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4.09/5 (sur 136 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 20/03/1955
Biographie :

Patrice Gueniffey est un historien français et directeur d'études à l'EHESS.

Patrice Gueniffey est actuellement directeur du Centre de recherches politiques Raymond Aron (CRPRA), qui est une section de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).



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Storia Voce • 8 avr. 2021 1789 : l’instant où le peuple devient citoyen? Notre invité: Patrice Gueniffey est directeur d’études à l’EHESS et membre du Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron, grand spécialiste de la Révolution et de l'Empire. Le nombre et la raison, la Révolution française et les élections est le titre de la thèse de Patrice Gueniffey, réédité au éditions du Cerf (novembre 2020,588 pages, 24,00€). Peu d’historiens maintiennent encore aujourd’hui que la Révolution française fut un mouvement d’émancipation du peuple à l’égard d’un roi et d’une élite corrompue. En effet, une bonne partie du peuple reste absente des décisions politiques prises par une minorité. Force aussi est de constater que la Révolution française est en partie un phénomène particulièrement violent de l’histoire de France: 1793 est-il donc la continuité ou le débordement de 1789? Cette violence n'était-elle pas le prix nécessaire pour connaître la liberté, l'égalité et la fraternité ? Là où sous l’Ancien Régime ces principes renvoyaient plutôt à des vérités philosophiques ou des principes moraux hérités du christianisme, ils deviennent les fondements de la nouvelle forme de régime : la république et la démocratie. Le suffrage est-il donc le symbole et l’heureuse conciliation des trois principes qui fondent la république ? Qu’en est-il réellement de son application pendant la Révolution ? Le 29 décembre 1789, un décret convoque les assemblées primaires de toutes leurs communes pour élire leur municipalité. En dix ans, on verra dix régimes de suffrage se succéder. Comment cette méthode politique s’est-elle mise en place ? Comment a-t-elle permis au peuple de s’exprimer concrètement ? Pourquoi le suffrage est-il un objet d’histoire ? Quelques historiens y ont consacré des travaux. Hippolyte Taine, Augustin Cochin et plus récemment Patrice Gueniffey, reçu ici par Mari-Gwenn Carichon.

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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
"J'ai été un peu affecté de la catastrophe de Robespierre...". L'était-il parce qu'il se retrouvait du côté des vaincus? Parce qu'il voyait s'écrouler les espoirs placés dans la protection des Robespierre ? Ou parce qu'il était sincèrement attaché à Augustin ? [...] Augustin incarnait aux yeux de Napoléon un jacobinisme modéré et responsable qui s'opposait au jacobinisme violent d'un Fréron ou d'un Barras.
(p. 170 et page 172)
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Napoléon travailla et retravailla son plan tout l'été. "Quand je fais un plan de campagne, dira-t-il, je n'ai plus de répit que je n'aie fini, que mes idées se soient assises. Je suis comme une femme en couches".
Page 185
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Patrice Gueniffey
Entretien accordé à Eléments, n°185, août-septembre 2020.
Question : cette volonté d'effacer de l'espace public certains personnages historiques n'est-elle pas le signe d'un profond manichéisme, et d'un refus de comprendre et d'accepter l'histoire dans sa globalité et sa complexité ?
Patrice Guéniffey : Je pense que la situation actuelle s'explique par une ignorance crasse de l'histoire, effet de l'effondrement de l'école que je viens d'évoquer. Comment expliquer autrement les inscriptions ("esclavagiste") et autres dégradations des statues du général de Gaulle ou même de César ? Avant tout, les gens du Cran et autres indigénistes sont des imbéciles. Le pire, c'est que l'ignorance s'est tellement répandue qu'il n'y a pas vraiment de réaction. Qui est César ? Et Colbert ? Qui le connaît vraiment ? Au fond, plus personne ne sait de quoi on parle : quand on débaptise un lycée Colbert pour l'appeler Rosa Park, c'est que l'on ne sait plus qui est Colbert ni Rasa Park. Même ceux qui s'excusent et mettent un genou à terre ne savent pas vraiment pour quelle raison. Se sentent-ils réellement coupables de "crimes" qu'ils n'ont pas commis ?
L'histoire est le domaine de la nuance, de l'incertitude, et non de la morale. Seuls les crétins et les ignorants repeignent tout en blanc ou noir et ont un avis tranché sur tout !
pp. 37-38
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Napoléon n'était pas une tête brûlée comme Murat qui se lancerait à l'aveugle à la reconquête de son royaume de Naples et y laisserait la vie . Il s'accommodait de tout mais seulement jusqu'à ce qu'une occasion de faire mieux se présentât. L'important pour lui était de jouer la partie jusqu'au bout .
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Les contre-révolutionnaires confondent le cours de la Révolution avec ses principes, tandis que les révolutionnaires les séparent trop rigoureusement. Toute la difficulté est de penser ensemble ce que la Terreur a eu de contingent et ce qu'elle a eu de nécessaire.
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De Gaulle allait fêter ses cinquante ans en 1940 à cet âge, Napoléon avait depuis longtemps conquis puis perdu l'Europe. Général à 24 ans, chef de l'armée d Italie à 27, premier consul à. 30, empereur à 35, vaincu à 45 et mort à 51 ans
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En investissant la volonté du pouvoir engendrer l'histoire, et en faisant de la volonté un instrument au service de la construction du sociale par la raison, les hommes de 1789 ont inventé l'idée moderne de révolution.
Dès la fin de 1790, Burke donna l'alerte en mesurant, l'un des premiers, l'abîme de violence et de despotisme où pouvait conduire l'ambition purement volontariste visant à refaire une société à partit des droits abstraits d'individus soustraits à tout enracinement social ou historique.
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Napoléon avait fait croire aux Français qu’ils pouvaient renouer avec la suprématie qui avait été la leur au temps de Louis XIV et qu’ils avaient irrémédiablement perdue durant la guerre des sept ans tandis que de Gaulle rallongea de quelques années le pacte de la France avec l’universel, en effaçant fictivement les conséquences inéluctables du désastre de 1940.
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[Massacres de septembre 1792] Beaucoup s'enfermèrent à double tour, mais beaucoup d'autres continuèrent de se livrer à leurs occupations comme si de rien n'était : le soir, les théâtres faisaient salle comble. Un an plus tard, des foules immenses assisteront au supplice de Bailly, à celui de Marie-Antoinette, plus tard encore à ceux d'Hébert ou de Robespierre : des foules non pas de "tricoteuses", mais de bourgeois semblables à celui qui était passé avec les siens devant la prison des Carmes. Si les troubles civils ont une particularité, c'est d'éteindre toute compassion dans le coeur des hommes ordinairement les plus doux.

p. 237
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Dans le tumulte de 1789 surgit donc l'idée moderne de révolution. En elle se marient plusieurs croyances : en l'efficacité de la raison ; en la malléabilité indéfinie du réel. La volonté mise au service de la connaissance pour transformer la réalité : telle est l'essence de la révolution moderne, mais aussi ce qui ouvre sous ses pas le gouffre du déferlement de la violence et de la terreur. Les croyances que je viens de désigner permettent en effet de concevoir le projet de reconstruire la société selon un plan tracé d'avance et affranchi de tout ancrage dans la tradition et dans l'histoire. Autrement dit, il n'est pas d'utopie, même extravagante, qui ne puisse, armée de la volonté politique, prétendre modeler la réalité. Dès lors, la terreur peut devenir l'aboutissement presque inévitable des efforts visant à faire coïncider l'idéal et la réalité, puisqu'il faudra pour finir supprimer la réalité et les obstacles qu'elle oppose nécessairement à l'idéal.

Sans doute, la transformation du réel par l'action de la volonté n'est pas en elle-même un phénomène nécessairement terroriste. Le supposer reviendrait en effet à nier la politique même, qui consiste précisément à appliquer la volonté à la réalité. La terreur devient en revanche un aboutissement plausible, voire dans certains cas fatal, lorsque l'action politique, méconnaissant les limites que lui opposent les circonstances, prétend atteindre toutes les fins qu'elle s'est assignées. Cessant alors de seulement viser à des compromis entre le bien rationnellement conçu et les pesanteurs réelles, la politique déserte le domaine du possible pour tendre à l'absolu.

L'association du "volontarisme" et du "constructivisme" constitue ainsi la première racine de la terreur révolutionnaire. L'histoire de la terreur dans la Révolution française ne commence, de ce point de vue, ni en 1793 ni même en 1791 ou 1792 ; elle est consubstantielle à la Révolution qui, dès 1789, se présente comme une pure aventure de la volonté.

p. 50
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