d'une légende ancestrale.



Il m'a semblé intéressant d'aborder ce récit emblématique avec un manga qui promet sans doute d'être moins austère et plus accessible, tout en étant assez fidèle. Et comme c'est Tezuka aux commandes, j'y suis allée en toute confiance.

Je ne me lasse pas du trait de Tezuka. Les décors sont superbes, les personnages très expressifs, y compris les animaux. Il y a du mouvement, c'est très dynamique. Un vrai régal pour les yeux.



Et cette légende est très plaisante à suivre. Les héros vivent mille aventures, les péripéties sont nombreuses. On trouve tout ce qui fait le charme merveilleux des légendes asiatiques : magie, dragons, renardes qui prennent l'apparence d'humaines, transformations...

De plus, Tezuka ajoute une bonne dose d'humour, ce qui est plutôt agréable.



Ce 1er tome constitue une lecture très sympathique. C'est donc avec plaisir que je vais continuer avec le 2ème.



Challenge Multi-défis 2017 - 39 (item 1 : un récit de voyage)

Challenge 14-68 entre 2 points de bascule 2017

Challenge B.D 2017

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Pluto, tome 8

Attendu...attendu...d'avoir les huit volumes de ce manga dans ma bibliothèque, avant d'entamer (enfin) le premier tome...et de les enchaîner, l'un après l'autre sans vouloir ni pouvoir m'arrêter !



J'étais immédiatement absorbée par et immergée dans ce monde où les hommes et robots paraissent vivre paisiblement ensemble dans un parfait équilibre...jusqu'au jour où une "entité" malveillante, pourvue d'intelligence artificielle, s'en prend à un grand robot Suisse idolâtré bien au-delà les frontières...

Entre alors en scène : Gesicht, un inspecteur-robot allemand d'Interpol, qui, très vite, découvrira que cette destruction n'est que la première d'une longue série...dont lui-même fera partie...



Des seinen qui dépassent -et de loin- l'imagerie de(s) "simple(s)" combat(s) entre le bien et le mal...d'ailleurs, le "Mal", c'est quoi ? À l'origine, un concentré de sentiments extrêmes, telles que la colère, la haine, la tristesse, ... comme semble le suggérer Naoki Urasawa ? Ce sont là des sentiments propres à l'homme, non ? L'Homme (!) qui a créé des robots afin qu'Il soit aidé dans ses tâches... domestiques, industrielles, agricoles... et guerroyantes ! L'Homme qui a créé... un "nouveau homme"...à son image !



"Pluto" aborde bien d'autres thèmes puisque l'intrigue est construite autour d'un point de départ : la guerre...et ce qui en découle : ses victimes (les enfants), le pouvoir convoité, la suprématie dont un pays se sent "investi" (les États-Unis)...mais aussi... la différence, l'acceptation de l'autre, l'amour dans ses multiples facettes...



Abstraction faite des luttes et affrontements, les dessins des personnages (aux traits différenciables), des superbes paysages urbains et architectures avant-gardistes, sont très réalistes, et l'œil y traîne volontairement...



...c'est avec un serrement de coeur que j'ai quitté ce monde futuriste qui m'avait captivé jusqu'au bout...
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Unico, la petite licorne, tome 1

Ceux qui suivent mes critiques ont sans doute remarqué que j'aime beaucoup Osamu Tezuka. En fait, je crois que c'est vraiment mon mangaka préféré. Je trouve qu'il est capable de s'adresser à différents publics, d'aborder des registres et des thèmes variés tout en faisant preuve d'un ton très personnel. C'est pourquoi c'est toujours un plaisir pour moi de me plonger dans une de ses œuvres.



"Unico" est un cas un peu particulier dans la carrière de Tezuka. Initialement, "Unico" a été édité en couleurs et dans le sens de lecture occidental. Les éditions suivantes n'ont pas repris la couleur.

"Unico" est destiné à un jeune public et fait la part belle aux bons sentiments et invite à la tolérance, à la bonté et à la solidarité. Dit comme ça, et en voyant la couverture, on pourrait craindre une overdose de guimauve. Mais "Unico" est signé Tezuka. Si le manga déborde de mignonnité, impossible de ne pas fondre devant la bouille d'Unico ou les animaux de la forêt, il n'est jamais mièvre. Tezuka sait magnifier n'importe quel sujet. Les histoires sont très agréables. Si la mécanique est toujours un peu la même, Unico va vivre des aventures à différentes époques ce qui vas promener le lecteur dans des décors variés et le mener à la rencontre de toutes sortes de personnages. Le dessin est comme d'habitude très dynamique et très agréable à l’œil.



Mon seul regret est de ne pas avoir la possibilité de découvrir ce manga en couleurs. Cela ne m'empêchera pas de me jeter sur le second tome.

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L'histoire des 3 Adolf, tome 1

Ce premier volume de l’Histoire des trois Adolf est le premier livre d’une tétralogie, une intégrale fort bien composée. Il s’agit résolument d’un manga pour adultes, un grand classique d’un maître du genre : Osamu Tezuka.



Le manga n’était pas un genre avec lequel je suis aussi à l’aise que la bande dessinée, j’ai pourtant été grandement surpris ici. Le sens de lecture a été européanisé et les traits sont étonnamment maîtrisés. Certes, il y a bien à certains moments des postures qui sont franchement exagérées (notamment pour mettre en lumière les sentiments de colère, de haine ou les scènes d’action), mais dans l’ensemble le style est résolument adulte. L’ensemble reste en noir et blanc, sans que celle ne gène la lecture.



Le volume est assez dense avec ses trois cents pages et surtout sa trentaine de pages d’annexes. Celles-ci n’offrent aucune révélation sur la suite mais permettent véritablement d’expliquer le texte, d’apporter des éléments complémentaires utiles, notamment sur la vie de l’auteur. Le travail de l’éditeur est à tout de vue remarquable : format réduit, mais avec une couverture rigide, une couverture détachable et surtout un marque-page en tissu.



Les six chapitres présentés ici sont denses mais se lisent agréablement. Les deux premiers se déroulent en Allemagne, plus précisément en 1936 durant les Jeux Olympiques de Berlin. L’intrigue est celle d’un roman noir de qualité. Le héros est confronté à un meurtre dans une intrigue digne d’un polar. Les quatre suivants nous font découvrir Adolf Kaufmann, un garçon qui grandit petit à petit, cultive une amitié avec un Adolf d’origine juive. Les manigances du père permettent de découvrir le Japon et les liens avec le parti nazi, tandis que l’histoire du fils prend aux tripes.



Impossible de s’arrêter ici. Lorsque l’on plonge dans cette lecture, que l’on soit adepte de manga ou non, que l’on soit blasé par les intrigue de la Seconde guerre mondiale ou non, le charme prend et nous voici embarqués dans une histoire hautement immersive. Vivement la suite !
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Debout l'humanité

Avant d'attaquer ce "Debout l'humanité", je ne connaissais que le versant divertissant et ludique de l’œuvre de Tezuka à travers ses récits d'action ou de science-fiction. C'est donc ma première incursion dans l’œuvre engagée du légendaire mangaka. Et je n'ai pas du tout été déçue de l'expérience. "Debout l'humanité" est une grande réussite.



Si le dessin peut surprendre, moins en rondeur et moins détaillé qu'à son habitude, le style participe pleinement à la réussite de l'ouvrage. Un peu à la manière des illustrations de presse, le dessin est à la fois simple et précis, le trait est épuré et va à l'essentiel pour une lisibilité parfaite et une narration dynamique. Une forme qui va bien avec le fond.



Avec ce pamphlet anti-militariste, Tezuka brasse nombre de thèmes universels et intemporels : l'esclavage, l'eugénisme, la guerre, la marchandisation de l'Humain, la société de spectacle... De nombreux thèmes donc, peut-être trop. Certains sont survolés et auraient mérité d'être approfondis. Mais pour autant, même effleurés, ces sujets ne perdent pas leur force d'évocation et leur pertinence.



Le récit est foisonnant et très riche mais comme il est très bien mené le lecteur n'est jamais perdu. Tezuka sait raconter une histoire, aussi complexe et vaste soit-elle. Il sait accrocher le lecteur par une intrigue addictive, pleine d'action et de suspense. Une des armes utilisées par Tezuka est l'humour. Ce récit, effrayant par le propos, est souvent très drôle. Mais l'humour déployé par l'auteur n'atténue pas le propos, n'édulcore pas la férocité du ton. L'humour n'est pas là pour créer une distance entre le sujet et le lecteur. A contraire, cet aspect drôlatique renforce la violence des situations en les poussant à l'extrême.

L'émotion n'est pas absente dur récit et "debout l'humanité" offre de jolis passages touchants, voire sincèrement remuants, à l'image d'une conclusion triste et désespérée.



"Debout l'humanité" est donc une grande réussite et donne envie de découvrir d'autres œuvres engagées du grand Tezuka.



Challenge Meli-melo 2 (A vert normal - en bas à droite)
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Ayako, tome 3

Le fait d'avoir lu cet ouvrage dans le cadre du prochain club-lecture organisé par la médiathèque de ma ville et dont le thème est pour ce mois-ci, "Le Japon", n'est pas la seule raison pour laquelle je tenais à achever cette saga. En effet, ayant déjà lu les deux premiers tomes qui avait grandement éveillé ma curiosité en ce qui concerne cette étrange affaire qui nous est présentée ici, je ne pouvais pas rester sur quelque chose d'inachevé. Je devais à absolument, et voulait connaître la fin et j'avoue que pour une fois (c'est ce qui m'avait souvent déplus lorsque je lisais, adolescente, des mangas ou des bandes-dessinées comportant plusieurs volumes), l'auteur ne m'a pas déçu et a été à la hauteur de mes espérances. Il n'a pas su en faire trop mais pas non plus pas assez. Il s'est arrêté de dessiner (et d'écrire) juste à temps pour que le lecteur voit cette étrange affaire résolue mais aussi lui laisser le loisir d'imaginer une suite possible.



Bref, replaçons-nous un peu dans le contexte. Tokyo dans les années '70. Une étrange malle arrive dans l'immense villa du richissime et chef de gang, Tomio Yutenji. Selon les personnes qui l'ont vu arriver, une belle jeune femme serait dissimulée à l'intérieur. Tous alors s’interrogent : qui est celle belle inconnue que leur chef a décidé de prendre sous son aile en la gâtant au plus au point ? De plus, elle a l'air extrêmement sauvageonne et ne semble pas s'y entendre beaucoup en ce qui concerne les choses les plus courantes de la vie...

Dans ce palace qui est désormais le sien, Ayako va petit à petit revenir à la vie, après plus de vingt-ans enfermée dans une desserre. Pourquoi sa famille, le clan des Tengé a-t-il voulu à tout prix la faire disparaître de l'état civil afin que personne n'apprenne jamais son existence ? Représentait-elle une menace pour cette riche famille de propriétaire terriens ? Et qui est cet étrange Tomio Yutenji qui jusqu'à présent, lui a toujours envoyé régulièrement de l'argent pour que le jour, où elle serait enfin libre, Ayako puisse profiter de la vie et racheter toutes les années qu'on lui a volées...Et ce jour est enfin arrivé !



Une histoire bien ficelé, avec un suspense grandissant, tout cela modelé sur un arrière-plan véridique, qui est celui du Japon en ce milieu de vingtième siècle. Un graphisme très bien travaillé, parfois grossier, voire même à la limite de la caricature quand cela s'avère nécessaire mais qui est en adéquation parfaite avec les événements en cours. A découvrir !
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Kaos, Tome 1 :

Cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas lu un livre de Tezuka. Et comme à chaque fois, j'ai passé un excellent moment. Tezuka est décidément un de mes mangakas préférés.



Certains esprits étriqués résume l’œuvre de Tezuka à des mangas pour jeune public. C'est vraiment méconnaître l'auteur qui a toujours eu à cœur de proposer des œuvres profondes et intelligentes. "Kaos" ne déroge pas à la règle.

La présentation de "Kaos" évoque très justement les références à Abel et Caïn et à Robinson Crusoé (le manga est d'ailleurs sous-titré "le Robinson du futur"). C'est dire si "Kaos" n'est pas un divertissement sans fond.



Ce 1er tome commence par narrer la rivalité quasi-fratricide entre Koji et Jo Daigo. Koji se retrouvera par la suite exilé sur une planète prison désertique où il devra endurer brimades et mauvais traitement. Après l'exil et la maltraitance vient l'isolement. A la suite de divers événements, Koji se retrouve seul sur cette planète inhospitalière jusqu'à sa rencontre avec Moozal. Moozal est un extra-terrestre dont le vaisseau s'est échoué sur la planète. Celui-ci a une apparence très canine. koji va d'abord le traiter avec mépris avant de commencer peu à peu à voir en lui un être aussi (si ce n'est plus) honorable que lui-même.



A travers un récit de science-fiction divertissant, palpitant et très bien mené, Tezuka amène des réflexions sur des thèmes importants et fait preuve une nouvelle fois de son profond humanisme. Si le récit est ponctué de notes humoristiques, la tonalité de "Kaos" est tout de même plutôt triste. Mais cette histoire sombre est éclairée par la fraternité et la générosité, des valeurs qu'on prend plaisir à voir mises en avant en ces temps d'individualisme forcené.



Encore une belle leçon d'humanité du grand Tezuka. Et bien entendu (est-il besoin de le préciser ?) servie par son trait merveilleux.



La fin de ce 1er tome invite à se précipiter sur la suite pour vivre encore de beaux moments d'émotion.



Challenge B.D 2017
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Alabaster

Alabaster, sous ses airs de Fantômas, est un vrai méchant aigri par ses déboires dans la vie, mais auquel on pourrait s'attacher quelque peu et accorder des circonstances atténuantes. Déjà, il a un look, avec son costume et chapeau noirs et c'est une gueule, qui dévoile en transparence son réseau de vaisseaux sanguins. Avant Alabaster, ce corps était celui de James Block, un champion noir américain d'athlétisme, qui eut le malheur de tomber amoureux de Susan Ross, une jolie star de la télé. Elle l'aime bien, mais quand il souhaite l'épouser, elle le rejette, dévoilant là son racisme et les maux de la société américaine. Il le prend mal, l'agresse et finit en prison. Il y rencontre un vieux fou qui a inventé un rayon laser qui pourrait peut-être rendre invisible ! Block va l'essayer, et voit tout son épiderme brûlé, s'arrêtant à temps avant que ses tissus ne deviennent invisibles, ce qui signifierait la mort. Affublé de ce physique désormais horrible et de cette arme redoutable, il entreprend de vouer sa vie à la destruction de la beauté autour de lui. Après s'être vengé de Susan Ross, il retrouve quelques années après la fille de son co-détenu, Amy, qui a été adoptée par la juge et a acquis le pouvoir d'invisibilité. Elle est protégée par son frère Kanihei, mais aussi bientôt par Gen, un jeune vaurien qui se sert d'elle pour régler de petites affaires contre des tiers. Celui qui se fait désormais appeler Alabaster s'allie Gen et trois autres prisonniers pour poursuivre son dessein contre tout ce qui lui paraît trop beau. Il a une technique redoutable, projetant d'une pichenette une sorte d'épingle qui fait des dégâts lorsque le tiers est en mouvement grâce à l'énergie cynétique dégagée. Alabaster se veut père adoptif d'Amy, dont Gen est tombé amoureux. Gen peu à peu va se désolidariser d'Alabaster, sa vision étant davantage de défendre une forme de justice plutôt que d'agir pour cette cause de destruction de la beauté. Et puis il aimerait bien lui arracher Amy...Bientôt, à force de sa radicalisation grandissante et de la multiplication de ses méfaits, Alabaster devient l'ennemi public n°1, attirant à ses trousses un certain Rock Holmes, du FBI...



Dans un tourbillon rempli de suspense, tout ce petit monde se retrouve plongé dans une bataille ultime pour les beaux yeux d'Amy, dont bien peu sortiront indemnes...



Un manga vif et inspiré, avec des personnages bien trempés et campés, auxquels Tezuka a su conférer un peu d'épaisseur. C'est une lecture rapide et agréable, servie par un trait précis, simple et léger à la fois. De quoi donner envie de découvrir d'autres oeuvres de celui qui fut probablement le mangaka du siècle.
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La légende de Songoku, tome 3

Le voyage vers l'ouest de notre groupe de héros continue sur la même lancée que dans les tomes précédents. Pas de surprise dans ce 3ème volet, les ingrédients restent les mêmes : action, humour, magie, méchants monstres qui veulent occire le bonze Sanzo... Le message humaniste est lui aussi toujours présent, l'auteur louant la solidarité et l'empathie et invitant à ne pas porter de jugement hâtif sur autrui.



Malheureusement, je ne saurai jamais si Songoku et ses compagnons sont parvenus jusqu'en Inde puisque ma médiathèque n'a pas le 4ème et dernier tome. Je profite d'ailleurs de cette critique pour m'insurger contre cette pratique des bibliothèques qui consiste à ne pas acquérir l'ensemble d'une série. Autant je peux comprendre qu'une bibliothèque ne propose pas les 90 tomes de "One piece", autant je ne comprends pas qu'une série composée de seulement 4 tomes ne soit pas proposée dans son intégralité. C'est se moquer du lectorat.



Quoi qu'il en soit, cette série vaut le détour tant par son dessin que par son scénario qui permet de découvrir un personnage important en Asie de façon amusante et décontractée.
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Osamu Tezuka - une vie en manga

Véritable bible consacrée au dieu Osamu Tezuka



Outre sa description exhaustive de la vie du mangaka, ce manga a le mérite de nous faire voir la vie japonaise de l'ensemble du XX ème siècle, notamment la seconde guerre mondiale vue du côté japonais, allié de l'Allemagne. Les rapports entretenus entre l'occupant américain et les japonais. L'ouverture à l'occident qui en découle, le cinéma et surtout les dessins animés et les bd.



Un gros pavé de 900 pages qui se laisse dévorer à condition d’être fan du grand mangaka



Petit résumé si ça vous tente :

Né dans une famille aisée, et attentive à ses enfants, très jeune déjà, Osamu était un excellent dessinateur. Il eu la chance de croiser un instituteur puis des professeurs qui apprécièrent ce talent.

Au sein de l'école peu conventionnelle Ikefu, il eu la chance de développer toute sortes de compétences grâce à des méthodes tout à fait avant-gardistes.



À l'âge de l'école primaire il dessinait déjà de très nombreux manga. Il collectionnait aussi les insectes et se passionnait pour les sciences.



Au collège il suivit sous la contrainte des années 40, un enseignement militaire. Par chance il échappa à la mobilisation.

A l'issue de ses études secondaires il entra en école de médecine.



Après l'attaque de Pearl Harbour les États-Unis ripostent massivement et écrasent vilainement le Japon qui durant l'occupation américaine connaîtra misère faim brimade, tout ce genre de belles expressions humaines.



Durant la famine Osamu n'a pas d'autre secours que son imagination.



Il réussit ses études de médecine.



Mais sa véritable passion reste le manga. La pression des différents éditeurs est très importante et nécessite la collaboration d'assistants.



Il crée son studio et réalise également des films d'animation.

Chose sans doute typiquement nippone, Tezuka allait jusqu'à dessiner allongé sur le ventre dans son tatami !



Puis, à force d’un travail acharné, c’est l’enchaînement de succès tant sur le plan des manga que sur celui des films d’animation, jusqu’à sa mort en 1989 et cette belle dernière planche de ce manga où l’on voit le maître « aux cieux » acclamé par la foule des ses personnages : « Merci Maître Tezuka, de nous avoir tant fait rêver pendant toutes ces années »

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Ayako, tome 2

Toujours lu dans le cadre du club-lecture organisé par la médiathèque de ma ville et dont le prochain thème sera "le Japon", et surtout après avoir lu le premier tome de cette série qui nous laisse atrocement, nous lecteurs, sur notre faim, je ne pouvais pas passer à côté du tome 2. Tout comme je ne pourrai certainement pas passer à côté du troisième tome (que j'ai déjà réservé d'ailleurs).



Bref, ici, le lecteur retrouve la famille Tengé qui se révolte (enfin les hommes surtout car vous apprendre bien vite que les femmes de cette famille sont vouées à leur mari corps et âme) toujours des nouvelles procédures politiques visant à dépouiller les grands propriétaires terriens d'une partie de leurs terres pour servir à l'état. Mais même s'il est vrai que cette série m'a intéressé puisqu'elle a pour cadre un contexte historique bien réel (d'ailleurs le lecteurs ne tarde pas à se retrouver en plein milieu de ce vingtième siècle avec pour arrière plan la guerre de Corée), ce à quoi l'auteur s'est surtout attaché est tout autre.il s'agit d'une jeune fille, Ayako, qui bien qu'étant une descendante directe de la famille Tengé, a passé toute son enfance et adolescence recluse au fond d'une cave. Ne voyant jamais la lumière du jour, ses seuls contacts avec l'extérieur sont les trois paniers repas qui lui sont descendu par une personne de confiance, à savoir celle qu'elle croit être sa sœur aînée ou encore son frère Shiro. De plus, mais cela Ayako ne le sait pas encore, il y a cet argent qui lui est livré tous les mois sur un compte épargne. Aussi, si la vérité était toute autre et bien plus scandaleuse que l'on ne pourrait l'imaginer ?



Pour ne pas vous en dire trop (car je vous assure que vous ne pourriez imaginer la monstruosité qui se cache en réalité derrière toutes ces cachotteries), je ne peux que vous inciter à venir découvrir par vous-mêmes cette série que je ne recommanderais cependant qu'à un public averti !
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Kaos, Tome 2 :

Avec toujours aussi peu de lecteurs (quelle tristesse !), ce 2ème tome de la série "Kaos" poursuit la même veine humaniste que le 1er volet.



Je n'ai pas grand chose à ajouter par rapport à mon avis sur le 1er tome. L'auteur continue d'aborder ses thèmes de prédilection : l'acceptation de l'autre, les préjugés... Le récit est toujours aussi dynamique, bourré de péripéties et d'action jusqu'à une fin de volume, où les deux frères ennemis se retrouvent, qui donne envie de se jeter sur la suite. Le dessin de Tezuka est toujours aussi superbe.



Bref, ce 2ème tome est aussi excellent que le premier. "Kaos" devrait être considéré comme un classique du manga. Malheureusement, le nombre ridicule de lecteurs ainsi que la note médiocre dont il est affublé (2/5 ! Comment est-ce possible ?) démontre que cette œuvre demeure largement méconnue.



Challenge B.D 2017
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L'histoire des 3 Adolf, tome 3

Les documents secrets passent de main en main pour le plus grand malheur de ceux à qui on les confie.

Dans ce tome, la formation d’Adolf Kaufman se poursuit. Bien que s’interrogeant sur l’idéologie nazie, il veut se distinguer, prouver sa valeur, montrer à ses camarades que bien que de sang mêlé il fait partie de la race élue. Le peu d’estime que les Nazis portent à leur allié japonais est assez édifiant.

Pourtant quand il tombe amoureux d’une jolie juive c’est à son ami Adolf Kamil qu’il pense pour le mettre en sécurité.

De son côté Togué se rapproche d’un espion, fils d’un haut gradé de l’armée japonaise pour faire passer les documents secrets en URSS et les rendre publics.

Ce tome est bien sombre. Les personnages se retrouvent à faire des choix qui montrent la face obscure de certains d’entre eux, la force obscure de l’endoctrinement qui conduit aux pires excès.

Il me reste à me procurer le dernier volume…

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L'histoire des 3 Adolf, tome 1

Sohei Togué est reporter. Envoyé à Berlin couvrir les JO de 36, il a rendez vous avec son frère qui semble passablement nerveux. Et, en effet, le jour du dit RDV, il découvre qu’Isao a été assassiné. Il aurait mis la main sur des documents que les nazis ne veulent pas voir diffuser. Cela mettrait en péril leur « beau » projet de dominer le monde.

Parallèlement à ce fil narratif, on rencontre Adolf Kaufman, fils d’un dignitaire nazi à Lobe et d’une mère japonaise. L’enfant devient le meilleur ami d’un autre Adolf, Kamil, fils de réfugiés juifs allemands réfugiés au Japon pour échapper aux persécutions.

A partir d’une légende sur la probable origine juive d’Hitler, Tezuka construit un récit très prenant. Les actions sont très nombreuses autour le la recherche des documents. L’amitié des deux enfants, inacceptable pour Kaufman père laisse présager des tensions à venir.

Moi qui ne suis pas particulièrement fan de manga, je me suis laissée happer par ce tome et me suit empressée de me procurer le second.



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L'histoire des 3 Adolf, tome 1

Le nazisme vu par un Japonais

Osamu Tezuka ( 1928-1989 ), le dieu du manga, a été traumatisé par la guerre. Il commence à écrire cette série au début des années 80 pour un magazine généraliste renommé, le Shûkan Bunshun. Ses lecteurs ne sont pas forcément des amateurs de manga mais plutôt des intellectuels d'âge mûr, qu'il lui faut donc convaincre. Une maison d'édition littéraire publie ensuite ce premier volume en 1985 sous la forme d'un roman à la couverture rigide en se gardant bien de faire apparaître le terme manga. Le succés a été immédiat et a ouvert la porte à la publication de mangas sous forme d'ouvrages littéraires.



Berlin 1936. Sohei Togué, le narrateur, est journaliste sportif. Pendant qu'il couvre les Jeux olympiques, il reçoit un appel téléphonique de son frère Isao, étudiant à Berlin. Celui-ci a des révélations sensationnelles à lui transmettre. A son arrivée, tardive, le journaliste découvre le cadavre de son frère...

Kobé, même époque. Wolfgang Kaufmann, haut dignitaire nazi, en poste au consulat, reçoit l'ordre de récupérer le document d'Isao... Il est marié à une japonaise et a un fils, Adolf. Adolf Kaufmann est un petit blondinet, tout mignon, tout innocent et un peu chétif. Il s'est lié d'amitié avec Adolf Kamil, un réfugié juif très dégourdi, qui a pris sa défense dans une bagarre de gamins. Wolfgang Kaufmann interdit à son fils de revoir "cette vermine" et veut l'inscrire dans une école des jeunesses hitlériennes...



J'ai complètement accroché à ce premier volume. Je trouve que le point de vue adopté est original. On voit la guerre côtés japonais et allemand. Le scénario est très fort, servi par une documentation remarquable et un dessin noir et blanc très soucieux du détail. Sur les épaules du frêle Adolf, on sent déjà peser le poids des traditions familiales et du conditionnement nationaliste omniprésent. On craint beaucoup pour lui . Quelle sera sa part de libre arbitre dans tout ça ?

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Debout l'humanité

Découverte pour moi du fameux Osamu Tezuka, un des maîtres de la BD japonaise. BD, car l'occidental est ici en terrain familier, on est plus près de tintin que des grandes séries de mangas. Comme dit par ailleurs par d'autres babelionautes plus experts, le trait fait penser au dessin de presse, et le récit en a les qualités de dénonciation et d'humour. Nous sommes en 1967, en période de guerre du Viet-Nâm, de développements de la science, c'est aussi l'ère de la consommation et de la communication de masse qui s'ouvre. En même temps, les horreurs de la seconde guerre mondiale ne sont pas encore si loin derrière. Osamu Tezuka met en scène un personnage moyennement fréquentable, Tenka Taihei : petit, couard, querelleur et pas particulièrement respectueux des femmes, il suscite quand même la sympathie par son côté speed, naïf et victimaire. Il est enrôlé de force par un laboratoire de l'armée qui cherche à développer des super-guerriers du futur, et va être le jouet de deux ministres japonais. Le premier, Kurosumi Ôtomo est chargé de la recherche scientifique. Un test médical est fait sur Tenka, et là, incroyable : ses spermatozoïdes ont deux flagelles ! Avec cette particularité unique, il va être utilisé à outrance pour produire des êtres asexués. Si deux vraies femmes de caractère le convoitent, il ne peut jamais faire son affaire, il faut qu'il passe à la trayeuse !!! Entre engueulades, courses-poursuites, déguisements, fortes femmes, meurtres, l'histoire s'enchaîne sans répit, l'expérience se déploie au Taiheitengoku, une sorte de mini-Etat créé pour ça. Les asexués qui sont des clones issus chaque fois du même père Tenka, peuvent prendre comme bon leur semble à tout moment une apparence d'homme ou de femme. Ils deviennent peu à peu des centaines de miliers, des millions, et vont servir, sur l'idée du Ministre de l'Information de chair à canon pour une émission de divertissement, une boucherie à grand spectacle. D'autres servent d'esclaves sexuelles à de gros magnats de la pègre japonaise. Mais bientôt les asexués vont se rebeller et toute cette ignoble machinerie va se retourner contre ses promoteurs.



Ce livre est un pavé de 430 pages où l'on ne s'ennuie pas, vu le rythme et les rebondissements à l'oeuvre. En reprenant quelques codes du nazisme (le ministre de l'information a des airs de Goebbels et Taihei est utilisé et grimé en Hitler pour haranguer les foules, comme l'illustre la couverture), il capte parfaitement, déjà en 1967, les dangers des progrès de la science, de l'eugénisme. Il résonne avec force aujourd'hui dans un monde où la différenciation entre les sexes se réduit toujours plus, mais aussi entre les humains et les robots. Cela en fait une BD visionnaire, dont le propos bien plus grave qu'il n'y paraît (y compris sur la question des sentiments, quel amour et sexualité possible avec ces êtres nouveaux ?), est traité avec humour, car le personnage de Taihei est assez drôle.



Une lecture divertissante et intelligente !
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